pas la méconnaître; mais ils fermèrent les yeux à la lumière pour donner un libre cours à leur jalousie et à leur haine Vous le voyez, se disaient-ils entre eux, nous ne gagnons rien; voilà que tout le monde court à lui (s. Jean. 19). Quelques-uns osèrent même lui dire: Maître, faites taire vos disciples. Jésus, qui voulait être glorifié dans ce moment, leur dit: Je vous assure que si ceux-ci se taisent, les pierres mêmes crieront (s. Luc. 19). En effet, quand les disciples intimidés au temps de la Passion de leur Maître, se taisaient, les pierres, en se fendant, publièrent la divinité de Jésus. APPLICATIONS. Si vous avez des collègues dont les succès vous offusquent, n'imitez pas la jalousie des Pharisiens, louez Dieu du bien qui se fait n'importe par qui. COLLOQUE: Avec Jésus triomphant en ce jour. SUITE DU SUJET PRÉCÉDENT. JÉSUS PLEURE SUR JÉRUSALEM. I. Prél. Voyez Jésus versant des larmes à la vue de Jérusalem. II. Prél. Demandez de ne jamais mériter les reproches faits à cette ville infidèle. I. POINT. L'INFIDÉLITÉ DE JÉRUSALEM, PREMIÈRE CAUSE DES CONSIDÉRATIONS. Tandis que la foule redoublait ses cris de joie à mesure qu'on approchait de la ville, Jésus, fixant sur elle ce regard qui pénètre les cœurs et qui embrasse l'avenir comme le présent, se sentit ému jusqu'aux larmes Jésus voyant la ville, dit saint Luc, pleura sur elle (Ch. 19). Étrange spectacle! un Dieu-homme qui pleure... Quelle peut être la cause de ses larmes ? Est-ce peut-être la pensée de la mort cruelle que lui prépare Jérusalem? Nullement, cette mort il l'appelle de tous ses vœux Je dois être baptisé, avait-il dit longtemps auparavant, d'un baptême de sang, et qu'il me tarde de le recevoir!... Quomodo coarctor donec perficiatur ! (s. Luc.12.) La vraie, l'unique cause de ses larmes, c'est la pensée de l'aveuglement et de l'endurcissement final dans lequel vont tomber les habitants de Jérusalem, séduits par leurs chefs hypocrites; c'est la pensée de la réprobation et de la malédiction divine, qui sera le châtiment de leur résistance opiniâtre å la grâce. N'est-ce pas ce que donnent à entendre ces paroles pathétiques sorties en ce moment du cœur de Jésus: Jérusalem! ah! si du moins en ce jour qui t'est donné encore, tu reconnaissais ce qui peut t'apporter la paix !... Mais tout cela est caché maintenant à tes yeux! (s. Luc. 19.) C'est donc la perte des âmes que pleure Jésus. APPLICATIONS. Ces larmes de Jésus doivent m'apprendre: 1o à être moins préoccupés de mes petites misères et plus sensible à la vue de tant de pécheurs qui s'aveuglent et s'endurcissent dans le mal; à prier avec instances, avec å larmes pour leur conversion; à joindre à mes prières des mortifications et des pénitences. Jésus n'a-t-il pas joint à ses larmes l'effusion de son sang? 2o à me mieux conserver dans la componction, que je connais, hélas! å peine de nom! - 3o à craindre souverainement de ne pas coopérer assez fidèlement à la grâce; c'était la grande crainte des Saints : et moi, qui suis si loin de leur ressembler, je ne craindrais pas!... AFFECTIONS. Je demanderai pardon de toutes les causes d'afflictions que j'ai données au cœur de Jésus par mes péchés et par mes tiédeurs. RÉSOLUTIONS. Je veux éviter désormais avec plus de soin tout ce qui pourrait contrister le Cœur de mon aimable Sauveur, et tâcher de le réjouir par ma ferveur et par mon zèle à lui gagner le cœur des hommes. II. POINT. LA RUINE DE JERUSALEM, SECONDE CAUSE DES CONSIDÉRATIONS. Jésus affectionnait tendrement Jérusalem Jérusalem, que son Père Céleste avait choisie pour être le point de ralliement de son peuple élu, pour être la gardienne du temple unique qu'il s'était fait bâtir sur la terre et où il manifestait sa gloire; Jérusalem, appelée la Cité sainte, la Cité de Dieu... Or l'infidélité de ses habitants allait en amener pour toujours la ruine totale. Ce fut là, pour le cœur de Jésus, une seconde cause de douleur et de larmes. Il l'annonça par ces paroles: Ils viendront pour toi, ces jours malheureux où tes ennemis l'environneront de murailles, t'enfermeront et te serreront de toutes parts. Ils te raseront et te fouleront, toi et tes fils qui sont en toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée (s. Luc. 19). Cette prédiction était, de la part de Jésus, encore un effet de son zèle pour ramener à lui par la crainte des châtiments temporels les Juifs qui vivaient alors; et, par la vue de l'accomplissement si frappant de cette prophétie, ceux qui vivraient après eux. L'événement vérifia les paroles prophétiques du Sauveur lorsque, trente-huit ans plus tard, les Romains, instruments des justices de Dieu, entourèrent Jérusalem d'un double mur, la réduisirent à la plus horrible famine, en massacrèrent les habitants et ruinèrent la ville de fond en comble. APPLICATIONS. La ruine de Jérusalem est une image sensible des ruines amoncelées par le péché mortel dans l'âme infidèle: ruine de tous les charmes qu'elle avait aux yeux de Dieu et auxquels a succédé l'horrible laideur de l'esprit infernal; ruine de tous les titres et de tous les droits qu'elle avait acquis dans le saint Baptême; ruine de tous les éléments de paix et de bonheur qu'elle goûtait avant le péché, ruine de toutes les prérogatives de la grâce sanctifiante; ruine enfin de tous les mérites acquis et du ciel qui en devait être la récompense! Ces ruines, ne les avez-vous pas aussi amoncelées autour de vous? O Dieu de miséricorde, qui m'avez épargné dans ces jours malheureux, accordez-moi un continuel accroissement d'amour pour vous! COLLOQUE. Avec votre divin et si compatissant Sauveur. - Remerciez-le de la patience et de la longanimité dont il a usé à votre égard. Protester de la part que vous prenez à son affliction et à ses larmes, provoquées par l'aveugle obstination de tant de pécheurs et par la pensée de l'inutilité du sang qu'il a versé pour eux, d'après ces paroles qu'il proféra au jardin des Olives: De quelle utilité sera l'effusion de mon sang! Offrez-vous à lui en victime d'expiation. — DERNIÈRE SEMAINE DE LA VIE MORTELLE DE JÉSUS. ÉVÉNEMENTS DU DIMANCHE DIT DES RAMEAUX. 1. Prél. Se représenter Jésus enseignant dans le temple de Jérusalem. II. Prél. Demander la grâce de se conformer à son exemple. I. POINT. JÉSUS EST RECHERCHÉ PAR LES GENTILS. : CONSIDÉRATIONS. Suivons pas à pas le Fils de Dieu, les six derniers jours qu'il passa dans ce monde moins par une simple curiosité, bien légitime d'ailleurs, que. par l'intérêt qui s'attache à ces jours suprêmes, auxquels on donne le nom de semaine sainte, ou de grande semaine, Hebdomada major. Le principal événement de ce premier jour (dimanche des Rameaux) est l'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem. Nous en avons fait déjà le sujet de notre méditation. Après cet événement capital, l'Évangile rapporte d'abord deux autres faits, qui, quoique moins éclatants, ne laissent pas que d'être très-instructifs. Le premier, c'est que Jésus, après avoir reçu les hommages enthousiastes du peuple, se rendit directement au Temple. Et introivit in Templum (s. Marc. 11). Le second, c'est que dans la foule qui l'y suivit se trouvaient aussi des Gentils prosélytes, dont quelques-uns eurent le bonheur d'avoir une entrevue avec Jésus. Cette faveur, objet de leurs plus ardents désirs, ils l'obtinrent par les bons offices des apôtres Philippe et André. Quelques Gentils, dit saint Jean, s'adressèrent à Philippe et le prièrent, disant: Seigneur, nous désirons voir Jésus. Philippe en référa à |
