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ternel, parce qu'il faisait trop de largesses aux pauvres et à l'église de Saint-Damien. François signa aussitôt, déposa jusqu'à ses habits aux pieds de son père et en prit congé, disant que désormais il n'aurait plus d'autre soutien que Dieu et sa providence (1207). Depuis lors, vêtu d'une tunique à capuce, comme en portaient les bergers, il vécut d'aumônes, abrité sous les ruines de Saint-Damien. Cependant, ayant un jour entendu lire, å la messe, ces paroles de l'Évangile : Vous ne porterez ni or, ni argent, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton, il crut avoir du superflu, jeta loin de lui ses souliers et son bâton, remplaça sa ceinture de cuir par une corde, et se mit à prêcher la pénitence. Dieu se plut à récompenser tant de sacrifices et tant de générosité: il communiqua à François des dons extraordinaires; sa parole le rendait tout-puissant sur les cœurs et lui attira une infinité de disciples. Il les réunit en un corps religieux dont le Pape Innocent III approuva la règle (1210). Trois ans plus tard, les disciples de François occupaient déjà soixante couvents, bâtis et entretenus par la charité publique, sans qu'ils possédassent une obole. C'est ainsi que la Providence enrichit la pauvreté de saint François !

APPLICATIONS. Ayons en haute estime la pauvreté volontaire à laquelle le divin Sauveur attache les plus magnifiques récompenses; parlons avec éloge de ceux et de celles qui, en dépit des préjugés du monde, l'embrassent et en subissent volontiers les saintes rigueurs.

AFFECTIONS. Demandez la grâce d'être au moins toujours du nombre de ceux dont Jésus-Christ a dit : Bienheureux les pauvres d'esprit (s. Matt. 5).

RESOLUTIONS. Prendre, à l'occasion, la défense des. institutions religieuses; soutenir, quand on le peut, celles qui, comme les communautés de l'ordre de saint François, vivent de la charité des fidèles.

II. POINT. RÉCOMPENSE DE L'HUMILITÉ DE SAINT FRANÇOIS.

CONSIDÉRATIONS. Considérez la merveille de l'humilité du Saint quand il n'était encore que le fils du négociant d'Assise, simple particulier, inconnu au monde, il était grand dans sa propre estime, avide de se faire remarquer, altier et vindicatif jusqu'à vouloir venger son honneur par les armes; et ce même François, établi supérieur général de plus de douze mille religieux, devenu l'objet de l'admiration et des louanges du monde entier, est humble, petit et comme perdu dans sa propre estime, se croyant, pendant toute sa vie, indigne de passer du diaconat å la prêtrise; désirant d'être oublié, bafoué, injurié, pour le nom et la gloire de Dieu. - D'où vient ce contraste frappant?... Des lumières qu'il a reçues d'en haut, et qui lui ont fait voir clairement que tout ce qui est beau, tout ce qui est bon dans la création, dans chacun de nous, vient de Dieu et appartient à Dieu; qu'à Dieu seul est donc dû tout honneur et toute gloire, Soli Deo honor et gloria, et à nous le mépris, puisque de nous-mêmes nous n'avons que le péché, le penchant au péché et l'incapacité de faire un seul acte de vertu qui ait un mérite surnaturel !

APPLICATIONS. Ces vérités nous sont connues à nous aussi; elles nous ont été souvent expliquées, développées ; pourquoi donc ne produisent-elles pas en nous les mêmes. effets que nous admirons dans saint François d'Assise?

N'est-ce pas parce que nous ne sommes pas humbles comme lui? parce que nous méditons ces vérités trop superficiellement et que nous les perdons trop souvent de vue? Si nous les avions toujours présentes à l'esprit, nous deviendrions humbles comme le Saint; comme lui, nous ferions de rapides progrès dans toutes les vertus, dont l'humilité est la racine; comme lui, nous obtiendrions de la libéralité de Dieu, qui aime à se communiquer aux humbles, des grâces et des faveurs spéciales. Unissezvous, en ce jour de fête, aux nombreux disciples de saint François, qui, après six siècles de bouleversements et de persécutions, loin d'avoir succombé, sont encore pleins de vie et répandus sur tous les points du globe. Priez, conjurez le Saint de vous obtenir, non les ravissements, les stigmates, le don des miracles qu'il plut à Dieu de lui accorder, mais le véritable esprit de pauvreté et d'humilité. COLLOQUE. Avec le Saint. Le féliciter, le supplier de nous obtenir, à un haut degré, le véritable esprit du christianisme qui est par dessus tout un esprit d'humilité.

JÉSUS GUÉRIT UNE FEMME

INFIRME DEPUIS DIX-HUIT ANS.

I. Prél. Je verrai Jésus étendant ses mains sur une femme et lui rendant la santé.

II. Prél. Je demanderai qu'il me guérisse de mes infirmités spirituelles.

I. POINT. MISÉRABLE ÉTAT DE LA FEMME INFIRME.

CONSIDÉRATIONS. Jésus étant sorti de Béthanie, où nous le verrons souvent revenir, continua ses courses

évangéliques, semant partout les bienfaits sur ses pas. C'est ainsi qu'un jour de Sabbat, enseignant dans une synagogue, il soulagea une femme malheureuse. Elle était, dit saint Luc, possédée d'un mauvais esprit qui la rendait malade depuis dix-huit ans; elle était courbée, de manière à ne pouvoir absolument pas regarder en haut (Ch. 13).

APPLICATIONS. L'état humiliant et pénible, auquel le malin Esprit avait réduit cette pauvre femme, vous inspire de la compassion; cependant vous n'y devez voir qu'une faible image de l'état malheureux auquel le démon de l'avarice et de l'impureté réduit un si grand nombre de chrétiens. Il les tient tellement courbés, par les pensées et les affections, vers la terre, vers les jouissances matérielles et charnelles, qu'ils sont incapables d'élever leur esprit et leur cœur vers le ciel ; de penser à Dieu, à leur fin dernière, et à l'effrayante alternative d'une éternité de bonheur ou de désespoir !

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Vous devez encore y voir une faible et triste image du chrétien que le démon de la tiédeur a rendu terrestre de spirituel qu'il était il est devenu comme incapable de s'élever jusqu'à Dieu, de se reposer quelque temps dans la pensée de Dieu; dans ses intentions, ses aspirations, plus rien d'élevé, rien de céleste; il se sent comme déprimé, courbé par une main invisible, vers la terre, vers les choses infimes, vers la chair et le sang! Que vous seriez à plaindre, si vous vous reconnaissiez dans ce tableau !

AFFECTIONS. Demandez la grâce de n'être jamais victime des séductions du démon de la tiédeur.

RÉSOLUTIONS. Craindre et éviter tout commencement de tiédeur dans le service de Dieu.

II. POINT. GUÉRISON DE LA FEMME INFIRME.

CONSIDÉRATIONS. Voici comment l'Évangéliste rapporte cette guérison miraculeuse : Jésus, ayant aperçu la femme, l'appela et lui dit : Femme, vous êtes délivrée de votre infirmité; en même temps il étendit ses mains sur elle et à l'instant elle fut redressée, et elle rendit gloire à Dieu (s. Luc. 13).

APPLICATIONS. Fixez votre attention sur le lieu et le temps de cette guérison; vous y trouverez des applications d'une grande importance. C'est dans la Synagogue, lieu destiné aux exercices hebdomadaires de la religion, et à l'heure indiquée pour les réunions, que la femme fut guérie. Si elle eût été moins assidue et moins courageuse à s'y rendre, elle eût manqué l'occasion de rencontrer son Sauveur; elle serait demeurée malheureuse toute sa vie. Qu'il est donc important de ne pas se séparer des fidèles aux jours et aux heures des solennités religieuses! C'est ce que ne comprennent pas certaines personnes pieuses qui s'en tiennent éloignées pour suivre des dévotions particulières, ainsi que celles qui ont l'habitude d'y venir toujours trop tard! Les unes et les autres courent risque de se voir frustrées de grandes grâces ou de quelque faveur signalée. Ne les imitez pas.

AFFECTIONS. A l'exemple de la femme guérie, rendez aussi gloire à Dieu en lui attribuant, avec reconnaissance, le mérite de tout ce que vous possédez et du peu de bien que vous faites.

RESOLUTIONS. S'efforcer d'être toujours des premiers aux exercices divins qui se font à des heures réglées.

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