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LE CENTENIER DE CAPHARNAUM

PRIE JÉSUS DE GUÉRIR SON SERVITEUR.

I. Prél. Représentez-vous notre divin Sauveur recevant le Centenier avec une extrême bienveillance.

II. Prél. Demandons la connaissance et l'amour de Jésus-Christ.

I. POINT. CHARITÉ ET CONFIANCE DU CENTENIER.

CONSIDÉRATIONS. La guérison miraculeuse du lépreux, opérée aux portes de Capharnaum, fut un trait de lumière pour le Centenier romain qui commandait la petite garnison de cette ville. Quoique païen, il reconnut dans Jésus le Maître de la nature: Comme il avait ouï parler de Jésus, dit saint Luc, il lui envoya quelques notables parmi les Juifs, pour le prier de venir guérir un de ses serviteurs, qui était près de mourir et qui lui était fort cher. Or les députés étant venus auprès de Jésus, le suppliaient instamment et disaient : Il mérite que vous fassiez cela pour lui, car il est affectionné à notre nation, et il nous a fait bâtir une synagogue (s. Luc. 7).

APPLICATIONS. Vous admirez, et à bon droit, la charité compatissante de ce Gentil à l'égard non d'un proche parent, d'un bienfaiteur ou d'un ami intime, mais d'un serviteur. Charité active, généreuse: après l'avoir fait traiter à ses dépens mais sans succés par les médecins, il recourt, dès la première occasion qui s'en présente, à la bonté de Jésus, s'exposant au blâme et aux railleries des autres païens de sa nation; charité désintéressée, universelle de ses propres deniers il fait bâtir une

synagogue pour ceux à qui il sait qu'il est odieux comme représentant le pouvoir qui les a subjugués. Si telle fut la charité d'un païen à l'égard d'un serviteur et d'hommes qui lui étaient hostiles, quelle ne doit pas être la vôtre à l'égard de ceux qui par le baptême sont devenus vos frères en Jésus-Christ? Quelle honte ce serait pour vous si elle était moins active... moins généreuse... moins désintéressée que la sienne!.. N'en est-il pas ainsi parfois?... Réfléchissez. Examinez-vous soigneusement. AFFECTIONS. Demandez l'esprit d'abnégation et de charité.

RESOLUTIONS. Être doux, poli et charitable envers tous, même envers ceux qui nous sont très-inférieurs.

II. POINT. HUMILITÉ ET FOI DU CENTENIER.

CONSIDÉRATIONS. Lorsque Jésus fut arrivé près de la demeure du Centenier, celui-ci alla, par respect, au devant de lui comme l'insinue le texte de saint Matthieu, et lui fit cette prière: Seigneur, j'ai chez moi un serviteur paralytique qui est au lit et qui souffre beaucoup. Jésus lui dit; Je viendrai le guérir. Le Centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison, mais dites un mot et mon serviteur sera guéri. Car, quoique n'étant qu'un officier subalterne, j'ai sous moi des soldats, et je dis à l'un: Va, et il va; à l'autre : Viens, et il vient et à mon serviteur: Fais ceci, et il le fait (s. Matt. 8). Il voulait dire: A plus forte raison, pour vous qui êtes le Maître de la nature, il vous suffit de commander à la maladie et elle vous obéira; mon serviteur sera guéri.

APPLICATIONS. Il n'est personne qui, à ce simple récit de l'évangile, ne se sente pénétré d'admiration pour ce Centenier que la grâce a prévenu et qu'elle éclaire. Quelle humilité sans feinte! Quelle foi robuste exprimée avec une franchise et une simplicité militaire charmantes! Et puis, quelle confiance en la bonté de Jésus! Il a exposé son cas, présenté, pour ainsi dire, sa requête. Cela lui suffit: l'idée qu'il a de la puissance et de la bonté du Sauveur ne lui permet pas de douter du résultat. — Pourquoi n'avons-nous pas toujours cette foi et cette confiance dans nos prières? Dirons-nous que c'est à cause du sentiment de notre indignité? Mais le Centenier en était pénétré plus que personne. Ah! c'est que nous ne connaissons pas assez bien la puissance et la bonté de notre divin Sauveur.

AFFECTIONS. Demandez instamment la grâce de la mieux connaître.

RÉSOLUTIONS. Quand, dans la préparation å la communion, je me demande qui va venir dans mon cœur défaillant; pourquoi va-t-il y venir? je croirai entendre Jésus qui me dit: Je viendrai le guérir. Ego veniam et curabo eum.

III. POINT. RÉCOMPENSE ACCORDÉE AU CENTENIER.

CONSIDÉRATIONS. La prière du Centenier, faite en termes si naifs, accompagnée de si beaux sentiments, charma le cœur de Jésus : il en témoigna de l'étonnement, dit l'Évangile, et il dit à ceux qui le suivaient : En vérité, je n'ai pas trouvé une si grande foi dans Israël ! Puis il dit au Centenier: Allez et qu'il vous soit fait selon

que vous avez cru; et son serviteur fut guéri à l'heure même. (s. Luc. 7.-s. Matt. 8.)-Telle fut donc la récompense accordée au Centenier: la guérison prompte et complète de son serviteur, un éloge magnifique prononcé à sa gloire par le Verbe incarné, et une célébrité impérissable dans le monde entier : les paroles que son humilité et sa confiance mirent sur ses lèvres, l'Église les met, encore de nos jours, dans la bouche des prêtres et des fidèles au moment de la Communion.

APPLICATIONS. Bénissons, exaltons la libéralité de Dieu envers ses serviteurs..... Nous en sommes tous une preuve vivante. Répondons à tant de bonté par l'immolation continuelle et entière de nous-mêmes.

COLLOQUE. Avec l'apôtre dont on fait la fête aujourd'hui, saint Jacques, dit le Majeur, frère de saint Jean, l'Évangéliste. Il fut un des trois privilégiés que Jésus admit comme témoins de sa transfiguration et de son agonie. Martyrisé l'an 43, à Jérusalem, dont il fut le premier Évêque. Spécialement honoré à Compostelle en Espagne, où son corps fut transféré parce qu'il y avait prêché l'Évangile.

SUR LA FOI.

I. Prél. Représentez-vous Jésus-Christ disant au Centenier : Qu'il vous soit fait selon votre foi.

II. Prél. Demandez comme fruit de cette méditation une foi vive et féconde en bonnes œuvres.

I. POINT.

NATURE ET NÉCESSITÉ DE LA FOI.

CONSIDÉRATIONS. Dans l'ordre des vertus la foi est la première et le fondement de toutes les autres; car c'est

par elle qu'éclairés d'en haut nous connaissons Dieu, ses attributs infinis, sa volonté, son bon plaisir et ses desseins sur nous dans ce monde et dans l'autre. Il est donc évident, comme le dit saint Paul, que sans la foi il est impossible de plaire à Dieu (Aux Hébr. 11); impossible de faire un acte de vertu surnaturel et méritoire aux yeux de Dieu. Aussi, pour que nous fussions à même de le faire au plus tôt, la foi nous a-t-elle été donnée dans le baptême, dés notre naissance à la vie de la grâce; mais, comme nous le fait encore remarquer le même apôtre, sans aucun mérite de notre part et sans notre concours, car la foi est un don de Dieu. Gratia estis salvati per fidem; et hoc non ex vobis, Dei enim donum est (Aux Eph. 2).

APPLICATIONS. La foi étant le fondement de toutes les vertus, celles-ci seront d'autant plus parfaites que notre foi sera plus grande et plus vive. Faisons donc tout ce que nous pouvons pour développer cette vertu en nous. Nous n'avons pu nous la donner, mais nous pouvons l'accroître. Comment le pouvons-nous? D'abord par la prière en disant avec les apôtres : Seigneur, augmentez notre foi; ensuite par un continuel exercice de cette vertu, en produisant fréquemment des actes de foi; en animant toutes. nos actions de l'esprit de foi, de manière à vivre de la foi ainsi qu'il est écrit: Le juste vit de la foi (Aux Hébr. 10). Tâchons, en particulier, de nous rendre familière la pensée de la présence de Dieu. Pénétrés de cette pensée, nous ne pécherons pas; nous prierons bien; nous serons humbles et modestes dans la prospérité, forts et courageux dans les épreuves et les tentations; nous ferons tout, même les plus petites choses, avec grand soin, avec une inten

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