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grand-maître des ordres du Saint-Esprit et de SaintMichel, en baisant la main du Roi; ils se relèvent, et passent à une table préparée à côté pour signer le

serment.

Ils sont suivis par quatre autres chevaliers.

Ces quatre derniers sont: M. le comte de Villèle, M. le vicomte de Châteaubriant, M. le duc de Doudeauville et M. le marquis Talaru.

Au moment où les récipiendaires se rendent au bureau pour signer le serment, M. de Villèle précède immédiatement M. de Châteaubriant, et c'est M. le président du conseil qui remet la plume à son ancien collègue. Ce rapprochement fait sourire plusieurs spectateurs.

Tous les chevaliers sont ainsi reçus quatre par quatre, avec les mêmes formalités.

Quand la réception des chevaliers est terminée, un officier des ordres va inviter M. le prince de Castelcicala et M. le duc de San-Carlos à descendre de leurs stalles, et, après avoir observé les mêmes révérences que les précédens, il les amène ensemble aux pieds du Roi, où ils prêtent leur serment particulier, et reçoivent les insignes des ordres.....

Alors les quatre grands-officiers descendent du trône, se rangent sur une seule ligne au bas du trône, et font ensemble une révérence à Sa Majesté. Ils s'avancent ensuite devant l'autel, auquel ils font une seconde révérence, et font encore une révérence au Roi. De là ils descendent les marches du sanctuaire,

et vont se remettre au bas du trône du chœur.

Le grand-prévôt monte au trône, et invite le Roi à le quitter pour aller s'asseoir sur son premier trône, et pour entendre les Complies. Le Roi, arrivé au milieu du sanctuaire, fait des révérences à l'autel, au clergé, aux commandeurs ecclésiastiques, à monseigneur le Dauphin, aux princesses, à toute la ligne des chevaliers de droite et de gauche, aux ambassadeurs, et va s'asseoir sur le trône élevé à l'entrée du choeur.

Aussitôt le grand-prévôt monte au trône et prend ses ordres pour commencer les Complies. Il va ensuite dans le sanctuaire avertir l'archevêque par une inclination, et les Complies commencent. Pendant cet office, le Roi et tous les membres de l'ordre restent assis et couverts.

Les Complies finies, tous les membres de l'ordre reconduisent le Roi dans ses appartemens, de la même manière et avec le même appareil qu'il a été amené à la cathédrale, et au bruit des fanfares, des tambours et des acclamations Cette cérémonie a duré jusqu'à quatre heures 1.

Le Roi, après la cérémonie, a tenu un chapitre

' Pendant cette cérémonie, messieurs les musiciens de la chapelle du Roi ont encore exécuté plusieurs morceaux à grands chœurs, de la composition de M. Lesueur, ainsi qu'une marche guerrière et une marche religieuse de la composition de M. Cherubini, et un Salve Regina, composé par M. Plantade.

de l'ordre du Saint-Esprit, dans lequel Sa Majesté a nommé vingt-un cordons bleus : ce sont MM. les ducs d'Uzès, de Chevreuse, de Brissac, de Castries, de Lorges, de Narbonne, de Maillé, de Fitz-James, de Polignac, de Mortemart, de Dalmatie, de Trévise, le comte Jourdan, les marquis d'Autichamp, de La Suze, de Brézé, de la Ferronays, de Pastoret, le comte Just de Noailles, le vicomte d'Agoult et M. Ravez.

Ce même jour, à dix heures du matin, MM. les ambassadeurs et ministres étrangers avaient été admis à faire leur cour au Roi et à la famille royale. Dans cette réunion, S. Ém. M. le nonce apostolique a complimenté le Roi en ces termes, au nom du corps diplomatique :

«< SIRE,

» Le corps diplomatique, encore ému de l'auguste cérémonie dont il vient d'être témoin et de tous les souvenirs qu'elle rappelle, s'empresse d'offrir à Votre Majesté l'hommage de ses félicitations.

>> Après de longues traverses, suivies d'événemens si merveilleux que vainement on s'efforcerait de les expliquer par des causes purement humaines, un des rois vos prédécesseurs reçut dans cette

La tenue de ce chapitre est d'usage.

antique cité l'onction sainte, qui avait coulé sur le front de Clovis.

>>

Éprouvé, Sire, par des infortunes plus grandes, mais qui qui n'ébranlèrent jamais votre âme royale, la

Providence vous a conduit d'une manière non moins merveilleuse au pied du même au tel où Charles VII ressaisit cette glorieuse couronne dont vos vertus relèvent encore l'éclat.

» En voyant la religion, qui seule affermit les trônes, consacrer les commencemens de votre règne, l'Europe partage les espérances que la France en a conçues, en même temps qu'elle forme avec elle les vœux les plus ardens pour le bonheur de Votre Majesté, inséparable de la félicité publique, qui trouve, Sire, la plus sûre garantie dans votre sagesse, votre bonté et votre noble caractère. >>

Le Roi a répondu :

« Monsieur le Nonce, dans une circonstance si intéressante pour la religion et pour la monarchie, je suis heureux de me voir entouré par les représentans de tous les souverains de l'Europe. Je suis très-sensible à tout ce que vous venez de me dire au nom du corps diplomatique. J'ai la ferme confiance que cette auguste cérémonie profitera au bonheur de mon peuple, et je ferai tous mes efforts pour maintenir la paix et l'accord qui règnent heureusement parmi toutes les puissances. J'espère que Dieu bénira mes efforts. Nous ne pouvons rien sans

lui. Messieurs, faites savoir, je vous prie, à vos maîtres les sentimens dont je suis animé, et ma reconnaissance pour la part qu'ils ont prise à mon sacre. »

Le soir, il y a eu réception chez Sa Majesté. A cette réception, le Roi a dit à M. le marquis de Rivière : « A propos, j'ai oublié de te dire que je t'ai fait

» duc. »

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