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sèrent à son retour; mais une brillante charge de la gendarmerie française mit en fuite les troupes mal disciplinées des Italiens. 8,000 Français triomphèrent, à Fornovo, de 40,000 Italiens, et Charles VIII revint en France, après avoir justifié toutes ses imprudences par une victoire. Il mourut au moment où il faisait des préparatifs pour une seconde expédition en Italie (1498). Ses débauches avaient hâté sa mort.

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<< Charles VIII, loin d'être un grand roi, était, dit M. de Sismondi (*), dépourvu de toute capacité pour le gouvernement; aussi ses succès avaientils été regardés par ses contemporains comme une sorte de miracle. On voyait bien, disaient-ils, que c'était Dieu seul qui avait conduit son entreprise; car lui-même n'aurait pu le faire. Toutefois, Charles avait une vertu rare chez les rois, et plus remarquable en lui, quand on songe aux exemples qu'il avait reçus et au père qui l'avait élevé c'était la bonté. «< La plus hu<< maine et douce parole d'homme qui jamais fut, étoit la sienne, dit Co<< mine; car je crois que jamais « homme ne dit chose qui put lui déplaire..... et je crois que j'ai été « l'homme du monde à qui il a fait le plus de rudesse; mais connaissant « que ce fut en sa jeunesse, et qu'il ne « venoit point de lui, ne lui en sus ja« mais mauvais gré. » Cette douceur, cette bonté, avaient été appréciées, et quoique Charles VIII eût fait peu de bien au peuple, on lui sut gré de celui qu'il avait voulu faire, et il ne fut pas moins pleuré par la masse des Français que par la noblesse et les courtisans.» Deux de ses domestiques moururent, dit-on, de douleur en apprenant la nouvelle de sa mort.

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CHARLES VIII (monnaies de).- Les monnaies d'or frappées en France sous le règne de Charles VIII sont des écus au soleil et à la couronne; leur type est à peu près le même que celui des pièces dont nous avons parlé à l'article monnaies de CHARLES VII; seulement

(*) Histoire des Français, t. XV, p. 259.

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l'écu sol ou au soleil diffère des écus d'or de Charles VII, en ce que la couronne y est remplacée par un petit soleil. Au commencement du règne de Charles VIII, l'écu à la couronne était estimé 30 sous et l'écu au soleil 31; mais la valeur intrinsèque de ces monnaies dépassant leur valeur nominale, on s'aperçut bientôt qu'on en exportait une quantité considérable. Une ordonnance du 31 juillet 1487 fixa alors la valeur de l'écu à la couronne à 35 sous, et celle de l'écu au soleil à 36 sous 3 deniers.

Les monnaies d'argent et de billon frappées sous Charles VIII sont assez nombreuses; parmi elles on distingue des gros, des demi-gros, des blancs au soleil et à la couronne, des carolus, des liards, des tournois, doubles tournois, etc. Les gros valaient 2 sous 10 deniers; ils étaient à 4 deniers 12 gr. de fin, et à la taille de 70 au marc. Les blancs étaient au même titre, et à la taille de 86 au marc; ils valaient 12 grains. Ces pièces ne diffèrent des blancs de Charles VII que par un petit soleil introduit par Louis XI, au-dessus de l'écusson, ou par l'hermine de Bretagne. Quant aux carolus marqués d'un K, initiale du nom de Charles VIII, ils ont été inventés sous le règne de ce prince. (Voy. CAROLUS.) Les autres monnaies de Charles VIII étant entièrement semblables à celles de Charles VII, nous ne les décrirons pas. Le roi prenait, sur celles de Provence, le titre de comte. On possède de magnifiques grands blancs frappés dans cette province, et présentant d'un côté les armes de France, penchées et surmontées d'un heaume orné de lambrequins, avec la légende: KAROLVS DEI GRACIA FRANCORVM REX; le revers présente une croix fleurdelisée cantonnée d'A, initiale d'Anne de Bretagne, et de couronnes; ou un K couronné accosté de deux A. La légende qui fait suite à celle du droit se compose des mots suivants : ET FORQVALQVERII COMES PROVINCIE.

Les monnaies frappées en Italie par l'ordre de Charles VIII sont fort remarquables: l'une d'elles, un gros de Pise,

présente, comme les monnaies de cette ville, la Vierge tenant l'enfant Jésus, avec la légende : PROTEGE VIRGO PISAS; mais au revers on voit l'écu de France, couronné, flanqué d'un K et d'un L, avec la légende: KAROLVS REX PISA NORV. LIB [erator]. A Naples, Charles VIII avait fait frapper des écus d'or, des ducats, les grands blancs et d'autres espèces où l'on remarque d'un côté les armes de France, de l'autre celles de Sicile, avec les croisettes de Jérusalem. La ville d'Aquila, dans l'Abruzze, fut la première du royaume de Naples qui se déclara pour les Français. Cette circonstance lui valut de nombreux priviléges, et entre autres celui de battre monnaie. Quelquesunes des pièces frappées alors dans cette ville présentent cette particularité remarquable, que leur légende est en français, tandis que celle de toutes les monnaies frappées en France à la même époque étaient encore en latin. On y voit, au droit, l'écu de France couronné avec la légende: CHARLES, ROI DE FRE, et au revers un aigle les ailes déployées, avec ces mots: CITÉ DE LEIGLE. On connaît d'ailleurs d'autres pièces frappées à Aquila pendant l'occupation française, et dont la légende est en latin.

CHARLES IX, fils de Henri II et de Catherine de Médicis, né à Saint-Germain en Laye, le 27 juin 1550, monta sur le trône le 15 décembre 1560, après la mort de François II, son frère, et fut sacré à Reims, le 15 mars 1561. C'était un prince d'un esprit vif et pénétrant et d'un courage remarquable; il avait de l'éloquence et du talent pour la poésie. On sait qu'il admirait Ronsard, et qu'il lui adressa ces beaux vers:

Tous deux également nous portons des couronnes, Mais, roi, je les reçois, poëte, tu les donnes. Malheureusement, son heureux naturel fut perverti par les soins de sa mère, Catherine de Médicis, qui voulait se maintenir au pouvoir en rendant son fils incapable de gouverner. La tenue des états d'Orléans, la mise en liberté des Bourbons, les édits de janvier et de juillet, le colloque de

Poissy, le massacre de Vassy et la première guerre civile qui en fut la suite, appartiennent à l'histoire de cette reine plutôt qu'à celle de son fils encore enfant. Charles IX n'atteignit sa quinzième année qu'en 1563. Habitué par sa mère à dissimuler et à faire plier son humeur emportée devant les exigences d'une position qui se compliquait tous les jours, le jeune prince n'avait pas encore opté d'une manière décisive entre les deux partis religieux et politiques qui divisaient la France. Sa fameuse entrevue avec le duc d'Albe à Bayonne le rattacha au parti catholique. Il avait vu de près, pendant son voyage dans le midi de la France, ces gentilshommes protestants qui préparaient une nouvelle guerre civile, et un jour on l'entendit dire: « Le duc d'Albe a raison; des << têtes si hautes sont dangereuses dans << un État; l'adresse n'y sert plus de

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rien, il faut en venir à la force. » La tentative du prince de Condé pour l'enlever pendant un voyage qu'il fit à Meaux acheva de l'aigrir contre les protestants, et la guerre recommença. Elle fut heureuse pour les catholiques, qui remportèrent la victoire à Jarnac et à Moncontour, sous la conduite du duc d'Anjou, frère de Charles IX; et cependant la paix de Saint-Germain (1570) fut toute favorable aux protestants vaincus. Jaloux du pouvoir de sa mère et impatient de secouer son joug, se défiant d'ailleurs des Guises qui aspiraient secrètement au trône, Charles IX appela à sa cour les chefs des protestants. Il accueillit Coligny comme un père et lui dit en l'embrassant : « Nous << vous tenons maintenant, vous ne << nous échapperez plus. » Il donna sa sœur Marguerite en mariage au jeune Henri de Bourbon. Lui-même épousa une fille de l'empereur Maximilien, contrairement au vou de l'Espagne, et on ne parlait que d'aller secourir les protestants des Pays-Bas en révolte contre Philippe II. Au milieu des fêtes qui accompagnèrent cette réconciliation, le peuple de Paris avait de la peine à contenir sa rage contre

Vernier del

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