contentez pas d'une admiration stérile; remontez à la source de cette merveilleuse charité, l'humilité, la foi vive et l'ardent amour de Jésus, qui animaient le saint; allez plus loin encore, voyez à quelle œuvre de charité vous pouvez, selon votre sexe, votre âge, votre condition, le mieux coopérer; à quelle association vous pouvez le plus utilement vous aggréger : il en est une qui doit surtout vous plaire parce qu'elle porte le nom d'association ou de conférence de saint Vincent de Paul, et qu'elle opère aussi des prodiges de charité. Si vous ne pouvez pas en être membre effectif ou actif, soutenez-la du moins par votre crédit, par vos largesses; et si, comme il est d'usage parmi les membres actifs, vous ne pouvez aller visiter les familles pauvres, prenez-en du moins quelques-unes sous votre protection spéciale, ou si vous êtes Père ou Mère de famille, mettez-les sous le patronage de vos enfants. Voyez ce que vous pouvez, ce que vous voulez faire... et soyez prompt, généreux, constant dans l'exécution.

AFFECTIONS. Aidez-moi, ô Jésus, à vous voir, à vous aimer, à vous secourir dans la personne des pauvres et de vos membres souffrants.

RÉSOLUTIONS. J'animerai tous mes actes de charité par des motifs surnaturels.

II. POINT.

ADMIRABLE ZÈLE DE SAINT VINCENT DE PAUL. CONSIDERATIONS. Au siècle où naquit le Saint, les guerres civiles, occasionnées par les hérésies de Luther et de Calvin, avaient amené le vide et le relâchement dans les rangs du clergé, et par suite l'ignorance et le débordement des mœurs parmi le peuple, surtout dans les cam

pagnes. Vincent, non moins zélé que charitable, ne put être témoin de ce double mal sans chercher le moyen d'y remédier. La Providence, qui l'avait destiné à cette œuvre, le mit sur la voie en lui ménageant l'occasion de prêcher la mission dans quelques paroisses rurales, alors qu'il était précepteur dans la famille de Gondy. Le succès qu'eurent les travaux du zélé missionnaire le firent demander de toutes parts. Pour répondre à ces invitations il s'associa quelques prêtres pieux et dévoués, qui finirent par s'attacher étroitement à lui. Telle fut l'origine de la célèbre congrégation des Prêtres de la mission, installée dans le prieuré de Saint-Lazare, d'où leur vint le nom de Lazaristes. Vincent, secondé par ces nombreux ouvriers évangéliques formés de sa main, opéra des prodiges de zèle: il trouva moyen d'envoyer des missionnaires, nonseulement dans beaucoup de diocèses de France, mais encore dans plusieurs pays d'Europe et au delà des mers en Algérie et à Tunis, en Corse, en Irlande, en Écosse, dans l'île de Madagascar et jusque dans les Indes. Après la mort du saint fondateur la congrégation continua à se multiplier et à s'étendre, de manière qu'elle put combler en partie l'immense vide que la regrettable suppression de la compagnie de Jésus avait fait dans les missions des cinq parties du monde. Mais c'est surtout à former et å sanctifier le clergé que s'employa le zèle de saint Vincent : Paris et plusieurs diocèses de France lui durent leurs premiers grands séminaires, l'usage des conférences ecclésiastiques et des retraites pour les Ordinands. D'ailleurs il voulut que ses maisons fussent toujours ouvertes aux prêtres et aux laïcs pour s'y retremper l'esprit par la

retraite. On compta, par année, jusqu'à sept à huit cents retraitants logés et entretenus dans la seule maison de Saint-Lazare!

APPLICATIONS. Rien n'est plus grand, plus méritoire que d'exercer le zèle, de coopérer avec Dieu au salut des âmes, et, quelle que soit votre condition, vous pouvez le faire, si facilement, de tant de manières!.. Appliquez aux œuvres de zèle les réflexions pratiques, faites dans le Point précédent sur les œuvres de charité, et vous n'aurez que l'embarras du choix.

AFFECTIONS. Demandez pardon de vos négligences passées.

RÉSOLUTIONS. S'employer de tout son pouvoir à faire prospérer l'œuvre de la propagation de la foi.

III. POINT. ADMIRABLE PERFECTION DE SAINT VINCENT DE PAUL. CONSIDÉRATIONS. Une merveille de la vie de saint Vincent non moins grande que celles de sa charité et de son zèle, c'est qu'au milieu de tant d'occupations extérieures on le vit toujours calme, recueilli, attentif à sa propre sanctification et perfection, donnant constamment aux membres de sa nombreuse congrégation l'exemple d'une parfaite régularité toujours doux et patient dans l'adversité; modeste et humble dans la prospérité; grand amateur de la pauvreté; sévère envers lui-même et indulgent envers les autres; croissant toujours en ferveur à mesure qu'il avançait en âge jusqu'à ce que, entré dans sa quatre-vingtcinquième année, il allat recevoir au ciel la récompense de ses immenses travaux et de ses vertus héroïques.

APPLICATIONS. Il est en votre pouvoir, selon la mesure

de la grâce, de reproduire en vous cette troisième merveille de la vie du saint. Voyez en quoi vous en êtes le plus éloigné et comment vous pouvez en approcher. COLLOQUE. Avec le Saint, dont nous aimons à nous rappeler le souvenir en ce jour de sa fête.

L'ORAISON DOMINICALE.

SIXIÈME, SEPTIÈME DEMANDE.

CONCLUSION.

I. Prél. S'imaginer qu'on est au nombre des auditeurs de Jésus. II. Prél. Lui demander un cœur docile et généreux.

I. POINT. SIXIÈME DEMANDE.

CONSIDÉRATIONS. Et ne nous laissez point tomber en la tentation. C'est le sens ou l'interprétation du texte : Et ne nos inducas in tentationem. Et ne nous induisez point en tentation. Il est évident que le mot induire ne signifie pas ici engager, pousser: Dieu ne pourrait nous engager ou pousser dans les piéges dressés pour nous faire pécher. L'impulsion au péché ou la tentation proprement dite nous vient du démon et de notre nature corrompue. Nous en portons le germe en nous; comment pourrions-nous donc être jamais à l'abri des tentations? Par conséquent, quand nous disons: Ne nous induisez point en tentation, nous ne demandons pas de ne point éprouver de tentations, mais nous prions et conjurons notre Père de ménager notre faiblesse, de détourner de nous les tentations qui nous seraient préjudiciables, de nous découvrir les artifices a tentateur, de nous faire souvenir en temps opportun des vérités éternelles, de la néces

sité de prier et de fuir les causes des tentations; enfin, de nous donner des grâces surabondantes non-seulement pour ne pas succomber à la tentation mais pour la faire servir à notre avancement spirituel, selon qu'il est écrit: Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez tentés au dessus de vos forces; mais il fera même en sorte que vous tiriez avantage de la tentation (1. Aux Cor. 10).

APPLICATIONS. Voilà ce que nous demandons à Dieu; mais qu'est-ce que Dieu demande de nous afin que nous éprouvions infailliblement l'effet de notre prière? Il demande que nous nous défiions de nous-mêmes; que nous fuyions ou éloignions de nous, selon qu'il est en notre pouvoir, les causes de la tentation, les occasions du péché; que nous recourions sans délai à la prière dans la tentation et, si elle est opiniâtre, que nous la découvrions à notre père spirituel, résolus de suivre fidèlement ses avis, afin d'être à l'abri de toute illusion. Êtes-vous fidèle à toutes ces pratiques? Repassez-les une à une; voyez en quoi vous avez manqué, en quoi vous pouvez et vous devez mieux faire.

AFFECTIONS. Demandez à Dieu, dans une prière ardente, ce qui est renfermé dans la sixième demande. d'après l'explication donnée.

RÉSOLUTIONS. Quand la tentation est passée, surtout si elle a été violente, voir comment on s'y est comporté, afin de tirer de cet examen des conclusions pratiques pour l'avenir.

CONSIDÉRATIONS. Mais délivrez-nous du mal. Par cette demande, comme par les précédentes, nous demandons