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rable du canon, ainfi que de l'adreffe inconftitutionnelle des amis d'Arras qui ont évidemment violé la loi jurée en déprimant une autorité conftituée, en taxant d'incivifme l'exercice libre du droit qu'avoit le Roi de renvoyer M. Clavière coupable d'un acte arbitraire envers les chefs des poftes, M. Syan qui a ofé propofer un camp de 20,000 hommes fans confulter le Roi, M. Roland dont la lettre criminelle a été applaudie, inférée, imprimée, diftubuée, affichée... On n'approfondira pas les autres motifs de la conduite irréprochable du Monarque.

Des redites fur les moyens de conftater les nailfances, les mariages & les morts; des paradexes & lieux communs de M. Gjon cortic les paradoxes du comité fur le droit de faire grace, ou de mutation de peine, ont produit un décret d'apreffion & d'ajournement pour le projet de M. Goujon, & un premier article portant que les officiers municipaux (des villes & des campagnes, qu'ils fachent lite lire ou non) feront chargés de recevoir & de conferver les regifties des naiffances, mariages & décès.

En attendant les prodiges qu'enfantera la commillion des douze, nommée pour s'occuper du rétabliflement de l'ordre fimplement & dans tout le royaume, M. Guyton de Morveaa, un des membres de cette commiflion extraordinaire à tous égards, a propolé une première grande mefure adoptée en ces termes :

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« L'Affemblée nationale, après avoir entendu le rapport de la commiffion extraordinaire, décrète que les miniftres du Roi fe rendront demain à midi à l'Afferablée, & que le préfent

décret fera envoyé fur-le-champ à chacun d'eu L'Aflemblée nationale décrète que lorfque les miniftres du Roi fe feront rendus à la féance en exécution du précédent décret, le préfident leur fera connoître en ces termes les intentions de l'Affeniblée. Deux objets urgens & de haute importance excitent en moment la follicitudę du corps légiflar f. Le premier eft la néceffité d'arrêter les troubles excités par le fanatifme. Le fecord eft l'intérêt preffant de placer une armée de réserve entre les frontières & Paris. Le Roi cft chargé, par la conftitution, de veiller à la sûreté générale de l'état; l'Asemblée nationale vous ordonne de lui rendre compte par écrit, à la féance de demain, des mesures qui ont été piles pour y pourvoir. »

Du vendredi, féance du foir.

Le président de l'une des 48 fections de Paris, dite des Gobelins, écrit à l'Assemblée lég flative pour juftifier ceux des citoyens de cette fection qui fe font préfentés en arines pour lire une pétition, « Ils font bien excufables, dit-il, d'avoir défobéi à l'arrêté d'un directoise qui avoit pro voqué le vero fur un décret, & qui d'ailleurs n'a fait connoître fon arrêté qu'au moment où les citoyens étoient raflemblés. La preuve qu'ils n'étoient pas coupables, c'eft que l'Affemblée les a reçus, & qu'enfin ils ont obéi aux ordres de leur refpectable & vertueux maire. »

Cette lettre a été vivement applaudie des galeries. M. Charlier y a trouvé l'occafion de rappeller les dénonciations & le rapport oublié sur l'ancienne adreffe du directoire, reminifcence qui tient à l'espoir civique de faire lever le veto qui a frappé le décret de dépassation contre les

prêtres. Mais l'Affemblée s'eft honorablement lavée de pareilles lectures, des applaud femens des galeries & de motions au moins de lacées, en paffant à l'ordre du jour.

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Sur l'avis de M. Thuriot, on a refufé de lire & on a renvoyé au comité, des renfeignemens que M. Deleutre, député extraordinale d'Avignon, adrefoit à l'Allemblée au fujet des nouveaux troubles que vient d'exciter dans cette ville l'élection du Sr. Duprat, le jeune, compagnon de Jourdan, à la place de maire, & des melures promptes que réclament les horreurs qui menacent encore les Avignonnois, & qui feroient la honte de la France.

On a lu la lettre fuivante du Roi :

« Je vous prie, M. le préfident, de faire part à l'Affemblée nationale que m'étant fait rendre compte de la fituation actuelle des armées, j'ai jugé qu'il étoit néceffaire de remplacer la réferve des bataillons des gardes nationales volon taires, qui, dans les premières difpofitions que j'avois faites, formoient une feconde ligne entre la capitale & les frontières; cette referve ayant été fucceffivement réunie aux deux armées qui opèrent en ce moment. En conféquence je propofe à l'Affemblée nationale de décréter qu'il fera formé quarante-deux nouveaux bataillons de gardes nationales, dont chaque département fournira un demi-bataillon. Je donnerai des ordres pour que cette augmentation foit placée de manière à couvrir la capitale, ou à renforcer les armées, fuivant que les circonftances pourront l'exiger. »

Signé, LOUIS. Contre-figné, LAJARD. Un membre a demandé le renvoi de cette lettre au comité militaire. Plusieurs voix ont in

voqué la question préalable. M. Montaut vouloit qu'on paffât à l'ordre du jour fur la propofition du Roi, Ceux qui avoient le plus chau-. dement appuyé la motion inconfututionnelle de M. Servar, demandant, fans l'attache du Roi dont il étoit le miniftre, un camp de. 20,000 hommes fous les murs de Paris, ont montré la plus fougueule ardeur contre la demande régulière de 34,000 faite par le Roi & contre-fignée de fon miniftre. M. Lajard en avoit développé les avantages. L'Affemblée l'a falement renvoyée au comité.

Du famedi, 23 Juin.

Les adminiftrateurs du département de Mayenne & Loire, annoncent qu'ils ont été forcés de faire enfermer, dans le féminaire, les prêtres qu'ils qua'ifient pertubateurs, fans produire ni décifion de jurés, ni fentence de tribunal, . . Au comité des douze.

Deux décrets d'urgence ont ftatué, 1o. que les militaires, en activité recevront les rembourfemens qui leur font dus au trésor public, fur un certificat de fix mois de réfidence du confeil d'adminiftration du régiment ou du bataillon vifé par le commiffaire des guerres; 2°. que la taxe des lettres ne fera pas augmentée pour leur tranfport de la frontière aux armées Françoises fur le territoire étranger.

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Informés que dans l'affaire de Mons, le bataillon de la Côte d'or a fouffert une perte confidérable, & qu'il s'eft trouvé des prêtres réfrac taires parmi les morts du côté de l'ennemi, les forcenés qui, à Dijon comme ailleurs, fe nomment effrontément la nation, la nuit du 18 au 19, ont enlevé 120 prêtres non-affermentés, les

ont mis en chartre privée. Les adminiftrateurs. & les municipaux confi mèrent la détention de ces infortunés, victimes d'un fanatifne aveugle, d'une fuperftition impie, pour les fouftraire à de plus grands malheurs. « Cette expédition mande le directoire, s'est faite avec ordre & modération... Falloit-il déployer le drapeau rouge & appeller le peuple contre le peuple dans le moment où il agiffoit pour la conftitution? » M. Guyton de Morveau à lu ces nouvelles comme M. Pétion les auroit lues, & on les à renvoyées au comité des douze.

Une pétition de la majorité des citoyens actifs de Strasbourg, lue à la barre a demandé des réparations pour les adminiftrateurs, la municipalité, le maire, calomniés par M. Roland, qui probablement n'aura pas, fauf le décret emporté les regrets de cette partie de la nation, qui l'accufe de n'avoir écouté que les déations d'hommes inconnus, fans propriété, fars moeurs, fans patrie... La pétition fera imprimée, envoyée au comité des douze & aux 83 départemens. Les ministres entrent, & le préfident leur intime le décret de la veille.

M. Lajard a lu un mémoire fur les 42 nouveaux bataillons propofés par le Roi, & le projet de choisir Soiflons pour centre de la réserve à établir entre Paris & les frontières cu font deux trouées.... Renvoyé au comité militaire.

Six articles ont mis à la difpofition de ce miniftre 8,825,117 liv. 10 fous, montant des dépenfes extraordinaires de première mise pour l'armée du Midi. 2,176,700 liv. lui feront auffi payées, par mois, pour le même fervice; & 200,000 liv. une feule fois, dont moitié en numéraire, pour dépenses particulières.

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