du saint Rosaire et l'enrichirent de nombreuses indulgences. Ils décidèrent en outre que la fête du saint Rosaire se célébrerait chaque année le premier dimanche d'octobre et approuvèrent l'office qui fut composé pour cette fête.

APPLICATIONS. Cette fête est donc bien propre 1° à fortifier notre foi dans la divine providence qui veille sur l'Église, en la défendant contre ses ennemis et en y entretenant la ferveur par de nouvelles dévotions ; -2o à nous faire sentir la vérité de cette parole de saint Bernard : Dieu veut que nous ayons tout par Marie; -3o à accroître notre confiance dans la sainte Vierge, et en même temps l'estime et la dévotion qu'on nous inspira dès l'enfance pour le Rosaire ou Chapelet. Efforçons-nous de retirer tous ces fruits de la belle fête que nous célébrons.

AFFECTIONS. Remerciez la sainte Vierge des faveurs qu'elle a obtenues aux fidèles en considération de leur dévotion au saint Rosaire; demandez-lui pardon d'avoir souvent récité le chapelet avec trop peu d'attention et de piété.

RÉSOLUTIONS. Être fidèle à dire, s'il se peut tous les jours, le Chapelet avec dévotion.

CONSIDÉRATIONS. Pour comprendre l'excellence et le mérite du Rosaire, il suffit de penser à son origine, aux prières et à la méditation des mystères qui en sont la substance... Il nous vient de la main de la Mère de Dieu; il est composé de quinze dizaines d'Ave Maria, à l'imitation des 150 psaumes de l'office canonial; chaque dizaine est

précédée du Pater et accompagnée de la considération d'un mystère de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ. L'ensemble de ces quinze mystères nous rappelle tous nos devoirs envers notre divin Rédempteur et tout ce qui est · requis pour parvenir non-seulement au salut mais à la plus haute perfection.

APPLICATIONS. Êtes-vous bien persuadé du mérite et des avantages de la dévotion du Rosaire?... La manière dont vous le récitez doit vous fournir la réponse... N'estce pas ordinairement dans un temps ou un lieu peu convenable à la prière, que vous vous acquittez de ce devoir de piété envers Marie?... Ne négligez-vous pas habituellement de réfléchir aux mystères? Ce serait perdre un des grands avantages du Chapelet. Voyez ce que vous avez à réformer, et faites-le de grand cœur.

AFFECTIONS. Demandez la grâce de le faire et de ne plus retomber dans vos négligences passées.

RÉSOLUTIONS. Recourir à de pieuses industries qui aident à bien dire le Chapelet. Faire comprendre et goûter à d'autres l'excellence et les avantages du chapelet.

CONSIDÉRATIONS. On se plaint généralement d'éprouver de grandes difficultés à dire le Chapelet avec dévotion, ou plutôt sans de continuelles distractions. La difficulté vient de la constante répétition des deux mêmes prières qui amène une espèce de lassitude; elle vient encore et surtout de ce que, priant sans livre, on n'a rien qui fixe les yeux et qui aide l'attention. Le moyen d'obvier à cet

inconvénient, c'est de se représenter, comme si on le voyait dans un tableau, le mystère de chaque dizaine et de tenir les yeux de l'esprit fixés sur ce tableau durant toute la récitation de la dizaine. De cette manière, si l'attention aux paroles et au sens fait défaut, elle sera du moins fixée sur la personne adorable de Jésus-Christ, ce qui suffit, puisque la prière, à parler en général, n'est autre chose qu'une élévation du cœur vers Dieu.

APPLICATIONS. Essayez cette méthode, vous y trouverez l'avantage de joindre, sans effort, l'oraison mentale à la prière vocale, et de produire de saintes pensées dans votre esprit, de douces émotions dans votre cœur.

COLLOQUE. Avec saint Dominique. Le remercier du bien qu'il a fait aux peuples chrétiens par son zèle à prêcher et à propager la dévotion au saint rosaire. Lui demander qu'il nous aide à le réciter toujours avec dévotion et avec grand fruit.

PARABOLE DU RICHE AVARE.

MALHEUR ET DANGERS DES RICHESSES.

1. Prél. Je croirai entendre Jésus disant ces paroles: Ayez soin de vous bien garder de toute avarice (s. Luc. 12).

II. Prél. Je demanderai à Notre-Seigneur la grâce de retirer beaucoup de fruit de la parabole que je me propose de méditer.

I. POINT. LES RICHESSES NE RENDENT PAS L'HOMME HEUREUX.

CONSIDÉRATIONS. Un jour que Jésus instruisait une grande multitude d'hommes rassemblés autour de lui, quelqu'un lui dit du milieu de la foule : Maître, dites à

mon frère qu'il partage avec moi la succession. Jésus lui répondit Homme, qui m'a établi votre juge ou arbitre entre vous? Puis, se tournant vers la foule: Ayez soin, dit-il, de vous garder de toute avarice; car, en quelque abondance qu'un homme se trouve, sa vie ne dépend point des grands biens qu'il possède (s. Luc. 12).

APPLICATIONS. Pourquoi Jésus refuse-t-il d'entrer dans la querelle intéressée de ces deux frères? Pour nous faire comprendre 1o que sa venue parmi les hommes a pour objet les biens spirituels et non les biens matériels ; —2o que nous devons recourir à lui, avant tout pour obtenir les biens de notre âme, de notre éternité; --3° que nous ne devons nous immiscer dans les affaires d'autrui que lorsque le devoir nous y oblige ou que la charité nous y invite. Mais pourquoi, à l'occasion de la dispute des deux frères, le Sauveur ajoute-t-il ces graves paroles: Ayez soin de vous bien garder de toute avarice —de la soif immodérée des richesses; -Car en quelque abondance qu'un homme se trouve, sa vie, la durée, le bonheur de sa vie, ne dépend point des grands biens qu'il possède? (Ibid.) Plusieurs interprètes répondent que c'est pour rappeler au monde une vérité trop méconnue, à savoir que l'opulence, qui a pour compagnes ordinaires la gourmandise, la luxure, les soucis, les querelles et les procès, abrége et empoisonne les jours de l'homme loin de les prolonger et de les adoucir.

AFFECTIONS. Demandez la grâce de ne jamais vous laisser éblouir ni séduire par l'éclat trompeur des richesses.

RÉSOLUTIONS. Se rappeler à cet effet ce mot de saint

Augustin Tout ce qui n'est pas éternel, n'est rien. Quidquid æternum non est, nihil est.

II. POINT.

ELLES LE RENDENT AU CONTRAIRE MALHEUREUX.

CONSIDÉRATIONS. Pour faire mieux comprendre la vanité des richesses, Jésus proposa cette parabole Il y avait un homme riche dont les terres avaient extraordinairement rapporté, et il dit en lui-même : Que ferai-je, car je n'ai pas où serrer ma récolte? Il dit donc : Voici ce que je ferai j'abattrai mes greniers et j'en ferai de plus grands, où je mettrai toute ma récolte et tout ce que j'ai de biens; et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as des biens en réserve pour plusieurs années, prends du repos, bois, fais bonne chère. Mais Dieu lui dit : Insensé, cette nuit même on te redemandera ton âme; et ce que tu as mis en réserve, à qui sera-ce? Tel est l'homme qui thésaurise pour lui-même, et qui n'est pas riche selon Dieu! (s. Luc. 12.)

APPLICATIONS. Qu'il est bien dépeint ici le sort vraiment déplorable non-seulement du riche avare, mais de tout homme que domine la soif des richesses. Il est réellement malheureux sa vie se passe en calculs, en combinaisons et en courses pénibles; en hésitations et en perplexités de jour et de nuit, plus pénibles encore... Que ferai-je ? A quoi m'arrêter? A quoi me résoudre?... Puis surviennent les inquiétudes, les craintes de subir des pertes; et, quand ses craintes se réalisent chagrins cuisants, insomnies, souvent désespoir!... Pour lui donc jamais de repos, rarement des jouissances! Les embarras et les soucis croissent en proportion de ce qu'il a acquis; et,