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III. POINT.

INDIGNATION HYPOCRITE DU CHEF DE LA SYNAGOGUE.

CONSIDÉRATIONS. Tandis que toute l'assemblée du peuple était ravie de joie à la vue des grandes choses que faisait Jésus (s. Luc. 13), les Pharisiens s'en désolaient. La gloire de Jésus les offusquait. Pour la ternir, ils ne reculaient devant aucun moyen que l'envie leur suggérait, tout en ayant grand soin de cacher leurs perfides manœuvres sous le manteau du zèle pour la loi. C'est ainsi, continue l'Évangéliste, que le chef de la Synagogue, s'indignant de ce que Jésus avait fait une guérison le jour du Sabbat, dit au peuple: Il y a six jours pour travailler; venez donc ces jours-là pour vous faire guérir, et non un jour de Sabbat. Mais l'hypocrite ne put échapper à l'humiliation qu'il méritait. Jésus lui dit devant toute l'assemblée : Hypocrites, est-il quelqu'un parmi vous qui ne détache le jour du Sabbat son bœuf ou son âne pour le mener boire? et cette fille d'Abraham, que Satan tenait captive depuis dix-huit ans, il ne fallait pas la délivrer de ce lien, un jour de Sabbat? Ces paroles couvrirent de honte tous les ennemis de Jésus. (Ibid.)

APPLICATIONS. Toute hypocrisie sera dévoilée un jour. Ayez horreur de ce vice. Manifestez-vous en toute simplicité à votre directeur spirituel; et Dieu, qui aime à se communiquer aux âmes simples, vous préservera d'accidents fâcheux; vous guérira de vos infirmités spirituelles, et, s'il est utile à votre salut, de vos infirmités corporelles.

COLLOQUE. Avec Jésus, le charitable médecin dans toutes nos infirmités.

FÊTE DE SAINT BRUNO

FONDATEUR DE L'ORDRE DES CHARTREUX.

I. Prél. Se représenter le Saint s'écriant: 0 heureuse solitude! O beata solitudo! •

II. Prél. Demander l'amour de la retraite et du silence.

I. POINT.

PROVIDENCE DE DIEU DANS L'ÉTABLISSEMENT DES
CHARTREUX.

CONSIDÉRATIONS. Saint Bruno, né à Cologne (1035) de parents nobles et riches, était destiné à reproduire en Europe la vie des anciens solitaires ou contemplatifs de la Thébaïde, mais sous la forme d'un ordre religieux. Dieu le mena insensiblement à l'exécution de ses desseins, en lui donnant un grand attrait pour la solitude, la pénitence et la contemplation. Docile à cette impulsion de la grâce, Bruno prit le parti de quitter entièrement le monde et de se retirer en un lieu désert. Il quitta donc la ville de Reims, où il vivait entouré de l'estime générale à cause de son grand savoir et de ses rares vertus. Après quelque temps de séjour à l'abbaye de Solesmes, il se rendit, avec ses six premiers compagnons, auprès de Hugues, évêque de Grenoble. Ce prélat, instruit par une vision céleste de leur dessein, les mena dans le désert de Chartreuse, situé à quelques lieues de Grenoble, au milieu de roches arides, couvertes pendant une grande partie de l'année de neiges et d'épais brouillards (1084). C'est là que, loin de la société des hommes, ils se bâtirent un oratoire et de petites cellules, peu éloignées les unes des autres, à l'imi

tation des Laures de Palestine, et se livrèrent avec une incroyable ardeur aux exercices de la pénitence, de la prière et de la contemplation. Telle fut l'origine de l'Ordre des Chartreux, devenu si célèbre dans le monde entier, et qui, après huit siècles révolus, subsiste encore dans le lieu même de son origine. (1),

APPLICATIONS. Repassez dans votre esprit les différentes circonstances qui vous ont fixé dans le service et l'amour de Dieu; vous puiserez dans ce souvenir de vifs sentiments de reconnaissance, de confiance et de joie.

AFFECTIONS. Demandez la grâce de rendre ce désir efficace.

RÉSOLUTIONS. Se rappeler souvent les circonstances providentielles de l'assistance divine.

II. POINT.

PROVIDENCE DE DIEU DANS LA PROPAGATION DES
CHARTREUX.

CONSIDÉRATIONS. Bruno et ses compagnons seraient peut-être restés inconnus au monde sans un événement ménagé par la providence le Pape Urbain II qui, à Reims, avait été disciple de Bruno, l'appela à Rome pour s'aider de ses conseils. Cette haute marque d'estime donnée au saint fondateur, et dans sa personne aux dis

(1) Les religieux, qui en avaient été expulsés en 1792, y rentrèrent en 1816. Le Prieur de la Grande-Chartreuse est supérieur Général de l'ordre. Peu répandu de nos jours, cet ordre austère compta jadis jusqu'à 285 établissements ou Chartreuses, dont 7 seulement de femmes. - Les œuvres de saint Bruno ont été plusieurs fois publiées. L'édition la plus complète est celle de Cologne (1640).

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ciples qui l'avaient suivi, contribua beaucoup à faire connaître et à accréditer le nouvel Institut. Cependant Bruno, qui n'avait quitté qu'à regret sa chère solitude, obtint enfin la permission de se retirer à quelque distance de Rome, dans un désert de la Calabre, où prit naissance la seconde Chartreuse. C'est là que, se livrant tout entier à la contemplation et aux rigueurs de la pénitence, il consomma l'œuvre de sa sanctification et rendit son âme à Dieu, le 6 octobre de l'an 1101.

APPLICATIONS. S'il ne vous est pas donné de vivre dans la solitude et dans un jeûne perpétuel, à l'exemple de saint Bruno et de ses fervents disciples, efforcez-vous au moins de vivre dans un grand recueillement uni à une continuelle mortification, et vous avancerez rapidement en perfection et en sainteté.

AFFECTIONS. Réveillez en vous un ardent désir de la perfection.

RÉSOLUTIONS. J'éviterai de me répandre sans nécessité dans le monde, pensant à ces paroles de l'Imitation: Les plus grands Saints évitaient, autant que possible, le commerce du monde (Liv. 2. Ch. 20).

III. POINT.

PROVIDENCE DE DIEU DANS LA CONSERVATION DES
CHARTREUX.

CONSIDÉRATIONS. On a fait la remarque que, de tous les Ordres anciens, celui des Chartreux est le seul qui n'ait jamais eu besoin de réforme. Cette espèce de prodige est évidemment l'effet d'une providence spéciale sur l'Institut des Chartreux. On peut en outre y trouver une explication dans le genre de vie même de ces religieux,

différent de celui de tous les autres Ordres, en ce que, à l'exemple des anciens Anachorètes, ils vivent dans l'éloignement absolu du monde et des bruits du monde, retirés chacun dans sa petite habitation séparée. Qu'on ajoute à cela l'abstinence de viande, même en cas de maladie, un jeune et un silence continuels, l'usage du cilice qu'ils ne quittent jamais, le chant solennel des offices de l'Église et de la sainte Vierge, qui prennent la moitié de la nuit et du jour; et on comprendra facilement que des hommes vivant dans de telles conditions aient été à l'abri du relàchement et du désordre.

APPLICATIONS. L'exemple des austérités pratiquées par saint Bruno et par ses disciples est bien propre à confondre notre lâcheté, notre peu de fidélité aux pratiques de mortification que nous nous étions imposées. Voyez auxquelles de ces pratiques vous êtes devenu infidèle, et reprenez-les avec une nouvelle ardeur.

COLLOQUE. Avec saint Bruno.

LE CHRÉTIEN TIEDE ET LE CHRÉTIEN FERVENT

AUX APPROCHES DE LA MORT.

I Prél. Se représenter Balaam s'écriant: Qu'il me soit donné de mourir de la mort des justes! (Nomb. 23.)

II. Prél. Demander les lumières et les forces nécessaires pour se connaître, s'amender et s'assurer ainsi une sainte mort.

I. POINT.

APPROCHES DE LA MORT DU CHRETIEN TIÉde.

CONSIDÉRATIONS. La maladie, ou l'approche de la mort ne change pas l'homme, dit un pieux auteur, mais elle

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