Secret maintenu, secret dévoilé: à propos de la maltraitance

A une époque où la société met l'accent sur la transparence et la communication, comment parler du secret ? Faut-il tout dire ? Tout serait-il bon à dire ? Certes non ! Le secret est uien réalité et uen nécessité : secret des origines, secret de la mort, mais aussi jardin secret de force structurante au plus intime de chaque individu. Mais le secret est ausi du côté du caché, du non-dit, de l'interdit. Il est au coeur du silence et du tabou générés par les situations de maltraitance, gardées secrètes par l'enfant, cachées par la famille, mettant les professionnels en difficulté dans leur dynamique propre et leurs relations réciproques. "Je ne peux pas te le dire, c'est un secret...", "Je vais te dire un secret, tu ne dois le répéter à personne." "C'est un secret entre nous, personne ne doit savoir..." Derrière ces expressions en apparence banales, il y a les rôles et fonctions du secret dans les situations de maltraitance et d'abus sexuels. Prise de pouvoir, emprise de l'agresseur sur la victime, en l'occurence l'enfant ; difficultés et dangers de la révélation, excluant la victime du réseau de communication instauré par le secret, la rendant éventuellement même coupable. Cette révélation bien encombrante, faite à un tiers, professionnel ou non, met celui-ci face à des contradictions : quelle foi accorder à la parole de l'enfant ? quelle part de fabulation ? Elle soulève aussi des paradoxes difficiles à gérer : parler ou se taire. Ces différents niveaux de réflexion ont été abordés lors du Congrès de l'AFIREM qui s'est tenu à Lyon en octobre 93 sous le titre : "Secret maintenu, secret dévoilé". Les différentes interventions constituent la matière de cet ouvrage