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Voyez JUSTICES SEIGNEURIALES, JUSTICE ROYALE, CAS ROYAUX.

Comme nous l'avons dit, les rois ne gardèrent pas seulement leurs sujets contre les abus de l'autorité des baillis, ils se gardèrent encore eux-mêmes contre les empiétements de ces officiers ils ne voulurent point voir se renouveler ces anciens comtes et ducs qui, sous les rois carlovingiens, de simples gouverneurs qu'ils étaient, s'étaient faits les seigneurs héréditaires et incommutables des provinces. « Les baillifs, dit Loiseau, ont tâché de faire que leurs offices fussent féodaux; mais ils s'en sont mal trouvés; car on a considéré à bon droit qu'ayant succédé en tout et partout à l'ancien office des ducs et des comtes, et ayant autrefois eu, comme eux, la charge et des armes et de la justice et des finances de leur province, il leur eût esté aussi facile qu'à eux d'empiéter la propriété et seigneurie d'icelle. Partant, on y a mis bon ordre; car on a peu à peu tellement démembré leurs offices, qu'il ne leur en est presque demeuré que le titre, la charge des armes ayant esté baillée à des gouverneurs, celle de la justice ayant esté laissée entièrement aux lieutenans généraux, qui ont esté pourveus par le roy, au lieu qu'anciennement les baillifs les commettoient, et celle des finances ayant esté attribuée aux receveurs du domaine (*). »

Le dernier coup que reçut la puissance amoindrie et désormais inutile des baillis, fut celui que lui porta l'ordonnance de Henri II (janvier 1551), par laquelle furent institués, dans la circonscription de la plupart des bailliages, des cours ou tribunaux composés de neuf magistrats, et connus sous le nom de siéges présidiaux. Voyez ce mot; voyez aussi ORGANISATION JUDICIAIRE.

Dans les derniers temps de la monarchie absolue, les bailliages, ainsi que les sénéchaussées, qui n'en dif

41 et non 81 de la coutume d'Anjou, répétée à peu près dans les mêmes termes sous l'article 48 de la coutume du Maine.

(*) Loiseau, Des offices, liv. 11, ch. 11, $64.

fèrent que par le nom, marquaient surtout des divisions administratives de la France. Le 9 juin 1614, les lettres de convocation des états généraux pour le 10 septembre de la même année, étaient adressées aux bailliages et sénéchaussées du royaume. En 1789, les lettres pour la convocation des mêmes états étaient encore adressées à tous les bailliages et sénéchaussées du royaume. Mais, pour simplifier les opérations électorales, un règlement, publié le 24 janvier de la même année, distinguait deux classes de bailliages et sénéchaussées, les uns principaux, les autres secondaires. Les premiers étaient ceux qui avaient directement député en 1614; les seconds, ceux qui, à la même époque, n'avaient député qu'indirectement et par adjonction avec les autres. D'après le règlement du 24 janvier 1789, les bailliages et sénéchaussées secondaires ou de seconde classe ne devaient encore députer qu'indirectement et par adjonction avec les autres bailliages et sénéchaussées de première classe ou principaux, dont ils n'étaient le plus souvent que d'anciens démembrements. Il paraît, au reste, qu'en 1789 la dénomination de bailliages et sénéchaussées ne représentait plus une idée bien nette; car, dans le règlement du 24 janvier, on avait cru devoir en donner une définition. « Et dans l'une et l'autre classe, y est-il dit, l'on entendra par bailliages et sénéchaussées tous les siéges auxquels la connaissance des cas royaux est attribuée (art. 2). »

Le règlement du 24 janvier 1789 contenait la liste, par ordre alphabétique, de tous les bailliages et sénéchaussées royaux qui existaient alors en France. Čette liste présente le tableau de l'ancienne organisation politique, judiciaire et administrative du royaume, au moment où elle allait à jamais disparaître; on la trouvera à l'article ÉTATS GÉNÉRAUX.

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tion des marchés faits à cet égard et sur les contestations qui survenaient entre les commis et ouvriers employés dans l'intérieur de l'établissement.

BAILLI DE L'AVAL, BAILLI DE L'AUMONT. Expression usitée dans quelques coutumes, pour désigner le bailli qui a juridiction sur la partie méridionale ou occidentale d'une ville ou d'un pays.

BAILLI DE LA BARRE, officier chargé de présider à la justice temporelle du chapitre et de faire la police dans l'étendue de l'église, du cloître et du parvis de Notre-Dame de Paris.

BAILLI DU PALAIS. On appelait ainsi un juge ayant juridiction à Paris, dans l'enclos du palais de justice, sur toutes les contestations civiles et criminelles concernant les personnes habitant et fréquentant les cours, salles et galeries du palais. Les sentences de ce bailli relevaient directement du parlement.

BAILLIS DE ROBE LONGUE; BAILLIS DE ROBE COurte. Les premiers étaient les baillis qui avaient conservé des pouvoirs judiciaires. Ils assistaient aux audiences de leurs lieutenants gé néraux, et prenaient part aux jugements. Ils devaient être gradués, licenciés en droit. Les seconds étaient ceux qui n'avaient conservé que le titre, simplement honorifique, mais utile en ce sens qu'ils en percevaient un revenu, de chefs de la noblesse d'une province. Ils étaient les officiers du roi auprès d'elle. Les baillis de robe courte, gouverneurs plutôt que juges de leurs provinces, devaient être nobles et dans les armes.

BAILLIS DE MALTE. C'étaient les chevaliers, chefs capitulaires de l'ordre de Malte, supérieurs aux commandeurs inférieurs aux grands prieurs, et établis dans les divers pays catholiques auprès des bailliages et chapitres provinciaux de l'ordre de Malte. BAILLON (Emmanuel), naturaliste français, cultiva avec succès l'ornithologie et la physiologie végétale sous les rapports de l'utilité immédiate qu'on en peut retirer dans l'économie rurale et politique: sans sortir

de son pays, il trouva le moyen de recueillir un grand nombre de faits nouveaux et curieux, fit une étude particulière des oiseaux de mer qui habitent les côtes de la Picardie, et communiqua ses observations à Buffon, qui le cite souvent avec éloge. Tous les ans il envoyait à Paris des oiseaux aquatiques vivants, que l'on élevait au jardin du Muséum. Il avait le talent de préparer avec beaucoup de dextérité et de grâce les oiseaux pour les collections d'histoire naturelle, et le Muséum lui doit en grande partie sa collection d'oiseaux de mer et de rivage des côtes de l'Océan, dont plusieurs sont très-rares. Il mourut à Abbeville en 1802. On a de lui plusieurs ouvrages justement estimés, entre autres un Mémoire sur les causes du dépérissement des bois, et les moyens d'y remédier, qui lui valut le prix proposé sur cette question par I'Assemblée constituante, et un autre Mémoire sur les sables mouvants qui couvrent les côtes du département du Pas-de-Calais, et les moyens de s'opposer à leur invasion. Baillon avait entretenu avec Buffon un commerce de lettres auquel notre célèbre naturaliste attachait le plus grand prix.

BAILLOT (Pierre), naquit à Passy en 1771, étudia de bonne heure le violon, devint l'un des meilleurs élèves de Viotti et acquit bientôt une répu tation justement méritée. En 1791 il fut attaché au théâtre de Monsieur. Il fut nommé professeur au Conservatoire de musique, et publia en 1801, avec Rode et Kreutzer, une Méthode de violon. Il en a donné depuis, en 1838, une nouvelle édition sous le titre de l'Art du violon, où il a rassemblé tous les principes de cette science si difficile, en les appuyant d'exemples choisis dans les œuvres des grands maîtres. M. Baillot a composé plusieurs morceaux pour le violon, et a su y allier à une science profonde des regles de l'art, une mélodie remplie de goût et de poésie. Comme exécutant, M. Baillot à un talent inimitable; c'est dans ses soirées musicales, où il exécute la musique de

Viotti et les quatuors de Boccherini, que les amateurs peuvent apprécier toute la pureté, toute la simplicité et la grâce exquise de son jeu. M. Baillot est le chef d'une nombreuse école qui a adopté les principes sévères de son maître, qui aime la mélodie, le chant, et recherche dans l'exécution l'art de bien dire un morceau expressif, plutôt que cette habileté à vaincre des difficultés qui peut surprendre un instant, mais ne charme jamais.

BAILLOU (Guillaume de), médecin, naquit à Paris en 1538; il enseigna d'abord le latin, le grec et la philosophie à l'Université de Paris. Il y étudia ensuite la médecine, et fut reçu docteur en 1570. Digne successeur des Duret, des Houiller, des Fernet, comme eux il sut ramener l'étude de la médecine à la marche suivie par Hippocrate, marche dont on s'était écarté au commencement de la renaissance des lettres en Europe. En 1602, Baillou soutint une thèse ayant pour titre: Chaque homme a-t-il, avec son génie propre, sa destinée propre? Une grande concision, et l'exposition de beaucoup de faits à l'appui de son opinion, font le principal mérite de cette thèse. Comme professeur, il dut sa réputation à sa forte voix et à beaucoup de subtilité dans les argumentations, ce qui le fit surnommer le fléau des bacheliers. Comme praticien, il a rendu d'immenses services à l'étude de la médecine. Il attribua sans doute une trop grande part dans les maladies à l'influence des astres; mais l'observation des faits à laquelle il se livra sous ce rapport n'est pas restée inutile: Sydenham surtout en a fait son profit. Personne n'avait encore montré avant lui les rapports, dont on ne peut méconnaître l'existence, entre l'atmosphère et les maladies régnantes dans certaines saisons. Ses Epidemiorum et ephemeridum libri duo sont le premier ouvrage qui ait été publié sur les constitutions épidémiques. Il fut nommé doyen de la faculté en 1580. La peste, qui désolait alors Paris, lui fournit une occasion de servir à la fois la science et son

pays. Il prescrivit de sages précau tions, et provoqua des mesures sévères contre les charlatans. Henri IV le nomma, en 1601, premier médecin du dauphin. Il mourut en 1616, après quarante-six ans d'exercice dans sa profession. Ses ouvrages, qui sont tous estimés, n'ont été publiés qu'après sa mort, mais ils ont été souvent réimprimés.

BAILLY (E.-M.), docteur en médecine, né à Blois, en 1796, mort à Paris, en 1831, d'une affection de la moelle épinière. Après avoir reçu le diplôme, Bailly partit pour l'Italie, dans le but d'étudier les fièvres intermittentes, problème resté insoluble, à cette époque où la médecine physiologique de Broussais semblait devoir rendre accessible à l'intelligence l'explication rationnelle de tous les phénomènes morbides. L'hypothèse ingénieuse de l'intermittence qu'il donna dans la monographie publiée par lui en 1825, fit grand bruit à l'époque; mais le temps l'a reléguée parmi les hypothèses ingénieuses. Toutefois, son livre, riche d'observations recueillies avec soin, n'en sera pas moins lu avec fruit. Envoyé en Grèce, en 1825, pour or ganiser le service de santé et pour porter secours aux malheureux dé cinés par les fièvres qu'il avait si bien étudiées, il accomplit sa mission avec le zèle dont les médecins francais ont donné tant de preuves, et dont ils sont d'ordinaire si mal récompensés: Bailly a publié un mémoire sur la phrenologie, système que son esprit avait embrassé avec l'enthou siasme qu'il portait dans toutes ses actions, et un mémoire plus positif sur les phénomènes de l'accroissement.

BAILLY (Edme-Louis-Barthélemy), né à Troyes, était oratorien et professeur au college de Juilly au moment où la révolution éclata. İl abandonna alors sa profession, et se fit recevoir avocat au parlement de Paris. En 1790, il fut nommé administrateur du département de Seine-et-Marne. Élu par le même département député à la Convention nationale, il se rangea dans cette partie de l'Assemblée qu'on

appelait le Marais, et vota pour le bannissement de Louis XVI. En 1794 il devint secrétaire de la Convention et se montra l'un des ennemis les plus acharnés des montagnards. Membre du comité de sûreté générale, il contribua à entraver les mesures rigoureuses votées contre les prêtres insermentés. Il fit ensuite partie du Conseil des cinq-cents, se lia avec les chefs du parti royaliste, et faillit être compris dans la proscription qui suivit le coup d'Etat du 18 fructidor an v. Appelé au Corps législatif, en 1798, il en fut élimine au 18 brumaire, et fut nommé prefet du département du Lot, qu'il administra jusqu'en 1813. Il mourut peu de temps après, des suites d'une chute de voiture.

BAILLY (Nicolas), né à Charleville, dans le département des Ardennes, fut d'abord favorable aux principes de la révolution. Substitut de l'accusateur public à la haute cour de Vendome, il déploya, dans le procès de Babeuf, un acharnement qui lui mérita les huées de l'auditoire. Depuis cette époque, appelé à la cour de cassation, il fut en 1812 nommé président du collège électoral de Mézières; en 1814, il adhéra à la déchéance de l'empereur; signa, en 1815, l'adresse de la cour de cassation à Napoléon, et apres la défaite de Waterloo, il signa une nouvelle adresse en l'honneur des Bourbons. Le gouvernement de la restauration le récompensa en lui donnant la décoration d'officier de la Légion d'honneur.

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BAILLY, sergent-major au 55° régiment de ligne, voit, à la bataille d'Austerlitz, une file de son peloton enlevée par un boulet i la fait remplacer; celle-ci est encore enlevée comme la precedente: il s'occupe de la reformer, lorsqu'un troisième boulet tue deux hommes déjà placés, et lui emporte la jambe. On veut lui donner des secours: Non, mes amis, dit-il avec fermeté après le combat, c'est l'ordre. enveloppe lui-même sa cuisse, et expire sur le champ de bataille.

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lomniateurs de la révolution française; et nous le disons franchement, il est difficile de ne pas condamner les hommes qui le proscrivirent. Sylvain Bailly naquit à Paris, le 15 septembre 1736; après quelques essais malheureux en poésie, il étudia l'astronomie sous la direction de l'abbé Lacaille, et lui succéda en 1763, à l'Académie des sciences. Il publia successivement les éloges de plusieurs grands hommes, et obtint de l'Académie française une mention honorable. Mais ce fut seulement en 1775 qu'il acquit une réputation incontestée: son Histoire de l'astronomie ancienne, qui parut à cette époque, est un travail digne d'éloges. Les savants n'ont pourtant pas accepté sa théorie d'un peuple primitif disparaissant de la terre sans laisser aucune trace de son existence, après avoir trouvé les sciences et les arts. Cependant l'histoire de l'astronomie ancienne ouvrit à Bailly l'entrée de l'Académie des inscriptions et belleslettres. Mais le plus important de ses ouvrages est son Histoire de l'astronomie moderne, livre précieux, à cause de sa clarté et de l'impartialité des jugements qui y sont portés sur les astronomes. La réputation que Bailly s'était acquise comme littérateur, était alors égale à celle qu'il avait méritée comme savant. L'Académie française l'admit, en 1784, au nombre de ses membres. Et comme Fontenelle il eut l'honneur d'être membre des trois premiers corps littéraires de la France. Il fut ensuite chargé par Louis XVI de faire un rapport sur le mesmérisme, et par l'Académie des sciences de lui donner un plan pour la construction des hôpitaux; il remplit cette double mission avec un talent remarquable; dans la seconde surtout il montra une grande humanité.

Ici finit la vie du savant. Il nous reste à examiner l'homme politique. Les électeurs de Paris nommèrent, en Il 1789, Bailly, premier député du tiers état aux états généraux. Pendant la résistance que firent la noblesse et le clergé aux invitations du tiers état, qui voulait que les titres des dé

BAILLY (Jean-Sylvain). - Ce nom est un de ceux qui ont le plus servi aux ca

putés fussent vérifiés en commun, le député de Paris montra une ardeur qui le désigna au choix de ses collegues comme président de la chambre du tiers et de l'Assemblée nationale. La conduite de Bailly fut pleine de fermeté, quand il fut besoin de contenir la noblesse qui ne pouvait s'habituer à s'asseoir à côté des députés du tiers, et admirable d'énergie lorsqu'il fallut repousser les offres cauteleuses de la cour. Ce fut lui qui formula le serment du Jeu de paume; qui, lorsque Dreux-Brézé vint au nom du roi ordonner à l'Assemblée de se dissoudre, lui fit cette belle réponse: La nation assemblée n'a d'ordre à recevoir de personne; c'est alors que Bailly fit jurer aux députés de ne pas se séparer avant l'entier achèvement de la constitution. Élu maire de Paris, il alla audevant de Louis XVI, ramené par le peuple dans la capitale, le reçut à l'entrée de Paris et le conduisit à l'hôtel de ville. C'est pendant le trajet que, cédant à son enthousiasme, il dit au roi: «Henri IV avait conquis son peu

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ple, aujourd'hui c'est le peuple qui a "reconquis son roi.» Dans ses fonctions municipales, Bailly ne suivit pas sa première impulsion: il ne comprit pas tout ce qui restait à faire pour que la révolution ne fût pas un misérable avortement; il eut peur du peuple et de son instinct. Ainsi, lorsque Louis XVI, arrêté à Varennes, fut ramené à Paris; lorsque les patriotes rassemblés autour de l'autel de la patrie signaient une adresse pour demander à l'Assemblée la déchéance du roi, il proclama la loi martiale, et eut le courage d'ordonner plusieurs décharges qui tuèrent un grand nombre de citoyens. La haine du peuple l'avertit qu'il ne devait plus rester à la tête de l'administration après cette sanglante manifestation de ses principes. Il se retira en Bretagne, où il vécut ignoré jusqu'au 10 août. Craignant alors la vengeance populaire, il voulut se rendre à Melun, chez M. de Laplace, et fut arrêté en arrivant. Conduit peu de temps après à Paris, il comparut comme témoin dans le procès de la reine, et nia toute

complicité avec la cour. Le 10 novem bre 1793, il fut lui-même traduit devant le tribunal révolutionnaire, qui le con damna à mort. Ce fut pendant qu'on le menait à l'échafaud que, frissonnant de froid, il répondit noblement à un de ceux qui l'insultaient, en lui disant: « Tu trembles, Bailly? Oui, je tremble, mais c'est de froid. » Bailly fut un de ces hommes au cœur généreux, qui veulent le bonheur de leurs frères, mais qui sont incapables de l'assurer. Il voulut régler astronomiquement la révolte d'un peuple qui avait tout à briser parce qu'il fallait tout reconstruire; il voulut, dans la marche des affaires humaines, retrouver les tranquilles évolutions des astres, sans avoir calculé la différence qui existe entre la route si large et si unie du ciel, et le chemin si étroit et si rude de la terre. Au reste, en admettant même que la mort de Bailly fût motivée comme représailles, on ne saurait croire à la culpabilité des intentions de cet homme vertueux.

BAIN. La cérémonie du bain était une de celles qu'on observait le plus exactement à la réception d'un chevalier; deux écuyers d'honneur dépouillaient, au son des instruments, l'écuyer qui devait être reçu chevalier, et le mettaient tout nu dans le bain; lorsqu'il en sortait, on lui donnait l'habit de chevalier, qui était de soie cramoisie, fourré de petit-gris (*). (Voyez CHEVALERIE.)

BAINS. L'usage des bains était aussi commun dans la Gaule que dans la Grèce et en Asie. Les Romains construisirent dans les Gaules un grand nombre de thermes; le palais des Thermes, à Paris, est un reste de ceux qu'y fit élever l'empereur Julien. Grégoire de Tours rapporte que, de son temps, on trouvait plusieurs de ces édifices, même dans des couvents de religieuses, et qu'ils étaient bâtis à l'époque où les Francs se rendirent maltres des Gaules. Une des causes qu'allé guèrent les religieuses de Sainte-Croix de Poitiers, lorsqu'elles s'échappèrent

(*) Voyez du Cange, t. II, p. 344.

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