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I. POINT.

EFFORTS DES PHARISIENS POUR INTIMIDER JESUS.

CONSIDÉRATIONS. Jésus, se tenant toujours éloigné de Jérusalem, évangélisait les contrées limitrophes de la Galilée avec beaucoup de fruit. C'en fut assez pour exciter l'envie des Pharisiens. Ils résolurent d'entraver le succès de la mission du Sauveur et même de la lui faire abandonner sous quelque spécieux prétexte. Ils l'abordèrent donc d'un air hypocrite et lui dirent: Maître, nous savons qu'Hérode (le meurtrier de Jean-Baptiste), veut vous ôter la vie; mettez vos jours en sûreté, éloignez-vous d'ici.

APPLICATIONS. C'est ainsi que le démon, jaloux du bien qu'opèrent ceux qui s'adonnent aux œuvres de charité et de zèle, travaille à les empêcher de réussir, s'efforce même de les éloigner du lieu où ils font le bien. Tantôt il cherche à les intimider ou à les décourager; tantôt il suscite contre eux de faux frères, qui travaillent à les éloigner, sous prétexte d'éviter de fâcheux éclats ou des mouvements séditieux dans le peuple; tantôt il s'efforce et il vient à bout de les noircir dans l'opinion par l'intrigue et par la calomnie. Vous pouvez être victime de ces cabales de grands serviteurs de Dieu l'ont été. Mais ils n'en ont pas été déconcertés. Ils ont remis leur cause entre les mains de Dieu, et Dieu les a soutenus dans l'épreuve : il les a glorifiés.

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AFFECTIONS. Demandez la grâce de vous mettre toujours par la foi au dessus des cabales de l'envie et de l'impiété. RÉSOLUTIONS. Faire le bien, mépriser les menaces et supporter patiemment les contrariétés de tout genre.

II. POINT. -CONSTANCE ET FERMETÉ DE JÉSUS. CONSIDÉRATIONS. A la crainte et aux terreurs que les Pharisiens s'efforcent de lui inspirer, Jésus répond avec le calme et l'assurance que donne l'accomplissement d'un devoir Allez dire à ce renard (à Hérode, à ce raffiné politique), que j'ai encore à chasser les démons, à rendre la santé aux malades aujourd'hui, demain et le troisième jour, c'est-à-dire, aussi longtemps que ma mission en ces lieux l'exigera (s. Luc. 13). Réponse magnanime et dont la fermeté ne permit point de réplique. C'est comme s'il disait Je fais ce que je veux, ce que ma mission exige; je ne crains personne et je ne mourrai qu'au temps et de la manière que j'ai résolu de mourir.

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APPLICATIONS. L'homme juste, le chrétien qui remplit consciencieusement un devoir, a le droit et le devoir de dire avec la même intrépidité: Je fais ce que Dieu veut; je ne crains que lui seul et je ne mourrai qu'au temps et de la manière qu'il a résolu que je mourrai. Heureux, s'il m'était donné de mourir martyr de mon devoir, du zèle ou de la charité! Remarque-t-on en vous cette fermeté, cette constance?... Jugez-en vous-même : ne vous est-il pas arrivé de vous laisser influencer, ébranler par des craintes chimériques, d'abandonner une bonne œuvre sous quelque prétexte spécieux, mais en réalité parce que vous y rencontriez beaucoup de difficultés, des ennuis, des contradictions, ou parce que vous craigniez de n'en pas sortir avec honneur?...

AFFECTIONS. Demandez à Dieu un grand cœur, un cœur généreux, dévoué, inaccessible à toute autre crainte qu'à celle de déplaire à Dieu.

RÉSOLUTIONS. Faire le bien, et supporter patiemment

les contrariétés de tout genre.

II.I POINT.

SENSIBILITÉ DE JÉSUS AU MALHEUR DE JÉRUSALEM. CONSIDÉRATIONS. Il ne faut pas qu'un prophète meure hors de Jérusalem. (Ibid.) Par ces paroles, Jésus fait entendre aux Pharisiens qu'il connaît les piéges dans lesquels ils veulent l'attirer, en l'engageant à se rendre dans la capitale de la Judée; qu'il mourra, en effet, dans cette ville, mais au jour et à l'heure qu'il veut. Alors, pensant au malheureux sort réservé aux habitants ingrats de Jérusalem, il s'écrie en gémissant: Jérusalem, Jérusalem, qui fais mourir les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu!... (s. Matt. 23.)

APPLICATIONS. Sous quels traits ravissants se manifeste ici à nous le cœur de Jésus! Puissions-nous former notre propre cœur sur le modèle de ce cœur si tendre, si zélé ! Puissions-nous aussi oublier nos propres douleurs pour ne penser qu'à soulager les douleurs et les besoins de nos frères et sœurs en Jésus-Christ, de tous ceux qui sont confiés à nos soins! Quels efforts faites-vous pour atteindre à cette perfection?

COLLOQUE. Avec l'admirable saint François de Borgia, troisième supérieur général de la Compagnie de Jésus, dont on célèbre la fête en ce jour.

PARABOLE DE LA BREBIS ÉGARÉE.

I. Prél. Voir Jésus, le divin Pasteur, portant sur ses épaules la brebis retrouvée.

II. Prél. Demander un cœur dilaté par la confiance et l'amour.

J. POINT.

COMMENT LE PASTEUR CHERCHE LA BREBIS ÉGARÉE.

CONSIDÉRATIONS. Cette touchante parabole est le complément de celle du Bon Pasteur; Jésus la proposa par manière d'interrogation aux Pharisiens qui l'accusaient de recevoir les pécheurs et de diner avec eux (s. Luc. 15). Qui d'entre vous, dit-il, possédant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse dans le désert les quatre-vingt-dixneuf autres et ne va chercher la brebis perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve? Remarquez la promptitude avec laquelle, d'après la parabole, le pasteur se met à la recherche de la brebis égarée dès qu'il s'aperçoit de son absence, il court la chercher sans se donner le temps de prendre ni nourriture ni provisions; considérez ensuite la constance et la sollicitude qui accompagnent ses recherches rien ne le rebute, ni les distances à parcourir, ni les accidents du terrain, ni l'épuisement de ses forces; il ne s'arrêtera que quand il aura retrouvé sa chère brebis.

APPLICATIONS. N'est-ce pas ainsi que Dieu en a réellement usé à votre égard, alors que vous avez eu le malheur de vous égarer, de vous éloigner de lui par le péché? Ne vous a-t-il pas aussitôt rappelé par le cri de la conscience, par le trouble et les frayeurs qu'il suscitait dans votre âme, jusqu'à ce qu'enfin sa grâce triomphât de vos résistances, des efforts et des artifices du démon?

AFFECTIONS. Admirez, exaltez, bénissez la bonté du Seigneur à votre égard.

RÉSOLUTIONS. Agir à l'égard de ceux qui nous sont inférieurs ou qui sont confiés à nos soins, comme Dieu a agi envers nous.

II.

- POINT. COMMENT LE PASTEUR TRAITE LA BREBIS RETROUVÉE.

CONSIDÉRATIONS. Lorsque le pasteur est enfin venu sur les traces de la brebis, il l'appelle doucement à lui, afin qu'elle s'arrête dans sa course vagabonde; et, quand il l'a rejointe, loin de se répandre en invectives et de la maltraiter, il la caresse, il lui sourit, pour signifier qu'il ne lui garde pas rancune. Ce n'est pas tout : ému de compassion en voyant la brebis haletante et épuisée de forces, que fait ce bon pasteur? Il la charge sur ses épaules avec une grande joie, dit Jésus-Christ, et il la rapporte au bercail. (Ibid.)

APPLICATIONS. C'est sous cette image si ravissante, que se dépeint le Sauveur de nos âmes; c'est cette image qu'il réalise pleinement en sa personne. Tout pécheur qui se repent en acquiert la preuve : dès l'instant qu'il 'renonce au péché, qu'il revient à Dieu de tout son cœur, les reproches de la conscience cessent et le calme succède au trouble; il se sent prévenu, soutenu par une grâce si abondante qu'il marche moins qu'il n'est porté. Plus rien ne lui coûte ce qui lui paraissait impossible est devenu facile. Et la joie que ressent le ministre de Dieu d'avoir sauvé une âme, se communique au cœur repentant du pécheur. Il goûte une paix et un bonheur que depuis

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