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prendre avec combien de vérité l'archange Gabriel put lui dire, au jour de l'Annonciation: Je vous salue, PLEINE de grâce.. Vous êtes bénie entre toutes les femmes. Mais qui pourra jamais comprendre avec quel trésor de grâces, accumulées durant tant d'années qui s'écoulèrent depuis l'Incarnation, elle fit son entrée dans la Jérusalem céleste?

APPLICATIONS. Que nous sommes encore éloignés d'imiter la constance de notre Mère, nous qui sommes si peu fidèles à nos résolutions, appuyées même sur les motifs les plus solides! Hélas! il semble que nous ne faisons des promesses à Dieu que pour lui manquer de parole! Rougissons de nos inconstances; profitons de cette fête pour donner une impulsion plus forte, plus durable à notre volonté.

COLLOQUE. Avec la sainte Vierge. La féliciter, la prier de nous présenter à Jésus, de nous obtenir une grande et constante ferveur dans son saint service.

ÉVÉNEMENTS DU LUNDI DE LA DERNIÈRE SEMAINE. MALÉDICTION DU FIGUIER STÉRILE.

1. Prél. Voir Jésus maudissant le figuier stérile.

II. Prél. Demander la grâce de porter d'abondants fruits de salut.

I. POINT. JÉSUS SE SENT PRESSÉ PAR LA FAIM.

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CONSIDÉRATIONS. Le soir du dimanche des Rameaux, Jésus, n'étant plus en sûreté à Jérusalem, revint à Béthanie. Le lendemain il rentra en ville et y passa la journée. Elle fut signalée par la malédiction d'un figuier stérile, par l'expulsion hors du Temple des trafiquants scandaleux, par

plusieurs discours qu'y fit ensuite le Sauveur, et par une seconde réunion du Conseil contre Jésus. Prenons pour sujet de notre méditation le premier de ces faits, la malédiction du figuier. Ce qui y donna occasion, ce fut la faim que Jésus éprouva dans le trajet de Béthanie à Jérusalem: Le matin, en retournant à la ville, est-il-dit, Jésus eut faim (s. Matt. 21). On doit conclure de ce récit que Jésus était venu à jeun au Temple et qu'il y passa tout ce jour sans rien prendre avant d'être de retour à Béthanie, vers le soir. Qu'il dut donc souffrir beaucoup de la faim en ce jour !

APPLICATIONS. Il est hors de doute que Jésus passa bien des jours de la sorte; et, si l'Esprit-Saint a voulu qu'il fut fait ici une mention expresse de la faim qu'il endura, c'est, on peut le croire, pour l'encouragement de ceux de ses serviteurs qui sont dans le cas de l'éprouver et d'en souffrir aussi. D'ailleurs, ce que nous devons considérer ici avant tout, c'est la faim spirituelle qui tourmente Jésus, bien plus que la faim corporelle Par quoi pouvons-nous apaiser cette faim de Notre-Seigneur? Par les fruits de nos vertus et de nos bonnes œuvres. Tous les jours vous pourriez lui en offrir une abondante récolte. Mais ne négligez-vous pas de le faire? Vos jours ne se passent-ils pas en vains et stériles projets? Cela ne doit-il pas vous faire craindre ou plutôt vous engager à redoubler de ferveur? AFFECTIONS. Confusion. Regrets. - Offrandes. RÉSOLUTIONS. Être plus attentif aux occasions de faire le bien et plus prompt à les saisir.

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II. POINT.

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JÉSUS CHERCHE EN VAIN DU FRUIT SUR UN FIGUIER.

CONSIDÉRATIONS. Jésus, ayant apercu, dit saint Marc, un figuier qui avait des feuilles, s'avança pour voir s'il y trouverait quelque chose et, s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles. Car ce n'était pas le temps des figues (Ch. 11). Remarquons que le figuier n'est en feuilles qu'après que les fruits ont paru. Celui dont s'approcha Jésus, étant chargé de feuilles dès avant la saison des figues, ne pouvait être qu'un arbre stérile. Il était, comme tel, l'image de la nation juive, qui ne faisait plus consister la religion que dans les formes extérieures ou dans la loi, sans en avoir l'esprit, et sans en pratiquer les vertus essentielles, qui devaient en être les fruits.

APPLICATIONS. Ce figuier est donc l'image aussi de ces chrétiens lâches et tiédes qui négligent la pratique des bonnes œuvres sans lesquelles il n'y a pas de véritable christianisme, ou qui se contentent de quelques prières, de quelques pratiques de religion, purement extérieures, faites matériellement, sans que l'esprit et le cœur y aient aucune part. Craignons d'en venir là: la dissipation y mène rapidement. Examinons-nous.

AFFECTIONS. Demandez à Dieu une grande crainte de la dissipation, de la stérilité de votre âme.

RESOLUTIONS. Dans mon examen journalier de conscience je ferai une attention particulière au soin que je prends de sanctifier, par l'esprit intérieur et par la bonne intention, toutes mes actions, même et surtout celles qui sont indifférentes de leur nature.

III. POINT. JÉSUS MAUDIT LE FIGUIER STÉRILE.

CONSIDÉRATIONS. Le Sauveur, s'adressant au figuier, dit à haute voix: Que jamais aucun fruit ne naisse de toi. Et à l'instant le figuier se dessécha. Et le lendemain, les apôtres, le voyant desséché jusque dans les racines, en furent frappés d'étonnement (s. Matt. 21).

APPLICATIONS. Combien plus grand sera l'étonnement ou plutôt le désespoir du pécheur surpris par la mort au milieu de ses vains projets de conversion, quand il s'entendra dire: Éloignez-vous de moi, maudit, dans le feu éternel! Ses regrets alors seront inutiles, le temps de faire des fruits de pénitence sera à jamais passé !... Que cette pensée est propre à nous inspirer un zèle ardent pour coopérer à la conservation des pécheurs, pour travailler avec grand soin à notre propre salut, à notre propre sanctification.

COLLOQUE. Avec l'illustre vierge-martyre sainte Cécile, dont on fait aujourd'hui la fête avec une grande solennité dans le monde entier. Les fruits que produisit son zèle furent admirables: non-seulement elle convertit Valérien, Tiburce et Maxime, mais elle en fit encore les compagnons de son martyre. Adressons-lui nos félicitations et prions-la de nous obtenir que loin de mériter jamais le reproche d'être des arbres stériles dans la vigne du Seigneur, nous y produisions au contraire beaucoup de fruits.

ÉVÉNEMENTS DU MARDI DE LA DERNIÈRE SEMAINE.

OBOLE DE LA VEUVE.-SCRIBES.-SADDUCÉENS.

I. Prél. Représentez-vous Jésus louant la libéralité d'une pauvre veuve, et confondant les Scribes et les Sadducéens.

II. Prél. Demandez la grâce de vous conduire de manière à mériter les éloges de Jésus.

I. POINT. ÉLOGE DONNÉ PAR JÉSUS A L'OBOLE DE LA VEUVE.

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CONSIDÉRATIONS. Jésus, après avoir passé la nuit à Béthanie, revint au temple de Jérusalem, pour continuer le cours de ses instructions: il y consacra presque tout le jour. C'est à ce jour, le dernier mardi de sa vie, qu'on reporte l'éloge étonnant qu'il fit de l'aumône de la Veuve; les réponses mémorables qu'il donna aux questions des Scribes sur le tribut réclamé au nom de César, aux interrogations des Sadducéens sur la résurrection, et à celles des apôtres sur la fin des temps. Prenons les trois

premiers faits pour matière des Points de notre méditation; et d'abord, l'aumône de la Veuve : Jésus, dit saint Marc, s'étant assis vis-à-vis du tronc placé à l'entrée du temple, regardait le peuple qui y jetait de l'argent, et plusieurs riches en jetaient beaucoup. Une pauvre veuve étant venue, y mit deux petites pièces, de la valeur d'un quart de sou. Jésus alors ayant appelé ses disciples leur dit: Je vous dis en vérité que cette pauvre veuve a plus donné que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous les autres ont donné de leur superflu, mais celle-ci a donné de son indigence même tout ce qu'elle avait pour vivre (Ch. 12).

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