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de l'armée portent le deuil pendant trente jours.

BERNARD D'AURIAC, troubadour du douzième siècle, dont il nous reste trois pièces. Dans la première, où domine l'équivoque, il entretient le lecteur du grand désir qu'il a de jouer au jeu d'échecs avec sa maîtresse. Dans la suivante, il fait l'éloge d'un troubadour contemporain. La troisième est un sirvente pour exciter les seigneurs à la croisade publiée par le pape Martin IV contre les auteurs du massacre des vêpres siciliennes. Les manuscrits donnent à Bernard d'Auriac le surnom de maître, qui annonce qu'il n'était pas gentilhomme. BERNARD DE LA BARTHE, troubadour du treizième siècle. Il était archevêque d'Auch: mais un sirvente qu'il publia pendant le cours de la guerre des Albigeois, et où il prêchait la paix aux partis avec un esprit de tolérance fort rare à cette époque, indisposa contre lui ses supérieurs. On le dépouilla de son archevêché, en donnant pour prétexte le mauvais état de son diocèse et la trop grande liberté de ses mœurs. On ne trouve, dans le sirvente de ce prélat, rien qui autorise ce dernier reproche.

BERNARD (de Marigny) servit d'abord dans la marine sous son oncle, qui était chef d'escadre. Il se trouvait à Brest au commencement de la révolution. Aristocrate par sa naissance, par son éducation, et par esprit de corps, il ne dissimula pas la haine et le mé pris que lui inspiraient les réformes opérées par l'Assemblée nationale, ce qui le fit arrêter et mettre en prison; délivré par la Rochejacquelin, en 1793, il s'engagea aussitôt dans les bandes vendéennes où il acquit bientôt une grande influence. Depuis ce moment,

il

ne cessa de combattre dans les rangs des rebelles, qui lui conférèrent le grade de commandant d'artillerie. Après les premières défaites des Vendéens, il se cacha dans le Poitou, et lorsque la guerre recommença en 1794, il rejoignit les insurgés et commanda la cavalerie. Le pouvoir qu'il exerçait sur les paysans, et l'espèce d'opposition

qu'il faisait aux projets ambitieux de Charette et de Stofflet, lui attirèrent la haine de ces deux chefs; il fut, sous un faux prétexte de trahison, traduit devant le conseil général de l'armée catholique et royale, et condamné à mort; Charette remplit, dans cette circonstance, les fonctions de procureur du roi. Peu de jours après sa condamnation, Bernard fut fusillé près de Cerisaye, en Poitou.

BERNARD DE VENTADOUR, troubadour du douzième siècle, naquit au château de Ventadour, en Limousin. Fils d'un des serviteurs du comte Ebles de Ventadour, il s'attira, par son heureux naturel, l'intérêt et la confiance de son maître. Il charmait, par ses chansons, les habitants et les hôtes du château; mais il osa soupirer pour la noble dame sa maîtresse, et le comte, instruit de sa passion, qu'on ne repoussait pas, le chassa aussitôt de sa maison. Bernard fut accueilli à la cour de la duchesse de Guyenne, Éléonore, pour laquelle il conçut bientôt un amour qu'il prit pour sujet de ses chants, et qui finit, dit-on, par être heureux. Mais cette princesse ayant épousé le roi Henri II, le suivit en Angleterre. Le troubadour alla se consoler de la perte de son amante à la cour du comte de Toulouse, Raymond V, où plusieurs beautés le captiverent tour à tour. A la mort du comte, Bernard se sentit porté vers une vie moins mondaine: inquiet de son salut, il se retira à l'abbaye de Dalon, en Limousin, où il acheva ses jours. On a de lui cinquante chansons et deux tensons.

BERNARDI (Joseph-Elzéar-Dominique), né à Montjeu, en Provence, le 16 mars 1731. Il fut un des légistes les plus profonds de notre temps. Avant la révolution, il était lieutenant général au siége du comté de Sault. Il se montra constamment ennemi du nouvel ordre de choses, et refusa même des fonctions importantes qu'on voulait lui confier, se contentant d'une place de juge dans un tribunal de district. Arrêté en 1793, il fut sauvé par l'insurrection des fédéralistes. Il émigra aussitôt, et ne rentra en France

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qu'après le 9 thermidor. Envoyé alors au Conseil des Cinq-Cents par le département de Vaucluse, il y prit la défense des émigrés de Toulon, et parvint à faire abroger les lois que la Convention avait portées contre eux. Sa nomination fut annulée au 18 fructidor; mais à l'avénement de Napoléon, il fut employé dans les bureaux du ministère de la justice, et y devint chef de la division des affaires civiles. Il fut nommé, en 1812, membre de la seconde classe de l'Institut, et reçu, en 1816, à l'Académie des inscriptions. Admis à la retraite, en 1818, il se retira à Montjeu, où il mourut, le 25 octobre 1824. On doit à Bernardi un grand nombre d'ouvrages estimés sur des matières de législation; nous ne citerons ici que les suivants, qui traitent de l'histoire de notre législation: Essai sur les révolutions du droit francais, pour servir d'introduction à l'étude de ce droit, suivi de vues sur la justice civile, etc., in-8°, 1783; Institution au droit français, civil et criminel, suivie d'un mémoire sur l'origine et les révolutions des jugements par pairs et par jurés, en France et en Angleterre, in-8°, 1800; De l'origine et des progrès de la législation française, ou Histoire du droit public et privé de la France, depuis la fondation de la monarchie, jusques et y compris la révolution, in-8°, 1817. Il avait fait paraître, en 1798, une traduction et une restitution de la République de Cicéron, ouvrage remarquable qui, aujourd'hui encore, se lit avec intérêt, après les découvertes de M. Mai, et les traductions de M. Villemain et de M. J.-V. Leclerc. Le recueil de l'Académie des inscriptions contient plusieurs mémoires de Bernardi. Nous citerons surtout son travail sur un arrêt du parlement qui supprime un passage de la Jérusalem conquise, du Tasse, et son Mémoire sur les jeux scéniques de l'antiquité.

BERNARDINS, nom sous lequel on a longtemps désigné les monnaies frappées dans la ville d'Anduze. Tous les deniers sortis de l'atelier monétaire de cette ville présentent en effet, d'un

côté, un grand B avec la légende DEANDVSIA OU ANDVSIENSIS, et de l'autre, une croix, autour de laquelle on lit: DESALVE OU SALVIENSIS. Ce B ne peut être que l'initiale du mot Bernardus, ou Bermundus, nom di seigneur qui, le premier, fit frapper cette espèce de monnaie, et dont le type se conserva indéfiniment, comme cela eut lieu si souvent au moyen âge. A quelle époque cette monnaie fut-elle émise pour la première fois? quels sont ses rapports avec les monnaies roya les? c'est ce que nous ignorons; noos savons seulement qu'on cessa d'en frapper en 1243, lorsque saint Louis confisqua la seigneurie d'Anduze. L'a telier monétaire d'Anduze ne fut ce pendant point supprimé; mais, dès lors, les deniers qui en sortirent ne furent plus des Bernardins, mais bien des deniers tournois. C'est ce que nous apprennent les Olim du parlement, à l'année 1265: Non tanquàm successor dicti Bernardi, sed tanquam dominus principalis, facit monetam suam turonensem cursalem per totum re gnum et non monetam Raymunding rumet Bernardinorum, quæ erat mo neta dicti Bernardi et habebat cursum tantum in dicta terra. Le mot Ray mundinorum, que donne le texte des Olim, nous paraît fautif. Duby, en effet, a fait observer qu'aucun sei gneur d'Anduze n'a porté ce nom, et nous adoptons volontiers la correction qu'il propose, Bermundinorum. It faudrait en conclure que ce genre de monnaie portait indifféremment les deux noms de Bermundins et de Bernardins. On possède des deniers et des oboles d'Anduze, mais en trop petit nombre pour pouvoir en déterminer le poids légal. Les deniers que nous avons vus pèsent de 20 à 16 grains, et l'obole 8 grains.

Bernardin de PÉQUIGNY, savant capucin, né à Péquigny, en Picardie, en 1663, est auteur d'un commen taire très-estimé sur les épîtres de saint Paul et sur les quatre Évangiles. Il mourut à Paris en 1709.

BERNAY, ancienne ville de Normandie, aujourd'hui chef-lieu de sous

préfecture du département de l'Eure, avec un tribunal de première instance et de commerce, un collége communal et une population de 6605 habitants. Cette ville possédait autrefois une abbaye de bénédictins qu'y avait fondée, en 1018, Judith de Bretagne, épouse de Richard II.

BERNAY (Alexandre de), connu aussi sous le nom d'Alexandre de Paris, l'un des plus célèbres poëtes français du douzième siècle, naquit à Bernay en Normandie, vers 1150. II est surtout connu pour avoir été l'un des continuateurs du roman d'Alexandre, commencé par Lambert le Court, et continué ensuite par les poëtes les plus fameux du treizième siècle. Cependant Alexandre de Bernay avait aussi composé d'autres ouvrages. Nous citerons seulement son roman d'Elene, mère de saint Martin, qu'il écrivit à la demande de la dame de Créqui-Canaples, et celui d'Atys et Prophilias, dont la Bibliothèque royale possède un manuscrit.

BERNE (prise de). - Le général Méhard fut chargé, en 1798, de soutenir par les armes une déclaration du gouvernement français aux sénats de Fribourg et de Berne, portant qu'ils répondraient de la sûreté individuelle et des propriétés des habitants du pays de Vaud. A l'approche des Français, tout le pays de Vaud se déclara indépendant, et prit le titre de république du Léman. Aussitôt une armée bernoise s'avança sur le territoire de ceux qu'elle regardait comme ses sujets; le général Ménard envoya une déclaration au général bernois, dont le quartier général était à Yverdun. L'aide de camp porteur de cette dépêche était dans une voiture escortée par deux hussards et deux soldats vaudois. A deux lieues d'Yverdun, il fut assailli par un détachement de troupes bernoises: trois des soldats de son escorte tombèrent criblés de balles. Les treize cantons, sommés de venir au Secours de l'État le plus puissant de leur ligue, délibérèrent longtemps s'ils repousseraient l'invasion des Français. Cependant, à la fin, ils s'y réso

lurent tous, à l'exception de celui de Bâle. L'armée bernoise entra alors dans le pays de Vaud; mais l'armée française, commandée par le général Brune, s'était augmentée en sortant des campagnes de l'Italie. Une division de l'armée du Rhin, sous les ordres du général Schawembourg, s'avance par le nouveau département du Mont-Terrible pour opérer sa jonction avec le général Brune; celui-ci précipite l'attaque. En un seul jour, Soleure est forcée de se rendre et Fribourg prise d'assaut. Dès le 5 mars, la division du général Schawembourg marche sur Berne. On n'avait encore arrêté aucune mesure pour la défense de la ville; mais tous les citoyens prirent les armes et allèrent se placer dans un bois en arrière de Schahinen. Il s'y engage bientôt une forte fusillade; l'armée bernoise, avec de l'artillerie, avait un avantage considérable; Schawembourg fait avancer deux pièces de canon et un obusier. En un instant les Français, se battant à armes égales, sont victorieux; les Bernois se replient sur des hauteurs en avant de Franenbrunn; mais cette position est bientôt tournée, et ils sont encore forcés de battre en retraite. Ils vont alors se reformer der

rière Urten, où il se livre un nouveau combat. Repoussés encore, les Bernois ne se lassent pas de se défendre; ils se retirent en bon ordre, et vont se placer entre des rochers et un bois de sapins qui couronnent les hauteurs d'Altmerchingen. La grande route de Soleure y forme un défilé bordé par ces hauteurs; les Bernois avaient, dans cette position, à leur droite des rochers, à leur gauche des bois et des marais. Le chef de brigade Ruby, commandant l'avant-garde, ordonne à la fois à une partie de ses troupes de gravir les rochers, et à une autre de traverser les marais et de tourner les positions des Suisses, tandis que l'artillerie légère canonne de front la grande route. Il y eut une telle harmonie dans ces mouvements, que l'ennemi, attaqué tout à la fois de front et sur ses flancs, fut pour

ainsi dire entouré en un moment. La déroute des Bernois fut complète; les Suisses abandonnèrent leur artillerie, et se rallièrent sur les hauteurs en avant de Berne, où il s'engagea un cinquième combat. Deux régiments de hussards français chargèrent alors sur les canons ennemis avec une si grande vivacité, qu'ils les auraient emportés, si dans ce moment Berne n'eût demandé à capituler; toutes les troupes du canton auraient été faites prisonnières; l'avant-garde française, leur ayant coupé la retraite, serait entrée avant elles dans la ville, qui n'aurait pas eu le temps de fermer ses portes. Cette journée fut sanglante; mais les Suisses perdirent beaucoup plus de monde que les Français: on leur enleva seize drapeaux.

BERNECOURT, terre et seigneurie dans le duché de Bar, à douze kilomètres nord de Toul, érigée en baronnie en 1719.

BERNERON (le chevalier François de) naquit en 1750, et entra de bonne heure au service. Après avoir été officier dans la maréchaussée, il passa à l'île de France avec le grade de capitaine au régiment colonial. Il y servit avec zèle et distinction, et fut chargé de plusieurs missions importantes auprès de Tippo-Saëb et du pacha des Mahrattes. A son retour en France, au commencement de la révolution, il fut nommé adjudant général, et employé en cette qualité à l'armée de Luckner. Il s'attacha ensuite à la fortune de Dumouriez, contribua aux victoires de Valmy et de Jemmapes et suivit toujours son général, même dans sa défection. Arrêté à Bruxelles par les Autrichiens, il n'obtint sa délivrance que pour aller mourir en Angleterre dans un état voisin de la misère.

BERNEUIL, terre et seigneurie du Soissonnais, à dix-huit kilomètres ouest de Soissons. Il est question de cette vicomté dès 1230.

BERNICLES. On appelait ainsi autrefois une sorte de torture, de géhenne, en usage chez les Sarrasins, et dont voici la description donnée par

Joinville Les bernicles sont deux grands tisons de bois, qui sont entretenant en chief. Et quand ils veulent y mettre aucun, ils le couchent sur le cousté entre ces deux tisons, et lui font passer les jambes à travers de grosses chevilles, puis couchent la pièce de bois qui est là-dessus, et font asseoir ung homme dessus les tisons, dont il advient qu'il ne demeure à celui qui est là couché point demi-pied d'ossements qu'il ne soit tout dérompu et escaché. Et, pour pis lui faire, au bout de trois jours ils lui remettent les jambes, qui sont grosses et enflées, dedans celles bernicles, et les brisent de rechief.» Almoadane, sultan des Sarrasins, menaça saint Louis de le mettre aux bernicles, et ce prince se contenta de lui dire qu'il était son prisonnier et qu'il pouvait faire de lui ce qu'il voudrait. Ce mot bernicles est encore employé dans le langage popu laire, comme réponse négative, et équivaut à néant ou à rien.

BERNIER (Etienne-Alexandre), né à Daon, département de la Mayenne, le 31 octobre 1764, était curé de SaintLaud à l'époque de la révolution. Il vit dans les événements qui se préparaient un moyen d'élévation, et embrassa avec ardeur l'un des partis qui divisaient alors la France. Il refusa de prêter le serment prescrit par l'Assemblée constituante, parvint en 1792 à éviter la déportation que subirent les prêtres réfractaires, se jeta dès les premiers temps de la guerre de la Vendée au milieu de l'armée d'Anjou, et devint l'un des membres dirigeants du gouvernement insurrectionnel. Dès lors la religion ne fut plus dans ses mains qu'une arme d'intrigue et de vengeance. Ses prédications, empreintes d'un fanatisme de commande, exaltaient de grossiers paysans, et les rendaient propres à tous les crimes. Cette éloquence odieuse, si éloignée du langage qui convient à la chaire de vérité, lui valut cependant le titre d'apôtre de la Vendée. Mais on s'aper cut bientôt qu'il n'avait d'autre but que son avantage personnel. La discorde s'était introduite avec lui dans le camp

royaliste, et il n'avait fondé son influence que sur les divisions des autres chefs. L'indignation qu'il commençait à exciter était prête à éclater, lorsque la dispersion de l'armée vendéenne le rappela dans la retraite. Après avoir essayé en vain de soulever de nouveau les paysans, il se hasarda à se rendre à l'armée de Charette. Repoussé par ce chef habile, il alla offrir ses services au grossier Stofflet, dont il devint bientôt l'ami et le maître. Des crimes sans nombre furent le fruit de cette alliance d'un intrigant fanatique avec un soldat ignorant et féroce. Les premiers jours de leur réunion furent signalés par l'assassinat du général royaliste Bernard de Marigny, dont les lumières et les talents portaient ombrage à l'abbé Bernier, qui fut ensuite choisi par Stofflet pour négocier la paix avec le gouvernement républicain et se tira avec succès de cette entreprise. Mais, aussitôt la paix conclue, il excita Stofilet à violer la foi jurée. Le gardechasse résista longtemps; il céda pourtant; et, après quelques jours d'infructueux efforts, il fut réduit à prendre la fuite devant les bandes de Hoche. Bernier se sauva également, et eut le bonheur d'échapper à toutes les recherches, tandis que le malheureux Stofflet, saisi dans l'asile que lui avait indiqué le prêtre, fut condamné à mort et fusillé par les républicains. Bernier reparut encore à l'armée de d'Autichamp, et y jouit de quelque faveur. Mais bientôt la cause royaliste lui parut désespérée; il n'y vit plus aucune chance pour son ambition. Bonaparte témoigna alors le désir de pacifier la Vendée; Bernier saisit avec empressement cette occasion de se rattacher au parti triomphant. Il fit offrir sa médiation; on l'accepta, et peu de temps après il fut élevé à l'évêché d'Orléans. Il mourut le 1er octobre 1806. On croit que le chagrin qu'il éprouva de n'avoir pu obtenir le chapeau de cardinal, qu'il sollicitait, abrégea ses jours.

BERNIER (François) naquit à Angers au commencement du dix-septième siècle. Après s'être fait recevoir, à

Montpellier, docteur en médecine, il se rendit, en 1654, en Syrie, et de là en Égypte, où il demeura dix ans. Peu de temps après, il s'embarqua à Suez et se rendit dans les Indes, où il résida douze ans, dont huit en qualité de médecin d'Aureng-Zeyb. A son retour en France, Bernier publia une relation de ses voyages, et une histoire des révolutions de l'Inde, auxquelles il avait assisté. Cet ouvrage jette une vive lumière sur une époque intéressante de l'histoire de l'Inde, et place, suivant George Forster, Bernier au premier rang des historiens de cette contrée. C'est le titre le plus glorieux et le plus durable de Bernier. On lui doit aussi plusieurs ouvrages philosophiques, qui obtinrent à l'époque de leur apparition le plus grand succès, mais qui, par suite des progrès qu'ont faits depuis les sciences, ne sont plus guère consultés maintenant que par les personnes qui s'occupent de l'histoire de la philosophie. Parmi les ouvrages philosophiques de Bernier, nous citerons seulement le plus important; c'est son Abrégé de la philosophie de Gassendi, qui fut imprimé à Lyon, une première fois en 1678, en vol. in-12, et une seconde fois en 1684.

Bernier fut lié avec les personnages les plus célèbres de son temps; il fut l'ami de Ninon de Lenclos, de madame de la Sablière, à qui il adressa un de ses ouvrages; de Chapelle, dont il composa l'éloge; de Saint-Evremont, qui fait de son caractère et de son esprit le plus grand éloge; et enfin de Boileau, avec lequel il contribua à la rédaction de l'arrêt burlesque pour le maintien de la philosophie d'Aristote. Il mourut à Paris le 22 septembre 1688.

BERNIER (Jean) naquit à Blois, où il exerça la médecine pendant vingthuit ans. En 1674 il vint à Paris et devint alors médecin ordinaire de Madame, douairière d'Orléans, ce qui ne l'empêcha pas de rester dans un état voisin de la misère. Il est auteur de plusieurs ouvrages, entre autres, d'une Histoire de Blois, 1682, in-4o, et d'une Histoire chronologique de la médecine et des médecins, où l'on trouve beau

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