céleste; à le faire régner dans votre esprit et dans votre cœur, réglant toutes vos pensées, vos paroles et vos actions d'après sa sainte volonté; efforcez-vous ensuite de le faire régner dans les autres par tous les moyens directs ou indirects qui sont en votre pouvoir... et vous en avez tant! Voyez comment vous avez employé ces moyens, comment vous les pouvez mieux employer à l'avenir.

COLLOQUE. Avec notre Père qui est au ciel.

I. Prél. Se représenter Jésus nous enseignant à prier.
II. Prél. Demander la grâce de bien prier.

I. POINT. TROISIÈME DEMANDE DU PATER.

CONSIDÉRATIONS. Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Jésus nous fait demander ici quelque chose de plus parfait, de plus glorieux pour son Père céleste que le simple accomplissement de sa volonté ou de ses commandements: il nous fait demander que sa très-sainte volonté soit accomplie par nous, aussi parfaitement qu'elle l'est par les anges et les saints dans le ciel; que, du moins, nous sentions en nous un ardent désir d'approcher de cette perfection, et que nous ne cessions de demander les grâces qui nous sont nécessaires à cet effet.

APPLICATIONS. Il vous est plus facile qu'à beaucoup d'autres d'approcher de ce bel idéal de la perfection à laquelle Jésus vous invite à tendre: vous avez reçu une instruction

plus développée que le commun des chrétiens; vous êtes plus versé qu'eux dans les voies de Dieu; dans vos doutes, vos perplexités, vous avez un accès facile auprès des interprètes du bon plaisir de Dieu et, par suite, une plus grande certitude de faire en toutes choses ce qui lui est agréable. Cela n'est-il pas encourageant?.. Convenez qu'il ne dépend que de vous d'atteindre un haut degré de perfection. Quel regret vous auriez à l'heure de votre mort de n'avoir pas profité de l'occasion!

AFFECTIONS. Reconnaissance : humbles supplications. RÉSOLUTIONS. Tâchez d'être toujours calme et recueilli pour entendre toujours et partout la voix de Dieu.

CONSIDERATIONS. Après que le divin Maître nous a appris ce que nous devons demander à notre Père céleste dans l'intérêt de sa gloire, il nous suggère les demandes que nous devons faire pour nous-mêmes: elles sont au nombre de quatre. La première est énoncée en ces termes : Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. — Notre pain, c'est-à-dire, ce qui est nécessaire et ce qui suffit au soutien de la vie corporelle et aussi, par extension, à la vie spirituelle. Quotidien ou de chaque jour, pour nous rappeler à tous, riches et pauvres, que nous avons un continuel besoin de l'assistance de notre Père. - Aujourd'hui, pour nous faire entendre que nous devons renouveler notre prière tous les jours, compter sur la Providence et ne pas trop nous inquiéter du lendemain.

APPLICATIONS. Repassez dans votre esprit, une à une, toutes les années de votre vie, et voyez avec quelle libéra

lité, pour ne pas vous dire avec quelle prodigalité, votre

Père qui est aux cieux a pourvu à tous vos besoins! Quelle reconnaissance en avez-vous témoignée ?.. S'il vous a accordé le surplus et l'abondance, n'en avez-vous pas abusé peut-être, en n'y cherchant que la satisfaction de vos appétits déréglés?...

AFFECTIONS. Admiration.-Louanges et bénédictions.
Promesses,

Confusion.

RÉSOLUTIONS. Durant les repas, pensez à la bonté plus que paternelle de Dieu à votre égard; et faites en sorte que les grâces, que vous avez coutume de dire, soient véritablement des actions de grâces.

CONSIDÉRATIONS. Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Nous prions ici humblement notre Père, qui est au ciel, de nous accorder la rémission de nos péchés et des peines dues à nos péchés. Jésus promet que son Père accédera à notre demande, mais à condition que, de notre côté, nous pardonnions à tous ceux qui nous auraient offensés. Si vous remettez aux hommes leurs torts, dit-il, votre Père céleste vous remettra aussi vos péchés; mais, si vous ne remettez pas aux hommes leurs torts, votre Père céleste ne vous remettra point non plus vos péchés (s. Matt. 6). C'est pourquoi Jésus nous fait ajouter à la cinquième demande ces mots comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

APPLICATIONS. Nous disons tous les jours ces paroles : Pardonnez-nous nos offenses, mais peut-être sans grand

fruit, parce que nous les disons sans componction. Hélas! trop peu recueillis et intérieurs, nous ne voyons pas les fautes que nous commettons journellement et nous ne les pesons pas au poids du sanctuaire, comme les Saints qui s'en confessaient chaque jour avec gémissements et larmes. Pleurons-les comme eux aux pieds de notre Père, et notre Père nous les remettra ; il les oubliera, pourvu que nous aussi nous étouffions dans notre cœur tout sentiment d'aigreur que s'y élèverait, même involontairement, contre ceux qui nous auraient offensés. Le faisons-nous?

COLLOQUE. Avec saint Camille de Lellis, dont on fait la fête en ce jour. Admirable par sa charité à l'égard des malades, il fonda l'ordre de Clercs réguliers consacrés à leur service (Mort, 1614).

FÊTE DE SAINT VINCENT DE PAUL. (1)

J. Prél. Voir le saint dans la gloire céleste.

II. Prél. Demander un ardent désir de marcher sur ses traces.

1. POINT. ADMIRABLE CHARITÉ DE SAINT VINCENT DE PAUL,

CONSIDÉRATIONS. On ne peut lire la vie de saint Vincent de Paul sans être frappé d'étonnement à la vue du grand

(1) Né en France, Landes, 1576; prêtre, 1600 ; pris par des corsaires dans le trajet qu'il fit par mer de Marseille à Narbonne, et réduit en esclavage à Tunis, 1605-1607; à Rome, 1607-1609; curé à Clichy, 1610; précepteur dans la maison de Gondy, 1613; aumônier général des galériens, 1619. Commencements des Prêtres de la mission, à Paris, 1625; prise de possession de St Lazare, 1632; approbation des constitutions par Urbain VIII, 1635. Mort, 1660. Béatifié, 1729. Canonisé, 1737.

nombre d'œuvres de bienfaisance dues à son inépuisable charité; elle sut pourvoir aux besoins et au soulagement de toutes les classes d'infortunés : des malades à domicile ou recueillis dans les léproseries; des détenus dans les prisons et des galériens, dont Vincent fut longtemps l'aumônier général; des vagabonds, des vieillards, des orphelins et des aliénés; des jeunes personnes exposées à la séduction et de celles qu'on parvenait à retirer du désordre; des enfants abandonnés qu'on exposait surtout à Paris, sous le portique des églises, selon l'usage barbare de cette époque. A cette merveille de la fécondité et de la charité du saint viennent se joindre deux autres merveilles, non moins étonnantes : la première c'est qu'il sut, lui pauvre, simple prêtre, trouver des fonds, des sommes immenses, pour doter la plupart de ces œuvres de bien- * faisance, pour ériger en plusieurs lieux des refuges, des salles d'asile et même de vastes hôpitaux; la seconde, c'est qu'il trouva le moyen d'assurer le service régulier et permanent de tous ces établissements en créant des associations de Dames Protectrices et de personnes pieuses d'un moindre rang, associations qui donnèrent naissance à plusieurs congrégations religieuses, approuvées par l'Église. Parmi celles-ci, il y en a une surtout qui a perpétué toutes les œuvres du saint et qui suffirait à elle seule pour faire bénir son nom dans le monde entier,— la congrégation des filles de la charité, dites de Saint Vincent de Paul.

APPLICATIONS. Vous ne pouvez vous défendre d'un profond sentiment d'admiration à la vue des merveilles de charité opérées par saint Vincent de Paul; mais ne vous