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est arrivée à midi à la vue du camp Saint-Léonard '. Les deux batteries de droite et de gauche ont fait feu.

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Ce camp était situé à une portée de canon de la ville, dans une vaste plainé, le long de la rivière de Vesle, à droite de la route de Châlons. I avait la figure d'un parallelogramme dé 1,500 toises de développement, sur, 80 de profondeur. Le terrain qu'il occupait avait été loué 35,000 francs; et les dé gâts dans les champs environnans ont été payés à raison de 100 rancs par jour de terre (mesure du pays qui équivaut à un arpent et demi. )

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Chaque tente, surmontée d'un petit drapeau blanc, renfermait l'équipage d'un peloton. Les larges chemins qui séparaient les tentes alignées de chaque côté, étaient aplanis, sablés et bordés de gazons. Sur la lisière du camp, les soldats avaient dessiné des parterres, qui présentaient un agréable coup d'œil, et des colonnes de verdure sur lesquelles était placé le buste en plâtre de Charles X. Ici se dessinaient en bluets les noms de madame la Dauphine, de Madame, duchesse de Berry, de Mademoiselle ; là se relevaient en gazon ou en mousse, sur un fond sablé, les noms de Charles X, de monseigneur le Dauphin, et du duc de Bordeaux.

Dans un de cès parterres, on voyait le chiffre de Charles X entre deux sabres en croix, avec cette devise: Vive le Ro Charles X! Vivre pour le servir; mourir pour le défendre !

Devant le 60o. de ligne, on lisait ces mots écrits en bleuets, au-dessous du busté du Roi : Un instant dans notré camp, et dans nos cœurs toujours.

Devant le 14e., on voyait une large couronne avec ces mots: Dieu la lui a donnée, nous devons la lui conserver.

Le quartier de la garde était distribué en plusieurs rues por

Le Roi s'est arrêté à la hauteur d'un pavillon, construit, au centre et a considéré l'ensemble da

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camp. Les troupes étaient rangées en bataille de la manière suivante: ...,tiadna al zub tot 21Une batterie d'artillerie à cheval de la garde royale, un bataillon de chacun des huit régimens de la garde royale, huit bataillons de différens régimens de la ligne (les 1,7°, 47°, 33°, 14°, 8°, 60°,/11*), un bataillon du génie et une batterie à pied de la ligne.

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A la gauche de l'infanterie se trouvait la cavalerie, rangée aussi en ligne dans l'ordre suivant: Quatre escadrons des gardes-du-corps, un escadron des gendarmes d'élite, des grenadiers, des cuirassiers, des dragons, des chasseurs, des lanciers et des hussards de la garde royale, et derrière, un escadron des gendarmes, des dragons, des

tant les noms du Roi, du Dauphin, de la Dauphine, de Bor deaux, de l'Honneur, de la Fidélité, des Dames.

Le corps du génie avait figuré en avant de ses tentes, des fortifications en gazon parfaitement exécutées. L'artillerie avait dessiné sur une butte avec des bluets et des coquelicots, un canonnier qui met le feu à sa pièce.

Au milieu du camp s'élevait un autel.

Les troupes, au nombre de dix mille hommes environ, étaient commandées par M. le lieutenant-général Lion, ayant sous ses ordres les généraux Delcambre, Watier, et Piquet de Bois-Guy, commandant l'infanterie, la cavalerie et l'artillerie. La cavalerie était cantonnée dans les villages voisins.#vfw

cuirassiers, des lanciers et des hussards de la ligne. Une grande multitude couvrait la plaine en face des troupes. Les jours précédens, dans la ville et surtout dans la cathédrale, on se croyait plutôt à Paris qu'à Reims, on ne rencontrait presque que de ces visages de connaissance qu'on avait l'habitude de voir dans les promenades et dans les spectales de la capitale. Le jour de la revue c'était tout le contraire ; des étrangers étaient perdus dans la foule.

des Rémois et surtout des habitans de la campagnol

vêtus la plupart de blouses bleues et portant, selon l'usage du pays, de grands bâtons en guise de cannes.

Sa Majesté a d'abord traversé la plaine, au milieu de nombreuses acclamations, et s'est rendue à la droite des troupes. @!##

Le Roi a parcouru toute la ligue en s'approchant aussi près que possible des soldats. Il était suivi des princes, des princesses et d'un brillant état-major, où se trouvaient M. le ministre de la guerre, M. le lieutenant général baron de Damas, ministre des affaires étrangères; MM. les maréchaux duc de Conégliano, duc de Bellune, duc de Raguse et marquis de Lauriston, M. le duc de Polignac, premier écuyer, MM. les lieutenants généraux et maréchaux

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Ces rassemblemens ne sont point comparables à ceux de Paris dans les jours de fête, à ceux, par exemple, voyait dans le faubourg Saint-Denis et à la Villette sur sage du Roi lors de sa rentrée dans la capitale.

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de camp Partouneaux, duc de Dino, de Maillé et un grand nombre d'officiers étrangers de la suite des ambassadeurs.

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Les quatre princesses, en calèche,ont aussi parcouru toute la ligne et à chaque instant LL. AA. RR. saluaient très-affectueusement les soldats. Monseigneur le Dauphin donnait fréquemment des marques de souvenir à ses compagnons d'armes.

Le Roi a été ensuite se placer en avant de la tente qui lui avait été préparée. En ce moment, les colonels ont fait sortir des rangs les trente-neuf officiers et les trente-neuf sous-officiers et soldats, qui devaient recevoir les croix de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur, et les ont conduits au pavillon du Roi. Sa Majesté leur a remis successivement de sa main les décorations, en leur adressant des paroles bienveillantes.

« Vos blessures vous font-elles souffrir? » a demandé le Roi, à M. de Baillon officier du sixième régiment de la garde royale, qui a dix-huit ans de service et sept campagnes. « Non, Sire,» a répondu l'officier.« Vous pourrez donc me servir longtemps?»« Ah! Sire, de bien bon cœur. >>

Après la distribution, M. le maréchal duc de Bellune a pris les ordres du Roi pour le défilé. La lirompue par un arrière à droite, s'est mise

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Le Roi avait accordé depuis peu de jours deux croix à chaque bataillon et escadron présens au camps.

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en colonne par division et a défilé devant Sa Ma jesté, le duc de Bellune marchant en tête 1,

En voyant défiler les quatre escadrons des gardesdu-corps, le Roi a dit : « Ils sont aussi beaux que bons. »

L'ordre du jour adressé par M. le maréchal duc de Bellune aux troupes qui composaient le camp contenaient ces paroles remarquables ::

«Monsieur le maréchal, dites à mes troupes que je désire qu'elles soient aussi contentes de moi que je suis satisfait d'elles diy porn almaz 19) A trois heures le Roi est rentré dans Reims avec son cortège par la porte de Dieu-Lumière ; il a suiti les rues de Dieu-Lumière, halle Saint-Remi, de la Grosse-Enclume, des Créneaux, des Barbâtes de l'Université, de Saint-Étienne, la Peyrière, la place Royale où Sa Majesté s'est arrêtée devant la statue de Louis XV.

Le cortége a continué par le Marché aux Blési, la rue du Tambour, la place de l'Hôtel-de-Ville.

Là, s'était réuni M. le maire et le corps municipal. Le Roi s'est arrêté, en voyant ces magistrats s'avancer. M. le maire s'est approché du cheval du Roi et a dit à Sa Majesté : « Sire, cet Hôtel-de-Ville a été commencé sous le règne de Louis XIII, et vient d'être achevé sous le règne de

Dans cette revue, M. le duc de Trévise a reçu un coup de pied de cheval à la jambe. Le maréchal a été transporté chez lui.

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