Décomposé, d'abord je te préfente Un vafe à mettre des liqueurs ; Un grand Prophete ; & ce que des Acteurs Le plus défiré des métaux ;. Ce qui reste au fond des tonncaux ; Le fynonyme de cabane; Un Saint Orfévre; un animal; Un péché nommé capital ; Le deffus de la peau d'un âne Un fleuve en France; un autre loin de nous; . Une volaille domestique; : Un nom qui fait tant de jaloux ; Ce qu'il faut fuivre fans réplique Enfin, pour ne rien échapper, L'inftrument dont le fon te dira: va fouper. (Par M. D...2 NOUVELLES LITTÉRAIRES. LA VIE DE GUILLAUME PENN Fondateur de la Pensilvanie, premier Légiflateur connu des Etats-Unis de l'Amérique. Ouvrage contenant l'hiftoriqué des premiers fondemens de Philadelphie, des Loix & de la Conftitution des Etats-Unis de l'Amérique, des principes & actions de la Société des Amis, vulgairement connus fous le nom de Quakers, &c. 2 Volum. in-8°. Par J. MARSILLAC, Docteur en Médecine, Député extraordinaire des Me A214 Norionale. Amis de France a i aperuice A Paris, de l'Imprimerie du Cercle So cial, rue du Théâtre de la Nation, No. 4. ES יז Les Quakers sont la feule société d'Illuminés qui ait été enthoufiafte fans être intolérante, la feule qui n'ait jamais voulu sarmer pour quelque efpece de guerre que ce fût. Ils fe croient infpirés de Diens mais ils ne condamment nullement les opinions religieufes des autres Sectos, &penfent qu'il n'est point de caule légitime qui puiffe autorifer des hommes à fe battre contre des hommes. Voilà ce qui les diftingue véritablement aux yeux de la Philofophie; car d'ailleurs les petites fingularités dans l'extérieur & dans les manieres, la coûtume de tutoyer, de ne point porter de boutons, de ne point fe découvrir la tête, font en elles-mêmes très-indifférentes, & ne valent pas même la peine d'être remarquées. Elles peuvent appartenir, comme toutes les chofes de cette nature, à des charlatans aufli bien qu'à des hommes raifonnables. Il y a plus c'eft une petiteffe & un ent êtement de mettre de l'importance à ces førtes de choles qui n'en ont aucune.. L'Auteur de la Vie de Penn faconte un fait qui peut fervir de preuve à cette vérité. Son pere, qui tenait un fang confidérable à la Cour, défirait qu'il fé préfentât devant le Roi & le Duc d'Yorck, ce qu'il ne pouvait faire fans avoir, comme tout le monde, le chapeau bas. » Penn deinanda "du temps pour y réfléchir. Il fé 3.3 retita, s'humilia profondément devant fon Créateurs le fupplia de lui faire connaître fa volonté céleste à cet égard. » Sa confcience ne tarda pas à lui faire fentir qu'il ne devait pas découvrir fa » tête devant des hommes, ni leur prodi "guer des honneurs & des hommages »réfervés au feul Créateur. 22: Je ne fuis pas furpris qu'un Quaker, écrivant la Vie de Penn, applaudiffe & confacre, autant qu'il eft en lui, toutes les actions, toutes les paroles, toutes les maximes de fon Saint: c'est précisément un Moine écrivant l'Hiftoire du Fondateur de fon Ordre, ou un Janfénfte faifant le panégyrique d'Auguftin. Mais je dirai au Quaker: Mon ami, il eft de principe chez toi de rapporter tout à la raison & de la prendre feule pour regle. Hé bien ! pourrais-tu me dire comment la volonté célefte & la confcience penvent, fuivant la raifon, faire fentir à quelqu'un qu'il y a du mal à ôter fon chapeau devant des hommes, que c'eft prodiguer à la créature l'hommage réfervé au Créateur? N'eft-ce pas au contraire la raifon qui devrait te faire fentir qu'avoir la tête couverte ou découverte devant des hommes, eft un usage parement arbitraire, & tellement arbitraire que devant des Afiatiques il ferait indecent, d'ôter fon turban, comme devant des uropéens de garder fon chapeau? Je te conjure de me dire où tu as pris que ce fut un hommage réfervé au Créateur d'avoir la tête nue en lui parlant. Qu'importe à Dieu, je te prie que tu ayes ou tu n'ayes pas de chapeau 2. Quel plaifir peut-il trouver à ce que un tenthumes pour l'honorer Mor m, ne devrais tu pas favoir qu'il taut dife guer entre les fignes naturels, & les fines de |