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XX.

Les fonctions des membres du consistoire cessent dès que l'évêque meurt ou se démet de l'épiscopat, et aussi dès que l'administration du siége vacant finit. Si l'évêque meurt ou se démet de l'épiscopat, son successeur, ou celui qui, temporairement, tient sa place (soit qu'il ait un coadjuteur avec future succession, soit que le Chapitre élise un vicaire capitulaire suivant la règle des sacrés canons), reconstituera aussitôt un consistoire qui, comme il a déjà été dit, soit agréé du Gouvernement.

XXI.

L'évêque a la direction suprême de l'enseignement, de la doctrine et de la discipline de tous les séminaires de son diocèse, suivant les prescriptions du Concile de Trente, chap. XVIII, sess. XXIII.

XXII.

Le choix des recteurs, inspecteurs, professeurs pour les séminaires diocésains est réservé à l'évêque. Avant de les nommer, il doit s'assurer que, sous le rapport de la conduite civile, ses élus ne donneront lieu à aucune objection de la part du Gouvernement. Lorsque l'évêque jugera nécessaire de renvoyer un recteur, un inspecteur ou quelqu'un des professeurs ou des maîtres, il leur donnera aussitôt un successeur de la même manière qui vient d'être indiquée. Il a pleine liberté d'interrompre, pour un tems, un ou plusieurs cours d'études dans son séminaire. Lorsqu'il jugera nécessaire d'interrompre tous les cours d'études en même tems et de renvoyer les élèves à leurs parens, il en avertira aussitôt le Gouvernement.

XXIII.

L'archevêque métropolitain de Mohilew exercera dans l'Académie Ecclésiastique de Saint-Pétersbourg la même autorité que chaque évêque dans son séminaire diocésain. Il est l'unique chef de cette académie, il en est le suprême directeur. Le conseil ou la direction de cette académie n'a que voix consultative.

XXIV.

Le choix du recteur, de l'inspecteur et des professeurs de l'Académie sera fait par l'archevêque, sur le rapport du conseil académique. Ce qui a été dit dans l'article XXII est applicable à ces élections.

XXV.

Les professeurs et professeurs-adjoints des sciences théologiques sont toujours choisis parmi les ecclésiastiques. Les autres maîtres pourront être choisis parmi les laïques professant la religion catholique romaine, et ceux-là devront être préférés qui auront achevé le cours de leurs études dans un athénée supérieur de l'empire et qui auront conquis les grades académiques.

XXVI.

Les confesseurs des élèves de chaque séminaire et de l'Académie ne prendront aucune part dans la direction disciplinaire de l'établissement. Ils seront choisis et nommés par l'évêque ou archevêque.

XXVII.

Après la nouvelle circonscription des diocèses, l'archevêque, assisté du conseil des Ordinaires, arrêtera une fois pour toutes le nombre d'élèves que chaque diocèse pourra envoyer à l'Académie.

XXVIII.

Le programme des études pour les séminaires sera rédigé par les évêques. L'archevêque rédigera celui de l'Académie après en avoir conféré avec son conseil académique.

XXIX.

Lorsque le réglement de l'Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg aura subi les modifications conformes aux principes dont il a été convenu dans les précédens articles, l'archevêque de Mohilew enverra au Saint-Siége un rapport sur l'Académie comme celui qu'a fait l'archevêque de Varsovie Koromansky, lorsque l'Académie ecclésiastique de cette ville fut rétablie.

XXX.

Partout où le droit de patronat n'existe pas, ou a été interrompu pendant un certain tems, les curés de paroisse sont nommés par l'évêque; ils ne doivent point déplaire au Gouvernement, et avoir subi un examen et un concours selon les règles prescrites par le Concile de Trente.

XXXI.

Les églises catholiques romaines sont librement réparées aux frais des communautés ou des particuliers qui veulent bien se charger de ce soin. Toutes les fois que leurs propres ressources ne suffiront pas,

ils pourront s'adresser au gouvernement impérial pour en obtenir des secours. Il sera procédé à la construction de nouvelles églises, à l'augmentation du nombre, des paroisses, lorsque l'exigeront l'accroissement de la population, l'étendue trop vaste des paroisses existantes ou la difficulté des communications.

Rome, le 3 août 1847.

A. card. LAMBRUSCHINI.

L. comte de BLOUDOFF.
A. BOUTENIEff.

Martyrologe Catholique.

QUELQUES DÉTAILS

SUR LA VIE ET LA MORT GLORIEUSE

DE MONSEIGNEUR AFFRE

ARCHEVÊQUE DE PARIS.

Suite et fin'.

Voici maintenant quelques pièces relatives à cette glorieuse mort. Dans la séance du soir du 27, M. Sénard, président l'a annoncée par la lettre suivante des vicaires-généraux :

Paris, 27 juin 1848.

Monseigneur l'archevêque de Paris est mort aujourd'hui à quatre heures de l'après-midi. (Nouvelles marques de sympathie).

» Le vénérable prélat, qui avait perdu connaissance vers huit heures du soir, l'a recouvrée quelques instans avant de rendre le dernier soupir; il a pu adresser la parole à son clergé et lui a laissé pour adieu la recommandation de redoubler de zèle et d'abnégation dans sa mission et de prier Dieu que son sang soit le dernier répandu en France dans de si cruelles circonstances. » JAQUEMET, Vic.-génér. Voici la lettre que le général Cavaignac a adressée à M. l'abbé Jaquemet:

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» Monsieur le grand vicaire,

Paris, 28 juin 1848.

J'apprends avec douleur la perte que nous venons de faire dans la personne de notre digne archevêque.

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Depuis trois mois le clergé s'était associé à toutes les joies de la République, il vient de s'associer à ses douleurs!

D

L'archevêque a la double gloire d'être mort en bon citoyen et en martyr de la religion. Demandez à Dieu, que selon les dernières paroles de son digne ministre, « ce sang soil le dernier verse. »

» E. CAVAIGNAC. •

Voir le 1er art. au no précédent, tome xvi, p. 459.

Le même jour l'Assemblée nationale rendait le décret suivant : L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité le décret dont la teneur suit L'Assemblée nationale regarde comme un devoir de proclamer les sentimens de religieuse reconnaissance et de profonde douleur que tous les cœurs ont éprouvés pour le dévouement et la mort saintement héroïque de M. l'archevêque de Paris.

Délibéré en séance publique, à Paris, le 28 juin 1848.

Les président el secrétaires.

Voici maintenant un extrait de la séance du 17 juillet où a été votée à M. l'Archevêque une statue dans l'église métropolitaine :

L'ordre du jour porte: Discussion du projet de décret tendant à élever un monument à la mémoire de l'archevêque de Paris.

M. LE PRESIDENT. Avant de passer à la discussion, je crois devoir donner lecture d'une lettre adressée à l'assemblée par le chapitre métropolitain de la ville de Paris.

>> Monsieur le président,

Paris, 15 juillet 1848.

» Nous avons béni l'Assemblée nationale des hommages inaccoutumés dont elle a bien voulu déjà entourer la mémoire de l'archevêque de Paris, notre vénéré pasteur et père. Nous apprenons avec reconnaissance les nouveaux honneurs qu'elle semble vouloir accorder à sa mort sainte et glorieuse. A l'expression de notre profonde gratitude, nous osons joindre l'expression d'un vœu que nous formons avec unanimité. La France, dans la personne de M. l'archevêque de Paris, honore surtout le bon pasteur donnant sa vie pour ses brebis, l'évêque martyr de la charité chrétienne.

N'est-ce pas auprès de la chaire pastorale, auprès de l'autel où il a prié, où il a offert la victime sainte, avant de s'immoler lui-même, où il a puisé la volonté de mourir pour ses frères, n'est-ce pas à Notre-Dame de Paris que devrait être placée sa statue ? C'est-là que l'ordre sacerdotal viendrait retremper chaque jour son dévouement et sa charité; c'est-là que ses successeurs, si des jours mauvais se levaient encore sur notre pays, viendraient former comine lui des résolutions magnanimes.

>> Plus le monument qui lui est destiné, sera simple, mieux il nous retracera la simplicité de sa vie, et s'il est permis de le dire, l'héroïque simplicité de sa mort.

. Etrangers aux usages parlementaires, nous ne savons s'il nous est permis d'apporter notre humble demande au milieu des délibérations de l'Assemblée nationale. Si cette manifestation ne nous est pas interdite, nous déposons resIII SÉRIE. TOME XVIII. - N° 103; 1848.

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