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de la vie mortelle, il s'est envolé dans la patrie éternelle et bienheureuse, et que là il a reçu du divin Prince des pasteurs la couronne de gloire que rien ne peut ternir. Cependant, puisque la fragilité de la nature humaine est si grande, puisque telle est sa condition, que les cœurs les plus religieux emportent souvent quelque chose de la poussière du monde, Nous n'avons pas négligé d'offrir au Père très-clément des miséricordes les prières, les supplications et les sacrifices pour l'Evêque mort. Nous ne Nous sommes pas contenté de le faire en particulier, mais encore dans des obsèques publiques, célébrées selon le rit solennel, dans notre Basilique patriarchale Libérienne, et Nous avons voulu y assister Nous-même avec plusieurs d'entre vous, avec tous ceux de Nos Vénérables Frères les Evêques qui demeurent dans Notre auguste cité et avec le Collège des Chanoines de cette Basilique, afin de rendre publiquement, par ces honneurs inaccoutumés, un témoignage particulier à la vertu de cette homme d'illustre mémoire.

Nous Nous confions dans cet espoir : l'Evèque qui, vivant, a tant aimé la France, la regardant avec amour, du royaume des cieux, obtiendra de Dieu, par ses prières, que toutes les erreurs et toutes les calamités en étant extirpées, la foi catholique, la vertu, la piété y croissent et y fleurissent chaque jour davantage au sein d'une véritable prospérité. Et ici, Vénérables Frères, il Nous est doux de donner à l'illustre nation française les louanges qui lui sont dues; car, au milieu mème des tems les plus agités et des plus tristes vicissitudes, elle n'a pas cessé de donner des marques éclatantes de son amour, de son dévouement, de sa vénération pour la Religion Catholique et pour cette Chaire de Pierre.

En terminant, lorsque le cœur rempli d'une incroyable affliction, Nous voyons à quelles incessantes et effroyables tempêtes la République chrétienne est partout en proie, et par quelles opinions monstrueuses les esprits des hommes, surtout des hommes sans prévoyance et sans expérience, sont déplorablement séduits et bouleversés au grand détriment de notre religion très-sainte et de la société civile elle-même, Nous ne pouvons Nous empêcher de mettre cette occasion à profit pour vous exciter, Vénérables Frères, et pour Nous exciter Nous-même à ne jamais cesser, ni le jour, ni la nuit, de crier, dans l'humilité du cœur, au Seigneur Notre Dieu, afin que, dans sa vertu toute-puissante, Il commande aux vents et à la mer, et que la tranquillité se fasse; et afin qu'il daigne, dans l'abondance de sa miséricorde, ramener heureusement les hommes égarés, de la nuit des erreurs et du bourbier des vices, aux voies de la justice et de la vérité.

Lellre de Pie IX à l'évêque de Vannes, sur le rétablissement de la liturgie

romaine.

On lit dans la Bretagne, journal de Vannes :

Vers la fin de l'année dernière, notre évêque s'adressa au souverain Pontife, et, après avoir exposé à Sa Sainteté l'état de notre diocèse, lui demanda ses ordres relativement à la liturgie.

Pie IX répondit qu'il verrait, avec joie et reconnaissance, le retour du diocèse de Vannes à la liturgie romaine, et qu'il ne pouvait qu'encourager ce projet de toutes ses bénédictions. Le vœu du Saint-Père connu, M. l'évêque s'empressa d'annoncer à son diocèse, qu'à partir du 1er janvier 1850, nous reviendrions à cette vieille et sainte liturgie romaine qui était la sienne il y a à peine soixante ans.

Les membres du clergé ne s'étaient pas encore trouvés réunis en assez grand nombre pour offrir au digne pasteur du diocèse, l'expression de leur reconnaissance. Aussi ont-ils saisi, avec bonheur, l'occasion que leur offrait la retraite annuelle. Avant la clôture des exercice, le vénérable curé de Baud, chachanoine honoraire de la cathédrale, a été chargé, par ses confrères, d'ètre l'interprète de leurs sentimens.

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Voici la lettre de S. S. Pie IX à M. de la Motte, évêque de Vannes :

« Vénérable Frère, salut et bénédiction apostolique.

Nous avons été comblé de joie, vénérable Frère, par votre lettre si respectueuse du 13 décembre dernier, dans laquelle nous avons appris que déjà vous aviez résolu de rétablir dans votre diocèse la sainte liturgie de l'église romaine, et que les chanoines de votre cathédrale l'ont adoptée avec le plus vif empressement.

» Nous ne pouvons que donner les plus grands éloges au zèle qui vous a porté à rappeler votre diocèse au rite de l'Église mère et maîtresse de toutes les autres; et nous félicitons vivement les chanoines d'avoir, par leur conduite, montré clairement à tous de quelle vénération profonde ils sont pénétré pour l'Eglise romaine.

Vous apprendrez par le rescrit de la sacrée congrégation des rits, que nous avons fait adresser à votre fraternité, de quelle manière nous nous sommes rendus à vos désirs en ce qui concerne le propre des saints de votre diocèse.

» Ne cessez jamais, vénérable Frère, de montrer un zèle toujours plus grand à soutenir et défendre chez vous la doctrine, les droits, la discipline de l'Eglise catholique, à travailler au salut de votre troupeau bien-aimé; ne négligez rien pour l'éloigner des paturages empoisonnés et le conduire à ceux où il trouvera le salut.

. Enfin recevez comme gage de notre amour tout spécial pour vous la bénédiction apostolique que nous vous donnons de toute l'affection de notre cœur, et avec toute l'effusion de notre tendresse, à vous, vénérable frère, aux chanoines, et à tous les fidèles tant clercs que laïques qui vous sont confiés. » Donné à Rome, près Sainte-Marie Majeure, le 19 janvier 1848, la 2o année de notre pontificat. . PIE IX. »

Ouvrages mis à l'index. Un décret en date du 18 septembre met à l'index les livres suivans:

1o Le Frai Christianisme suivant Jésus-Christ, par M. Cabet, ex-procureur-général, ex-député.

2° Nouvelle théologie philosophique, avec un examen critique des dogmes, etc., par M. Emile Hannotin.

3o La Science populaire de Claudius, simples discours sur toutes choses.

ASIE.

Nouvelles de la propagation des croyances et de la civilisation catholique en Tartarie.

TARTARIE. Lettre de M. Gabel, lazariste, datée de la Tartarie, juin 1842. L'apôtre chrétien désirant fonder une mission chez les Mongols, pense qu'il est indispensable auparavant de visiter ces peuples chez lesquels aucun voyageur n'avait pénétré depuis longtems; il part avec deux lamas mongols

de la vie mortelle, il s'est envolé dans la patrie éternelle et bienheureuse, et que là il a reçu du divin Prince des pasteurs la couronne de gloire que rien ne peut ternir. Cependant, puisque la fragilité de la nature humaine est si grande, puisque telle est sa condition, que les cœurs les plus religieux emportent souvent quelque chose de la poussière du monde, Nous n'avons pas négligé d'offrir au Père très-clément des miséricordes les prières, les supplications et les sacrifices pour l'Evêque mort. Nous ne Nous sommes pas contenté de le faire en particulier, mais encore dans des obsèques publiques, célébrées selon le rit solennel, dans notre Basilique patriarchale Libérienne, et Nous avons voulu y assister Nous-même avec plusieurs d'entre vous, avec tous ceux de Nos Vénérables Frères les Evêques qui demeurent dans Notre auguste cité et avec le Collège des Chanoines de cette Basilique, afin de rendre publiquement, par ces honneurs inaccoutumés, un témoignage particulier à la vertu de cette homme d'illustre mémoire.

Nous Nous confions dans cet espoir : l'Evêque qui, vivant, a tant aimé la France, la regardant avec amour, du royaume des cieux, obtiendra de Dieu, par ses prières, que toutes les erreurs et toutes les calamités en étant extirpées, la foi catholique, la vertu, la piété y croissent et y fleurissent chaque jour davantage au sein d'une véritable prospérité. Et ici, Vénérables Frères, il Nous est doux de donner à l'illustre nation française les louanges qui lui sont dues; car, au milieu mème des tems les plus agités et des plus tristes vicissitudes, elle n'a pas cessé de donner des marques éclatantes de son amour, de son dévouement, de sa vénération pour la Religion Catholique et pour cette Chaire de Pierre.

En terminant, lorsque le cœur rempli d'une incroyable affliction, Nous voyons à quelles incessantes et effroyables tempêtes la République chrétienne est partout en proie, et par quelles opinions monstrueuses les esprits des hommes, surtout des hommes sans prévoyance et sans expérience, sont déplorablement séduits et bouleversés au grand détriment de notre religion très-sainte et de la société civile elle-même, Nous ne pouvons Nous empêcher de mettre cette occasion à profit pour vous exciter, Vénérables Frères, et pour Nous exciter Nous-même à ne jamais cesser, ni le jour, ni la nuit, de crier, dans l'humilité du cœur, au Seigneur Notre Dieu, afin que, dans sa vertu toute-puissante, Il commande aux vents et à la mer, et que la tranquillité se fasse; et afin qu'il daigne, dans l'abondance de sa miséricorde, ramener heureusement les hommes égarés, de la nuit des erreurs et du bourbier des vices, aux voies de la justice et de la vérité.

Lellre de Pie IX à l'évêque de Vannes, sur le rétablissement de la liturgie

romaine.

On lit dans la Bretagne, journal de Vannes :

Vers la fin de l'année dernière, notre évêque s'adressa au souverain Pontife, et, après avoir exposé à Sa Sainteté l'état de notre diocèse, lui demanda ses ordres relativement à la liturgie.

Pie IX répondit qu'il verrait, avec joie et reconnaissance, le retour du diocèse de Vannes à la liturgie romaine, et qu'il ne pouvait qu'encourager ce projet de toutes ses bénédictions. Le vœu du Saint-Père connu, M. l'évêque s'empressa d'annoncer à son diocèse, qu'à partir du 1er janvier 1850, nous reviendrions à cette vieille et sainte liturgie romaine qui était la sienne il y a à peine soixante ans.

Les membres du clergé ne s'étaient pas encore trouvés réunis en assez grand nombre pour offrir au digne pasteur du diocèse, l'expression de leur reconnaissance. Aussi ont-ils saisi, avec bonheur, l'occasion que leur offrait la retraite annuelle. Avant la clôture des exercice, le vénérable curé de Baud, chachanoine honoraire de la cathédrale, a été chargé, par ses confrères, d'ètre l'interprète de leurs sentimens.

Voici la lettre de S. S. Pie IX à M. de la Motte, évêque de Vannes :

« Vénérable Frère, salut et bénédiction apostolique.

. Nous avons été comblé de joie, vénérable Frère, par votre lettre si respectueuse du 13 décembre dernier, dans laquelle nous avons appris que déjà vous aviez résolu de rétablir dans votre diocèse la sainte liturgie de l'église romaine, et que les chanoines de votre cathédrale l'ont adoptée avec le plus vif empressement.

» Nous ne pouvons que donner les plus grands éloges au zèle qui vous a porté à rappeler votre diocèse au rite de l'Eglise mère et maîtresse de toutes les autres; et nous félicitons vivement les chanoines d'avoir, par leur conduite, montré clairement à tous de quelle vénération profonde ils sont pénétré pour l'Eglise romaine.

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Vous apprendrez par le rescrit de la sacrée congrégation des rits, que nous avons fait adresser à votre fraternité, de quelle manière nous nous sommes rendus à vos désirs en ce qui concerne le propre des saints de votre diocèse.

» Ne cessez jamais, vénérable Frère, de montrer un zèle toujours plus grand à soutenir et défendre chez vous la doctrine, les droits, la discipline de l'Eglise catholique, à travailler au salut de votre troupeau bien-aimé; ne négligez rien pour l'éloigner des paturages empoisonnés et le conduire à ceux où il trouvera le salut.

Enfin recevez comme gage de notre amour tout spécial pour vous la bénédiction apostolique que nous vous donnons de toute l'affection de notre cœur, et avec toute l'effusion de notre tendresse, à vous, vénérable frère, aux chanoines, et à tous les fidèles tant clercs que laïques qui vous sont confiés. » Donné à Rome, près Sainte-Marie Majeure, le 19 janvier 1848, la 2o année de notre pontificat. » PIE IX. »

Ouvrages mis à l'index. dex les livres suivans:

- Un décret en date du 18 septembre met à l'in

1o Le Frai Christianisme suivant Jésus-Christ, par M. Cabet, ex-procureur-général, ex-député.

2° Nouvelle théologie philosophique, avec un examen crilique des dogmes, etc., par M. Emile Hannotin.

3o La Science populaire de Claudius, simples discours sur toutes choses.

ASIE.

Nouvelles de la propagation des croyances el de la civilisation catholique en Tartarie.

TARTARIE. — Lettre de M. Gabel, lazariste, datée de la Tartarie, juin 1842. L'apôtre chrétien désirant fonder une mission chez les Mongols, pense qu'il est indispensable auparavant de visiter ces peuples chez lesquels aucun voyageur n'avait pénétré depuis longtems; il part avec deux lamas mongols

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qu'il avait convertis et qui avaient reçu les noms de Pierre et Paul. Ses bagages consistent en une tente, une chaudière, des clous pour fixer la tente, un marteau, un vase en bois et une pelle, et de plus deux dromadaires. Départ, le 10 juillet 1842, avec une caravane qui se rendait au royaume de Souniout. Il traverse le Chahar, habité par 8 bannières tartares, formant la réserve de l'armée impériale chinoise, en repos depuis longtems; ils sont appelés en ce moment pour défendre l'empire contre les Anglais. Du lever du soleil à midi, tout ce peuple de bergers, en paix depuis plus de 10 générations, est transformé en soldats, et part sans le moindre retard. A la frontière de l'empire ils immolent un cavalier, dans le sang duquel ils trempent leurs lances. On traverse les Mongous halchas, les plus vigoureux de la Tartarie. Toujours une immense et interminable plaine. Le 9o jour, sortie du pays de Chahar et entrée dans le royaume de Sounioul, dont les habitans transportent les marchandises russes en Chine, et celles-ci en Russie. Rencontre d'étangs sur la surface desquels le sel se forme de lui-même; mine de sel gemme dont les Tartares font grand commerce. - Entrée dans le désert de Gobi, ou terre aride, sans verdure et sans eau, de 100 lieues de large et de 400 de longueur; terre désolée et presque inhabitée. Le peuple esclave du prince. Entrée dans le pays des Halchas qui comprend 86 états, dont 3 ont le titre d'empire. Entrée dans le Mourguevent un de ces états, en 4 jours. Mœurs patriarchales: les impératrices, les reines et les princesses vont elles-mêmes chercher l'eau au puits, abreuver les troupeaux, recueillir de la bouse dans le pan de leur robe pour faire du feu, traire les vaches, etc.-Etat de A-hai-gong, peuple de hardis voleurs; de Taï-ki, ou princes de sang; Arrivée dans les états du grand Lama de Tartarie, pays agréable et fertile, à vallées et à fleuves. - Arrivée à la grande pagode du Grand Couren, ou lieu de rassemblement, célèbre pélerinage et grand marché tartare. —La monnaie est du thé. — Palais du grand lama; entouré de plus de 20,000 Lamas ou religieux ayant la tête rasée, et vivant dans le célibat; quelques-uns seulement étudient les prières et résident dans les pagodes. Grand lama dont le pouvoir religieux s'étend sur tous les pays tartares. ( Voir ci-après la description de ce prince et de son séjour). — Excursion à Kiatha, premier poste russe, mais ils sont volés en route pendant leur sommeil. Retour à Sivang d'où ils étaient partis 2 mois et 1/2 auparavant. Quelques considérations sur les Tartares mongous ; sobres, endurcis au froid, immobiles, ne changeant rien à leurs anciennes coutumes; c'est une antiquité toujours vivante, on se croirait au milieu d'un de ces peuples anciens dont parle l'Ecriture. S'ils parlent » d'un homme riche, l'énumération de ses biens se fait comme celle des pa» triarches dans la Bible: il a tant de centaines de dromadaires, tant de troupeaux de bœufs, tant de moutons. S'agit-il d'un roi, on dit sa ville est à tel endroit, comme il est dit des rois de Chanaan; et, en effet, il n'y a qu'une ville par royaume, tout le reste du pays est couvert de tentes. Les Tartares » élèvent aussi sur les hauteurs des monceaux de pierres, comme Jacob ét » Laban firent sur le mont Galaad; on voit le sommet de chaque colline ⚫ couronné de ces monumens informes, qui sont aujourd'hui l'objet d'un » culte superstitieux ; et telle était peut-être aussi l'adoration sur les hauteurs, » si commune aux Juifs, et cependant si réprouvée par l'Ecriture. On dit en» core que dans quelques endroits de la Mongolie on voit des hommes d'une » taille monstrueuse, comme il en existait au tems de la nature primitive :

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