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fluence extraordinaire d'auditeurs qui ont suivi constamment ses leçons. L'intérêt que l'on prenait à les entendre, provoquait les observations et même les objections qu'on lui adressait par écrit. Les réponses servaient souvent de matière aux leçons suivantes. C'est de cette manière qu'il a développé, détaillé, éclairci et étendu le peu de questions qui font l'objet de ce premier volume; et comme il le dit à la fin : « Les leçons dont cette première partie se compose, à l'exception de quatre ou cinq, ce n'est pas moi qui les ai faites; c'est vous, messieurs, qui me les avez suggérées, et qui me les >> avez commandées en quelque sorte. Je disais une chose ; je croyais démontrer une vérité vous ne vous rendiez pas aussi-tôt; vous attaquiez ma démonstration, et VOS raisons semblaient balancer les miennes. Je cherchais à soutenir ce que vous cherchiez à renverser; je fortifiais mes argumens, je les appuyais de nouvelles considérations; et vous n'étiez pas encore satisfaits. Vous demandiez des éclaircissemens, vous proposiez des doutes, vous me faisiez part de vos idées; et

lorsqu'enfin mes explications obtenaient votre suffrage, et que vous consentiez à les recevoir, c'était votre bien que je vous rendais. Vous m'avez souvent confié un dépôt ; j'ai dû veiller à ce qu'il ne dépéritpas, j'ai peut-être été quelquefois assez heureux pour que vous ayez pensé qu'il avait fructifié entre mes mains.

X.

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PRINCIPES POLITIQUES,

Par C. J. M. Lambrechts, sénateur, comte de l'Empire, commandant de la légion d'honneur.

Cette brochure n'est point un traité de politique, comme son titre pourrait peut-être le faire croire. C'est une réunion de projets que l'auteur avait ébauchés à l'époque du retour des Bourbons, ou depuis leur rétablis sement; projets qui renferment bien des principes politiques, qui ne contiennent même que cela, mais qui ne forment point un traité, et qui n'ont pas même entre eux de liaison très-apparente.

La première de ces pièces est un projet de constitution que M. Lambrechts avait fait après l'arrivée de Louis XVIII. Comme il avait été l'un des rédacteurs de la constitution du sénat, il avait pensé qu'il pourrait

être appelé à concourir aussi à la rédaction de celle par laquelle le roi devait la remplacer, et c'est dans cette idée qu'il s'était occupé de ce travail, que l'évènement rendit ensuite inutile.

Le second est un projet de discours qu'il avait fait, à la même époque, pour réfuter la prétention de ceux qui voulaient que les Bourbons n'eussent jamais cessé de régner, et que Louis fût roi de France depuis dixneuf ans. Il s'attachait à faire sentir dans ce discours quelles conséquences absurdes et choquantes résulteraient d'une pareille prétention, et combien il y aurait de danger à la reconnaître. Il ajoutait que Louis ne pouvait monter légitimement sur le trône que par la volonté de la nation, ni avoir d'autres droits que ceux que lui donnerait une constitution acceptée par lui et sanctionnée par le peuple; enfin il montrait qu'un semblable pacte pouvait seul offrir de véritables garanties, et que toutes les promesses du roi ne sauraient rassurer la nation, si d'ailleurs il ne voulait point tenir le trône d'elle, et le recevoir à des conditions déterminées

d'avance. M. Lambrechts devait lire ce discours au sénat peu de jours avant la séance royale du 4 juin, dans laquelle Louis octroya à la France une charte constitutionnelle. Mais il paraît que le gouvernement avait pris des mesures pour empêcher que les sénateurs ne se réunissent; de sorte qu'il ne put encore faire aucun usage de ce travail.

Enfin, la dernière pièce de sa brochure est un résumé des motifs de deux projets de résolutions dont il s'était occupé plus tard, et qui avaient pour objet, la première, de faire déclarer par les chambres qu'elles ne pouvaient point accepter la constitution telle qu'elle avait été octroyée ; et la seconde, de leur faire demander le renvoi de plusieurs ministres indignes de la confiance du roi et de la nation. Les motifs de la première de ces résolutions, tendaient à prouver que la charte de Louis XVIII péchait essentiellement par la forme dans laquelle elle avait été donnée, et qu'elle ne pouvait être considérée comme un pacte entre le prince et la nation, d'autant qu'elle renfermait beaucoup de vices qui ne se trouvaient point dans celle

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