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prince portera le titre de duc de Nemours. Il a reçu an haptême les noms de Louis-Charles-Philippe-Raphaël. Il a été tenu sur les fonts par le Roi et par MADAME. S. M. étoit descendue, à cet effet, de sa tribune, et étoit venue dans l'intérieur de la chapelle. M. le duc d'Orléans, Mme la duchesse sa mère, M. le prince de Condé, et plusieurs seigneurs et ministres, accompagnoient S. M. MM. les curés de Saint-Roch et de SaintGermain-l'Auxerrois, étoient présens à la cérémonie. En entrant et en sortant, le Roi a été accueilli par la foule qui étoit à l'extérieur, avec des acclamations réitérées. On eût dit que S. M. étoit arrivée de la veille.

Ce sera peut-être un scandale pour quelques esprits à qui les processions, les cloches, et tout ce qui donne trop d'éclat à la religion, porte ombrage. Mais nous devous leur dire que de grands scandales ont lieu, à cet égard, dans le midi. Les confréries de pénitens et de pélerins s'établissent de nouveau dans ces contrées. A Montagnac, les Pénitens blancs ont planté une croix avec beaucoup d'appareil; il n'y a eu ni trouble ni désordre, ce qui est très-fâcheux, puisque ceux qui auroient envie de déclamer contre cet acte religieux, n'auront aucun prétexte. Tout s'est passé avec piété et tranquillité. A Bessan, près Agde, la confrérie des pélerins de Saint-Jacques est allée processionnellement à un pélerinage du pays pour remercier Dieu de ses bienfaits envers la France Celle confrérie s'est toujours distinguée par son zèle pour les œuvres de charité, et par les secours que ses membres donnent aux malheureux. Sous ce seul rapport, les confréries font presque autant de bien que les sociétés philanthropiques. A Salins, la société du tiers ordre de Saint-François, et les dames de l'Association, de charité de Saint-Vincent de Paul, ont fait célébrer des services pour Louis XVI. Peut-être en avoient-elles obtenu la permission de M. Méhée. Par égard pour les répugnances de cet illustre personnage, nous ne parlerons qu'en passant de la même cérémonie

qui a eu lieu à Sarlat, par les soins d'une confrérie qui désire vivement qu'on fasse mention de son zèle. Les Pénitens de Saint-Pons ont acquitté la même dette. A la Côte-Saint-André, en Dauphiné; à Saint-Siméon, dans la même province; à Vezelize; à Is-sur-Tille, en Bourgogue; à la paroisse de Saint-Pierre de Chartres, le service a eu également lieu. Nulle part il n'a excité de vengeances. Partout les orateurs chrétiens ont recommandé l'oubli des injures. Il faut espérer que cet esprit de modération calmera un peu les ressentimens de ceux qui ne peuvent sans doute se dissimuler à eux-mêmes ni se pardonner intérieurement leurs erreurs, et qui croient toujours qu'on les leur reproche, lors même que nous ne demandons pas mieux que de les oublier. Ce sont eux qui ont la maladresse de nous faire penser à leurs taches révolutionnaires, et qui nous rappellent des noms dont nous n'avons aucun plaisir à nous souvenir.

- Il nous a été adressé d'Orléans des réclamations sur l'article inséré dans notre numéro LI, relativement aux bâtimens du grand séminaire de cette ville. On nous expose que, loin de renoncer à ce local, MM. les vicaires-généraux l'ont sollicité par leur lettre du 22 juillet. Récemment encore, ils sont revenus à la charge, comme le montre leur lettre du 14 octobre dernier. Seulement ils ont demandé provisoirement une maison attenante au séminaire actuel, jusqu'au moment où la caserne établie dans l'ancien séminaire pourra être établie ailleurs. La transaction dont on les accuse n'est donc que provisoire. Ils savent, du reste, que l'église est mineure, et ils n'ont aucune envie de frustrer le diocèse d'un local qui lui est nécessaire. Ils agissent en ce moment dans le même sens auprès du conseil-général du département. Telle est la substance de la lettre que nous avons reçue, et d'après laquelle il faut rectifier ce qu'il y a d'inexact dans l'article cité. Nous ne ferons aucune difficulté de revenir ainsi sur ce qu'il nous arriveroit d'avancer de peu sûr, lorsqu'on nous aura montré notre erreur.

-On nous mande de Vienne, que Mer. Mazio, attaché à la légation pontificale auprès du congrès, vient d'être fait, par S. S., secrétaire des lettres latines. Les personnes qui ont eu ici l'avantage de connoître Mr. Mazio, d'apprécier ses qualités aimables et ses talens distingués, ap→ plaudiront avec nous à la faveur qu'il reçoit du saint Père.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Ordonnances du Roi.

Louis, etc.

Sur la proposition de notre ministre secrétaire-d'Etat de l'intérieur, ayant jugé convenable de faire rentrer dans les attributions de la chancellerie de France la direction générale de la librairie de notre royaume; notre conseil d'Etat entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1. La direction générale de la librairie est et demeure placée dans les attributions du chancelier de France. Le directeur-général de la librairie exercera, sous la surveillance de notredit chancelier, les fonctions qui lui sont attribuées par la loi du 21 octobre 1814.

2. Notre amé et féal chevalier, chancelier de France, fera également exécuter ladite loi en ce qui concerne la publication des journaux et autres écrits périodiques, ainsi que les dispositions de la présente ordonnance.

Donné à Paris, au château des Tuileries, le 23°. jour du mois d'octobre, de l'an de grâce mil huit cent quatorze, et de notre règne le vingtième.

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Signé, LOUIS.

En exécution de la loi du 21 octobre 1814, sur la propo sition du directeur-général de la librairie, et sur le rapport de notre amé et féal chevalier, le chancelier de France.

Art. 1. Nous avons nommé et nommons censeurs royaux : Les sieurs Auger; Baron de Barentin; Bernardi, membre de l'Institut; Campenon, membre de l'Institut; Clavier, membre de l'Institut; Dampmartin, membre de la Chambre des

Députés; Delacroix Frainville, bâtonnier de l'Ordre des avocats; Delasalle, référendaire de la cour des comptes; Deleuze; Delvincourt, doyen de la Faculté de droit de Paris; Desrenaudes, conseiller titulaire de l'Université; Henri Dillon; Frayssinoux, inspecteur de l'Université; Guizot, secrétaire-général du ministère de l'intérieur; Ch. Lacretelle membre de l'Institut; Le Graverand, directeur des affaires eriminelles à la chancellerie; Lemontey, ex-deputé à l'assemblée législative; Quatremère de Quincy, membre de l'Institut; Sylvestre de Sacy, membre de l'Institut; Vanderbourg, membre de l'Institut.

2. Les censeurs royaux recevront un traitement fixe de 1200 francs.

3. Ils recevront, en outre, une rétribution annuelle proportionnée au travail dont chacun d'eux aura été chargé.

4. L'état de ces rétributions sera arrêté par notre amé et féal chevalier, le chancelier de France, sur la proposition du directeur-général de la librairie.

5. Sont nommés censeurs royaux honoraires,

Les sieurs Suard, secrétaire perpétuel de la deuxième classe de l'Institut; Bossu, curé de Saint-Eustache; Hardoin, conseiller à la cour royale; Bosquillon, professeur au collége royal; Tessier, membre de l'Institut; Cadet de Vaux; Mauduit, professeur au collége royal; Raup de Baptestin de Moulières, inspecteur de la librairie; Mentelle, membre de l'Institut; Coupé; Robin; Pellenc; Sauvo; Johanneau; Salgues; Artaud, secrétaire d'ambassade à Rome; Davrigny; Tabaraud; Malherbe, ancien historiographe des Etats de Languedoc; Demanne, employé à notre Bibliothèque ; Cohen ; Bernhard.

6. Notre amé et féal chevalier, chancelier de France, est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. Donné, en notre château des Tuileries, le 24 octobre 1814.

Signé, LOUIS.

-Le 15 de ce mois, cent quarante maisons du village de Demuin, près de Mondidier, dans le département de Somme, ont été consumées dans l'espace de quatre heures," avec les granges et les bâtimens qui en dépendoient, sans

qu'il ait été possible d'arrêter le progrès des flammes. L'incendie étoit secondé par la longue sécheresse du temps, et propagée par un vent d'ouest qui régnoit avec violence. Le feu devint si actif, qu'il pénétra jusque dans les caves, et dévora tous les effets qu'on avoit pu y jeter précipitamment, dans l'espoir de les sauver. Six cents individus de tout âge se trouvent, par ce désastre, sans asile, sans subsistances et sans vêtemens. L'église a été entièrement détruite. Un vieilJard, âgé de 84 ans, a seul péri dans les flammes. Ce village s'est toujours fait remarquer par son bon esprit pendant la révolution. Plus de trente ecclésiastiques y ont été cachés par les habitans, et soustraits à la fureur de la persécution. Les personnes charitables qui voudroient répandre leurs bienfaits sur tant de malheureux, sont invitées à les déposer chez M. Rousse, notaire à Paris, rue Croix-des-Petits-Champs, et chez M. Delattre, notaire à Amiens.

que

Dans les premiers momens de l'arrivée du Roi, où son portrait étoit recherché avec d'autant plus d'empressement de très-peu personnes connoissoient ce Prince, il se répandit des gravures qui ne satisfaisoient ni les yeux ni le goût, et dont quelques-unes auroient pu même passer pour d'ignobles caricatures. Il falloit attendre que des artistes d'un talent distingué eussent eu le temps de peindre S. M., et de donner à leurs productions une perfection digne de son objet. Les amis du Roi verront donc avec plaisir la gravure que vient de publier M. P. Audouin, membre de l'académie des arts de Vienne. C'est un portrait de S. M. en buste et de trois quarts. La beauté de l'exécution, le mérite de la ressemblance, l'air de noblesse et de bonté que l'artiste a su rendre, tout se réunit pour donner du prix à cette estampe d'un beau format. Sa hauteur est de 13 pouces et sa longueur de 9 (1). L'artiste travaille, dans ce moment, à un portrait de MADAME, qui servira de pendant à celui du Roi, et qui paroîtra dans le courant de décembre. S'il est gravé dans le même goût, il ne pourra manquer d'obtenir l'approbation des amateurs, et l'un et l'autre serout un bel ornement d'appartement.

(1) Prix, 10 fr. franc de port. A Paris, chez l'auteur, rue du Mont: Blanc, no. 16; et au bureau du Journal.

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