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la plupart de souliers. On leur annonce que l'ennemi s'avance vers Belver; aussitôt ils coupent leurs sacs de peau, en forment des semelles, qu'ils attachent sous leurs pieds: ainsi chaussés, ils courent partager les dangers de leurs freres d'armes. L'ennemi fut complétement battu, et compta mille soldats morts ou prisonniers.

BELYARD, poëte fort peu connu de la fin du seizième siècle. On ignore les circonstances de sa vie et la date de sa mort, et même pour le lieu de sa naissance, il faut recourir à des conjectures. Comme il se nomme lui-même quelque part Bélyard Vallegeois, on suppose qu'il était de Valla ge en Champagne. Il semble avoir pris une part active aux troubles qui agitèrent la France sous Henri III, et s'être fait le poëte de la ligue. En 1592, au moment où les passions étaient le plus irritées, il composa une tragédie qu'il dédia au maire de Troyes, et qui porte ce titre : Le Guysien, ou Perfidie tyrannique commise par Henry de Valois ès personnes du prince de Lorraine, le cardinal, et Henry de Lorraine, duc de Guise. L'intérêt historique est le seul qui s'attache à cette pièce. L'anarchie était alors sur le théâtre comme dans le royaume. Le drame de Bélyard n'est qu'une satire arbitrairement divisée en scènes et en actes. Sa haine pour Henri III et son enthousiasme pour la ligue lui dictèrent aussi une Eclogue a onze personnages sur les misères du royaume et sur la miraculeuse délivrance du duc de Guise. Cette éclogue n'a de bucolique que son titre de pastorale. C'est tout simplement une diatribe politique dialoguée. Quoi qu'en ait dit un critique bienveillant, qui la trouve digne de Virgile, elle n'a d'importance que par sa date. On trouve dans les œuvres de Pasquier une lettre (la quatorzième) où cet illustre magistrat raconte avec beaucoup de verve et de chaleur comment le duc de Guise parvint à s'échapper en effet du château de Tours où le roi l'avait enfermé. Cette narration est plus animée et plus curieuse que le pamphlet rimé de notre poëte.

BELZAIS COURMENIL (NicolasBernard-Joachim-Jean), né à Écouché (Orne), fut élu, en 1789, député du tiers état du bailliage de cette ville aux états généraux. C'est à lui qu'on doit l'idée de la réforme du système monétaire, auquel il appliqua la division décimale. C'est lui aussi qui proposa de changer l'empreinte des monnaies. En 1794, le département de l'Orne le nomma député au Conseil des Cinq-Cents, d'où il passa au Corps legislatif, en 1799. En 1802, il fut nommé préfet du département de l'Aisne, place qu'il occupa jusqu'à sa mort, arrivée en 1804.

BENABEN (L.-G.-J.-Marie) naquit à Toulouse le 12 février 1774. Il fit partie de l'expédition d'Égypte en qualité de commissaire des guerres, revint ensuite dans sa ville natale, où il fut nommé chef du bureau militaire à l'administration départementale. A l'époque de la création des préfectures, il entra dans la carrière de l'enseignement public, qu'il quitta au moment de la restauration pour venir à Paris se lancer dans la politique. Il prit alors part à la rédaction de différents journaux, composa plusieurs brochures sur les questions du moment, et fut attaché secrètement à la police. Depuis 1815 jusqu'en 1832, époque de sa mort, il ne cessa d'écrire dans les journaux ministériels, et de composer des brochures politiques, où le pouvoir était plus ou moins encensé, suivant qu'il payait plus ou moins généreusement le misérable folliculaire.

BENAON, seigneurie de l'ancien Poitou, érigée en comté en 1378.

BÉNARD (dom Laurent), savant bénédictin, né à Nevers, fut le fondateur de la congrégation de Saint-Maur, pour laquelle il obtint, en 1618, des lettres patentes de Louis XIII, et dont il fut nommé procureur général. Il mourut en 1620, dans un âge avancé. Il a écrit, entre autres ouvrages, une Dissertation de l'esprit des ordres religieux (Paris, 1616, in-8°), des Parénèses, ou Exhortations sur la règle de SaintBenoit (Paris, 1616-18-19, 3 vol.

in-8°), et la Police régulière, tirée de la règle de Saint-Benott.

BÉNARD-LA-GRAVE fut envoyé, en 1795, au Conseil des Cing-Cents par le département du Pas-de-Calais. Il fut chargé de faire un rapport sur les chauffeurs, et il provoqua l'attention du gouvernement sur les crimes de ces brigands. Lors de la tentative de raccommodement essayée par le Directoire avec l'Angleterre, il se prononça pour la paix qu'offrait le négociateur onglais, lord Halmesbury, à des conditions presque honteuses pour la France. Bénard-la-Grave ne s'occupait que de matières financières. Cependant, en toute occasion, il manifesta sa haine contre la révolution; ainsi il fit annuler les lois contre les traîtres qui, en 1793, avaient livré Toulon aux Anglais, ou qui avaient abandonné la ville avant son occupation par les troupes de la république. Il est encore un des représentants qui votèrent l'impôt sur le tabac. Après le 18 brumaire, il fut nommé sous-préfet à Saint-Omer, fonction qu'il conserva jusqu'en 1812. BENAUGES, Pagus Benaugensis, pays avec titre de comté, dans le Bordelais; Cadillac en était le chef-lieu. Il forme aujourd'hui le canton de Cadillac, dans le département de la Gironde.

BENAZIE (Bernard de la), Benasius, chanoine, né à Agen en 1634, mort dans cette ville, le 5 avril 1723, a publié un assez grand nombre d'ouvrages où il a consigné le résultat de lon gues et savantes recherches sur l'histoire nationale. Nous citerons seulement les principaux : Dissertatio de tempore quo primo evangelium est prædicatum in Galliis, Toulouse, 1691, in-12; Défense de l'antiquité des Eglises de France contre Délaunay, Agen, 1696, in-12; Præconium divi Caprasii ejusque episcopalis dignitas, Agen, 1714, in-12. Indépendamment de ces ouvrages, Benazie a laissé beaucoup de recherches manuscrites sur l'histoire civile, ecclésiastique et littéraire de l'Agenois.

BENCE (Jean), né à Rouen en 1568, mort à Lyon en 1642, fut un des pre

miers prêtres de la congrégation de l'Oratoire, et l'un de ceux qui contribuèrent le plus, avec le cardinal de Bérulle, à l'établissement de cette congrégation en France. Il a publié quelques ouvrages ascétiques.

BENEARNI OU BENARNENSES, peuple de la Novempopulanie; leur cheflieu était Bencharnum. Ils habitaient le Béarn.

BENEHARNUM, ancienne ville et évêché, dans le Béarn. Cette ville existait encore au commencement du septième siècle. Grégoire de Tours dit qu'elle appartenait alors à Galsuinde, sœur de Brunehaut. Elle fut détruite lors des invasions des Sarrasins et des Normands. Lescar devint alors la résidence de l'évêque. Cependant, en 1599, Henri IV, dans son édit pour le règlement de la religion, indique encore le hameau de Benejacq (situé sur l'emplacement de l'ancien Beneharnum), comme la résidence de l'évêque de Lescar (*).

BÉNÉDICTINES, religieuses qui suivaient la règle de Saint-Benoît. La première maison française de bénédictines dont l'histoire fasse mention, est celle de Sainte-Croix de Soissons, qui fut fondée, en 544, par Radegonde, femme de Childebert. L'abbaye de Chelles, construite en 546 par ordre de Clotilde, veuve de Clovis, était aussi habitée par des bénédictines. Au reste, les couvents de cet ordre, comme ceux des bénédictins, se multiplièrent rapidement. Paris seul en comptait neuf au moment de la révolution. Voy. l'article suivant.

BÉNÉDICTINS. Le plus ancien et le plus considérable des ordres religieux qui aient existé en Occident, fondé au mont Cassin par saint Benoît, vers le milieu du sixième siècle. La règle de cet ordre était un choix des meilleurs statuts observés par les monastères d'Orient; elle avait pour but de prévenir la vie purement contemplative, que l'on reprochait avec raison à un grand nombre de moines orien

(*) Voy. Walckenaer, Géographie ancienne des Gaules, t. II, p. 407.

taux; elle recommandait le travail manuel, et faisait un devoir de la lecture et du travail intellectuel. Toutefois, cette règle n'était pas d'une excessive sevérité, aussi fut-elle bientôt adoptée par un grand nombre de monastères. Elle fut apportée en France au commencement du septième siècle, et, avant la fin du huitième, elle avait remplacé, dans tous les monastères de cette contree, les règles de Cassien et de SaintColomban.

Cependant, malgré son peu de sévérité, la règle de Saint-Benoît s'étant bientôt relâchée, les couvents qui la pratiquaient ne tardèrent pas à devenir des foyers de scandale. Dès le commencement du neuvième siècle, la nécessité d'une réforme se faisait vivement sentir. La première qui fut introduite, et la plus importante de toutes, est celle qui porte le nom de Saint-Benoît d'ADiane (voyez ce mot). Un synode tenu à Aix-la-Chapelle, en 817, et présidé par ce saint personnage, ramena les statuts de l'ordre à leur première rigueur, y introduisit les modifications que le temps avait rendues nécessaires, et les prescrivit comme une loi fondamentale à tous les monastères de l'empire carlovingien. Toutefois, le relachement avait pris de telles racines dans les habitudes des moines, qu'un petit nombre de couvents seulement adoptèrent cette réforme dans le nord de la France: de ce nombre furent les abbayes de Tours, de Corbie, de SaintBertin, de Reims et de Fleury, qui atteignirent en peu de temps un haut degré de prospérité, et devinrent pour toute l'Europe, dans les ténèbres de ce siècle d'ignorance, des foyers de lumière.

Mais il était difficile de résister longtemps au torrent de la barbarie; les sectateurs de saint Benoît d'Aniane s'y laissèrent entraîner à leur tour, et la nécessité d'une réforme se fit de nouveau sentir; elle fut opérée, au commencement du dixième siècle, par Eudes, abbe de Cluny. Une nouvelle congrégation se forma alors sous le nom de ce monastère, qui en fut considéré comme la métropole; elle s'é

tendit rapidement, et deux siècles après, plus de dix mille moines, répandus dans les différentes parties de l'Europe, reconnaissaient l'autorité de l'abbé de Cluny.

Nous n'entreprendrons point ici de faire l'histoire de l'ordre entier des bénédictins. Ce serait sortir de notre cadre. Nous devons nous borner à mentionner les principales congrégations de cet ordre qui ont pris naissance sur le territoire de la France. Nous citerons seulement celle de Sauve-Mayor, créée près de Bordeaux, en 1079, par saint Gérard, abbé de Corbie; celle des chartreux fondée, 1086, dans le Dauphiné, par saint Bruno, chanoine de Reims; celle de Grandmont établie, à la même époque, dans un monastère de ce nom, situé dans le Limousin; enfin, celle de Cîteaux, l'une des plus célèbres congré gations de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers 1098, par Robert de Cham

pagne.

en

Le commencement du douzième siècle vit établir en France deux autres congrégations qui acquirent aussi une grande célébrité; nous voulons parler de la congrégation de Fontevrault fondée, en 1121, par Robert d'Arbrissel, et de celle de Clairvaux, associée, en 1115, par saint Bernard, son fondateur, à la congrégation de Citeaux. (Voyez les articles Robert d'ARBRISSEL et saint BERNARD.)

La dévotion extraordinaire de saint Louis pour saint Jean Galbert, fondateur de la congrégation italienne de Vallombreuse, donna naissance en France, et particulièrement dans le Dauphiné, au commencement du treizième siècle, à la congrégation du Petit-Vallombreuse. Un moine bénédictin fonda vers 1240, dans les environs de Dijon, la congrégation du Val-desChoux, qui portait l'habit et observait les statuts de Cîteaux. Enfin, la congrégation du Val-des-Ecoliers fut établie vers 1224, dans les environs de Langres, par quatre professeurs de l'université de Paris.

Les feuillants, institués vers le milieu du seizième siècle par Jean de la

Barrière (voyez ce mot), s'établirent à Paris en 1687.

Mais c'est au dix-septième siècle que fut établie la plus célèbre des congré gations de l'ordre des bénédictins. Un religieux de l'abbaye de Sainte-Vanne de Verdun, nommé dom Didier de la Cour, avait fondé en Lorraine, en 1601, une nouvelle congrégation, à la quelle il avait donné le nom de congrégation de Saint-Vanne. Dans les états généraux tenus en 1614, le clergé de France exprima le vœu de voir la réforme de dom Didier de la Cour introduite dans les monastères du royaume. Pour obtempérer à ce vou, les supérieurs de la congrégation de SaintVanne décidèrent, en 1618, l'établis sement en France d'une congrégation semblable à la leur, mais tout à fait distincte, et qui prit le nom de congré, gation de Saint-Maur. Les membres de cette nouvelle congrégation obtinrent de Louis XIII leurs lettres patentes, et leurs statuts furent approuvés par le pape Urbain VIII, en 1627. L'abbaye de Saint-Denis avait été érigée, en 1606, en congrégation bénédictine; le cardinal de Richelieu lui ordonna, ainsi qu'à tous les couvents bénédictins de France, d'accéder à la congrégation de Saint-Maur.

Cette congrégation étant la plus recommandable de toutes celles de l'ordre de Saint-Benoît, nous croyons devoir donner ici une courte analyse de ses statuts. Elle était divisée en six provinces, dont les députés se réunissaient à des époques indéterminées pour élire un général qui résidait au chef-lieu de la congrégation, à l'abbaye de Saint-Germain des Prés, à Paris. Ce général avait deux assistants. Un collège de définiteurs et six visiteurs étaient à la tête de l'ordre. Chaque couvent était dirigé par un prieur. Plusieurs couvents avaient de hautes écoles et des établissements d'instruction pour la jeunesse noble. Il devait y avoir dans tous une bibliothèque. Tous les religieux devaient se livrer à des travaux d'érudition; ces travaux formaient leur occupation habituelle. Afin de leur laisser plus de loisir, des frères

lais furent chargés de tous les soins que réclamaient les affaires matérielles. Des dispenses d'assister régulièrement aux offices étaient accordées à ceux qui étaient le plus occupés. Une grande division du travail permettait à chacun de se livrer à la spécialité qui convenait le mieux à ses goûts; les uns se chargeaient des recherches, les autres coordonnaient les matériaux, d'autres rédigeaient ou corrigeaient la rédaction de leurs confrères. C'est au zele qui les animait pour les progrès de la science, à leur vie paisible, affranchie de tous les soins matériels, à leurs habitudes d'ordre et de travail, que l'on doit les immenses travaux qui ont illustré leur congrégation, et répandu tant de lumière sur les siècles les plus obscurs de notre histoire.

Les querelles des jansénistes et des molinistes vinrent, dans le dix-huitième siècle, arracher les bénédictins à leurs travaux, et troublèrent la tranquillité de leur vie, jusqu'alors si utilement employée. Ils avaient pris part. pour les jansenistes contre les jésuites, leurs rivaux de gloire littéraire. Ceuxci s'en vengèrent et attirèrent sur eux les persécutions du pouvoir. Bannis, emprisonnés, tourmentés de mille ma nières, les bénédictins finirent par céder. Mais leur ordre ne se releva plus de la secousse qu'il avait éprouvée alors.

Quand les jésuites furent bannis de France, en 1763, c'est aux bénédictins que l'on confia les établissements d'instruction publique que les religieux de cet ordre furent forces d'abandonner. Sur les douze écoles reconnues alors par le gouvernement, ils en dirigeaient six; c'étaient celles de Sorrèze, Rebain, Beaumont, Pont-le-Roy, Dôle et Auxerre. Un décret rendu, le 19 juin 1790, par l'assemblée constituante, les enveloppa dans la suppression de tous les ordres monastiques.

Quelques religieux, sous la direction de dom Prosper Guéranger, se réunirent, en 1833, à Solesme (département de la Sarthe), dans le but de reconstituer en France l'ordre des bénédictins de la congrégation de Saint

Maur. Leur établissement fut érigé, en 1837, en abbaye régulière; et, par son bref du 1er septembre de cette année,

le

pape Grégoire XVI accorda la dignité abbatiale à dom Guéranger. Une Succursale de l'abbaye de Solesme a depuis été établie à Angers.

Les nouveaux bénédictins s'occupent, comme les anciens, de travaux littéraires. Ils ont déjà donné au public, sous le titre d'Origines de l'église romaine, une édition de l'histoire des papes d'Anastase le bibliothécaire, et ont entrepris la publication du quatorzieme et dernier volume de l'immense collection intitulée : Gallia christiana. Mais on ne remarque dans ces publications, ni la judicieuse critique, ni l'immense érudition, ni surtout la sévère impartialité qui rendent si recomman dables les travaux de leurs devanciers.

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Beaubois (Morice de), Hist. de Bretagne... 1750 Blampin (Thomas), édit. de saint Augustin. 1710 Bouilliart (Jacq.), Hist. de l'abbé de SaintGermain..

1726

1754

1828

Bouquet (Martin). Brézillac (J.-F. de), Histoire des Gaulois... 1780 'Brial (M.-J.-J.)... Briant (Denis), collab. de D. Lobineau..... 1716 Brice (Et.-Gab.), coll. du Gallia Christiana. 1755 Caffaux (Ph.-J.), Trésor généal, de France. 1777 Carpentier (Pierre).. 1767 Chantelou (C.), collab. du Spicilége....... 1664 'Clemencet (Ch.). 1778 Deifau (François), collab, de D. Blampin... 1676 Devienne (Ch.-J.-B.), Histoire de Bordeaux,

Clement..

Hist. d'Artois...

1793

.... 1792

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Duplessis (Mich.-Touss.-Chrét.)...

Estiennot de la Serre (Cl.)....

'Felibien des Avaux (Mich.).

'Fillatre (Guill.)

1699

1719

1706

Fouquère (Ant.-M.), Hist. monothelitarum.. 1709 Garnier (J.), édit. des OEuvres de saint Basile. 1725 Guarin (Pierre), Grammaire et dictionnaire hebraiques....

Henri (Pierre), collab. du Gallia christiana.

Mort vers...

1729

1800

1803

Housseau (Ét.), collab, du Rer. gallic, script. 1763 Labat Pierre-Daniel), collab. des OEuvres de saint Grégoire de Naziance.......... Legallois (Ant. Paul), collaborateur de 'Histoire de Bretagne..

1695

Les nouns marqués d'un astérisque ont un artele dans ce Dictionnaire.

BÉNÉFICES. Dans les premiers temps de la conquête des Gaules par les Francs, les rois et les principaux chefs de la race conquérante s'emparèrent de terres considérables. C'est là qu'ils s'établirent avec les hommes qui les accompagnaient à la guerre. Le chef suprême, le roi, s'était fait une large part dans la première distribution des propriétés; puis, pendant plusieurs siècles, les expéditions et de nouvelles conquêtes s'accomplirent, et le domaine royal reçut de notables accroissements. D'autres causes encore

ajoutèrent à l'étendue de la propriété des rois mérovingiens; par exemple, la confiscation légale des biens des coupables, les cas de déshérence, et enfin les confiscations iniques et violentes. La substitution des Carlovingiens aux Mérovingiens augmenta encore le domaine privé des rois, car les Carlovingiens réunirent aux terres qu'ils avaient en propre celles qu'avaient possédées avant eux les successeurs de Clodion et de Mérovée. « Les simples chefs de bande, dit M. Guizot, n'avaient pas sans doute les mêmes moyens d'accroître à ce point leurs possessions; mais ils avaient originairement reçu ou pris beaucoup de terres; les violences, les expéditions

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