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prophète. Un jour, étant assis près de la ville à l'ardeur du soleil, Dieu fit croître à l'instant un grand lierre qui le couvrit de son ombrage; mais le lendemain le Seigneur fit piquer par un ver la racine de cet arbre qui sécha, et Jonas, brûlé par le soleil, souhaita, de mourir. Dieu lui dit alors: « Vous vous affligez de ce que ce lierre est mort, » quoique vous n'ayez point contribué à sa nais»sance; et moi, comment n'aurais-je pas été >> touché de la destruction de Ninive et des prières » de cent vingt mille de mes créatures qui habi>> tent cette ville, et ne savent pas encore discerner >> le bien du mal? »>

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CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME.

Gouvernement théocratique des Juifs. Jalousie entre Samarie et Jérusalem. — Fratricide et mort du pontife Jean. Gouvernement de Sanaboleth. Respect d'Alexandre pour Jéru

salem.-Etat de la Judée après la mort d'Alexandre.-Gouver

ment d'Onias. Trahison de Simon.

Héliodore. par

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Violation du temple

de Jérusalem
- Sa punition. Usurpation de
Jason. Sa déposition. — Pontificat de son frère Ménélaüs, –
Mort du pontife Onias.-Mort du pontife Lysimaque.-Guerre
entre Jason et Ménélaüs. — Défaite et mort de Jason. Prise
de Jérusalem par Antiochus.

des Juifs.

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Pillage du temple. - Idolâtrie

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RÉPUBLIQUE JUIVE, GOUVERNEMENT

DES PONTIFES.

Gouverne- LES Juifs, revenus de leur captivité, reprirent cratique des le gouvernement théocratique, sous lequel ils

ment théo

Juifs.

avaient vécu du temps de Moïse, et avant que Samuël, cédant à leurs prières, leur eût donné un roi. Ils n'étaient point indépendans, puisqu'ils reconnaissaient l'autorité des rois de Perse, successeurs des rois d'Assyrie qui les avaient conquis. Ils payaient des tributs, fournissaient des troupes à leurs vainqueurs, et ne pouvaient faire d'alliance sans leur consentement; mais on les laissait libres dans leur administration intérieure sous la conduite de leurs anciens qui formaient une espèce de sénat.

Ils suivaient sans empêchement leur culte dans le temple qu'on leur avait permis de rebâtir, leurs grands-prêtres étaient les chefs de cette république, et l'on voit par plusieurs lettres parvenues jusqu'à nous que c'était à ces pontifes que les rois étrangers s'adressaient dans leurs relations avec la Judée.

Presque tous les Israélites des douze tribus fidèles à leur religion, se trouvaient réunis à Juda et à Benjamin dans le pays de Jérusalem.

entre Sama

salem.

Samarie avait été peuplée par des Mèdes, des Jalousie Perses, des Assyriens et par les Hébreux tombés rie et Jérudans l'idolâtrie. Il résultait de cet état de choses une grande jalousie, une haine constante entre Samarie et Jérusalem; et Josèphe reprochait aux Samaritains de prétendre toujours qu'ils étaient Israélites, lorsque la république des Juifs prospérait, et de le nier, lorsque les rois d'Egypte ou de Perse l'opprimaient.

Nous avons déjà dit combien d'efforts les Samaritains firent du temps de Cambyse pour empêcher ou retarder la construction du temple de Salomon; et depuis on vit continuellement ces deux parties du royaume de David se livrer à des querelles souvent suivies d'hostilités.

Malgré ces dissensions intérieures, la république des Juifs se peupla, s'accrut, s'enrichit et jouit d'une prospérité assez éclatante jusqu'à la mort d'Alexandre-le-Grand; mais elle devint ensuite

Fratricide

et mort du

le théâtre des combats que se livrèrent les successeurs de ce conquérant, et finit par être la victime de leurs sanglans démêlés.

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Les temps où les peuples sont heureux et paisibles sont ceux qui laissent le moins de souvenirs à la postérité. Ce sont les jours d'orages qui brillent dans la nuit des temps : à une si grande distance, nous ne distinguons ce qui se passait dans ces contrées antiques qu'à la lueur de la foudre qui les ravageait. Aussi l'histoire ne nous a conservé presque aucun détail certain de la longue époque où les Juifs ont vécu tranquilles, depuis Cyrus et ses deux premiers successeurs jusqu'au partage de l'empire d'Alexandre.

Le calme dont jouissait Jérusalem fut d'abord pontife Jean interrompu sous le pontificat de Jean, fils de Juda et petit-fils d'Eliazib. Jean imita le crime de Caïn; excité par l'envie et la haine, il massacra Jésus son frère dans le temple. Ce meurtre et ce sacrilége indignèrent les étrangers comme les Juifs. Artaxerce envoya des troupes à Jérusalem, fit périr le prêtre coupable dans le temple qu'il avait profané, et imposa sur la Judée de nouveaux tributs.

ment de Sa

Jaddus remplaça Jean son frère dans le sacerdoce Gouverne- usurpé par celui-ci sur Jésus. Dans le même temps. naboleth. Sanaboleth, Cutéen de nation et nommé, par Darius, roi de Perse, gouverneur de Samarie, donna pour époux à sa fille un des prêtres de Jérusalem nommé Manassé, espérant que ce mariage lui con

cilierait l'affection des Juifs; mais cette alliance d'un lévite et d'une idolâtre produisit une trèsgrande fermentation dans la ville sainte; et cette infraction aux lois de Moïse excita le courroux du grand prêtre Jaddus qui ordonna à Manassé de répudier sa femme. Manassé, n'y voulant pas consentir, se retira à Samarie, où son beau-père lui fit espérer que Darius le protégerait, et lui permettrait de bâtir sur la montagne de Garizim un temple rival de celui de Salomon, et dont il serait le grand-sacrificateur.

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Darius ne put réaliser cette espérance; il fut vaincu par Alexandre et périt. Ce dernier, après avoir conquis la Perse, attaqua les Tyriens, et demanda des troupes aux Juifs. Jaddus, lié par le serment prêté à la famille de Darius, refusa fièrement les secours qu'exigeait ce conquérant. Sanaboleth et Manassé, profitant de cette circonstance, lui amenèrent huit mille Samaritains. Pour prix de ce service, Manassé obtint le sacerdoce, dressa un autelà Garizim, et commença la construction d'un temple.

Malgré cette querelle, l'Ecriture rapporte, et tous les historiens s'accordent à dire qu'Alexandre, loin de persécuter les Juifs, les protégea, et montra une grande vénération pour le Dieu qu'ils adoraient. Josèphe va plus loin : il prétend que ce prince vint lui-même à Jérusalem, et rendit hommage au Dieu d'Israël. Nous allons faire connaître

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