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DU MOYEN AGE: 1o Tableau de la Gaule mérovingienne le pouvoir royal, l'état social, économique et intellectuel; 2o l'Angleterre depuis l'avènement de Henri IV jusqu'à l'avènement d'Élisabeth; 3° l'Église d'Occident depuis l'avènement de Grégoire VII jusqu'à la mort d'Innocent IV; 4o la Noblesse, les villes et les paysans en France au XIe siècle; 5o les Arts en Flandre et en France depuis le début du règne de Charles V jusqu'aux guerres d'Italie exclusivement. HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE : 1° les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies, de l'avènement de Philippe II à la paix d'Utrecht; 2o la France sous Louis XV et Louis XVI jusqu'à la Révolution; 3o la France et l'Europe sous le Consulat et l'Empire (1799-1815); 4° les États-Unis d'Amérique depuis la déclaration d'indépendance jusqu'à la fin du XIXe siècle; 5° Institutions de la France de 1789 à nos jours. GÉOGRAPHIE: 1° Géographie physique générale; 2o la France; 3° l'Allemagne; 4° l'Afrique; 5o les Produits alimentaires.

Un bénédictin de Solesmes, dom Albert BRUNET, se propose de rééditer le Sanctuarium seu Vitae sanctorum ex diversis codicibus collectae, de Boninus MOMBRITIUS. Ce recueil, imprimé à Milan vers 1480, est aujourd'hui introuvable, et cependant il est toujours utile à consulter, parce que certains textes ne se trouvent publiés que là et que les éditeurs n'ont eu d'autre souci que de reproduire exactement les manuscrits mis à leur disposition. La nouvelle édition reproduira scrupuleusement l'originale; les abréviations seront résolues, mais on respectera (nous ne voyons pas trop pourquoi) la ponctuation et toutes les autres particularités du texte. Un choix de « novae lectiones » viendra aider à corriger çà et là le texte de Mombritius. Le prix de souscription est de 60 francs (s'adresser à dom Brunet, à Appuldurcombe House, par Wroxall, ile de Wight, Angleterre).

La plaquette de M. Henri CLOUzor, les Amitiés de Rabelais en Orléanais et la lettre au bailli du bailli des baillis (Champion, 1905, in-8°, 19 p. Extrait de Rev. des Ét. rab., III, 1), établit que la lettre à Antoine Hullot est authentique. Cette lettre doit être datée de 1544 à 1545. Elle témoigne des liens qui rattachaient Rabelais aux calvinistes orléanais. - Le même M. Clouzot étudie Un voyage à l'ile de Cordouan au XVIe s. (Niort, 1905, in-8°, 25 p. Extrait de Bibl. Éc. des ch., t. LXVI). Il s'agit d'un voyage accompli en 1592 par La Popelinière pendant que Louis de Foix y construisait son phare. M. Clouzot ajoute au journal de ce voyage un Mémoire du même auteur sur les modifications du rivage du Médoc.

- Le tome V et dernier des Lettres de Charles VIII, de feu P. Pélicier, paraît sous le double nom de P. Pélicier et B. de Mandrot. Ce volume contient 108 lettres correspondant aux années 1496-1498, plus un supplément de 77 numéros, la table alphabétique des cinq volumes et une courte préface due à M. de Mandrot. Il n'est pas besoin de faire ressortir l'intérêt de ce nouveau volume, ni de louer le nouvel éditeur

de la façon dont il s'est acquitté d'une tâche délicate. Comme il n'est pas de collection, si bien pourvue soit-elle de suppléments, qui ne présente des lacunes, je signalerai à M. de Mandrot quelques lettres qu'il a omises à Ludovic, 11 août 1495, p. p. L.-G. Pélissier, Arch. st. it., 5e série, XV, 104; trois lettres, au sieur de Saint-Pol, de Lyon, 25 janv. 1496, aux Florentins, 26 mai et 27 nov., p. p. ChampollionFigeac, Mél. hist., I, 671, 672, 674; enfin une lettre aux Florentins en faveur de Savonarole, p. dans Arch. st. it., 1re série, VIII, 192 (Soc. de l'Hist. de Fr., 1905, XII-343 p.).

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H. HR.

MM. Abel LEFRANC et Jacques BOULENGER ont eu l'heureuse chance de mettre la main sur deux années (1515, 1522) des Comptes de Louise de Savoie, sur trois années (1512, 1517, 1524) de ceux de Charles d'Alençon, sur deux années (1529, 1539) de Marguerite. Leur publication, aussi élégante que soignée (Comptes de Louise de Savoie et de Marguerite d'Angoulême. Champion, 1905, in-8°, VIII-122 p.), accompagnée d'un index, est une précieuse contribution à l'onomastique du xvie siècle.

Les mêmes auteurs, dans la collection de la Société des Études rabelaisiennes, ont réimprimé l'Isle sonante (Champion, 1905, in-8°, xx-41 p.). Non seulement ils ont ainsi mis à la disposition des amateurs et des érudits un texte qui n'avait jamais passé tel quel sous les presses depuis l'unique édition de 1562, mais ils ont, par cette publication même, apporté de nouveaux éléments à la critique du Ve livre. Il ne paraît pas douteux, pour qui a suivi d'un peu près leur discussion critique, que l'imprimé de 1562 (et, dans une certaine mesure, le ms., postérieur à cette édition, publié par Montaiglon) n'émane de Rabelais. Si l'édition du Ve livre de 1564 contient des interpolations nombreuses, il reste que des parties essentielles, le mythe du Papegault, celui de Grippeminault et des chats fourrés seraient bien des mythes rabelaisiens. Pour peu que l'on soit au courant des controverses sur la nature et la portée de l'œuvre de Rabelais, on mesurera l'importance capitale de ces conclusions. La question est moins claire en ce qui regarde le mythe des Apedeftes, dont M. Boulenger défend l'authenticité, tandis que M. Lefranc a donné (Navigations de Pantagruel) de fort bonnes raisons pour le croire interpolé, bien qu'il figure dans le texte de 1562. H. HR.

- M. F. GIROUX ajoute à ses études sur les entours de la Saint-Barthélemy une courte notice sur Pellevé (Un cardinal ligueur au XVIe s. : Pellevé, archevêque de Sens et de Reims. Laon, 1905, in-12, 61 p.), faite presque exclusivement avec la Satyre, l'Estoile et les procès-verbaux de 1593.

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M. Edmond POUPÉ, dans les Pontevès-Bargème et la Ligue en Provence (extrait des Annales de la Société d'Études provençales. Aix, 1905, in-8°, 126 p.), publie une Correspondance relative à la prise d'armes carciste [de Carcès] de 1578-1579 », et particulièrement à la petite ville

et au château de Callas, disputés entre les razats (protestants royalistes) et les ligueurs.

L'idée était bonne de publier des OEuvres poétiques choisies de Th.-Agrippa d'Aubigné. Le Printemps, les Tragiques, le Discours au roy, des pièces inédites, ont fourni à M. Ad. VAN BEVER la matière d'un élégant volume (Sansot, 1905, in-18, XLV-231 p., un portrait, un fac-similé, un croquis du château de Talcy). Le texte a été, pour le Printemps, établi à la fois sur les mss. Tronchin et sur le ms. Monmerqué (sans qu'on nous donne suffisamment de renseignements critiques sur ce ms.); pour les Tragiques, sur « l'édition sans lieu ni date », qui avait servi, en 1896, à l'édition du Ier livre donnée par des élèves de l'École normale. La vie de d'Aubigné qui ouvre le volume ne nous apporte rien de nouveau et ne tient même pas compte de tous les travaux parus sur le personnage. H. HR.

L'étude de M. P. BOISSONNADE sur la Production et le commerce des céréales, des vins et des eaux-de-vie en Languedoc, dans la seconde moitié du XVIIe siècle (extrait des Annales du Midi, t. XVII, 1905, in-8°, 32 p.), est, dans sa brièveté, très riche de renseignements sur l'état de l'agriculture en cette province. La routine, l'absence de capitaux, le défaut de communications avaient pour conséquence la dissémination des cultures Le champ de blé et le vignoble se rencontrent presque partout; nulle part ils ne forment les vastes domaines que l'on peut voir aujourd'hui. » — - Le Languedoc ne peut alors vendre au dehors que ses produits de choix.

- M. Jean L'HOMER a consacré une notice détaillée, trop détaillée peut-être, à Jean-Frédéric Perregaux, né à Neuchâtel en 1744, venu à Paris en 1765 et banquier célèbre au moment de la Révolution. Mécène des artistes de son temps, il sut se concilier aussi les meneurs de la Convention elle-même, auxquels il rendit plus d'un service pécuniaire, échappa, non sans peine, aux dangers de la Terreur, fut influent encore sous le Directoire et le resta sous le Consulat, sa fille Hortense ayant épousé Marmont, l'aide de camp de Bonaparte, dès avril 1798. Devenu sénateur sous l'Empire, le banquier suisse eut après sa mort, en 1808, les honneurs du Panthéon. Le reste du volume de M. L'Homer (Perregaux et sa fille, la duchesse de Raguse. Paris, Lahure, 1905, vi-149 p. in-8°, portr.) est consacré principalement aux brouilles du maréchal Marmont avec sa femme, brouilles qui succédèrent assez rapidement à la lune de miel; il nous raconte aussi le long veuvage de la duchesse de Raguse, qui n'est morte à Paris qu'en 1855. C'est une étude assurément consciencieuse, mais qui s'attarde à bien des faits d'un intérêt médiocre; un simple article de revue aurait suffi pour nous donner tout ce que le livre renferme de vraiment curieux et nous faire apprécier les deux personnages qui se trouvent au premier plan de ce récit. R.

Dans un nouveau volume de la collection des Saints, publiée par la librairie Lecoffre (Paris, 1905, xxiv-188 p. in-18), M. Victor PIERRE REV. HISTOR. XC. 1er FASC.

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nous raconte le malheureux sort de seize religieuses carmélites de Compiègne qui furent condamnées à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris, le 17 juillet 1794, et guillotinées le même jour place du Trône. En 1902, le pape Léon XIII les déclara vénérables; « une seconde décision, qu'il y a lieu d'espérer très prochaine, les déclarera martyres. C'est la première fois que, parmi les victimes de la Terreur, l'Église en choisit quelques-unes pour les élever sur les autels ». Muni du nihil obstat de la sainte Congrégation de l'Index, ce récit, « dernier souvenir du zèle catholique de l'auteur, récemment décédé, est rédigé surtout d'après les témoignages recueillis par l'abbé Jauffret et l'abbé Guillon, l'abbé Villecourt et M. Alexandre Sorel; tous, à peu près, se sont servis des notes rédigées par une survivante, sœur Marie de l'Incarnation (Mme Philippe), morte en 1835. Ces pauvres religieuses furent condamnées pour avoir conspiré contre la souveraineté du peuple et pour avoir constitué des conciliabules de contre-révolution. Le fait est que, de l'aveu de l'auteur lui-même, la Mère prieure proclama à l'audience << leur attachement à Louis XVI et à son auguste famille ». On était guillotiné, en ces temps-là, pour de moindres méfaits. L'auteur nous apprend que « plusieurs interventions surnaturelles (de ces seize saintes futures) ont été canoniquement constatées... Elles ouvrent la brèche où d'autres les suivront sans doute ». En effet, il y a là une mine presque inépuisable à exploiter et l'on peuplera sans peine le paradis de saints royalistes; mais le peuple consentira-t-il à les prier? R. La littérature napoléonienne grossit sans cesse. M. Colonna de CESARI-ROCCA nous donne une étude sur le Nid de l'Aigle, c'est-à-dire sur Napoléon, sa patrie, son foyer, sa race, d'après des documents inédits (Paris, Librairie universelle, 1905, 314 p. in-18). On y trouve d'abord une centaine de pages sur la Corse à travers l'histoire, puis une exposition critique du passé des ascendants directs et collatéraux de Napoléon, surtout du quémandeur infatigable et souple que fut son père, Charles Bonaparte. L'auteur nous montre ensuite les légendes qui furent forgées sur ce passé, quand une fois le plus illustre rejeton de la race eut ceint la couronne, et comment on parvint à le rattacher aux Paléologues, aux Comnènes et même à Charlemagne, en ignorant les humbles bouchers ou marchands de fromage, les mercenaires et les régisseurs de ce nom qui vinrent de Gênes, Sarzani ou Chiavari, s'établir en Corse et ne prirent, d'ailleurs, qu'assez tard un contact sérieux avec la population native au point de s'identifier avec elle. Il y a là toute une série de faits de détail intéressants, des glanes fructueuses dans les archives italiennes ou corses simplement racontées. Nous regrettons seulement que l'auteur se soit arrêté à jongler avec les chiffres des ascendants généalogiques de l'empereur, selon la méthode mise à la mode récemment par MM. Lorenz, Brachet et autres. Il nous apprend (p. 8) qu' « un peu plus de onze cents milliards d'individus ont participé, depuis le vire siècle, à la formation de Napoléon ». En appuyant sérieusement sur des arguments pareils, on en arrivera bien.

tôt à faire nier toute influence de race et de famille par les esprits sensés. Ꭱ.

- M. le comte Joseph GREPPI, sénateur du royaume d'Italie, a mis au jour le troisième et dernier volume des Souvenirs sur la Révolution française de son ancêtre Paolo Greppi (la Rivoluzione francese nel carteggio di un osservatore italiano, III. Milan, Hoepli, 1904, xv-419 p. in-18). Il débute par la triomphale entrée de Bonaparte à Milan; les lettres de Greppi adressées à son père, le comte Antoine, nous montrent avec quelle rapidité l'enthousiasme reconnaissant pour les libérateurs de l'Italie s'éteint devant les pillages et les exactions des agents du Directoire et se change en haine ouverte, une fois que le général vainqueur est parti pour l'Orient. Greppi lui-même, fort bien vu de Bonaparte et de Joséphine, dont il « reçoit journellement mille démonstrations de gentillesse et de courtoisie » (p. 76), est obligé de sortir de Milan pour Florence, afin de ne pas être assassiné comme ami des Français. Il quitte la Toscane en 1799, à la demande de Joseph Bonaparte et de Salicetti, pour venir à Paris y discuter avec le premier consul, en qualité de délégué de la République cisalpine, l'avenir de sa patrie. Il y est mort le 4 septembre 1800. Ses lettres, divisées en cinq chapitres, sont encadrées dans un texte courant par l'éditeur; on y remarque une lacune pour la seconde moitié de l'année 1798, le vieux comte Antonio, trop désorienté par tant de révolutions successives, ayant prié son fils de ne plus lui raconter ces bouleversements qui se précipitent et qui l'affligent. La correspondance s'arrête à la reprise de Rome, en février 1799; elle sera consultée avec fruit, ainsi que le commentaire de l'éditeur, par tous ceux qui auront à s'occuper de l'histoire de la péninsule pendant les dernières années du xvIIe siècle. R.

- Un jeune savant allemand, décédé depuis, M. Paul WITTICHEN, a publié dans les Quellen und Forschungen de l'Institut historique prussien à Rome une série de lettres du futur cardinal Consalvi, alors auditeur de la rote, adressées au comte Litta, nonce à Varsovie depuis mars 1794 et plus tard préfet de la Propagande et adversaire de Consalvi, mais alors son confident et son ami. Ces lettres, qui vont du 18 juillet 1795 au 22 octobre 1796 (une seule est de juillet 1798), ont été reproduites en tirage à part (Rome, Loescher, 1904, 34 p. in-8°), et elles méritaient d'être connues par les indications qu'elles fournissent sur les rapports de la curie romaine avec la République française et sur la situation générale des États de l'Église à la date indiquée. Ce n'est pas, si l'on en croit Consalvi, le pape, mais bien le Directoire, qui a pris l'initiative des négociations avant la fin de la campagne de Bonaparte; ce dernier n'est pas nommé dans cette correspondance et ne fut chargé, d'ailleurs, que plus tard de suivre la discussion qui se termina par l'accord de Tolentino.

R.

Le cimetière de Sainte-Marguerite à Paris, établi en 1637 autour de la chapelle de ce nom, qu'avait fondée peu auparavant le curé de Saint

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