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faire son cours de politique à la porte des caricaturistes. S'il admire les merveilles de l'industrie, ne le blâmez pas, lui qui les produit et qui ne peut que les admirer; ne lui reprochez pas sa pauvreté. Vous trouverez encore le badaud au spectacle gratis, aux fêtes publiques, devant notre admirable polichinelle, écoutant les chanteurs des rues; vous le trouverez partout où on ne paye pas, partout où l'on s'amuse naïvement, partout où les traditions appellent le peuple; mais vous trouverez aussi le badaud parisien que Vous avez vu apprendre l'art de la guerre en suivant au pas les régiments, et en regardant faire l'exercice aux soldats, se levant contre l'étranger et formant ces légions de diables, des enfants de Paris, les meilleures troupes du monde. Vous trouvez le badaud brisant la tyrannie en 1789 et 1830, et voyez son admirable bon sens, restant spectateur impassible pendant ces innombrables émeutes des dix dernières années. Que connaissez-vous de plus gai, de plus spirituel, de plus completement Français que le gamin de Paris? et vous appelleriez tous ces gens-là des niais, des sots? Cela est impossible, et cependant ce sont des badauds.

Les gens dont nous venons de parler ne se livrent au délassement de l'observation qu'à certains intervalles. A cette catégorie appartiennent encore les gens d'étude, les hommes de cabinet, les érudits, les philosophes, tous penseurs, qui, à certains moments, fatigués de leurs travaux, de leurs méditations, sortent, vont prendre l'air, et se livrent à toutes les impressions qu'ils rencontrent. Ceux-là sont les flaneurs. Eux aussi ils ne flanent qu'a des intervalles plus ou moins rapprochés, et leurs flaneries sont souvent des heures employées utilement à réparer l'épuisement du corps, à réfléchir plus à l'aise, à observer et à méditer souvent très-sérieusement, ou quelquefois à penser tres-profondément à rien. Que dis-je, à rien? est-ce que ce n'est pas dans ces flaneries que le satirique Regnier,

Molière, Regnard, le Sage, Marivaux, Beaumarchais, Scribe, Charlet et tant d'autres, ont été étudier les mœurs qu'ils ont peintes avec tant de vérité et de charmes?

Après les badauds qui ne flanent que par intermittence, viennent ceux qui passent presque toute la journée à badauder: ceux-là sont de vieux rentiers, de vieux soldats, d'anciens bureaucrates, des négociants retirés des affaires, tous bonnes gens, sur le déclin de l'âge : ils ne sont plus dans la vie active, mais ils ne renoncent pas pour cela à la politique et a la guerre. Leur grand plaisir c'est de se chauffer au soleil, à la petite Provence, au cadran du Luxembourg, dont on les a privés si longtemps. Là, ils causent avec les petits enfants, leur donnent de sages conseils, leur racontent les exploits de l'empereur, et préparent d'utiles citoyens à la patrie. Croyez bien que les traditions nationales se conservent là plus vivaces qu'ailleurs. L'auteur de cet article y a souvent passé des journés entières, et toujours il rentrait heureux d'avoir entendu d'admirables histoires.

D'autres, plus égoïstes, ne sont ni acteurs ni narrateurs. Ce sont de vieux célibataires; vous les reconnaissez à leur parapluie, à leur maintien; on les voit le long des quais, où ils regardent pêcher à la ligne. Vous les trouvez aussi au canon du PalaisRoyal; plusieurs n'ont une montre que pour savoir si elle marque exactement midi quand le coup part. D'autres ne manquent jamais, au 20 mars, d'aller aux Tuileries, voir si le marronnier historique a poussé ses premières feuilles. C'est la mauvaise queue des badauds, ce sont d'inutiles oisifs.

Viennent enfin les curieux. Cette espèce de badauds est très-difficile à décrire: elle se compose de toutes les classes de badauds, dans certaines circonstances, dans les grandes occasions; mais en temps ordinaire, elle se réduit exclusivenient aux curieux. Le curieux est avide de nouvelles, il lui en faut absolument; et pour s'en procurer, on le voit, les jours d'é

meutes, de révolution, affronter les charges de cavalerie, les balles, les boulets, et même l'arrestation, pour assister au combat, et avoir, le soir même, la joie de donner aux habitués de son café, aux locataires de sa maison, des détails véridiques sur les événements du jour, et le droit de dire J'y étais. Sa satisfaction est grande quand il a pu voir un individu écrasé par un omnibus, quand il a été spectateur d'un incendie, ou qu'il lui arrive de passer là où l'on vient de commettre un assassinat. Il ne manque pas une exécution capitale, une séance de la cour d'assises, une représentation de Van Amburg, ou de Carter, dans l'espérance de pouvoir un jour raconter qu'il les a vu dévorer par un de leurs farouches élèves.

Nous arrivons enfin à une autre division: elle se compose de provinciaux et d'étrangers; ce sont de beaux esprits venant des quatre parties du monde; vous les reconnaissez à leur air étonné, à leur bouche ouverte, à leurs sottes questions. Ils ont un livre à la main; c'est un guide du voyageur. Pour ceux-là, le titre de badaud, dans son acception injurieuse, n'est pas trop fort; mais ce ne sont pas des badauds, ce sont des gobe-mouches, des niais, et des niais insupportables, car ils sont sots et orgueilleux. Aussi sont-ils le jouet de tous les gamins, de tous les désœuvrés, et des chevaliers d'industrie de toute espèce, de telle sorte que le vol à l'américaine est devenu proverbial. C'est au Louvre, les jours réservés, qu'on peut les observer le mieux. Vous les voyez là dans l'état de nature. C'est là que vous entendez demander d'un Daniel dans la fosse aux lions: « De qui est ce portrait? » et le malin artiste de répondre « De M. de Balzac. » -«Quelle fantaisie d'apprivoiser ainsi des animaux si méchants. » C'est là que Vous voyiez en 1839 une honnête famille, le livret de l'exposition à la main, parcourir le musée égyptien, et tombant par aventure sur le portrait de Sésostris, dont le numéro correspondait au portrait de la duchesse

de ***, trouver bizarre qu'elle eût une barbe pointue.

Mais arrêtons-nous. Nous croyons avoir prouvé que l'épithète de badaud décernée au peuple de Paris par l'univers entier ne saurait être injurieuse; que badaud signifie observateur, et que s'il n'y a des badauds qu'a Paris, c'est qu'il n'y a qu'à Paris que l'on puisse observer, car la tout change, tout se meut, tout, à chaque moment, prend un caractère nouveau; tout intéresse, tout plaît, parce que tout est plein de vie, parce que tout entraîne, tout saisit; et c'est à ce caractère spécial de la grande cité, à ce caractère fin, observateur, de ses habitants, habitués à tout voir, à tout entendre, à tout comprendre, que Paris doit d'être devenu la premiere ville de l'univers; voilà pourquoi tous ces grands mouvements, toutes les révolutions de la pensée, qui étonnent et agitent le monde entier, y prennent naissance, et y sont acceptés avec enthousiasme par un peuple intelligent composé de badauds!

BADE (traité de). Quoiqu'ayant mis un terme à la guerre generale pour la succession d'Espagne, la paix d'Utrecht n'avait pas stipulé directement la réconciliation de la France et de l'Almagne. La république hollandaise, il est vrai, avait reçu en dépôt les PaysBas espagnols pour les remettre à l'Autriche, après s'être assuré par un traité une barrière contre la France; mais l'Autriche conservait de plus hautes prétentions, et l'Angleterre ainsi que les autres coalisés, après avoir profité habilement de la lutte, ne semblaient pas fachés de la voir continuer encore entre les deux premières puissances continentales. Ce qu'il y a de certain, c'est que, l'Empire ayant refusé d'accepter le renouvellement du traité de Ryswick, les hostilités furent reprises sur le Rhin. L'Autriche se flattait à tort que le sort des combats avait définitivement tourné contre la France l'homme qui, avant l'ouverture du congrès d'Utrecht, avait déjà donné un premier démenti à la mauvaise fortune, et relevé l'honneur de

nos armes à Denain, le maréchal Villars, remporta de nouveaux avantages, et, par la prise de Landau et de Fribourg en Brisgau, força le prince Eugène à un accommodement.

Les négociations furent renouées à Rastadt, et aboutirent à un traité auquel l'Empire accéda par la convention de Bade, en date du 7 septembre 1714. Il fut stipulé que l'Autriche ne prendrait possession des provinces espagnols des Pays-Bas qu'après avoir déterminé les frontières hollandaises; qu'elle recevrait en Italie, Naples, la Sardaigne, Milan et les stati degli presidi; qu'elle consentirait à la réintégration des électeurs de Bavière et de Cologne dans la confédération germanique, et reconnaîtrait l'électorat de Hanovre. L'empereur reprit aussi le vieux Brisach et Fribourg, en compensation de Landau qui fut cédé à la France. L'Empire fut rétabli dans le même état qu'avant le commencement de la guerre. Ainsi donc la paix de Bade fut le complément et la confirmation du traité de Rastadt, qui luimême peut être considéré comme une conséquence des arrangements d'Utrecht.

BADE (Relations de la France avec le grand-duché de). Voyez CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

BADE (Stéphanie, grande-duchesse de). Voyez STÉPHANIE.

BADEN (combat de). Les Autrichiens, vaincus dans toutes les rencontres, depuis le passage du Rhin par le général Moreau, ne cessaient d'accumuler des troupes dans les positions les plus fortes de la Souabe, pour arréter la marche des Français. Un poste important, entre Gersbach et Radstatt, leur parut susceptible de recevoir des forces nombreuses. Leur avant-garde était placée derrière la rivière de la Olbach, sur les hauteurs du village de Oss, et le long du chemin de Baden à Gersbach. Le général Desaix, informé des mouvements de l'ennemi, donna ordre au général Sainte-Suzanne d'emporter ces positions à la baïonnette. Sainte-Suzanne s'approche de Baden, considère les forces autrichiennes ;

elles lui paraissent inattaquables de front: il les fait tourner par la gauche d'une montagne, tandis que l'on s'empare du village de Oss. Cette manœuvre réussit. L'ennemi, qui n'est plus couvert par la Olbach, se hâte de battre en retraite; un capitaine et quatrevingts soldats sont faits prisonniers à Oss; mais on est forcé, par la fatigue du combat et de la marche qui l'avait précédé, à remettre au lendemain une attaque plus décisive sur Radstatt. (Voyez ce mot.)

BADJER (Louis), apprêteur d'étoffes à Lyon. Lorsque cette ville fut prise en 1793, par les troupes de la Convention, le frère de Louis Badger était à l'hôpital, par suite des blessures qu'il avait reçues pendant le siége. Il fut cependant cité devant la commission militaire établie pour juger ceux qui avaient pris part à la défense de la ville. Louis Badger l'apprit; et sachant que son frère était d'avance condamné, il alla se présenter à sa place et marcha au supplice, heureux de lui sauver ainsi la vie.

BADONVILLIERS (Bodonis villare), petite ville de la Lorraine à six myriamètres sud-est de Nancy. Cette ville servit de résidence au duc Francois II. Elle était divisée en deux parties l'une avec le haut faubourg était au duc de Lorraine, l'autre appartenait au prince de Salm. Par le traité fait en 1751, entre Stanislas et le prince, ce dernier céda la moitié de Badonvilliers au possesseur de la Lorraine.

BADUEL (Claude), naquit à Nîmes vers la fin du quinzième siècle. Il s'éleva, par la protection de la reine de Navarre, sœur de François Ier, à un rang distingué dans l'université de Paris, et fut nommé, en 1539, recteur du collége des Arts que François Ier venait d'établir à Nîmes. En 1555, il fut obligé de se retirer à Genève pour échapper aux poursuites dirigées contre les calvinistes. Il v devint ministre et professeur de philosophie et de mathématiques. Les ouvrages qu'il a publiés, sont écrits en latin.

BAER (Frédéric - Charles), né à

Strasbourg, le 15 décembre 1719, mort dans la même ville, le 23 avril 1797, associé correspondant de l'Académie des sciences, et professeur de théologie à l'université de Strasbourg. Il a publié un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont: Oraison funebre du maréchal de Saxe, prononcée en 1751; Essai sur les apparitions, 1751; Lettre sur l'origine de l'imprimerie; Essai historique sur les Atlantides, 1762; Oraison funèbre de Louis XV, 1774. Le recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres contient plusieurs mémoires de Baër.

BAERT (Charles- Alexandre-Barthélemy François de), né à Saint-Omer, parcourut l'Angleterre en 1787 et 1788, puis l'Espagne, où il se trouvait lors de la révolution. Il fut nommé député de son département à l'Assemblée législative; en 1791, il vota pour la liberté des cultes, et en 1792 contre le projet de déclaration de guerre à Léopold, roi de Bohême et de Hongrie. Dans la journée du 20 juin, il était auprès de Louis XVI, lorsque le peuple pénétra aux Tuileries; il chercha à rassurer le roi en lui promettant l'appui de l'Assemblée. Après le 10 août, Baërt, monarchiste par opinion, alla passer quelques mois à Saint-Omer, et se réfugia ensuite aux Etats-Unis d'Amérique. Il ne reparut sur la scène politique qu'en 1815, envoyé par le département du Loiret à la chambre des représentants. Il se montra à cette époque ce qu'il avait été autrefois, un homme timide et sans intelligence politique.

BAGAUDES. Au milieu du troisième siècle de notre ère, l'empire romain était livré à une crise violente qui faisa't prévoir déja sa prochaine dissolution. Chaque province se soulevait et essayait de se soustraire à la suprématie de Rome, en créant des empereurs. Vers l'année 270, c'était en Gaule surtout que se faisaient sentir les maux profonds qui déchiraient l'empire. On sait quel role joua à cette époque Victoria, que les soldats surnommèrent la mère des légions. Elle essaya d'élever

une domination gauloise contre la domination romaine, mais ses efforts furent impuissants, et elle succomba. Au milieu de ces luttes sans cesse renouvelées, et des désordres inséparables de l'anarchie militaire, les habitants des campagnes avaient été plongés dans la plus affreuse misère On exigeait d'eux des contributions qu'ils ne pouvaient payer, et on leur enlevait même, par la violence, leurs dernières ressources. Les paysans se soulevèrent alors de toutes parts, pour protester contre cet odieux régime. Ils s'appelèrent Bagaudes, ce qui signifie les insurgés, les attroupés, du mot gallique bagad, attroupement, et ils se livrèrent à leur tour aux plus effroyables dévastations. Ils réunirent bientôt des forces assez considérables pour venir mettre le siége devant Autun. La grande cité des Éduens, malgré sa puissance, ne se crut point en mesure de résister à l'armée qui la menaçait, et dans sa détresse, elle s'adressa à Claude, l'empereur de Rome. Claude, occupé au loin par d'autres guerres, ne put secourir Autun, et au bout de sept mois de siége, la ville fut prise et saccagée. Autun fut frappé d'un coup terrible, et ses édifices, ses murs, ses écoles, ne se relevèrent plus.

Sous la forte administration de Claude, les Bagaudes cessèrent leur guerre de pillage et de dévastations. Aurélien acheva de les dissiper par de sages mesures; il accorda la remise de tout l'arriéré des impôts, et une amnistie qui fut plus efficace que les armes pour comprimer l'insurrection. Depuis lors, les empereurs romains ne négligèrent aucun des moyens qui pouvaient leur concilier l'affection de la Gaule; ils renouvelaient les immunités et les priviléges accordés jadis à cette grande province, faisaient droit à toutes les réclamations, et allégeaient les impôts qui portaient aux habitants des campagnes de trop grands préjudices. Ainsi, en 281, l'empereur Probus, pour ôter aux Gaulois tout grief contre l'empire, révoqua entièrement les restrictions qui gênaient la culture de

la vigne, et remplit lui-même de vignobles, suivant l'expression d'Aurélius Victor, les collines de la Gaule. Mais au moment où Dioclétien monta sur le trône, les paysans de la Gaule reprirent les armes. Ils avaient été ruinés par les exactions de Carinus, qui n'avait point été aussi prudent que les empereurs qui l'avaient précédé. Un historien (*) plein de talent a résumé avec beaucoup de force cette nouvelle Explosion populaire. « Il y eut alors une seconde Bagauderie plus terrible que la première; les Bagaudes pilfaient et brulaient les villas des sénateurs et des curiales, attaquaient et forçaient les cités, et poursuivaient avec fureur les officiers impériaux. Ce ramas d'esclaves, de colons, de petits propriétaires ruinés, de chrétiens persécutés, de vieux Gaulois, héritiers des haines druidiques contre Rome, ce peuple de barbares que le désespoir avait enfanté dans les entrailles d'une civilisation incomplète et oppressive, s'entendit d'un bout à l'autre de la Gaule, essaya de s'organiser, et se choisit deux empereurs, Ælianus et Amandus, dont les médailles ont été conservées jusqu'à nous. Suivant une légende du septième siècle, ces empereurs des Bagaudes étaient chrétiens. La Bagauderie menaçait de gagner les autres grandes régions de l'empire, où existaient les mêmes souffrances et les mêmes ressentiments, et le danger parut très-grave à Dioclétien. Retenu en Orient par la nécessité de contenir les Perses et les barbares du bas Danube, il associa à la pourpre son lieutenant Maximien, et il se hâta de l'envoyer contre les rebelles gaulois. Ce fut, dit-on, dans sa marche que Maximien fit massacrer la légion thébaine, qui refusait de porter les armes contre les Bagaudes, parce qu'ils étaient chrétiens comme elle. Entré dans les Gaules, Maximien assaillit les Bagaudes et les delit, à ce qu'on croit, sur le territoire des Édues (près de Cussi, en Bourgogne). Après divers échecs, la plus grande

() Voyez M. Henti Martin, Histoire de France, t. I, p. 257.

partie de cette multitude indisciplinée se dispersa et mit has les armes; les plus braves, avec leurs chefs Elianus et Amandus, se retirèrent dans la presqu'île que forme la Marne un peu au-dessus de son confluent avec la Seine, et qui était alors complétement isolée de la terre ferme par un mur et un fossé attribués à Jules César. Ils se défendirent jusqu'à la dernière extrémité dans ce camp retranché, que les légions finirent par emporter d'assaut après un long siége; Ælianus et Amandus moururent les armes à la main. Ce lieu conserva, pendant plusieurs siècles, le nom de camp des Bagaudes, où fosse des Bagaudes. C'est aujourd'hui Saint-Maur des Fossés, près Paris. Les Bagaudes ne tentèrent plus d'insurrection générale ; mais la Bagauderie ne fut point anéantie, car les causes qui l'avaient engendrée subsistaient et croissaient encore d'intensité. Elle dégénéra en brigandages, et, jusqu'à la chute de l'empire, il y eut toujours dans les forêts et les montagnes de la Gaule une population errante et poursuivie, vivant en état de guerre contre toutes les lois et tous les pouvoirs sociaux. »

BAGET (N.), né à Romagne (HauteGaronne), en 1743, était capitaine de cavalerie quand la révolution éclata; il servit avec zèle la cause de la liberté, et parvint bientôt au grade de général de brigade. Il commanda, pendant toute la campagne de 1793, la cavalerie d'avant-garde de l'armée de la Moselle, et se distingua particulièrement à la bataille de Vissembourg et au déblocus de Landau. Mis au traitement de réforme, il fut nommé inspecteur général des remontes, et ensuite commandant du département du Gers.

BAGNÈRES DE BIGORRE, Aquensis vicus, ou Aquæ Convenarum, ville du Bigorre, département des HautesPyrénées. Les bains de cette ville étaient déjà célèbres du temps des Romains. « Parmi divers monuments d'antiquité qui se voient à Bagnères, on remarque certaines inscriptions," qui prouvent qu'anciennement on adorait en ce lieu une divinité nommée

T. 11. 2 Livraison. (DICT. ENCYCL.)

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