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nous détermine à faire, au besoin, d'héroïques sacrifices pour les intérêts surtout spirituels du prochain. En attendant que l'occasion de le faire se présente, vous devez au moins, autant qu'il est en vous, les détourner du mal et les soutenir, les encourager dans la pratique du bien par vos exemples encore plus que par vos paroles. Est-ce ainsi que vous avez compris et pratiqué la charité? En quoi y manquez-vous d'ordinaire?

COLLOQUE. Avec l'archange saint Michel, défenseur spécial de la sainte Église et de tous les fidèles. Ce jour est solennisé en son honneur dans le monde entier.

JÉSUS DANS LA MAISON

DE MARTHE ET DE MARIE.

I. Prél. Voir Marie-Madeleine en contemplation aux pieds de Jésus.

II. Prél. Demander la grâce de joindre la contemplation à l'action.

I. POINT. VISITE DE JÉSUS A MARTHE ET A MARIE, CONSIDÉRATIONS. Jésus, qui n'avait plus de domicile depuis qu'il avait quitté Capharnaüm, prenait fréquemment sa nourriture et son repos là où on le priait d'accepter l'hospitalité. C'est ainsi qu'au rapport de saint Luc, étant entré, lui et ses apôtres, dans le bourg de Béthanie, une femme nommée Marthe les reçut dans sa maison. Elle avait une sœur appelée Marie qui se tenant assise aux pieds de Jésus écoutait sa parole, tandis que Marthe était fort occupée à préparer tout ce qu'il fallait pour le repas (Ch. 10).

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APPLICATIONS. En considérant ces deux sœurs offrant un si grand contraste de goûts et d'occupations et néanmoins si étroitement unies entre elles, pensez à la possibilité qu'il y a pour vous d'unir la vie d'action ou, pour parler ainsi, la vie extérieure, à la vie d'union habitueile avec Dieu par des prières jaculatoires, d'après le pré-cepte de Jésus Il faut toujours prier. Oportet semper orare (s. Luc. 18): cette union, qui approche de la contemplation, figurée par Marie aux pieds de Jésus, ne consiste donc pas uniquement à joindre quelques pratiques de piété aux bonnes œuvres, mais à les accompagner toutes de l'esprit intérieur et à conserver l'esprit d'union avec Dieu par l'intention et les affections, au milieu même de la dissipation et du bruit du monde. Qu'elle est heureuse l'âme qui parvient à cette union! Tâchez d'être du nombre de ces âmes fortunées.

AFFECTIONS. Demandez à l'Esprit-Saint qu'il vous enseigne la pratique de cette admirable union.

RÉSOLUTIONS. Je m'efforcerai de me rendre familière une prière jaculatoire, qui me tienne constamment uni à Dieu.

II. POINT.- RÉPONSE DE JÉSUS AUX PLAINTES DE MARTHE CONTRE

MARIE.

CONSIDÉRATIONS. En attendant l'heure du souper, Marie se tenait donc dans un doux repos, assise aux pieds de Jésus, nourrissant son âme de la divine parole; Marthe au contraire était tout entière aux détails du ménage, préparant beaucoup de choses avec grande sollicitude; mais, voyant que Marie ne se levait pas pour prendre part à

son travail, elle crut pouvoir s'en plaindre à Jésus luimême Seigneur, dit-elle, ne considérez-vous pas que ma sœur me laisse travailler toute seule? Veuillez donc lui dire qu'elle m'aide. Jésus répondit: Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous embarrassez dans le soin de bien des choses; cependant une seule est nécessaire; Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée (s. Luc. 10).

APPLICATIONS. Considérez attentivement pour votre profit spirituel la portée de toutes ces paroles de Notre-Seigneur Vous vous inquiétez et vous vous embarrassez du soin de beaucoup de choses... superflues, qu'on ne demande pas de vous. N'y a-t-il pas des personnes pieuses, d'ailleurs bien intentionnées, à qui ce reproche pourrait être adressé parce qu'elles se livrent à des occupations étrangères à leur état, à leur position, ou parce qu'elles s'acquittent de leurs obligations avec une ardeur trop inquiète, avec trouble et crainte de mal réussir?...... Ne leur ressemblez-vous en rien? En quoi faut-il réformer votre conduite?

Après tout, ajoute Notre-Seigneur, une seule chose est nécessaire c'est comme s'il disait : Bien des choses, à la vérité, sont plus ou moins nécessaires dans la position qui est faite à tout homme dans ce monde; néanmoins, pour quiconque veut atteindre la fin de sa création, son salut éternel, une seule est absolument nécessaire, c'est qu'il travaille lui-même à assurer son salut en observant avec générosité et constance les commandements de Dieu. Car enfin, comme le remarque saint Augustin : Dieu qui nous a créés, sans nous, ne nous sauvera pas sans nous.

Êtes-vous bien pénétré de ces vérités? Votre conduite en est-elle la démonstration?

Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée... Pourquoi Notre-Seigneur donne-t-il la préférence à la part de Marie, à la contemplation des choses divines? 1° Parce que la contemplation continuera quand l'action aura cessé, et qu'elle fera éternellement nos délices dans le ciel. En effet la félicité des bienheureux ne consiste-t-elle pas dans la contemplation éternelle des divines perfections? -2° Parce que la contemplation, en nous découvrant les beautés infinies de Dieu, nous enflamme de son amour, amour actif et généreux qui engendre l'héroïsme : ce n'est pas Marthe, c'est Marie que nous voyons intrépide sur le Calvaire, sous la croix de Jésus! Remarquons toutefois que ce serait une grossière illusion de négliger les devoirs de son état pour vaquer å de pieuses méditations. Toutes choses ont leur temps, dit l'oracle divin (Eccl. 1); et il faut souvent abandonner Dieu pour Dieu, dit l'auteur de l'Imitation. Tâchez de bien comprendre cette doctrine et d'y conformer votre conduite.

COLLOQUE. Avec l'admirable Docteur de l'Église, saint Jérôme, dont on fait aujourd'hui la fête. Le prier de nous obtenir la grâce d'unir, à son exemple, la vie intérieure, l'union avec Dieu, à l'action extérieure.

FÊTE DU SAINT ROSAIRE. (1)

1. Prél. Représentez-vous la sainte Vierge apparaissant à saint Dominique et lui enseignant la dévotion du saint Rosaire.

II. Prél. Demandez la grâce de bien apprécier l'excellence et les avantages du Rosaire.

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CONSIDÉRATIONS. On place l'origine du saint Rosaire au commencement du treizième siècle (1208). C'était une époque de grandes calamités, en particulier pour le sud de la France, où l'hérésie des Albigeois couvrait tout de sang et de ruines. Après bien des essais infructueux pour mettre fin aux ravages de l'hérésie, on envoya sur les lieux saint Dominique, fondateur de l'Ordre des Frères Prêcheurs. Le saint mit toutes ses espérances dans la protection de la très-sainte Vierge, qu'il invoquait jour et nuit. Son attente ne fut point trompée. La Mère de Dieu lui apparut et lui enseigna la pieuse pratique connue sous le nom de Rosaire ou de Chapelet, l'assurant que, s'il la prêchait aux peuples, ils en retireraient de grands et de durables fruits de salut. L'événement répondit aux promesses. L'abjuration de plus de cent mille hérétiques et la conversion d'un nombre presque infini d'insignes pécheurs firent voir tout ce qu'il y a d'efficacité dans cette manière de prier. Elle fut bientôt adoptée par toute la chrétienté. Plus tard les Souverains Pontifes érigèrent une confrérie

(1) On réservera cette méditation pour le premier dimanche de ce mois; dans l'intervalle on prendra les suivantes.

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