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la mort. En effet, quand nous nous employons au soulagement des âmes du purgatoire : 1° nous pensons à la rigoureuse justice de Dieu; nous nous affermissons dans la haine du péché, dans la résolution d'expier nos péchés et nos fautes par des œuvres satisfactoires; -2o nous nous faisons des amis et des avocats auprès de Dieu;

3o nous nous assurons un adoucissement de peines après la mort : c'est Jésus-Christ lui-même qui le promet : Bienheureux les miséricordieux, dit-il, parce qu'ils obtiendront miséricorde.

APPLICATIONS. Commencez par offrir aujourd'hui la sainte Communion et l'indulgence plénière pour le soulagement des âmes souffrantes; puis, entrez dans le détail de ce que vous voulez faire pour elles à l'avenir. Voyez ce que vous pouvez ajouter à ce que vous avez fait jusqu'ici dans ce but.

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COLLOQUE. Avec les Saints du paradis; les prier d'appuyer nos pieuses supplications.

SUR LA MORT.

1. Prél. Représentez-vous un chrétien étendu sur son lit de mort.

II. Prél. Demandez la grâce de puiser dans la pensée de la mort un ardent désir de bien vivre.

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CONSIDÉRATIONS. La dévotion aux âmes du purgatoire nous rappelle la pensée de la mort, pensée éminemment salutaire. Arrêtons-nous-y aujourd'hui; et d'abord, réfléchissons sur le mystère de la mort, mystère que nous

pouvons sans cesse constater en nous, sans que, peut-être, nous y ayons jamais pris garde. Ce mystère, le voici : tous nous sommes intimement convaincus que nous ne mourrons qu'une seule fois, et que de cette mort unique doit dépendre le sort éternel de notre âme et de notre corps; par conséquent, nous avons l'intime conviction que l'affaire de notre mort est incontestablement de toutes nos affaires la plus importante; il semble donc, par une conséquence toute naturelle, que la pensée de cette affaire devrait nous occuper, nous préoccuper plus que toute autre... et voici le mystère : c'est que, tout au contraire, il n'est point de pensée qui nous soit moins familière que celle de la mort!... Bien plus, quand cette pensée nous vient, nous l'éloignons comme inopportune!.. Ces considérations ne sont-elles pas des vérités?

APPLICATIONS. N'en trouvez-vous pas en vous la preuve irréfragable?... La main sur le cœur, pouvez-vous dire qu'au moins une fois par semaine vous vous occupez de cette affaire sérieusement, vous posant cette question : Si maintenant je devais mourir, qu'aurais-je à espérer ou à craindre?... Comment voudrais-je avoir vécu?... Hélas! peut-être vous devrez vous répondre Non! Et, lorsque l'annonce de la mort d'un de vos proches ou de vos amis vous suggère forcément la pensée de la mort, n'éloignezvous pas, comme instinctivement, cette pensée, en disant: Ce n'est pas le cas pour moi je suis encore jeune; ou bien Je suis à la vérité beaucoup plus âgé que lui, mais j'ai une constitution saine et robuste; il ne peut être question pour moi de mourir d'ici à longtemps?

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Quelle inconséquence!... Cherchons à en connaître la

cause. Nous en alléguons d'ordinaire plusieurs; mais la seule vraie, la plus difficile à reconnaître, n'est-ce pas celle-ci Si je pensais souvent, sérieusement à ma mort je devrais, sous peine de sentir de continuels remords, mieux vivre, faire de plus grands efforts, m'imposer certains sacrifices, mais cela me coûterait. C'est donc pour nous endormir dans une fausse paix que nous éloignons de nous la pensée si salutaire de la mort... Quel aveuglement! Que gagnerons-nous à nous tromper ainsi nousmêmes ?...

AFFECTIONS. Étonnement.-Sainte indignation contre

nous-mêmes.

RÉSOLUTIONS. Penser souvent à ces belles paroles de l'Imitation: Heureux l'homme qui a toujours devant les yeux l'heure de sa mort, et qui se dispose tous les jours à mourir. (Lib. 1. Ch. 23.)

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CONSIDÉRATIONS. Aujourd'hui à moi, à vous demain. Hodie mihi, cras tibi. Je me figurerai que ce demain est arrivé pour moi, qu'étendu sans mouvement sur mon lit de mort je sens la vie m'échapper lentement; je sens se briser un à un les liens qui attachent à mon corps cette âme qui, dans un instant, sera appelée à comparaître devant le tribunal de Dieu ! Dans ce moment suprême, je me fais deux questions; la première : N'y a-t-il pas dans ma conscience quelque chose qui me pèse,... quelque doute sur lequel je diffère depuis longtemps de m'éclairer, et avec lequel je ne voudrais pas paraître devant Dieu?... Oh! maintenant qu'il est temps encore, je ferai ce que je

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voudrai avoir fait au moment suprême ; j'exposerai mon doute au confesseur, et je suivrai ses avis en toute simplicité, en toute confiance.-Seconde question : Quelle opinion me formé-je à présent de ma vie passée? Que dois-je en penser? N'est-ce pas le cas pour moi, comme pour tant d'autres, de m'écrier: Ah! que n'ai-je été plus fervent, plus mortifié, plus véritablement chrétien! Je vois maintenant tout ce qu'il y a eu de négligences, d'infidélités, de péchés dans ma vie ! Ah! si je pouvais recommencer! Mon Dieu, mon Dieu, rendez-moi la santé; donnez-moi encore une année et je ferai tout autrement; je réparerai mon malheureux passé.

APPLICATIONS. Recueillez-vous. Demandez à Dieu qu'il vous éclaire. Examinez en détail : 1o ce que vous voudriez n'avoir pas fait, par rapport à Dieu... à vos vœux de baptême... à votre état... à votre emploi; - 2o comment vous voudriez avoir rempli vos devoirs religieux ;— 3o quelle vertu vous manque surtout... quel sacrifice Dieu demande de vous. Puis, mettant à profit ces traits de lumière, prenez des résolutions en conséquence. Consignez-les brièvement par écrit et déposez-les aussitôt, par les mains de Marie, aux pieds de votre Juge futur, maintenant si bon, si miséricordieux.

COLLOQUE. Avec la sainte Vierge.--Commenter les paroles Priez pour nous... pauvres pécheurs... maintenant... et à l'heure de notre mort...!

PARABOLE DES OUVRIERS

ENVOYÉS DANS LA VIGNE.

Sens littéral.

1. Prél. Représentez-vous Jésus-Christ proposant cette parabole. 11. Prél. Demandez à Dieu qu'il vous donne l'intelligence de la parabole, et vous y fasse puiser de nouvelles lumières et de nouveaux encouragements.

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CONSIDERATIONS. Le royaume des cieux, dit Jésus, est semblable, c'est-à-dire, la conduite de Dieu dans le

choix qu'il fait de ses élus pour le royaume des cieux, est semblable à la conduite d'un père de famille qui sortit de grand matin (vers 6 heures) afin d'engager des ouvriers pour travailler à sa vigne. Et, étant convenu avec eux d'un denier (10 sous environ) pour leur journée, il les envoya dans sa vigne. Il sortit encore à la troisième heure (9 h.) ; et, en ayant vu d'autres qui se tenaient sur la place publique sans rien faire, il leur dit: Allez travailler aussi dans ma vigne, et je vous donnerai ce qui est raisonnable: et ils y allèrent. Il sortit encore sur la sixième (midi) et sur la neuvième heure (3 h.), et il fit de même. Étant enfin sorti vers la onzième heure (5 h.), il en trouva d'autres qui étaient là, et il leur dit: Pourquoi demeurez-vous tout le long du jour sans travailler?..... Allez-vous-en vous aussi à ma vigne (s. Matt. 20).

APPLICATIONS. Voici l'application littérale qu'on donne de cette première partie de la parabole : Le Père de famille, c'est le père de la grande famille humaine, c'est Dieu; la vigne, c'est cette famille elle-même, portant en

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