finesse ces deux formes d'esprit qui, si elles ne sont pas la France tout entière, n'en constituent pas moins une part prépondérante de son génie et ont joué, à certains moments décisifs de son histoire, un rôle capital, ayant eu sur les destinées de la nation une répercussion profonde. Nous eussions été tout à fait d'accord avec l'auteur s'il n'eût donné à son ouvrage le titre de Deux Frances. Car il reconnait qu'il existe une troisième France qui n'est ni cléricale ni jacobine, une France libérale tout court dont il admire fort « le clair bon sens, la droiture intellectuelle et morale. Mais comme l'auteur a voulu surtout étudier les deux autres, il ne parle guère dans son volume de cette troisième France qui n'en est pas moins, à ses yeux, « un des plus ardents foyers de la civilisation européenne. L'ouvrage se divise en deux parties: une partie d'exposition, les Origines historiques, et une partie d'analyse et de discussion, les Causes morales des conflits actuels. Dans la première partie, on lira avec profit les chapitres sur la Tradition romaine; l'Esprit gaulois et la Renaissance; la Réforme de Calvin; de la Renaissance à la Révolution, les Encyclopédistes; de la Réforme à la Révolution, Rousseau; la Révolution et la tradition romaine; la Secte jacobine; la Théocratie révolutionnaire; le Retour de César; le Concordat; la Réaction intellectuelle, Joseph de Maistre; la Contre-Révolution; la Monarchie de Juillet; le Mouvement intellectuel avant 1848; la Révolution de 1848 et le second Empire. Dans la seconde partie, plus riche encore en idées et plus originale, les chapitres ont les titres suivants: Auguste Comte et la religion de la science; Grandeur et décadence de la religion scientifique; l'Église de la libre-pensée; l'Autocratie romaine; l'Église et la Société française; De quelques conversions notoires; l'Église romaine et l'esprit moderne; Du sentiment religieux en France; la Lutte pour l'avenir, Ce livre, qu'on discute beaucoup dans la Suisse française, en France et même à l'étranger, est très suggestif, fortement pensé et écrit dans une langue à la fois vigoureuse et nuancée: il forme une contribution importante à l'histoire de la psychologie du peuple français. L'ouvrage de M. Philippe Godet, Madame de Charrière et ses amis, rappelle l'œuvre de Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire. Même art, au milieu d'une figure centrale dont on décrit l'activite intellectuelle et littéraire, pour peindre les alentours, les gens et les choses. Le livre aussi n'est pas seulement un tableau de la vie littéraire de la Suisse romande dans les dernières années du xvIe siècle et au début du xixe, c'est, en même temps, un important morceau d'histoire politique et sociale. Tour à tour on voit défiler la Hollande au temps de la jeunesse de Belle de Zuylen; l'Angleterre et la société anglaise pendant le séjour qu'elle fit à la fin de 1766 et au début de 1767; Paris, qu'elle connut l'année de son mariage, en 1771; la Suisse française, avec la société cultivée de Neuchâtel, de Lausanne et de Genève et le curieux groupe des émigrés français pendant la Révolution. Et quelle galerie vivante que celle qui circule dans toutes ces sociétés! On y voit des rois, des princes haut titrés, des bourgeois, des hommes de lettres, des peintres, des savants. M. Godet a su tracer avec un art nuancé la physionomie de tous ces gens. Remarquables surtout sont ses portraits de Constant d'Hermenches, avec lequel, jeune fille, Mme de Charrière entretint une correspondance si curieuse; de du Peyron, l'ami de Jean-Jacques Rousseau; du pasteur Chaillet qui, dans la Suisse française, inaugura la critique littéraire; de la comtesse de Dohnhof, épouse morganatique de Frédéric-Guillaume II; de l'amusant et spirituel César d'Ivernois; du grave et sentencieux Chambrier d'Oleyres, de La Tour d'Auvergne, de Chamfort, de Benjamin Constant, de Mme de Staël et de beaucoup d'autres. Ce qui donne un charme tout particulier à cette copieuse biographie, ce sont les lettres de Mme de Charrière, dont Sainte-Beuve et Gaullieur nous avaient déjà donné un avant-goût. M. Godet a mis la main sur de vrais trésors et, dans son livre, il ne se lasse d'y puiser. On en vient presque à regretter qu'il n'ait pas publié intégralement la correspondance de cette femme qui, décidément, se place parmi les grands épistoliers français du xvIIe siècle. Ses lettres, d'un naturel exquis, révèlent un caractère d'une rare originalité, primesautier, indépendant, dépourvu de toute morgue, libre dans ses jugements, droit, sincère et franc. Nous avons bien là maintenant la Mme de Charrière complète que Sainte-Beuve réclamait autrefois. Le livre de M. Godet, d'une documentation si riche, est définitif. Après lui, il n'y a mème plus à glaner'. Antoine GUILLAND. 1. Nous n'aurions qu'un petit reproche à lui adresser, c'est de ne nous avoir point donné à la fin de son livre une bibliographie méthodique des articles et études publiés sur Mm de Charrière et de ne nous avoir pas indiqué les sources de la correspondance. ERRATUM DE Page 99, ligne 2. Au lieu de Page 114, ligne 2. Au lieu de Page 115, note 3. Au lieu de Page 149, ligne 3. Au lieu de LA PRÉCÉDENTE LIVRAISON. ERRATUM DE LA PRÉSENTE LIVRAISON. Dans ma leçon d'ouverture du Collège de France, publiée en tête de cette livraison, j'ai qualifié à tort les Oratoriens de « prêtres réguliers ». J'aurais dů dire prêtres séculiers vivant en communauté ». C'est précisément cette qualité qui aurait dû les soustraire aux conséquences de la loi sur les Associations. On devait les laisser subsister, non seulement en raison de leurs mérites et de leurs services, mais aussi parce que, ne faisant vœu ni d'obéissance ni de pauvreté, de même que les Sulpiciens, il était inique de les dissoudre comme formant un ordre religieux. Il doit être permis à des prêtres aussi bien qu'à des laïques de se réunir pour vivre en commun. Gabriel MONOD. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE1. ANTIQUITÉ. Consentius (Ernst). Die Berliner Zei- des Dieterich (J.-R.). Streitfragen der Friederich. Geschichte der Befreiungs- Hartmann (Karl). Der Prozess gegen die protestantischen Landstænde in Heubaum (Alfred). Geschichte des Hüffer (Herrmann). Der Krieg des Alfred von Reumont, 118. Klæber (colonel Hans). Fürst Alexan- Kraft ริน Hohenlohe-Ingelfingen Kriege (die) Friedrich des Grossen. 1. Nous indiquons ici, outre les ouvrages qui ont été l'objet d'un compte- 3 partie: Der Siebenjæhrige Krieg, Ladewig (P.) et Müller (Th.). Regesten Die Politik Lehmann (K.). Voy. Monumenta Ger- Lettow-Vorbeck (general von). Ge- Letzte (die) Operation der Nordarmee Matter (Paul). Bismarck et son temps, Monumenta Germaniae. Leges Bur- - - Leges Alamannorum; publ. p. Lex romana raetica Curiensis; publ. Moltke (maréchal de). Militærische Overmann (Alfred). Die Abtretung Pfeiffer (Ernst). Die Revuereisen Rühl (Franz). Aus der Franzosenzeit, Salis (L.-R. de). Voy. Monumenta Salzer (Ernst). Der Uebertritt des Sauer (August). Briefwechsel zwi- Schmidt (Erich.). Geschichte des Schmidt (Ludwig). Die Dresdner REV. HISTOR. XC. 2e FASC. Schneegans (Henri). August Schnee- Schweizer (Paul). Wallenstein als Steinmüller. Tagebuch über seine Thudichum (Fr.). Papsttum und Re- Volz (G.-B.). Politische Korrespondenz Wild (Karl). Lothar Franz von Wild (Karl). Voy. Steinmüller. Armee 1866, 116. Zeumer (K.). Voy. Monumenta Ger- Ziekursch (Joh.). Sachsen und Preus- AUTRICHE. Arens (Franz). Das Tiroler Volk im Kriste (Oskar). Kriege under Kaiser Maag (R.). Das Habsburgische Urbar, Milkowicz (Wladimir). Die Slowe- Schweizer (P.). Habsburgische Stadt- - Beitræge zur Kritik und Ergæn- 30 Steinacker (H.). Die Regesten der Zwiedineck-Südenhorst (von). OEster- BOHÊME. Bidlo. Br. Jan Rokyta u cara Ivana Binder (S.). Die Hegemonie der Prager Bretholz (B.). Johannes von Gelnhau- Brünneck (W. de). Das Heimfallsrecht und die Gütervereinigung im ælteren Chytil (Ch.). O junkerech pražských. Umění v Praze za Rudolfa II, 400. Comensky (J. Amos). The Labyrinth Dvorak (Max). K. dějinám českého - Die Illuminatoren des Johann von Fikerle (Jaroslav). Čechové na kon- Fischel (Alfred). Die Olmützer Ge- Das œsterreichische Sprachenrecht, et Kominkova (Marie). Mag. Joan- Francev (A.). Očerki po istorii čes- Havliček (Charles). Korrespondence; Politické spisy; publ. p. Tobolka, Hofman (Ladislas). Husité a konci- nija po socialnoj i ekonomičeskoj Jastrebov (N.). O trojiem lidu rzec, 133. - Jednota Bratrská v prvním vyhnan- Jeřábek (L.). Der alte Prager Juden- Jireček (Hermenigild). Právnický zi- Juritsch (G.). Der dritte Kreuzzug Kalousek (Jos.). Zásti ve východnich Kraus (4.). Stara historie česka v ně- Krofta (Camille). Kurie a cirkevni - - Voy. Comenius. Lehner (F.-J.). Dějiny umění národa Lenz (Anton). Soustava učeni Petra Lützow (comte de). A history of Bobe- Máchal (J.). Hankovy ohlasy pisni Mares (Fr.). Jan ze Srlína, 130. - - Dějiny předhusitského speva v - Zd. Fibich, 402. Novaček (J. V.). Sigismundi, regis Podlaha (4.) et Sittler (E.). Chrȧ- Quis (Lad.) Voy. Havlicek. Schmerber (H.) Beitræge zur Ge- Schulz (H.). Markgraf Joh. Georg, Slavik (F. A.) Národnost a nabe- Susta (Jos.). Die römmische Kurie |