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beaucoup de choses en peu de mots; nous demandons d'être préservés ou délivrés de tout mal ou malheur temporel : maladies, guerres, famine, revers de fortune, persécutions calomnies, diffamations, etc.; nous demandons d'être préservés ou relevés de la chute dans le péché mortel, mal infiniment plus grand que tous les maux temporels imaginables. Nous demandons spécialement d'être préservés ou relevés de l'habitude du péché ; mais par dessus tout, d'être préservés de la mort dans l'état de péché mortel... du mal sans remède et sans espoir... de la damnation éternelle!

APPLICATIONS. Quand vous dites ces paroles: Délivreznous du mal, pensez-vous bien à ce que vous dites? Demandez-vous d'être délivré ou préservé des maux spirituels avec autant d'ardeur que d'être délivré de quelque maladie ou souffrance corporelle? Et quand il plaît à Dieu, pour sa gloire et pour votre bien spirituel, de vous laisser en proie à ces souffrances, ne vous laissez-vous pas aller à la défiance, à l'impatience, au murmure? C'est le malheur d'un grand nombre de chrétiens. En disant : Délivrez-nous du mal, nous demandons encore que pareil malheur soit à jamais détourné de nous et que nous ne perdions rien des trésors cachés dans l'adversité et les souffrances... L'excellente prière que le Pater! Elle est donc vraiment une prière universelle, contenant tout ce que nous pouvons demander d'utile à la gloire de Dieu et à notre vrai bonheur! Ces pensées nous aideront à la dire volontiers et avec dévotion.

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CONSIDÉRATIONS. Les sept demandes du Pater sont suivies du mot Amen, Ainsi soit-il, souhait bref mais expressif, par lequel nous réiterons virtuellement toutes les demandes et chacune d'elles en particulier.

APPLICATIONS. Puisque le mot Amen renferme en quelque sorte toute la substance de l'Oraison dominicale, habituons-nous à le proférer avee attention et sentiment, le faisant suivre de ces mots : Oui, ô mon Dieu, qu'il en soit ainsi qu'il en soit ainsi!

COLLOQUE. Avec l'apôtre saint Mathieu qui nous a transmis dans son Évangile la prière que nous venons de méditer et qu'il eut le bonheur d'entendre de la bouche même de Jésus-Christ.

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I. Prél. Se représenter saint Paul disant : Soyez fervents dans le service du Seigneur (Aux Rom. 12).

II. Prél. Demander une juste appréciation, une grande estime, un ardent désir de la ferveur dans le service de Dieu.

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CONSIDÉRATIONS. Si vous désirez vous avancer rapidement dans l'amitié de votre Père céleste, servez-le avec ferveur. Tout est là en effet qu'est-ce que la ferveur si ce n'est la promptitude avec laquelle on se porte de grand cœur à tout ce qui est du service de Dieu? Si cette disposition de l'âme est habituelle, elle mérite le nom de vertu (toute vertu étant une habitude): quoiqu'à le prendre

å la rigueur, la ferveur ne soit qu'une qualité de la vertu de religion selon saint Thomas, et selon d'autres docteurs de la vertu de charité. D'après cela, il est évident que le chrétien fervent fera de rapides et de grands progrès dans la perfection ou la sainteté.

APPLICATIONS. Pesez bien ces paroles de l'Imitation : Nousdevrions chaque jour devenir plus fervents, et nous avancer de plus en plus dans la vertu; mais à présent on compte pour beaucoup d'avoir conservé une partie de sa première ferveur (Liv. 1. Ch. 1). Cette assertion d'un auteur si versé dans la connaissance des hommes a quelque chose de bien humiliant pour nous nous voudrions pouvoir la contester; mais n'en trouvez-vous pas la preuve en vous?.. Rappelez-vous les temps qui suivirent immédiatement votre première communion, votre sortie du pensionnat ou de votre dernière retraite et, la main sur le cœur, demandez-vous à vous-même si votre ferveur est encore la même qu'à ces époques fortunées de votre vie!.. A quel haut degré de vertu ne seriez-vous pas déjà parvenu si

elle s'était soutenue?

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AFFECTIONS. S'humilier devant Dieu. S'animer. S'encourager.

RÉSOLUTIONS. Tous les matins, en se levant, renouveler ses bons propros; s'exciter à la ferveur.

II. POINT BONHEUR DU CHRÉTIEN FERVENT.

CONSIDÉRATIONS. On connaît ce refrain d'un pieux

cantique :

Heureux le cœur fidèle, - Où règne la ferveur!
On possess avec elle Tous les dons du Seigneur.

-

Rien de plus vrai : tout avec la ferveur, et rien sans la ferveur. Avec la ferveur, on a la pureté et la paix de la conscience, on jouit d'un bonheur inaltérable; avec la ferveur on ne sent pas le poids du travail, et le joug du Seigneur devient doux et léger; les plus grands sacrifices. se changent en délices! Avec la ferveur, on donne de la valeur à ses moindres actions; on amasse en peu de temps d'immenses trésors de mérite pour le ciel; on est la joie des anges et l'édification du prochain; on attire les bénédictions du ciel sur sa famille, sur les bonnes œuvres et les travaux auxquels on se livre. Avec la ferveur, enfin, progrès constant dans la vertu, persévérance dans le bien, surcroît de félicité dans le ciel !

APPLICATIONS. Si vous n'avez pas toujours été trèsfervent, vous l'avez été du moins par intervalle : et n'est-il pas vrai qu'alors vous avez compris combien sont réels tous ces avantages de la ferveur? N'étiez-vous pas alors heureux? Ne sentiez-vous pas la vérité de ce que disait, dans un saint enthousiasme, le Psalmiste: Qu'il est doux de servir le Seigneur?... Ranimez donc votre première ferveur si elle s'est refroidie; voyez par quels moyens, par quelles pieuses industries vous y étiez parvenu; assurez-vous-en la conservation par l'emploi des mêmes moyens.

AFFECTIONS. Actes de foi sur ce qui vient d'être dit des admirables avantages de la ferveur.-Désirs et vœux ardents d'entrer en possession de ces avantages.

RÉSOLUTIONS. Je m'exciterai à imiter les exemples de ferveur que je remarque dans les autres ou que la lecture de la vie des Saints me remet devant les yeux.

III. POINT.

MALHEUR DU CHRÉTIEN TIEDE ET RELACHÉ.

CONSIDÉRATIONS. Si vous commencez à vous relâcher, vous commencerez à être mal à l'aise et à déchoir. C'est l'auteur de l'Imitation qui le dit. Et de fait, l'expérience démontre que le chrétien qui se relâche dans le service de Dieu, qui ne s'acquitte plus de ses pratiques de piété qu'avec beaucoup de négligence, finit par s'en dégoûter: alors il se tourne vers les créatures, vers les jouissances matérielles et court risque de devenir vicieux; d'autant plus vicieux qu'il avait été plus vertueux !

APPLICATIONS. Ces pensées doivent vous inspirer une grande crainte ou plutôt une vive horreur de la tiédeur, d'autant plus que notre nature, viciée par le péché originel, vous porte au relâchement. Si vous y êtes tombé, hâteznous, efforcez-vous d'en sortir. Votre directeur vous indiquera les moyens mettez-les en pratique avec générosité, avec constance. Demandez à Dieu qu'il vous soutienne dans la lutte et qu'il bénisse les résolutions que vous allez prendre.

COLLOQUE. Avec l'illustre martyr, saint Victor, dont on fait la fête en ce jour. Officier dans l'armée de l'empereur Maximilien cruel persécuteur des chrétiens, il porta la ferveur jusqu'à parcourir toutes les nuits les tentes de ses compagnons d'armes, exhortant ceux qui étaient chrétiens à braver les supplices et la mort pour l'amour de Jésus. Il confessa la foi devant l'empereur lui-même. Sa fermeté fut couronnée par le martyr, l'année de J.-C. 290.

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