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IL FAUT TOUJOURS PRIER.

I. Prél. Je me représenterai Jésus-Christ disant ces mémorables paroles: Il faut toujours prier, et ne jamais se lasser (s. Luc. 18). II. Prél. Je demanderai la grâce d'accomplir ce précepte.

I. POINT.

POURQUOI ET COMMENT IL FAUT TOUJOURS PRIER.

CONSIDÉRATIONS. Il n'est peut-être point d'obligation qui nous soit plus souvent rappelée dans l'Évangile que la nécessité de recourir à la prière. Notre Sauveur va jusqu'à dire qu'il faut toujours prier. Pourquoi toujours? Parce que, toujours et dans toutes les situations de la vie, nous avons un extrême besoin de la grâce, soit pour lutter victorieusement contre les tentations, soit pour remplir fidèlement toutes nos obligations, et parce que la grâce est attachée à la prière. C'est la condition posée par Jésus-Christ: Demandez, dit-il, et il vous sera donné. Petite et dabitur vobis (s. Matt. 7). C'est comme s'il disait Si vous demandez beaucoup, vous obtiendrez beaucoup; si vous demandez peu, vous obtiendrez peu; si vous ne demandez rien, vous n'obtiendrez rien. De là l'axiome Tout par la prière; rien sans la prière.

APPLICATIONS. Dans la pratique — comment pouvonsnous toujours prier? Nous le pouvons de plusieurs manières entre autres, en nous rendant familière quelque oraison jaculatoire, que, par suite d'une habitude acquise, nous répétions une infinité de fois, de bouche ou de cœur, comme naturellement et sans effort. Le vénérable Louis Du Pont atteste qu'il avait acquis l'habitude de répéter ainsi, presque sans interruption, ces mots : Propter te,

Pour vous, mon Dieu; et que, par suite de cette heureuse habitude, il entretenait un commerce intime et continuel avec Dieu; c'est-à-dire qu'il priait toujours. Que je serais heureux, dites-vous, si je parvenais à obtenir un pareil. résultat, à me rendre ainsi familière une pieuse aspiration, à être toujours uni à Dieu par la prière! Quelle force cette union intime avec Dieu me donnerait dans les tentations, dans toutes les situations critiques de ma vie, dans la lutte que suppose la perfection chrétienne !... Il est en votre pouvoir d'atteindre ce résultat comme d'autres l'ont atteint, en faisant comme eux des efforts généreux et constants.

AFFECTIONS. Excitez en vous une forte volonté d'employer tous les moyens pour parvenir à un résultat qui doit vous procurer tant d'avantages.

RÉSOLUTIONS. Je ne me donnerai point de repos que je n'y sois parvenu, quoiqu'il m'en doive coûter.*

II. POINT. COMMENT IL FAUT SE PRÉMUNIR CONTRE LE DÉCOURAGEMENT DANS LA PRIÈRE.

CONSIDÉRATIONS. Notre divin Sauveur, après avoir dit: Il faut toujours prier, ajoute ces autres paroles: Et nejamais se lusser, Et non deficere, quoique l'effet de notre prière se fasse longtemps attendre. Cette signification des paroles de Jésus : Non deficere, ne jamais se lasser ou se décourager est clairement indiquée dans la parabole qu'il cite à l'appui il nous y montre une pauvre veuve injustement opprimée qui réclame l'intervention du juge; celui-ci la laisse réclamer en vain pendant un temps très

long il refuse de l'écouter; mais enfin, vaincu par les instances de la veuve que nul délai n'est capable de décourager, il dit en lui-même : Parce que cette veuve ne cesse de m'importuner, je lui ferai justice (s. Luc. 18).

APPLICATIONS. Il était bien nécessaire que notre divin Maître, après nous avoir recommandé la continuité de la prière, nous exhortât à la constance dans la prière et nous prémunît contre le découragement, auquel nous nous laissons trop facilement aller. En effet, s'il y a peu d'hommes qui, dans des circonstances très-critiques, ne prient avec ferveur et avec confiance, en est-il beaucoup qui, après avoir attendu en vain pendant quelque temps l'effet de leurs prières, ne perdent pas courage, et ne cessent de prier? Si la veuve de la parabole n'avait pas eu plus de constance, elle n'aurait jamais rien obtenu.

Outre le délai que Dieu met fréquemment à accéder à nos demandes, il est encore une autre cause de nos découragements et de l'abandon de la prière, c'est la pensée de notre indignité, de nos fautes, de nos rechutes. Pour nous prémunir contre ce découragement et les funestes illusions qui en sont la suite, persuadons-nous bien que la prière d'un cœur contrit et humilié, est toujours agréable à Dieu; que, plus nos misères sont grandes, plus nous avons droit de compter sur la miséricorde et le secours de Dieu; pensons que les promesses faites à la prière par notre Seigneur, n'excluent personne: Quiconque prie, dit-il, obtient; Omnis qui petit, accipit (s. Matt. 7); pensons enfin qu'une bonne prière est toujours exaucée, n'importe le mérite de la personne qui la fait. Si nous n'obtenons pas ce que nous avons demandé, nous obtenons

d'autres faveurs, souvent plus précieuses que l'objet même de nos demandes, quoique ces faveurs ne nous soient pas toujours connues.

COLLOQUE. Avec Jésus-Christ, qui vous a donné nonseulement le précepte, mais aussi l'exemple de la prière; après avoir travaillé tout le jour, il passait souvent la nuit en prières: Erat pernoctans in oratione Dei(s. Luc. 6). Demandez-lui l'esprit de prière, sans lequel vous ne ferez jamais rien de grand ni pour Dieu, ni pour vous, ni pour le prochain.

SECOND REPAS DE BETHANIE:

NOUVEAU TÉMOIGNAGE D'AMOUR DE MARIE-MADELEINE.

I. Prél. Voyez Marie-Madeleine répandant des parfums sur la tête de Jésus.

II. Prél. Demandez la grâce d'aimer Jésus-Christ comme Madeleine l'a aimé.

1. POINT.

CONDUITE DE MARIE-MADELEINE.

CONSIDÉRATIONS. Déjà, dans un premier repas donné à Béthanie, chez Simon le Pharisien, le même probablement que celui que saint Marc appelle ici le Lépreux, Marie avait répandu des parfums sur les pieds de Jésus. Dans ce second repas, qui eut lieu six jours avant la mort du Sauveur, et où se trouvait aussi Lazare, Marie, dit saint Jean, prit une livre d'huile d'un nard de grand prix qu'elle répandit sur la tête de Jésus, pendant qu'il était à table; et la maison fut remplie du parfum. Elle oignit aussi les pieds de Jésus et les essuya de ses cheveux (s. Jean. 12.

s. Matt. 26). On le voit, cette sainte femme saisit avec empressement toutes les occasions de témoigner à Jésus son amour et sa reconnaissance. Remarquons aussi qu'elle lui sacrifie ce qui avait servi autrefois à sa vanité : ses parfums et ses cheveux.

APPLICATIONS. A l'exemple de cette illustre pénitente, ne négligez aucune occasion de vous montrer reconnaissant et généreux envers votre bon maître; offrez-lui, comme elle, ce que vous avez de plus précieux, votre liberté et votre jugement propre en les faisant fléchir sous le joug de l'obéissance dans des circonstances où il en coûte beaucoup à la nature. Efforcez-vous d'être la bonne odeur de Jésus-Christ, comme s'exprime l'Apôtre, Christi bonus odor sumus (2. Aux Cor. 2), et de la répandre autour de vous en donnant à tous le bon exemple. Versez des parfums sur les pieds de Jésus en vous attachant de préfé– rence aux membres souffrants et délaissés de son corps mystique. Comment avez-vous fait tout cela?...

AFFECTIONS. Demandez pardon de votre peu de géné

rosité.

RÉSOLUTIONS. Faire consister surtout cette générosité dans le sacrifice des objets dont on a fait un mauvais emploi.

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CONSIDÉRATIONS. Judas ne put voir sans dépit la sainte profusion de Madeleine. Il aurait voulu lui-même en être l'objet il dit donc à ses voisins: Que n a-t-on vendu ce parfum trois cents deniers, et que ne les a-t-on donnés aux pauvres! (Ibid.) C'était la passion de l'avarice qui se

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