bon Pasteur: il fit de nouveaux efforts pour les convertir. Si vous êtes les enfants d'Abraham, leur dit-il, faites des œuvres dignes d'Abraham. Mais, loin de là, vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité. Vous voulez accomplir les désirs du démon, qui, depuis le jour de sa prévarication, n'a point cessé de hair la vérité; et c'est lui que vous écoutez! Celui qui est enfant de Dieu écoute les paroles de Dieu; si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais. A ces mots, tous s'écrièrent: Maintenant nous avons la preuve que vous êtes un démoniaque: Abraham et tous nos prophètes sont morts, et vous dites: Si quelqu'un garde mu parole, il ne mourra jamais!... Pour qui donc vous donnez-vous? (Ibid.)

APPLICATIONS. Admirez le zèle et la patience de votre divin Maître, et efforcez-vous de l'imiter. Si, à votre tour, dans l'exercice du zèle ou de la charité vous rencontrez des esprits indociles ou même rebelles et insolents ne nous rebutez pas: ne désespérez pas de les gagner. Que si vous n'y réussisez point, votre zèle et votre charité ne recevront pas moins leur récompense.

AFFECTIONS. Demandez le cœur d'un saint François de Sales, d'un saint Vincent de Paul, qui par leur invincible patience et douceur gagnèrent à Dieu tant de pécheurs opiniâtres.

RÉSOLUTIONS. S'efforcer de remplir le précepte du grand Apôtre Ne vous laissez point vaincre par le mal, mais triomphez du mal par le bien (Aux. Rom. 12).

III. POINT. SUITES TERRIBLES DE L'ESPRIT DE CONTRADICTION ET D'OPPOSITION A LA GRACE.

CONSIDÉRATIONS. Jésus fit un dernier effort pour convertir ses contradicteurs : il leur prouva qu'il était le Fils éternel de Dieu, le désiré des nations prédit par les prophètes. Si je me glorifie moi-même, dit-il, ma gloire n'est rien; c'est mon Père qui me glorifie..... Abraham a dé– siré de voir mon jour; il l'a vu, et il en a éprouvé une grande joie. Comment, lui dirent alors les Juifs, vous n'avez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham ! ! Je vous le dis en vérité, répondit Jésus: Je suis avant qu'Abraham fût né. (Ibid.) De ces courtes paroles les Juifs conclurent que Jésus se proclamait, ce qu'il était en effet, l'égal de Dieu. Ils le traitèrent de blasphémateur sacrilége, et ils allèrent chercher des pierres pour le lapider. Mais Jésus se déroba et sortit du temple. (Ibid.)

APPLICATIONS. Pour concevoir une vive horreur de l'esprit de contradiction et de la résistance à la grâce, voyez jusqu'où en vinrent ceux-là mêmes qui étaient les dépositaires de la science et de la loi dans Israël : jusqu'à l'aveuglement spirituel et à l'obstination, jusqu'à l'endurcissement de l'impiété, jusqu'à l'impénitence finale! Ces paroles de Jésus-Christ l'attestent: Vous mourrez dans vos péchés. Moriemini in peccatis vestris. (Ibid.) Tenezvous donc bien en garde contre l'esprit de contradiction, qui mène souvent à l'opiniâtreté et aux derniers malheurs.

COLLOQUE. Avec l'illustre martyr saint Janvier, dont on fait la fête aujourd'hui, et que Dieu se plaît à glorifier manifestement de nos jours encore.

né.

ADMIRABLE GUÉRISON

DE L'AVEUGLE-NÉ DE JÉRUSALEM.

I. Prél. Voyez Jésus appliquant de la boue sur les yeux de l'aveugle

II. Prél. Demandez l'estime et l'amour pratique de l'obéissance aveugle.

I. POINT. CAUSE DE LA CÉCITÉ DE L'AVEUGLE-NÉ. CONSIDÉRATIONS. Avant de sortir de Jérusalem, Jésus voulut encore donner à ses contradicteurs une preuve de sa divinité, quelque indignes qu'ils en fussent une preuve résultant d'un fait frappant, incontestable, et qui devait avoir un grand retentissement dans toute la ville, puisqu'il allait être déféré au tribunal de la Synagogue. Voici comment saint Jean le rapporte : Jésus remarqua en passant un homme aveugle de naissance, et les disciples lui firent cette question: Maître, qui a péché, celui-ci ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? Jésus répondit: Ni lui ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui (Ch. 9). Remarquez que le sens de la réponse de Jésus-Christ est relatif à la cécité, comme l'était l'interrogation. Ils avaient sans doute commis des péchés, puisqu'il n'est pas d'homme qui ne pèche point (Eccle. 7); mais la cécité n'était la punition d'aucun de ces péchés.

APPLICATIONS. Nous apprenons ici, sans en pouvoir douter, que toutes les peines de cette vie n'ont pas le péché actuel pour cause, et qu'il y a, par conséquent, des afflictions qui ne sont pas des châtiments, mais des épreuves

que Dieu ménage aux justes et même aux plus grands Saints, pour en tirer sa gloire et pour accroitre leurs mérites. C'est ce que nous voyons dans Job, dans Tobie, dans une infinité de justes de l'Ancien et du Nouveau Testament; d'où il suit, pour la pratique d'abord, que, loin de nous laisser aller à la défiance ou au découragement quand la main de Dieu nous atteint, nous devons plutôt nous en réjouir, l'apôtre saint Jacques le dit formellement; ensuite, qu'en parlant des infortunes survenues aux mé– chants, nous devons éviter de les signaler toujours comme des châtiments évidemment infligés à cause de leurs méfaits. Nous pourrions leur donner occasion de nous appliquer l'argument. Votre conduite a-t-elle été conforme à ces conclusions pratiques?

AFFECTIONS. Demandez la grâce de porter avec courage et avec une sainte joie les croix qu'il plaira à Dieu de vous envoyer.

RESOLUTIONS. Faire surtout cette demande dans les moments pénibles à la nature.

II. POINT. GUÉRISON ADMIRABLE DE L'AVEUGLE-NÉ.

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CONSIDÉRATIONS. Après ces paroles, continue saint Jean, Jésus cracha à terre et fit de la boue avec saive et frotta de cette boue les yeux de l'aveugle, et lui dit : Allez vous laver à la piscine de Siloë (qui signifie Envoyé). L'aveugle s'en alla donc, se lava et revint ayant recouvré la vue (Ch. 9).

APPLICATIONS. On ne sait ce qu'on doit admirer le plus, de l'épreuve à laquelle Jésus soumet la foi et l'obéissance de l'aveugle, ou de la promptitude que celui-ci met à

obéir, sans rien objecter comme il eût été naturel de le faire. L'une et l'autre de ces considérations renferme de précieux enseignements. Mettez-les à profit pour vous affermir dans la foi, dans l'abandon absolu à la Providence et dans la pratique de l'obéissance aveugle. Vous voyez ici tout à la fois le mérite et la récompense de cette vertu : que faut-il de plus pour vous encourager à la pratiquer? AFFECTIONS. Demandez une foi plus vive et une obéissance plus parfaite.

RÉSOLUTIONS. Se rendre familière cette pieuse aspiration Faites de moi, Seigneur, ce que vous jugez à propos, parce que je sais que vous m'aimez (s. Augustin).

III. POINT.

SURPRISE ET DOUTES DES VOISINS DE L'AVEUGLE-né.

CONSIDÉRATIONS. L'aveugle, mendiant de profession, était connu de toute la ville. Il était bien naturel que sa guérison fit grand bruit. Aussi les voisins et ceux qui depuis si longtemps lui avaient vu demander l'aumône, se disaient, au rapport de l'Évangile : N'est-ce pas là celui qui était assis à la porte du Temple demandant l'aumône? Les uns disaient: C'est lui; d'autres: Ce n'est pas lui, mais c'est quelqu'un qui lui ressemble. Pour lui, il disait : C'est moi. Il lui dirent donc : Comment les yeux vous ont-ils été ouverts? Il leur répondit: Cet homme qu'on appelle Jésus a détrempé la terre, m'en a frotté les yeux et m'a dit: Allez à la piscine de Siloë et lavez-vous. J'y ai été; je me suis lavé et je vois. (Ibid.)

APPLICATIONS. Remarquez dans cette réponse pleine de candeur, que l'aveugle rapporte uniquement sa guérison à la toute-puissance divine, qui avait donné à la