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des âmes et aux supérieurs ecclésiastiques la marche à suivre surtout à l'égard des novateurs et des perturbateurs : les reprendre d'abord en particulier de leurs erreurs et de leurs scandales; s'ils s'obstinent, les reprendre devant témoins et même les dénoncer; s'ils demeurent opiniâtres, les condamner, ou les excommunier par un jugement solennel.... Admirez, louez la sagesse de cette règle qui a conservé intactes, depuis dix-huit siècles, la foi et l'unité de l'Église. Quant à ce qui nous regarde en particulier, comme membres de l'Eglise, quelle est la règle que nous devons suivre, à l'égard surtout de ceux à qui nous sommes spécialement obligés de nous intéresser? Jésus-Christ vient de nous le dire nous devons tâcher de ramener les égarés dans la bonne voie, d'abord par nous-mêmes, et, si nous ne gagnons rien, par ceux qui ont autorité sur eux. Vous êtes-vous conformé à cette règle? Ne vous êtes-vous pas au contraire rendu coupable, soit d'indifférence en vous contentant de plaindre ou de mépriser les égarés; soit d'indiscrétion et d'injustice, en manifestant leurs torts ou méfaits à ceux qui n'avaient rien à y voir; soit d'exagération ou même de calomnie en dénonçant avec passion? Autre point d'examen : n'avez-vous pas abusé ou du moins usé sans discernement du droit et du devoir que vous aviez de faire la correction, en reprenant en public ceux qui n'avaient pas failli en public; ou en reprenant avec aigreur, en vous servant de termes injurieux?..

AFFECTIONS. Demander l'esprit de discernement, de prudence et de charité.

RÉSOLUTIONS. Avant de faire la correction, prier, invoquer l'Ange gardien de celui qu'on doit reprendre.

II. POINT. RÈGLES DU PARDON.

CONSIDÉRATIONS. Combien de fois devons-nous pardonner? Comment devons-nous pardonner? C'est ce que le divin Sauveur semblait, aujugement des apôtres, n'avoir pas suffisamment expliqué. Pierre, prenant donc encore dans cette circonstance la parole au nom de tous, lui dit : Seigneur, combien de fois dois-je pardonner à mon frère quand il m'a offensé? Jusqu'à sept fois? Jésus lui répon– dit: Je ne dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois, c'est-à-dire toujours, et toujours du fond du cœur. Ex cordibus vestris (s. Matt. 18).

APPLICATIONS. En suivant la leçon que le Sauveur nous donne, nous ne ferons à l'égard du prochain que ce que Jésus fait lui-même à notre égard, par l'entremise de son ministre, au tribunal de la pénitence. Nous nous y présentons si souvent et si souvent coupables des mêmes fautes, et toujours il nous pardonne; et toujours il est prêt à nous pardonner encore dès qu'il voit en nous un cœur contrit et humilié; et toujours son pardon est absolu jamais il ne le révoquera.

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En pensant à cette conduite de Jésus à votre égard, bénissez, exaltez son épuisable bonté, sa patience, sa générosité; et rougissez d'avoir été si lent, si difficile à pardonner de tout cœur, ou à oublier de petits torts qui vous auraient été faits; d'avoir même peut-être rétracté en partie le pardon que vous aviez accordé à ceux qui vous avaient offensé, en leur rappelant ou reprochant d'anciens torts. Promettez de mieux faire. Demandez la grâce d'être fidèle à vos promesses.

COLLOQUE. Avec votre divin et aimable Sauveur.

PARABOLE DU ROI

ET DE SON DÉbiteur.

1. Prél. Représentez-vous Jésus exposant cette parabole à ses apôtres.

II. Prél. Demandez la grâce d'être toujours moins dur envers les autres qu'envers vous-même.

I. POINT.CLÉMENCE ET GÉNÉROSITÉ DU ROI.

CONSIDÉRATIONS. Ce que Jésus avait dit à ses apôtres de la nécessité de pardonner et de l'injustice criante de ceux qui s'y refusent, était, ce semble, assez clair; il jugea néanmoins à propos de le leur faire mieux comprendre, en proposant cette parabole : Le royaume des cieux est semblable (1) à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Et, lorsqu'il eut commencé à le faire, on lui présenta l'un d'eux qui lui devait dix mille talents; et, comme il n'avait pas de quoi les lui rendre, son maître commanda qu'il fût vendu, lui, sa femme et ses enfants et tout ce qu'il possédait, pour acquitter sa dette. Or ce serviteur, tombant à ses pieds, luidit en suppliant: Usez de patience avec moi, et je vous rendrai tout. Alors le maître de ce serviteur eut pitié de lui, le laissa aller et lui remit sa dette (s. Matt. 18).

APPLICATIONS. Dans la personne de ce roi, qui fait

(1) Par cette manière de parler, Jésus-Christ veut nous faire entendre la conduite que son Père céleste tient dans l'administration du monde; c'est comme s'il disait : Voici de quelle manière Dieu, qui est le roi de l'univers, se comporte à l'égard des hommes, qui sont ses créatures et ses sujets.

inopinément rendre compte à ses serviteurs, reconnaissez le Roi des rois, qui, au moment toujours incertain de la mort, vous demandera vos comptes... Êtes-vous en état

de les rendre?

Dans cette énorme dette de dix mille talents, (plus d'un million de francs), voyez jusqu'où, d'après Jésus, peut monter la somme des dettes contractées par nos péchés, nos fautes de chaque jour! Y pensez-vous? Hélas! peutêtre au lieu de vous efforcer d'acquitter vos dettes par les moyens nombreux et efficaces qui sont en votre pouvoir, les augmentez-vous journellement ?- D'autre part, dans la facilité du roi à se laisser toucher et à remettre si généreusement l'immense dette de son serviteur infidèle, voyez combien il vous est facile de fléchir votre juge et d'acquitter présentement vos dettes. Quelle folie ce serait de les réserver pour la vie future, pour le purgatoire! AFFECTIONS. Actes de foi concernant ces vérités. RÉSOLUTIONS. Faire tout ce qu'on peut pour s'acquitter entièrement envers Dieu.

II. POINT. DURETÉ ET AVARICE DU SERVITEUR.

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CONSIDÉRATIONS. Quand le serviteur, continue Jésus, fut sorti de chez son roi, si clément, si magnanime,

il rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers; et, le saisissant à la gorge, il l'étranglait, et disait Paie-moi ce que tu me dois. Celui-ci, tombant à ses pieds, lui dit en le suppliant: Usez de patience avec moi, et je vous rendrai tout. Mais l'autre ne voulut point l'écouter; il s'en alla et le fit mettre en prison jusqu'à ce qu'il lui payât sa dette. (Ibid.)

APPLICATIONS. Jésus a évidemment voulu nous faire comprendre combien nous serions injustes et ingrats, si nous nous montrions difficiles à pardonner de bon cœur les injures ou les torts qui pourraient nous être faits, nous à qui Dieu a pardonné des péchés si nombreux et remis des dettes si grandes ! Cependant sommes-nous sans reproche? Ne sommes-nous pas plutôt du nombre de ceux qui conservent toujours quelque secret ressentiment contre la personne qui les a blessés, raillés ou humiliés; qui évitent sa présence; qui restent froids à son égard? Ne ressemblons-nous pas... à ceux qui veulent qu'on leur passe tout, qu'on dissimule ou qu'on excuse toutes leurs fantaisies, toutes leurs importunités, et qui ne peuvent rien tolérer ni excuser dans les autres?

AFFECTIONS. S'humilier devant Dieu. Demander pardon.

RÉSOLUTIONS. Être sévère envers soi-même, indulgent et tolérant envers les autres.

III. POINT.

APPLICATION DE LA PARABOLE.

CONSIDERATIONS. Le roi, instruit de la conduite révoltante de son intendant, le fit appeler et lui dit : Serviteur méchant, je vous ai remis toute votre dette parce que vous m'en avez prié; ne deviez-vous donc pas aussi avoir pitié de votre compagnon comme j'ai eu pitié de vous? Et, cédant à une juste colère, il le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il payât toute sa dette. C'est ainsi, conclut Jésus, que mon Père céleste en usera envers vous, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond de son cœur. (Ibid.)

APPLICATIONS. Imprimez profondément dans votre esprit

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