Page images
PDF
EPUB

Mort de Jacob.

[ocr errors]

Josephayant amassé pour le roi une quantité immense d'argent par le commerce des blés, Pharaon devint propriétaire de tout l'or et de tous les troupeaux de l'Egypte; mais, d'après les avis de son sage ministre, ce monarque rendit à tous ses sujets leurs propriétés, se contentant de recevoir comme tribut la cinquième partie de leur revenu. Depuis ce temps on a toujours payé aux rois d'Egypte cet impôt, dont les seules terres des prêtres étaient exemptes.

Jacob, qu'on nommait Israël, vécut dix-sept ans dans la terre de Jessen, dont il jouit comme de son bien propre, et où sa famille s'accrut et se multiplia extraordinairement.

Voyant sa fin approcher, il demanda à Joseph de n'être point enterré en Egypte, et d'être transporté dans la sépulture de ses ancêtres. Joseph le lui jura; Israël, ayant reçu son serment, adora Dieu, et termina sa vie à l'âge de cent quarante-sept ans*. II avait adopté avant de mourir les deux premiers fils de Joseph, Éphraïm et Manasses. Les autres enfans de Jacob éprouvèrent, dans ses derniers momens de justes reproches sur leurs fautes, et entendirent d'effrayantes prédictions sur la durée de leurs races, qu'on appela par la suite tribus. Ainsi Ruben fut averti de la décaderice de sa maison, Siméon et Lévi de leur dispersion; mais il prédit à Juda que

* An du monde 2316.- Avant Jésus-Christ 1688.

le sceptre ne lui serait point ôté jusqu'au moment où celui qui doit être envoyé serait venu remplir l'attente des nations. Zabulon, Issachar, Dan, Azer, Gad et Nephtali reçurent par lui l'espérance, les uns de la gloire militaire, les autres d'une opulence commerciale ou d'une richesse laborieuse. Joseph fut prévenu que sa race serait toujours un objet d'envie, et Benjamin que sa tribu s'enrichirait des dépouilles de ses ennemis.

funèbres

Joseph à son

Joseph, ayant embaumé le corps de son père, Honneurs fit porter son deuil en Egypte pendant l'espace de rendus par soixante-dix jours : ensuite il prit les ordres de père. Pharaon, partit accompagné des premiers officiers et des grands de la cour du roi, porta Israël dans pays de Chanaan, et l'enterra dans la caverne qu'Abrabam avait achetée d'Ephrom.

le

Depuis ce temps Joseph demeura avec toute sa famille en Egypte : il y vécut cent dix ans, et vit la troisième génération de ses petits-fils. Il prédit à ses frères que Dieu les visiterait après sa mort, et les conduirait dans la terre qu'il avait juré de donner à Abraham, Isaac et Jacob. Il leur ordonna d'embaumer son corps, de le placer dans un cercueil, et de le conserver au milieu d'eux. Après Mort avoir recu leurs promesses, il expira *.

La vie de Jacob paraît toute entière représentée par sa lutte contre un ange ; il eut continuellement à combattre contre la corruption qui l'entourait et * An du monde 2369. - Avant Jésus-Christ 1635.

de Joseph.

le malheur qui le poursuivait. Sa piété fortifia son âme; sa vertu triompha de l'adversité. Simple pasteur, il reçut les hommages qu'on rendait aux rois; et le nom de ce patriarche a traversé les siècles avec un éclat aussi vif et plus pur que celui des plus fameux conquérans.

Joseph nous offre d'autres leçons. Il se garantit de l'ivresse de la prospérité, comme son père s'était préservé de l'abattement dans le malheur. Envié, trahi par ses frères, vendu par eux comme esclave, sa fidélité pour son maître, son esprit et sa sagesse l'élevèrent de la servitude au faîte des grandeurs. Il ne se servit de son pouvoir que pour rendre sa nouvelle patrie heureuse; il fit bénir par ses sujets le monarque qui l'avait honoré de sa confiance. Oubliant ses propres injures, non-seulement il pardonna à ses frères après s'être assuré de leur repentir; mais il les combla de biens. Fils tendre et respectueux, il répandit le bonheur sur les derniers jours de Jacob; et la récompense de ses vertus fut le spectacle de la prospérité de sa famille qui devint bientôt un peuple nombreux.

wwwm

wwwww

CHAPITRE CINQUIÈME.

Esclavage des Hébreux.-Mort des enfans mâles.- Naissance de
Moïse. Sa fuite d'Egypte.-Son retour en Egypte.-Les plaies
d'Egypte.-Départ des Israélites.-Marche de Pharaon contre les
Israélites. Passage de la mer Rouge.-La manne dans le désert.
-L'eau du rocher d'Horeb.-Bataille entre les Amalécites et les
Hébreux. Apparition du Seigneur au mont Sinaï. Com-
mandemens de Dieu. Le veau d'or. -Punition de l'idola-
trie des Israélites. ·
des Israélites.
pent d'airain.

[ocr errors]

les Madianites.

[ocr errors]

Législation de Moïse.

[ocr errors]

Dénombrement
Le ser-

Révolte parmi le peuple d'Israël.

L'ânesse de Balaam. - Victoire de Moïse sur
Mort de Moïse.

MOÏSE.

(An du monde 2433. — Avant Jésus-Christ 1571.) a

LES Hébreux s'étant excessivement multipliés en peu d'années, les Egyptiens en devinrent jaloux, et craignirent à la fois et leur force et leur fuite. Un nouveau monarque était monté sur le trône d'Egypte ; il n'avait point pour les Israélites les mêmes sentimens que son prédécesseur. Prévoyant qu'une nouvelle nation, formée dans ses Etats, pourrait y dominer; ne voulant pas non plus, en la bannissant, se priver de cet accroissement de population et d'industrie, il conçut le barbare et

Esclavago des Hébreux

Mort

des enfans måles.

Naissance de Moïse.

chimérique projet de les empêcher de se multiplier davantage. Il les traita en esclaves, les condamna aux plus rudes travaux, les força à bâtir deux villes, et les employa à la construction de ces prodigieux monumens qui attestent la puissance des rois d'Egypte et la servitude de leurs sujets.

Le roi, trompé dans ses espérances, vit la population des Hébreux s'accroître encore malgré le poids de la fatigue et du malheur; il se décida à prendre les moyens les plus cruels pour parvenir à son but.

Pharaon (c'était le nom qu'on donnait à tous les rois d'Egypte) ordonna aux sages-femmes des Israélites de faire périr les enfans mâles qui naîtraient d'elles; cet ordre ne fut pas exécuté. Les sages-femmes aimèrent mieux obéir à la nature et à Dieu qu'à la tyrannie. Le roi, irrité, ordonna que tous les enfans hébreux mâles seraient jetés dans le Nil. Cette volonté cruelle eut un plein effet. Toute cette génération naissante périt.

Une seule femme, de la race de Lévi, hésita long-temps à sacrifier son fils; elle le cacha et le conserva trois mois. Enfin, dénoncée, menacée, effrayée, elle se décida à exposer cet enfant sur le bord du Nil, dans un panier de jonc; et, par son ordre, sa soeur se tint sur la rive du fleuve pour voir quel serait le sort de cette malheureuse victime.

« PreviousContinue »