CONSIDÉRATIONS. Qui sont ceux qui murmurèrent? Ceux qui avaient été appelés les premiers dans la vigne, qui avaient travaillé longtemps avant l'arrivée des derniers venus et pourquoi murmurèrent-ils? Parce que ceux-ci reçurent autant qu'eux, et qu'on semblait même les leur préférer puisqu'on les payait les premiers.

APPLICATIONS. Quelques moralistes voient ici un avertissement donné à ceux qui les premiers ont porté le poids des affaires, et qui sont parvenus à la vieillesse, afin qu'ils se gardent des défauts qui sont les plus naturels à cet âge, surtout les murmures, la désapprobation de tout ce qui se fait sans eux, la vanité, les soupçons, l'impatience, la morosité et, ce qui est le plus fàcheux, le relâchement spirituel, amené par l'affaiblissement des forces corporelles.

Prémunissez-vous contre ces écarts par la prévoyance, par l'emploi des moyens propres à les prévenir, et aussi par la prière, à l'exemple du saint roi David, lorsqu'il disait à Dieu Seigneur, ne m'abandonnez pas au temps de ma vieillesse... quand mes forces auront diminué. In tempore senectutis, cum defecerit virtus mea, ne derelinquas me, Domine (Ps. 70).

COLLOQUE. Avec notre Père qui est aux cieux, le bon et tendre Père de toute la famille humaine.

SUR LE ZÈLE DES AMES.

1. Prél. Représentez-vous Jésus disant ces paroles: Et vous aussi, allez à ma vigne (s. Matt. 20).

II. Prél. Demandez la grâce de bien comprendre tout ce qu'il y a de grandeur et de mérite dans l'exercice du zèle.

I. POINT.

RIEN DE PLUS GRAND AUX YEUX DE DIEU QUE LE ZÈLE. CONSIDÉRATIONS. Exercer le zèle, c'est travailler à établir et à étendre le royaume de Dieu sur la terre en lui gagnant de nouveaux sujets. C'est donc coopérer avec Dieu à la fin de la création en apprenant aux hommes à connaître Dieu, à l'aimer et à le servir; c'est coopérer avec Jésus-Christ à la fin de la rédemption en faisant fructifier le sang qu'il a versé pour le salut des hommes; c'est coopérer avec le Saint-Esprit à l'œuvre de la santification des élus en les affermissant dans la haine du péché, dans l'amour et la pratique de la vertu. De là le mot de saint Denis l'Aréopagite: De toutes les choses divines, la plus divine c'est de coopérer avec Dieu au salut des âmes.

APPLICATIONS. Réjouissez-vous de pouvoir coopérer aux œuvres de zèle qui toutes sont grandes quand on a en vue la fin sublime qu'on doit s'y proposer. Par conséquent, les distinctions que vous êtes tenté de faire entre les œuvres de zèle faites au grand jour, aux applaudissements d'un nombreux public, et celles qui se font entre quatre murs, qui n'ont que Dieu pour témoin; entre instruire des enfants pauvres et des personnes fortunées, ne sont et ne peuvent être dictées que par la vanité, l'amour-propre et l'ambition. Et cependant ces distinctions, si peu fondées aux yeux de

la foi, ne les avez-vous pas faites? N'ont-elles pas été cause, dans bien des cas, d'omissions ou de négligences coupables, funestes au prochain, funestes à vous-même? AFFECTIONS. Remerciez Dieu de vous avoir mis à même d'exercer le zèle. Demandez la grâce de l'exercer

dignement.

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RÉSOLUTIONS. S'attacher de préférence aux œuvres de zèle qui ont le moins d'éclat aux yeux des hommes et qui donnent le moins de prise à la vanité.

II. POINT. RIEN DE PLUS AGRÉABLE A DIEU QUE LE ZÈLE.

CONSIDÉRATIONS. On ne saurait en douter, puisque le but de toutes les œuvres de zèle est non-seulement de procurer la gloire de Dieu, mais encore de sauver les âmes dont une seule est plus précieuse aux yeux de Dieu que tout ce que l'univers renferme de plus grand. Songeons à tout ce que notre divin Rédempteur a fait pour le salut des âmes: à ses humiliations, à ses travaux, à ses larmes, à sa mort sur la croix et, par cette simple considération, nous comprendrons mieux que par de longs raisonnements que rien n'est plus agréable au cœur de Dieu que les œuvres de zèle.

APPLICATIONS. Les apôtres l'avaient compris. De là ce zèle ardent qui les consumait, qui leur faisait entreprendre tant de travaux et tant de pénibles voyages; braver tant de périls sur terre et sur mer, la mort même au milieu des plus affreuses tortures! Ressentez-vous quelque chose des ardeurs de ce zèle dévorant?.. Quelles preuves en donnez-vous? Avec quelle avidité saisissez-vous les occasions d'exercer le zèle? Avec quel soin cultivez-vous la

vigne qui vous est confiée? N'êtes-vous pas du nombre de ceux qui, dominés par une secrète vanité, caressent de grandes idées d'avenir et négligent le présent?

AFFECTIONS. Ardents désirs de travailler et de souffrir beaucoup pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes.

RÉSOLUTIONS. Être tout entier, avec une grande pureté d'intention, à l'œuvre de zèle qu'on a entreprise.

III. POINT. RIEN DE PLUS MÉRITOIRE AUX YEUX DE DIEU QUE LE ZÈLE.

CONSIDÉRATIONS. Puisque rien n'est plus agréable à Dieu que le zèle, il s'en suit que rien n'est plus méritoire à ses yeux, et que rien ne sera plus magnifiquement rẻcompensé. N'est-ce pas là ce que semblent indiquer ces expressions de l'Esprit-Saint: Ceux qui enseignent la justice à un grand nombre d'hommes brilleront comme les étoiles du firmament dans toute l'éternité? (Dan. 12.) Saint Jacques nous assure d'ailleurs qu'avoir converti et sauvé une seule âme sera un titre à la récompense éternelle : Celui, dit-il, qui ramènera un pécheur de la voie d'égarement, sauvera son âme de la mort et couvrira la multitude de ses péchés (Ch. 5).

APPLICATIONS. Ces pensées sont bien propres à exciter en vous le désir d'exercer le zèle; vous le pouvez de plusieurs manières, soit directement en vous associant à quelque bonne œuvre qui cadre le mieux avec vos goûts et votre position sociale, soit indirectement en soutenant les bonnes œuvres de votre crédit, de vos encouragements, de vos aumônes, ou tout au moins en leur venant en aide

par vos prières et par vos saintes communions. Voyez comment vous pourrez enchérir sur ce que vous avez fait jusqu'ici. Prenez quelques généreuses résolutions, et offrez-les à Dieu de grand cœur.

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COLLOQUE. Avec saint François Xavier. Priez-le, conjurez-le de vous obtenir quelque étincelle du feu de ce zèle si pur, si constant et si généreux qui lui valut la conquête de tant d'âmes dans les Indes et au Japon.

LE JEUNE HOMME RICHE

INVITÉ A LA PERFECTION ÉVANGÉLIQUE.

I. Prél. Je me représenterai ce jeune homme à genoux devant Jésus-Christ.

II. Prél. Je demanderai la grâce de parvenir à la perfection chrétienne.

I. POINT. QUESTION FAITE A JÉSUS PAR LE JEUNE HOMME.

CONSIDÉRATIONS. Pendant que Jésus évangélisait les bourgades d'au delà du Jourdain,-un jeune homme riche, est-il dit, vint au devant de lui, et, fléchissant le genou, il lui fit cette demande : Bon Maître, quel bien dois-je faire pour obtenir la vie éternelle? Magister bone, quid boni faciam ut habeam vitam æternam? (s. Matt. 19. s. Marc. 10.)

APPLICATIONS. Ce jeune homme nous donne un grand et bel exemple de respect pour Jésus-Christ, de ferveur, d'humilité et de zèle pour son salut éternel. Mais ce qui doit faire surtout l'objet de notre imitation, c'est le désir qu'il manifeste de connaître le bien qu'il est en son pou