1. POINT.

ENTRETIEN DE JÉSUS AVEC LES SŒURS DE LAZARE.

CONSIDÉRATIONS. Après les divers incidents des deux jours précédents, Jésus arriva enfin à Béthanie. C'était le quatrième jour depuis la mort de Lazare. Dès que Marthe, sa sœur, eut appris, dit saint Jean, l'arrivée du divin Sauveur, elle vint au devant de lui et dit: Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. Votre frère ressuscitera, repartit Jésus. Je sais, répondit Marthe, qu'il ressuscitera au temps de la résurrection, au dernier jour. Jésus alors lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Quiconque vit et croit en moi ne mourra point pour toujours. Croyez-vous cela? Oui, lui dit-elle, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde (Ch. 11).

APPLICATIONS. Pensez que Jésus vous fait la même question Croyez-vous cela? Et profitez de la circonstance pour fortifier en vous la foi au grand et consolant mystère de la résurrection de la chair: si votre foi était plus vive, vous songeriez plus à mortifier votre corps qu'à le flatter; å en faire plutôt un instrument de vertus qu'un objet de vanité et d'ostentation.

AFFECTIONS. Actes de foi, d'espérance, de demande.

RÉSOLUTIONS. Je me soutiendrai dans les moments de grandes fatigues et souffrances, en pensant qu'au grand jour de la résurrection mon corps sera d'autant plus beau, d'autant plus capable de jouir, qu'il aura été plus défait par les souffrances et par les privations endurées au service de Dieu et du prochain.

II. POINT. PRÉSENCE DE JÉSUS AU TOMBEAU DE LAZARE.

CONSIDÉRATIONS. Marie, avertie par sa sœur de l'arrivée de Jésus, se leva aussitôt et alla le trouver; et ceux qui étaient venus de Jérusalem pour la consoler la suivirent, disant: Elle va au tombeau pour y pleurer. Dès que Marie eut aperçu Jésus, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. Jésus, la voyant pleurer, répandit des larmes. Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait. Mais d'autres dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle-né, ne pouvait-il pas empêcher que celui-ci ne mourût? (Ibid.)

APPLICATIONS. Que de réflexions pratiques se présentent ici à l'esprit !... 1° Dès que Marie est instruite de l'approche de Jésus, elle quitte brusquement tous ceux qui la consolent, et court se jeter à ses pieds. Cherchez-vous aussi, avant tout, votre consolation auprès de Dieu, aux pieds de Jésus-Christ, dans le Sacrement de son amour? 2o Jésus, voyant les deux sœurs pleurer et sanglotter, en est ému jusqu'à pleurer avec elles et jusqu'à partager le trouble de leur âme. Il frémit en esprit, dit l'Evangile, et se troubla lui-même. (Ibid.) Il ne vous est donc pas défendu d'être sensible à la douleur de vos proches, de vos amis, et de laisser paraître votre sensibilité. 3o Le Sauveur ne se contente pas de compatir à l'affliction de Marthe et de Marie : il en tarit la source, en leur rendant l'objet de leur amour. Faites de même, autant qu'il est en votre pouvoir. A la vérité, vous ne pouvez pas rendre la vie aux morts, ni restituer les biens de la fortune à ceux qui les ont perdus; mais vous pouvez, par de bons con

seils, aider les pécheurs à recouvrer la vie de la grâce et les droits au partage des biens du ciel qu'ils avaient perdus. Qu'avez-vous fait pour obtenir ces grands résultats?

AFFECTIONS. Demandez à Jésus qu'il vous aide à subvenir aux infortunes de tant de pécheurs, d'autant plus dignes de compassion qu'ils sont moins sensibles à leur malheur. RÉSOLUTIONS. N'être pas insensible au moins à ses propres misères spirituelles.

CONSIDÉRATIONS. Jésus alla, continue saint Jean, à l'endroit de la sépulture. C'était une grotte fermée àl'ouverture par une lourde pierre. Quand il y fut venu il dit : Otez la pierre. Seigneur, lui dit Marthe, il commence à sentir mauvais, car il y a quatre jours qu'il est là. Jésus lui répondit: Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez vous verrez la gloire de Dieu? Ils ôtèrent donc la pierre; et Jésus, levant les yeux au ciel, dit: Mon Père, je vous rends grâces de m'avoir exaucé... Je dis ceci pour ce peuple qui m'environne, afin qu'il croie que c'est vous qui m'avez envoyé. Après ces mots, il cria d'une voie forte: Lazare, venez dehors. Et à l'instant celui qui était mort sortit du tombeau (Ch. 11).

APPLICATIONS. Admirons, exaltons la puissance et la bonté de Jésus, notre divin Maître, qui fit ce grand miracle, preuve incontestable de sa divinité, afin que les Juifs crussent en lui, et que nous-mêmes, au souvenir de sa toutepuissance et de sa bonté infinie, nous nous sentissions plus portés à l'aimer et à lui prouver notre amour.

COLLOQUE. Avec Jésus notre si bon, si puissant Sauveur.

RÉUNION DU GRAND CONSEIL OU DU SANHÉDRIN

CONTRE JÉSUS.

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I. Prél. Se représenter la salle du Conseil où l'on trame la perte de Jésus.

II. Prél. Demander un redoublement d'amour et de générosité pour notre divin Maître et Sauveur.

CONSIDÉRATIONS. Le grand nombre des témoins de la résurrection de Lazare crurent en Jésus, dit saint Jean. Cependant, ajoute-t-il, quelques-uns allèrent trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu'il venait de faire. A cette nouvelle, ceux-ci, effrayés, comme si on leur eût annoncé une calamité publique, convoquèrent le Sanhédrin ou Grand Conseil de la Nation, et dirent: Que faisons-nous ? Cet homme opère beaucoup de prodiges; si nous le laissons continuer ainsi, tout le monde croira en lui (Ch. 11).

APPLICATIONS. Qui de nous ne voit percer dans ce langage la jalousie et la haine des Pharisiens, unis aux Pontifes, contre Jésus-Christ, parce que leurs déréglements trouvent en lui un censeur incommode? La passion les rend ennemis du Sauveur, plus ennemis encore d'euxmêmes: ils cherchent à mettre à mort celui qui doit les sauver! Qu'on est malheureux, quand on se laisse dominer par la passion! Que de personnes, distinguées d'ailleurs par leurs talents et leur piété, sont devenues les tristes. victimes d'une passion mal domptée! L'histoire en cite un grand nombre. Ne soyez pas sans crainte pour vous

même.

AFFECTIONS. Demandez à Dieu qu'il vous fasse connaître quelle est en vous la passion la plus dangereuse; qu'il vous donne la force de la combattre énergiquement et d'en triompher.

RÉSOLUTIONS. Résister avec vigueur aux premières impulsions de la passion.

II. POINT. PRÉTEXTES DONT ILS COLORENT LEUR JALOUSIE.

CONSIDÉRATIONS. La passion, ainsi que tout ce qui répugne à l'honnêteté naturelle, a honte d'elle-même et n'ose se montrer publiquement telle qu'elle est : elle se cache sous de spécieuses apparences. C'est ce que nous voyons dans les Pharisiens unis aux Pontifes: Si nous laissons faire cet homme, dirent-ils, le peuple finira par le regarder comme le Messie et le proclamera son Roi; alors les Romains viendront et détruiront notre ville et notre nation (s. Jean. 11).

APPLICATIONS. Cette considération ne s'applique-t-elle pas d'une manière frappante aux temps actuels? Nous voyons des hommes instruits, haut placés comme l'étaient les Scribes et les Pharisiens, poursuivre de leur haine la personne de Jésus-Christ et se liguer contre sa religion sainte, parce que celle-ci est en grande vénération auprès du peuple, qu'elle flétrit, qu'elle condamne leur vie coupable, et les empêche de vivre sans remords dans l'injustice ou l'immoralité. C'est la passion qui les rend persécuteurs; mais ils n'ont garde de l'avouer. A les entendre, ils n'ont en vue que le bien de l'humanité ! Malheureusement ils séduisent et attirent à eux bien des