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Guerre

entre Jason

Syrie, vaincu par eux, fut obligé de renoncer à son entreprise. Pendant son expédition, le bruit de et Ménélaus sa mort courut dans la Judée ; et Jason, l'ancien grand-prêtre, qui n'ignorait pas combien les cruautés de son frère Ménélaüs excitaient de haine contre lui, crut le moment favorable pour rentrer dans Jérusalem, et pour s'emparer de nouveau du sacerdoce. Son projet réussit; Ménélaüs, enfermé dans Jérusalem, se trouva contraint de se retirer dans la citadelle. Jason aurait pu jouir long-temps de sa victoire, s'il en eût usé avec modération; mais il se comporta en vainqueur irrité, et se livra à la vengeance. Cette conduite révolta les habitans de Jérusalem, assez malheureux pour n'avoir que le choix des tyrans. Ils préférèrent Ménélaüs, fort de la protection du roi. Jason, vaincu, s'enfuit précipitamment dans son ancienne retraite. Arétas, roi des Arabes, le fit arrêter et mettre en prison. Jason s'échappa et chercha un asile en Egypte. Odieux à tous les partis, il ne put y rester; mais enfin il se réfugia chez les Lacédémoniens, qui se croyaient descendans d'Esau, et fraternisaient avec les Israélites. Il mourut bientôt de misère dans ce pays où il était si méprisé qu'on lui refusa la sépulture.

Défaite et mort de Jason.

Prise

de Jérusa

lem par An tiochus.

que

Antiochus, revenant d'Egypte, apprit les nouveaux troubles Jason avait excités en Judée. Il crut qu'un peuple si remuant ne pourrait jamais être constamment soumis. Ennemi du culte des

Juifs, redoutant leur bravoure et leur esprit d'indépendance, méprisant la perfidie de leurs chefs et leur basse ambition, il résolut, dans sa colère, de réduire la Judée en servitude, d'anéantir la loi de Moïse, de livrer aux faux dieux le temple de Salomon, d'obliger tous les Juifs à n'avoir que le même culte et les mêmes lois, et de faire périr tous ceux qui résisteraient à ses volontés. Pour exécuter ce barbare projet il marcha rapidement sur Jérusalem. Les habitans de cette ville ne purent lui opposer qu'une faible résistance. Ménélaüs et son parti lui en ouvrirent les portes; ce vainqueur féroce livra cette grande cité au pillage, et y fit périr quatre-vingt mille personnes de tout âge et de tout sexe; quarante mille furent mises aux fers, et quarante mille vendues. Le roi entra dans le temple, et profana le sanctuaire. Conduit par le sacrilége Ménélaüs, il fit enlever l'autel d'or, le chandelier, les lampes, la table de proposition, les` bassins, les vases, les encensoirs d'or, les voiles, la draperie dorée qui couvrait la face du temple, s'empara de tous les trésors amassés dans ce saint lieu et emporta dans ses Etats ce honteux et sacrilége butin, plus fier de sa barbarie qu'Alexandre de sa générosité. Loin de laisser respirer les Juifs après tant de massacres, il confia le soin de les opprimer à Philippe, Phrygien, qu'il chargea du commandement de Jérusalem, et il envoya à Samarie Andronic et Mélénaüs.

Pillage du temple.

Jamais peuple n'éprouva une plus terrible désolation, et cependant les malheurs des Juifs n'étaient pas encore à leur comble.

Bientôt après Antiochus publia un édit qui abolissait le culte du vrai Dieu, et ordonnait à tous ses sujets de se soumettre aux lois et au culte des Grecs. Il consacra le temple de Garizim à Jupiter Hospitalier, et le temple de Jérusalem à Jupiter Olympien. A pollonius, aussi cruel que son maître, fut chargé de l'exécution de cet édit.

Pour mieux assurer la vengeance du roi, Apollonius déguisa d'abord sa fureur sous une feinte modération; il attendit, pour assouvir sa colère, le jour de la célébration du Sabbat. Presque tous les Juifs, qui avaient conservé dans leur cœur le culte de leurs pères, se réunirent autour des autels du Seigneur. Apollonius les fit tous passer au fil de l'épée, livra la ville aux flammes, au pillage, et fit raser ses murailles. Au milieu des débris de la cité sainte, Apollonius fit fortifier un quartier appelé Ville de David, et y rassembla tout ce qui voulut s'y rendre d'hommes perdus et de Juifs apostats, qu'il joignit à ses soldats idolâtres. Ce fut là qu'il renferma toutes les richesses dont il s'était emparé ; et cette citadelle, dit l'Ecriture, devint ainsi le siége du démon et de la tyrannie. Tous ceux qui échappèrent au fer des assassins abandonnèrent la ville sainte; elle ne fut peuplée que d'étrangers.

Apollonius vint rendre compte à Antiochus de l'horrible succès de sa mission; mais le roi, qui voulait étendre partout les malheurs tombés sur Jérusalem, fit publier, dans toutes les villes et les bourgs de la Judée, la défense de célébrer le Sabbat, de circoncire les enfans, et d'offrir des holocaustes au Dieu d'Israël. On y ajouta l'ordre de manger des viandes immondes, d'élever des autels aux faux dieux, et de sacrifier des pourceaux.

des Juifs.

Les Juifs, jusque là restés fidèles, furent telle- Idolâtrio. ment effrayés par la ruine de Jérusalem et par la rigueur des supplices qu'attirait toute résistance, qu'on les vit presque universellement céder par-. tout à la contagion, abjurer leur Dieu et sacrifier aux idoles.

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Fermeté et mort d'Eléazar. — Supplice et mort des Machabées. -Fuite de Mathathias avec son fils.-Son entreprise courageuse. -Sa victoire sur les Perses.-Sa mort.-Exploits de Judas Machabée.-Arrivée de Judas à Jérusalem.-Ses pieux travaux.Ses constructions. Nouvelles victoires des Juifs. - Défaite de deux généraux Juifs. --Maladie et mort d'Antiochus. - Traité de paix. Nouvelle guerre. — Mort de Ménélaüs. Nouvelles victoires de Judas.. Mort héroïque d'Eléazar.

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d'Alcime. Nouvelle guerre.

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Trahison

O Victoire de Judas. Son

traité avec les Romains. - Bataille en Judée. - Mort de Judas.

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Gouvernement de Jonathas. Mort d'Alcime. Alliance

-

Bataille entre eux et Démé

de Jonathas et d'Alexandre Bala.-
trius Soter. · Victoire de Jonathas et de Simon. Mort de

Jonathas.

riens.

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- Gouvernement de Simon. · Victoire sur les SyMort de Simon. - Jérusalem sauvée par Hyrcan.

Fermeté et

ÉLÉAZAR, LES MACHABÉES, JUDAS
MACHABÉE ET SES FRÈRES.

Αυ

u milieu de cet abattement général, on vit briller des traits de courage qui durent faire pressentir au roi la révolte que fait toujours naître l'excès de l'injustice, et lui apprendre qu'il est plus facile de tuer les hommes que de changer leurs opinions et leur culte.

Un vieillard âgé de cent ans, Eléazar, fut un lêazar. des premiers à donner le signal d'une sainte résis

mort d'É

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