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Jésus-Christ n'a pas dit à tout le monde indistinctement : Je vous donnerai moi-même des paroles et une sagesse laquelle tous vos adversaires ne pourront résister et qu'ils ne pourront contredire (s. Luc. 21). Si vous n'êtes pas prêtre ou théologien, versé dans la matière, évitez habilement la discussion: elle pourrait tourner au grand détriment de la religion et des assistants, en donnant à l'impiété les apparences du triomphe!

AFFECTIONS. Demandez à Jésus la grâce de joindre, ainsi qu'il l'ordonne, la prudence du serpent à la simplicité de la colombe.

RÉSOLUTIONS. Surveiller attentivement ses paroles et ses démarches.

II. POINT. COMMENT IL FAUT AIMER DIEU.

CONSIDÉRATIONS. Jésus, voulant faire convenir le Docteur hypocrite lui-même que sa demande ne venait ni de son ignorance ni du désir d'être instruit, lui posa cette question: Qu'est-il écrit là-dessus dans la loi? Qu'y lisezvous? Il répondit: Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de tout volre esprit, et votre prochain comme vous-même. Jésus lui dit : Vous avez bien répondu. Faites cela et vous vivrez (s. Luc. 10).

APPLICATIONS. Appliquez-vous tout entier à étudier le sens pratique de chacun des termes de ce grand commandement de Dieu, afin de vous y conformer le plus parfaitement possible.

Aimer Dieu de tout son cœur, c'est n'aimer rien autant que Dieu, rien qu'en vue de Dieu et pour Dieu; c'est être

habituellement disposé à tout faire et à tout souffrir pour plaire à Dieu; c'est n'avoir dans le cœur d'inclination que pour ce qui conduit à Dieu, d'aversion que pour ce qui détourne de Dieu.

Aimer Dieu de toute son âme, c'est être prêt à donner sa vie pour Dieu, à tout perdre plutôt que de perdre la grâce de Dieu; c'est bannir de son âme toutes les impressions qui pourraient déplaire à Dieu ou empêcher l'union intime avec Dieu.

Aimer Dieu de toutes ses forces, c'est n'épargner ni travail ni peine pour procurer la gloire de Dieu; c'est lui consacrer son temps, ses talents, son corps, sa santé, son repos; tout ce que l'on a d'énergie dans l'âme et de vigueur dans le corps.

Aimer Dieu de tout son esprit, c'est s'appliquer constamment à connaître de mieux en mieux les infinies perfections de Dieu, la volonté, le bon plaisir de Dieu; c'est n'étudier les sciences profanes que pour se rendre plus utile au service de Dieu.

Jugez, d'après ces données, du degré d'amour de Dieu auquel vous êtes parvenu.

AFFECTIONS. Actes de foi sur ces vérités; de confusion; d'amour et d'humbles supplications.

RÉSOLUTIONS. Demandér souvent à Dieu qu'il nous apprenne à l'aimer comme il veut que nous l'aimions.

III. POINT. COMMENT IL FAUT AIMER LE PROCHAIN. CONSIDÉRATIONS. Le Docteur, honteux d'avoir été amené à mettre en évidence sa mauvaise foi, voulut se réhabiliter dans l'esprit des nombreux assistants, témoins

de sa défaite. Il proposa dans ce but cette autre question à Jésus: Et qui est mon prochain? mais ce fut à sa confusion. Jésus, en lui répondant par la parabole ou l'histoire du Samaritain, mit au grand jour tout ce qu'il y avait d'orgueil, de fiel et d'égoïsme caché dans son cœur et dans celui de ses collègues, prétendus Docteurs, mais en réalité corrupteurs de la loi !

APPLICATIONS. C'est ainsi qu'en voulant nous justifier, à l'exemple du Scribe orgueilleux, ou qu'en alléguant, comme s'exprime le roi David, excuses sur excuses, après avoir mal fait (Ps. 14), nous rendons notre situation plus mauvaise devant Dieu et devant les hommes! COLLOQUE. Avec notre divin Sauveur.

LE SAMARITAIN.

SENS LITTÉRAL DE LA PARABOLE.

1. Prél. Se représenter un homme que les voleurs ont dépouillé, couvert de plaies, et que relève un passant charitable.

II. Prél. Demander les sentiments d'une charité compatissante et généreuse.

1. POINT. ÉGOISME DES PRÊTRES ET DES DOCTEURS DE LA

SYNAGOGUE.

CONSIDÉRATIONS. Le but de Jésus-Christ, en proposant la parabole, ou selon quelques Pères l'histoire du Samaritain charitable, était de flétrir publiquement la doctrine égoïste des Scribes et des Docteurs de la synagogue, qui ne regardaient comme leur prochain que les seuls Juifs, et parmi eux les seuls justes, titre que du reste ils s'arrogeaient hautement à eux-mêmes. A la question pro

posée par le Scribe (1): Et qui est mon prochain? Jésus dit donc pour toute réponse: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho et tomba entre les mains des voleurs. Ceux-ci le dépouillèrent, le couvrirent de blessures et s'en allèrent, le laissant à demi mort. Il arriva ensuite qu'un Prêtre, qui descendait par le même chemin, l'ayant vu, passa outre. Un Lévite qui vint après au même lieu, l'ayant considéré, passa outre lui aussi (s. Luc. 10).

APPLICATIONS. Nous avons ici sous les yeux, tracée de la main de Jésus-Christ, la peinture naturelle du peu de charité qui régnait alors même parmi les prêtres et les lévites du peuple juif. Qu'il est plus consolant le tableau. qu'offre à nos regards la charité inépuisable de nos prêtres, tant séculiers que réguliers! Il n'est aucun genre de misère corporelle et spirituelle qu'ils ne cherchent à soulager; ils ont rempli le monde d'établissements charitables pour tous les malheureux pour l'enfance encore au berceau, pour les enfants délaissés, pour les vieillards, pour les aveugles, pour les sourds-muets, les aliénés, les malades de tout âge et de toute condition; pour les pestiférés, et les incurables! Et partout leur charité est admirablement secondée par les laïcs et même par les personnes du sexe, qui, non contentes de donner leurs biens, se donnent elles-mêmes; vont chercher au delà des mers, jusqu'aux extrémités du monde, des souffrances à soulager, des âmes à attendrir, à rendre plus dociles aux influences de la grâce, au zèle des missionnaires.

O Jésus! c'est à vous, à vos divins préceptes, à vos

(1) Dont il est parlé dans la méditation précédente.

exemples que nous devons tous ces prodiges de charité, inconnus avant vous dans le monde.

AFFECTIONS. Hommage d'admiration, de glorification, de reconnaissance à Jésus-Christ.

RÉSOLUTIONS. Veiller à ce que l'habitude de voir de près les misères et les souffrances ne diminue point en nous la sensibilité et la charité.

II. POINT.

CHARITÉ GÉNÉREUSE DU SAMARITAIN.

CONSIDÉRATIONS. A la figure repoussante de l'égoïsme dédaigneux des prêtres et des docteurs juifs, Jésus oppose la ravissante image de la charité d'un Samaritain, d'un de ces hommes en qui les Juifs dédaignaient de voir leur prochain. Il arriva, dit-il, qu'un Samaritain qui voyageait, étant venu à l'endroit où était cet homme si maltraité par les voleurs, le vit et fut touché de compassion. Il s'en approcha et pansa ses plaies après y avoir versé de l'huile et du vin. Il le mit ensuite sur son cheval, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui. Le jour suivant, il tira de sa bourse deux deniers d'argent qu'il donna à l'hôte, en lui disant Soignez bien cet homme, et tout ce que vous aurez dépensé en plus, je vous le rendrai à mon retour (s. Luc. 10).

APPLICATIONS. En proposant cette parabole, JésusChrist veut évidemment nous faire comprendre: 1° que nous devons regarder tous les hommes, sans exception, comme notre prochain, quoiqu'ils soient de nation ou de religion différente, comme l'étaient les Samaritains à l'égard des Juifs; 2° que la vraie charité du prochain est celle qui se prouve par les effets; -3° que les simples,

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