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BULLA CONFIRMATIONIS

CONVENTION I S.

Nos Joannes Baptista, Tituli Sancti Honuphrii, Sanctæ Romanæ Ecclesiæ Presbyter Cardinalis, CAPRARA, Archiepiscopus, Episcopus sinus, Sanctissimi Domini Nostri Pii Papæ VII, et Sanctee Sedis Apostolicæ ad Primum Galliarum Reipublicæ Consulem, à Latere Legatus.

Universis Galliarum Populis, Salutem in Domino.

Qu U præcipuæ fuerunt Sanctissimi Domini Nostri in ipso sui Apostolatûs exordio sollicitudines, quod omnium bonorum votis jamdiù expetebatur, quod à Vobis tam incenso studio concupiebatur, ut post tantas calamitates quæ cum publicâ, christianam quoque rem afflixerunt in Galliis, hæc. demùm in florentissimis hisce regionibus restitueretur, tantum istud bonum, divinâ tandem favente gratiâ, advenisse Vobis, Galliarum Populi, summâ cum exultantis animi consolatione nuntiamus. Apostolicas siquidem sub plumbo Litteras Pontificio nomine publicamus, in quibus Conventio inter Sanctitatem Suam et Reipublicæ Vestræ Gubernium Parisiis inita solemniter confirmatur. His in litteris quæ instaurandum in Galliis publicum Catholicæ Religionis cultum, res Ecclesiasticas componendas, easque in universo, quà latè nunc patet, Reipublicæ Territorio, ad eamdem formam atque ordinem revocandas à Sanctitate Suâ constituta sunt, luculentissimè continentur. Ea ut rationi locorum ac temporum accommodaret, una fecit Ecclesiæ utilitas, servanda Unitatis studium, et animarum salus. Qui indè novus exurget rerum Ecclesiasticarum ordo, is profectò, si cum præs teritâ rerum perturbatione comparetur, fieri non potest, quin omnes tantò meliori objecta christianæ rei conditione recreentur. Quae enim ferè deperdita, in Galliis, omnium oculis videbatur, ea nunc praesidio Legum, Supremique Regiminis auctoritate mirum in modum reviviscit. Primus verò Reipublicæ-Vestrae Consul, cujus praecipuae in tanțâ hac utilitate Vobis comparandâ partes fuerunt, cuique datum

BULLE DE RATIFICATION

DE LA CONVENTION.

Nous, Jean-Baptiste CA PRA RA, Cardinal-Prêtre de la sainte Eglise romaine, du titre de Saint-Onuphre, Archevêque, Evêque d'Iesi, Légat à Latere de notre saint Père le Pape Pie VII, et du S. Siége apostolique, auprès du premier Consul de la République française.

A tous les Français, Salut en notre Seigneur. C'EST avec la plus grande joie et la plus douce conso lation que nous vous annonçons, ô Français, comme un effet de la bonté du Seigneur, l'heureux accomplissement de ce qui a été l'objet des sollicitudes de notre très-saint Père Pie VII, dès les premiers jours de son apostolat celui de vos vœux les plus empressés, de vos désirs les plus ardens, je veux dire du rétablissement de la religion dans votre heureux pays, après, tant de maux que vous avez éprouvés.

Nous publions aujourd'hui, au nom du souverain Pontife, les lettres apostoliques scellées en plomb, données pour la ratification solemnelle de la convention conclue à Paris entre sa Sainteté et le gouvernement de votre république. Vous trouverez clairement exposé dans ces lettres tout ce qui a été statué par sa Sainteté pour rétablir en France le culte public de la Religion, pour régler toutes les matières ecclésiastiques, et pour les réduire à une forme et à un ordre semblables dans toute l'étendue des pays qui composent le territoire actuel de la République.

L'utilité de l'église, le désir de conserver l'unité, le salut des ames, ont été ses seuls motifs dans ce qu'elle a fait pour accommoder toutes choses aux lieux et aux temps. Si l'on compare le nouvel ordre établi, en conséquence dans les choses ecclésiastiques au bouleversement qui existoit auparavant, il n'est personne qui ne doive se réjouir de voir la religion rétablie dans un meilleur état. Elle sembloit presque anéantie aux yeux de tout le monde : elle

videtur ut afflictae Galliae tranquillitatem et ordinem restitueret, Catholicae Religionis, Constantino illi magno simil fimus, praesidium effectus, gloriosissimam in Ecclesiasticis Galliarum monumentis istorum temporum recordationem est relicturus. Excipite igitur laetae, grataeque mentis officio Apostolicas Litteras quas nuntiavimus Vobis, quasque hìc subjicinus.

PIUS EPISCOPUS, Servus Servorum Dei,
Ad perpetuam rei memoriam.

ECCLESIA Christi, quam ut civitatem sanctam Jerusalem novam descendentem de cœlo à Deo vidit Joannes, indè potissimùm suam repetit firmitatem, cæteraque ornamenta quibus prædita consurgit, quod nedum sancta, catholica et apostolica, sed et una sit, super unius soliditate petræ fundata, ex firmâ et constanti membrorum ecclesiæ omnium unione iu eâdem fide, in iisdem sacramentis, in iisdem vinculis charitatis, in subjectione atque obsequio omnium legitimo capiti, tota vis illa ac pulchritudo est quâ hujus mysticum corpus nobilitatur ac præstat. Quod decus ejus præcipuum ac singulare, Redemptor noster, cùm et ejus proprium esse et conservari usque ad consummationem sæculi maximè voluerit in eâdem ecclesiâ, quam acquisivit sanguine suo, antequàm ad patrem ascenderet, memorandis illis verbis sic pro eâ oravit : « Pater sancte »serva eos quos dedisti mihi, ut sint umum, sicut et nos... » ut omnes unum sint, sicut tu, pater, in me et ego in »te, ut et ipsi in nobis unum sint. »

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Hæc nos animo cogitantes simul ac inscrutabili divinæ Providentiæ consilio, ad supremum apostolatûs apicem, licet indigni, vocati fuimus, statim convertimus oculos nos tros ad populum acquisitionis, solliciti servare unitatem in vinculo pacis, Galliasque potissimum intuentes, magnitudine regionum, populorum frequentiâ, ac religionis gloria

venatt merveilleusement, soutenue par les lois et protégée par l'autorité suprême du gouvernement. Le premier Consul de votre République, à qui vous devez principalement un aussi grand bienfait, qui a été destiné pour rendre à la France affligée, et l'ordre et la tranquillité, devenu, comme le grand Constantin, le protecteur de la religion, laissera de lui, dans les monumens de l'église de France, un éternel et glorieux souvenir.

Recevez donc avec joie et allégresse ces lettres apostoHiques que nous vous avons annoncées, et que nous mettons ici sous vos yeux.

PIE, EVÊQUE, serviteur des serviteurs de Dieu,

Pour en conserver le perpétuel souvenir.

L'ÉGEISE de J. C. qui parut aux regards de Saint-Jean, sous l'image de la Jérusalem. nouvelle, descendant du Ciel, tire sa consistance et son ornement non seulement de ce qu'elle est sainte, catholique et apostolique, mais encore de ce qu'elle est une et fondée sur la solidité d'une seule pierre angulaire.

Toute la force et la beauté de ce corps mystique résulte de la ferme et constante union de tous les membres de l'Eglise dans la même foi, dans les mêmes sacremens, dans les mêmes-liens d'une charité mutuelle, dans la soumission et l'obéissance au chef de l'Eglise.

Le Rédempteur des hommes, après avoir acquis cette Eglise au prix de son sang, a voulu que ce mérite de l'unité fût pour elle un attribut propre et particulier qu'elle conservât jusqu'à la fin des siècles. Aussi voyons-nous qu'avant de remonter au ciel, il adresse, pour l'unité de l'Eglise cette prière mémorable à son père : « Dieu saint et éternel, » conservez ceux que vous m'avez donnés. Faites qu'ils » forment entr'eux un seul corps, comme nous formons » nous-mêmes une substance unique; que leur union de» vienne le symbole de celle en vertu de laquelle j'existe en » vous, et vous en moi; et qu'ils n'aient en nous et par » nous qu'un cœur et qu'un esprit ».

Pénétrés de ces grandes idées, dès que la divine Providence, par un trait ineffable de sa bonté, a daigné nous appeler, quoique indigne, au pouvoir suprême de l'apostolat, nos regards se sont portés sur le peuple acquis par J. C. avec le plus vif désir de notre part de conserver l'unité catholique dans les liens de la paix ; mais c'est sur-tout la

multis jam sæculis commendatissimas, maximo dolore affecti sumus, cùm animadverterimus regiones ipsas quæ tandiù ecclesiæ decus ac deliciæ extitissent, postremis hisce temporibus, intestinis perturbationibus adeò exagitatas fuisse, ut maximum religio detrimentum exindè acceperit, cujus causâ, recolendæ memoriæ Pius VI decessor noster tot tantasque curas impendit.

Nolumus nos hic commemoratione malorum ea vulnera refricare, quæ, divina Providentia nunc sanare properat. Quibus nos divinâ ope adjuti, cùm opportuna remedia adhibere maximè cuperemus, illud jampridem apostolicis nostris litteris, die decimâ quinta maii superioris anni ad universos episcopos datis, professi sumus, nihil optatius contingere nobis posse quam vitam pro filiis nostris, qui sunt Galliæ populi, profundere, si eorum salus posset interitu nostro repræsentari. Ad ea à patre misericordiarum impetranda cùm indesinenter preces nostræ, lacrymoque in maximâ animi ægritudine profunderentur, Deus totius consolationis, qui consolatur nos in omni tribulatione nostrâ, recordatus misericordiæ suæ, respicere dignatus est dolorem nostrum, ac admirando providentiæ suæ consilio, nec opinantibus nobis, aditum aperuit, quo nos, et tantis malis occurrere, et ecclesiæ unitatem et charitatem, quam antiquus humani generis hostis superseminaus zizania super mysticum ecclesiæ agrum dissolvere atque extinguere conatus erat, constabilire iterùm ac revocare possemus. Si quidem ille dominus, qui dives est in misericordiâ, cogitat consilia pacis et non afflictionis, illustrem virum penès quem nunc gallicanæ Reipublicæ est administratio, eadem cupiditate finem tot malis imponendi inflammavit, ut ejus ope in abundantia pacis religione restitutâ, bellicosissima illa Natio ad unicum fidei centrum revocaretur.

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