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enseignants et se dévouant à l'œuvre de l'éducation l'emportent en nombre sur les ordres purement contemplatifs. C'est un bienfait signalé de la Providence en faveur de ce qui doit le plus contribuer au bonheur de l'humanité. En effet c'est l'éducation qui forme l'homme, qui façonne les générations, qui décide du sort des individus dans le temps et dans l'éternité; du sort des familles et des États. C'est la bonne éducation qui doit donner au sanctuaire de dignes ministres; à l'Etat, des législateurs, des magistrats intègres; aux familles, des pères et des mères exemplaires, des enfants bien élevés; à la religion, des protecteurs, au ciel, des élus... Il est des œuvres de zèle plus éclatantes que celle de l'instruction de l'enfance, de l'éducation de la jeunesse, mais il n'en est point de plus solides, de plus fructueuses, de plus dignes de l'estime de Dieu et des hommes.

APPLICATIONS. Si vous êtes bien pénétré de ces vérités, vous vous estimerez heureux de pouvoir soutenir et multiplier autour de vous les bonnes écoles, placées sous l'inspection ou le patronage de la religion; vous ferez servir avec bonheur votre fortune et tout ce que vous avez d'influence à cette œuvre éminente de zèle; vous encouragerez en particulier et soutiendrez selon votre pouvoir les institutions et communautés religieuses qui se dévouent avec tant de désintéressement et d'héroïsme au saint apostolat de l'éducation; vous vous unirez aux ministres de l'Église pour flétrir le système irréligieux et antisocial de ceux qui prétendent faire l'éducation du peuple par l'instruction séparée de la religion, par l'enseignement d'une morale qui n'est appuyée sur aucun

motif surnaturel, qui n'a pas sa sanction dans les châtiments et les récompenses d'une autre vie.

AFFECTIONS. Demandez à Dieu comme une grande faveur d'être très-affectionné à l'oeuvre de l'éducation chrétienne, surtout de l'enfance pauvre, et d'y pouvoir concourir efficacement.

RÉSOLUTIONS. Prôner et soutenir de sa fortune, autant qu'on le peut, les bonnes écoles.

II. POINT.- APOSTOLAT DE L'ÉDUCATION CONFIÉ EN PARTICULIER AUX PÈRES ET AUX MÈRES.

CONSIDÉRATIONS. Cet apostolat, quoique renfermé dans de plus étroites limites, est de la plus haute importance. L'avenir heureux ou malheureux des enfants et des générations subséquentes en dépend. Si tous les parents remplissaient religieusement les obligations que suppose l'éducation morale chrétienne de leurs enfants, le monde changerait de face. Quelles sont ces obligations, que doivent les parents à leurs enfants en vertu de ces obligations?

Ils leur doivent-1° l'instruction: il faut qu'ils appellent les premières pensées de l'enfant aux vérités de la religion; qu'ils lui apprennent à articuler les noms du Bon Dieu, de Jésus et de Marie; qu'ils lui enseignent, dès qu'il en est susceptible, les actes des vertus théologales, les points de nécessité de moyen et, quand il y est obligé par l'âge, la manière d'entendre la messe, de se confesser, d'observer les commandements de l'Eglise. Tout dépend de ces premières impressions et enseignements. Plus tard il faut qu'ils aient grand soin de ne placer leurs enfants que dans des écoles, des pensionnats où préside la

religion, où la pratique de la vertu leur est enseignée plus encore par l'exemple des maîtres ou des maîtresses que par les paroles.

Ils leur doivent: --2o la vigilance, sur tout ce qui pourrait être un sujet de séduction ou de corruption, dans la maison et hors de la maison.

Ils leur doivent :-3o la correction faite non avec emportement mais avec raison, et appuyée sur des motifs surnaturels sur l'obligation que Dieu leur en impose et sur le compte qu'ils lui devront rendre au jour du jugement, de manière que la crainte salutaire de Dieu devienne la règle constante de la conduite de leurs enfants.

Ils leur doivent:-40 le bon exemple. S'ils manquent à ce devoir, tout sera inutile ou servira de peu. Si les enfants ne voient pas leurs parents, non-seulement leur mère mais aussi leur père, prier Dieu le matin et le soir, observer les commandements de l'Église, s'interdire les mauvaises lectures, les spectacles licencieux, ils ne le feront pas non plus, surtout les fils parvenus à un certain âge.

Ils leur doivent:-5o la prière. Les bénédictions célestes sont attachées à la prière, aux prières en particulier du père qui est le chef de la famille, et sans ces bénédictions l'œuvre ardue de l'éducation sera manquée.

Heureux les pères et les mères qui remplissent religieusement ces devoirs ! La récompense de leur apostolat sera grande dans le ciel, d'autant plus grande qu'ils auront chrétiennement élevé un plus grand nombre d'enfants. Elle sera bien grande et bien douce aussi dès cette vie : ils se verront entourés d'enfants vertueux, formés à leur image! Malheureux au contraire les parents qui, pour

avoir méconnu les devoirs de l'apostolat qui leur était confié, seront convaincus au tribunal de Dieu d'être la cause de l'éternelle réprobation de leurs enfants, ne fût-ce que d'un seul!

Quant à vous qui êtes encore libres et qui croyez être appelés à l'état du mariage, pensez aux graves obligations que vous allez contracter; pensez que la fin de l'union matrimoniale, élevée par Jésus-Christ à la dignité de sacrement, est de multiplier les serviteurs de Dieu sur la terre et les bienheureux dans le ciel, et que tout ce qui est opposé à cette fin sublime est criminel; pensez que les enfants ne sont pas la propriété des parents mais un dépôt sacré confié à leurs soins et dont ils devront rendre compte au Juge suprême.

COLLOQUE. Avec sainte Monique, qui eut le bonheur et la gloire d'avoir été doublement la mère de son fils, saint Augustin.

PARABOLE DE L'ENFANT PRODIGUE.

I. Prél. Voyez en esprit l'enfant prodigue s'arrachant des bras de son père désolé.

II. Prél. Demandez la grâce de demeurer toujours attaché par le plus tendre amour à votre Père qui est dans les cieux.

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CONSIDÉRATIONS. Un homme, dit Jésus, avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: Mon père, donnez-moi la part qui doit me revenir de votre bien. Et le père leur partagea son bien, Peu de jours après, le plus jeune, ayant tout ramassé, s'en alla dans un pays éloigné (s. Luc. 15).

L'aîné resta avec son père. Qui est ce père et que représentent dans la pensée de Jésus-Christ ces deux enfants? Le père, c'est Dieu, et les deux enfants, dit saint Jérôme (Ép. à Dam. 146), représentent les deux classes qui divisent l'universalité des hommes: la classe de ceux qui demeurent fidèles à Dieu, ne demandant qu'à vivre heureux sous sa loi; et la classe de ceux qui lui deviennent infidèles et demandent à jouir d'une liberté illimitée. Le Prodigue représente cette seconde classe ; et ses infortunes doivent, toujours d'après la pensée du Sauveur, nous instruire et nous inspirer une grande crainte d'abuser de notre liberté.

APPLICATIONS. Avez-vous toujours appartenu à la première classe? N'y a-t-il pas eu une époque de votre vie où, abusant de votre liberté, vous viviez habituellement dans le péché, loin de Dieu et du ciel, continuellement exposé à passer du temps à l'éternité malheureuse? Dieu vous a préservé de ce malheur; il a fait plus: il vous a ouvert les yeux, il vous a donné le temps de vous réconcilier pleinement avec lui, ainsi que les moyens de réparer vos pertes et vos ingratitudes. Comment profitez-vous de ces moyens?

AFFECTIONS. Reconnaissance.

Regrets.

de travailler et de souffrir beaucoup pour Dieu.

Désir

RÉSOLUTIONS. Reprendre avec une nouvelle ardeur les pratiques de la pénitence ou de la mortification.

II. POINT.

DÉCEPTIONS DE L'ENFANT PRODIGUE.

CONSIDÉRATIONS. Le jeune homme se voyant en possession d'une forte somme d'argent et jouissant d'une

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