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Le 8 avril fut publié un traité conclu entre le grand-duché et la ville libre de Francfort, relativement à la construction d'un chemin de fer d'Offenbach à Francfort.

HESSE ÉLECTORALE.

La session des États fut ouverte à Cassel, le 3 octobre. Voici le texte d'un projet de loi sur les mariages mixtes, présenté par l'électeur aux Chambres :

Article 1er. Les enfants issus de mariages mixtes entre protestants et catholiques suivent, sans distinction, la confession du père. Tout arrangement fail, avant ou après le mariage, sur l'éducation religieuse des enfants est inadmissible et de nulle valeur. Les enfants nés en dehors du mariage suivent la confession de leur mère.

Art. 2. 11 est permis aux enfants ayant reçu la confirmation et atteint leur dix-huitième année, de choisir, au su de leurs parents ou tuleurs, et après en avoir préalablement averti leur supérieur ecclésiastique, une autre confession que celle à laquelle ils appartiennent en vertu de l'art. 1er. Tout changement de religion, de la part d'un individu n'ayant pas reçu la confirmation et n'ayant pas atteint sa dix-huitième année, est inadmissible et sans valeur, à moins qu'il n'ait lieu par suite de la conversion du père, ou en conséquence d'une dispense du souverain. L'ecclésiastique qui coopérera de de l'une ou de l'autre manière à ce changement nul devant la loi, notamment en conférant le sacrement de l'Eucharistie, sera passible d'une amende d'au moins 50 thalers.

Art. 3. La présente loi est applicable aux enfants issus de mariage entre protestants et catholiques, pour autant qu'ils n'ont pas atteint leur sixième année au jour de sa promulgation. »

SAXE ROYALE.

La Chambre des députés ayant volé une adresse en réponse au discours d'ouverture de la session, prononcé par le roi, cette adresse fut regardée comme non avenue, et refusée par le roi. Cette adresse avait été votée sans que la Chambre des députés se concertât, à cet effet, avec la première Chambre des États.

Le vœu de la population saxonne, auquel s'étaient asso

ciées, dans leur dernière session, les majorites des deux Chambres, demandait une réforme de la procédure criminelle et l'introduction du jugement par jury avec plaidoiries orales et publicité des audiences. Le gouvernement, vers la fin de l'année, sembla vouloir enfin prendre en considération ce besoin général. M. le conseiller de Krug, fils du célèbre philosophe Wilhem Tranget Krug, mort l'année dernière, fut nommé conseiller à la cour d'appel de Dresde et membre de la commission législative près le ministère de la justice. En outre, il fut chargé de se rendre immédiatement à Paris, à Bruxelles et à Londres, pour examiner les résultats que la procédure criminelle de France, de Belgique et d'Angleterre ont produits dans ces pays, tant sous le rapport de la répression des crimes et des délits que sous le rapport moral.

Déjà (23 janvier) la Chambre des députés avait décidé, à 71 voix contre 4 que le système de la procédure inquisitoriale serait aboli : à 68 contre 8 que les débats en matière criminelle seraient publics et que les poursuites appartiendraient au ministère public: à 60 contre 15 que, à l'avenir, ni les corporations, ni les particuliers ne pourraient exercer la juridiction criminelle.

Un projet de loi concernant la propriété littéraire fut adopté par la seconde Chambre (2 juin). Ce projet consacrait un progrès réel et créait des garanties d'avenir pour la librairie saxonne.

Le 14 juillet, la seconde Chambre délibérant sur deux pétitions concernant les empiétements du clergé catholique, résolut à l'unanimité: 1° De prier le gouvernement de présenter, dans la prochaine session, un règlement concernant l'exercice de la souveraineté gouvernementale sur l'Église catholique; 2° d'exprimer l'espérance que le gouvernement ne permettrait aucun empiétement du clergé, et que, le cas échéant, il suspendrait les subsides accordés par l'État. La Chambre, en outre, accéda, à une grande majorité, à la mo

tion de prier le gouvernement et d'ordonner qu'à l'avenir aucun militaire évangélique ou protestant ne serait forcé de fléchir le genou dans les cérémonies de l'Église catholique.

L'état du royaume est généralement satisfaisant. Quelques industries se plaignent et réclament des tarifs protecteurs, mais, en général, le commerce est dans une voie de progrès que l'ouverture du chemin de fer de Leipzig semble avoir ouverte. Depuis ce moment, en effet, la population de Leipzig a augmenté de 10,000 âmes. Elle est aujourd'hui de 50,000 et n'était avant que de 40,000 âmes.

SAXE COBOURG-GOTHA.

Un fait grave eut lieu cette année dans le duché. S. A. S. le duc régnant crut devoir dissoudre l'assemblée des États (17 mars). Cet acte eut pour cause réelle l'opposition constitutionnelle et les exigences libérales manifestées par l'assemblée. M. Briegleb, avocat de la cour, avait, entre autres, prononcé un discours hostile au gouvernement et qui fut l'objet d'une poursuite criminelle. Les États furent convoqués de nouveau pour le 2 novembre.

SAXE DUCALE.

S. A. R. le grand duc ordonna (15 décembre) que, à partir du 1er janvier, il serait adjoint au ministère d'État grand ducal un troisième département chargé des affaires militaires, de la construction des routes et aqueducs, de la surveillance des institutions pour les sciences et les arts. La direction de ce département fut confiée au docteur Schweitzer, conseiller intime et ministre d'État.

VILLES HANSÉATIQUES.

Au mois de février furent échangées, entre le gouvernement français et le ministre des villes hanséatiques, des déclarations officielles qui stipulaient l'immunité réciproque des taxes de navigation, dans le cas de relâche forcée. Cet Ann. hist. pour 1843.

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arrangement devait être exécutoire à partir du 1 mars (Voy Documents historiques, part. offic., France).

Des désordres graves eurent lieu à Lubeck, dans le courant du mois de juillet. L'impôt militaire y servit de prétexte.

A Hambourg fut conclu (mars), entre le sénat et le gouvernement de Mecklenbourg, un traité relatif à l'établissement d'un chemin de fer. Déjà (1o janvier) le conseil des bourgeois avait adopté la proposition d'un emprunt pour couvrir les frais d'une ligne de fer entre Hambourg et Berlin, sur la rive droite de l'Elbe.

Grâce à la générosité publique, à son courage, à l'activité de ses magistrats, Hambourg réparait ses désastres. Sur l'emplacement des maisons détruites s'élevaient des maisons nouvelles reconstruites sur des plans plus réguliers.

CHAPITRE III.

DANEMARCK.— Mariage du prince de Hesse.-Manifestations d'opinión à co sujet.— Création des États d'Irlande.-Modifications dans l'armée.-Amé libration de la situation financière.

SUÈDE ET NORWEGE.- Rétablissement du calme dans les esprits.-Abaissement du tarif pour l'exportation des fers.-Changement dans le personnel du ministère. — Maladie du roi.- Fêtes à l'occasion du 25e anniversaire de son avénement au trône.

RUSSIE ET POLOGNE.- Affaires extérieures.- Relations avec la Turquie.La Serbie, la Moldavie et la Valachie, la Prusse, le Danemarck, la France et l'Angleterre.Affaires intérieures. — Administration. - Voyage de l'empereur, Renouvellement du cartel d'ex tradition.-Ukase relatif aux juifs polonais.

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DANEMARCK.

Le parti scandinave continuait à s'occuper de l'avenir et à discuter la forme et les avantages d'une confédération Suédo-Danoise: mais deux faits graves vinrent troubler ses espérances et déranger ses calculs. Le premier, c'est Pobstacle mis à la constitution de la société scandinave comme société politique. Le second est plus important, c'est le mariage du prince de Hesse avec une fille de l'empereur de Russie. Le prince de Hesse est par droit de succession l'héritier du trône danois, dans le cas où le prince royal n'aurait pas de postérité. Cette union devait fournir un prétexte/ à l'intervention russe dans tous les actes qui tendraient à unir la couronne danoise à une autre couronne. Au reste, si cet événement fut agréable aux adversaires du parti scan

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