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A. DURAND, Libraire,

Rue des Grès, 5.

B. WARÉE, Libraire,

17, Quai aux Fleurs.

Pour paraître le 15 janvier : CATALOGUE DES LIVRES COMPOSANT LA BIBLIOTHÈQUE de feu M. J. J. G. FOELIX, avocat à la Cour impériale de Paris, docteur en droit, membre correspondant des Académies royales de Munich, de Naples, de Turin, etc.

Le Catalogue de cette bibliothèque, spécialement composée des ouvrages les plus estimés sur toutes les branches de la législation et de la jurisprudence françaises et étrangères, ne saurait trop être recommandé à l'attention et à l'examen des hommes d'Etat, des publicistes, des jurisconsultes et des conservateurs des bibliothèques publiques, tant pour son ensemble que par le choix judicieux du modeste et savant jurisconsulte, auteur d'un des meilleurs Traités sur le droit international, traité qui fait assez pressentir l'importance des divers ouvrages réunis dans le Catalogue, la plupart ayant coopéré en quelque sorte à des travaux juridiques qui font depuis longtemps autorité dans toutes les parties civilisées du Monde; enfin par une monographie, sinon complète, du moins intelligente et raisonnée sur chaque nature.

IS,

M. S. DUFOUR, libraire de la cour impériale de Russie, maison de l'Église hollandaise à Saint-Pétersbourg, prie MM. les Éditeurs avec lesquels il est en relation, de vouloir bien lui envoyer franco par la poste le compte des fournitures qu'ils lui ont faites jusqu'au 31 décembre 1853.

Changement de domicile.

L'imprimerie en taille-douce de ROUGIER est transférée rue des Mathurins-Saint-Jacques 10 (près le musée de Cluny).

LE MEILLEUR MARCHÉ ET LE PLUS RÉPANDU des journaux, c'est: LE COURS GÉNÉRAL DES

ACTIONS par Jacques BRESSON, paraissant tous les jeudis, indiquant les payements d'intérêts, dividendes, le compte-rendu, les recettes des chemins de fer, canaux, mines, assurances, banques foncières, etc., place de la Bourse, 31, à Paris. Prix pour un an, 7 fr. pour Paris; 8 fr. pour

les départements, 10 fr. pour l'étranger.

IL TIENT LIEU D'UNE GAZETTE DES CHEMINS DE FER

Les Éditeurs de la publication LE MOYEN AGE ET LA RENAISSANCE, rue du Pont-de-Lodi, 5, à Paris, ont l'honneur de prévenir MM. les Libraires de Paris, des Départements et de l'Étranger, que s'ils ont pour leur propre compte ou pour le compte de leurs souscripteurs, à faire compléter des exemplaires encore incomplets dudit ouvrage LE MOYEN AGE ET LA RENAISSANCE, ils aient à prendre leurs suites jusqu'à parfait complément, d'ici à la fin de janvier 1854. Passé cette époque, il deviendra impossible aux Éditeurs du MOYEN AGE de pouvoir fournir des livraisons ou des défets dudit ouvrage, à quelque prix que ce puisse être, attendu qu'ils termineront à la fin de janvier le classement définitif et le brochage en exemplaires complets de tout ce qui leur reste encore de ce grand

ouvrage.

NÉCROLOGIE.

M. Antoine Augustin RENOUARD, (né à Paris le 21 septembre 1765, mort à Saint-Valery-sur-Somme le 15 décembre 1853).

M. A. A. Renouard, qui vient de mourir à Saint-Valery-sur-Somme, dans sa 89° année, était peut-être le doyen des libraires français. Il était de ces

natures solides sur lesquelles la maladie et la vieillesse ne paraissent pendant bien longtemps avoir aucune puissance; de ces hommes qui, voués au culte du devoir et de l'étude, ont traversé, non pas avec indifférence, mais sans pâlir les rudes épreuves du dernier siècle. En regrettant que la Providence n'ait pas accordé encore plus de jours à celui qui savait si bien jouir des plaisirs sans fin que la nature, la science et l'art prodiguent aux initiés, il faut reconnaître que c'est là, dans une sphère modeste, une belle et coinplète existence.

Sa vocation d'éditeur s'est révélée dans les circonstances les moins favorables; au milieu des travaux d'une toute autre industrie honorablement exercée par son père, le futur bibliophile complétait silencieusement ses fortes études, et encore étranger à la pratique de la typographie, préparait ses premières publications. Nous avons eu sous les yeux le plus ancien catalogue de livres, publié en 1797 par Antoine-Augustin Renouard, rue Apolline (on ne disait plus Sainte-Apolline); c'est une pièce curieuse et rare qui renferme la nomenclature d'une première série de petites éditions très-correctes et élégantes, encore aujourd'hui recherchées. Dans un avis placé à la fin de ce catalogue, et qu'on ne lira pas sans intérêt, l'éditeur déclare avec simplicité qu'un goût irrésistible lui a fait abandonner momentanément les travaux de son état pour se livrer à la fabrication des livres :

« D'une profession tout à fait étrangère aux lettres, fabricant de gazes, de ces riens élégants qui servent à la parure des femmes, et dont beaucoup. d'hommes s'occupent avec une attention souvent plus suivie que celle qu'obtient l'étude de la morale et des sciences, je me suis livré à un genre de travail qui semble bien peu compatible avec les occupations d'un manufacturier. Pendant la déplorable inertie où les circonstances politiques avaient jeté mon commerce, je me suis réfugié chez les Muses, et ce qui, avant 1792, faisait seulement l'amusement de mes loisirs, a, pendant ces dernières années, fait mon occupation presque entière.

<«< Passionné pour l'art de la typographie, je n'ai pas pensé qu'il me fût suffisant de rassembler auprès de moi les chefs-d'œuvre des plus habiles imprimeurs, j'ai voulu aussi contribuer à les multiplier. Dans les imprimeries les plus célèbres de la France et de l'Italie, j'ai fait réimprimer un certain nombre d'excellents ouvrages latins et français; dépenses, soins assidus, rien n'a été épargné pour donner à ces éditions toute la perfection qui a dépendu de moi. Je me suis surtout appliqué à ce qu'elles ne fussent pas de simples et inutiles réimpressions. J'ai cherché à les rendre, autant que possible, recommandables aux littérateurs et à leur donner pour ainsi dire un caractère qui leur fût propre, soit par quelque addition inédite, ou par la vie de l'auteur, ou par une collation plus scrupuleuse et une meilleure distribution des pièces qui les composaient, ou par une notice littéraire des précédentes éditions du même livre, etc. Si je n'avais eu en vue qu'une spéculation utile à mes intérêts, si j'avais entrepris ces impressions comme une affaire de commerce, je devrais trouver qu'elles auraient fort mal récompensé mes soins; mais le plaisir de me livrer à mon goût dominant est entré pour beaucoup dans mes calculs et m'a fait laisser de côté toute autre considération. D'ailleurs, dans ces temps désastreux, où l'on imputait également à crime de parler ou de se taire, de rester nul chez soi, ou d'avoir quelque existence politique, j'ai regardé comme un bonheur de pouvoir me concentrer en moi-même, et de me livrer à des travaux assez arides, il est vrai, mais capables d'étourdir mon imagination sur l'état affreux dans lequel on nous forçait de vivre.

<< Maintenant qu'il est permis d'espérer un avenir moins malheureux, et que les liaisons commerciales commencent à se rétablir, je sacrifie mes goûts à mes devoirs, j'abandonne les travaux d'éditeur pour reprendre la profession dans laquelle j'ai été élevé, pour redevenir fabricant de gazes; et, au moment où je cesse de faire imprimer, je crois devoir joindre à mes dernières éditions une notice exacte de toutes celles que j'ai publiées. Ces détails plaisent aux véritables amateurs de livres; et, si je suis assez heureux pour que quelques

unes de mes éditions acquièrent l'estime qu'on est disposé à accorder à la.. correction scrupuleuse jointe à l'élégante exécution, peut-être n'aurai-je pas eu tort de donner sur chacune d'elle d'exacts renseignements.

« Lorsque, dans un âge plus avancé, je pourrai revenir à des occupations conformes à mes inclinations les plus chères, je ferai imprimer, de format grand in-folio, Lucrèce et Salluste avec des gravures, etc., etc.....

que

Que d'années se sont écoulées depuis que M. A.-A. Renouard écrivait ces lignes, où l'on reconnaît bien plus le sentiment naïf de l'amateur passionné que la spéculation de l'éditeur. Depuis ce temps, jusqu'à la fin de sa carrière, il n'a cessé un seul jour de s'occuper de ses travaux de prédilection. Il faut croire que la fabrication et la vente de la gaze lui parurent une occupation peu attrayante après les travaux plus relevés auxquels il s'était livré comme éditeur déjà érudit, puisque nous trouvons dans les annales de sa librairie un Catalogue de A.-A. Renouard, libraire, rue Saint-André-des-Ares, no 42, daté de l'an VII (1799). Il a publié successivement les principaux ouvrages classiques de la littérature française; il a donné une grande impulsion au commerce de la librairie. Ses éditions ont été remarquées non-seulement pour leur correction et leur élégance, mais pour les gravures, ou illustrations comme on dit aujourd'hui, dont il les ornait. Sous sa direction, l'ingénieux et infatigable Moreau accompagnait de ses compositions les écrivains du grand siècle, et tous les ouvrages alors en faveur, comme Gresset, Legouvé, Demoustier, etc.; Desenne ornait les œuvres de Florian du charmant commentaire de son crayon; Prud'hon semait quelques chefs-d'œuvre dans des pages. d'éditions nouvelles; Saint-Aubin reproduisait avec facilité les portraits des écrivains et des personnages célèbres; c'est de cette époque que date le goût des livres illustrés, devenu si général.

Nous ne remplirons pas cette courte notice du détail de ses nombreuses publications continuées pendant tant d'années. Les vrais amateurs demandent encore avec instance les volumes signés de cette marque bien connue de l'Ancre surmontée du coq, symbole de la vigilance qui présidait à ces éditions, et de la confiance qu'on pouvait avoir dans les textes. Cette marque a été souvent imitée par les contrefacteurs qui existaient dès ce temps-là, et qui savaient bien que le pavillon couvre la marchandise.

Ces publications multipliées étaient bien une tâche suffisante pour l'activité d'un libraire qui ne s'en rapportait à personne du soin de revoir ses épreuves, qui collationnait les textes et y ajoutait des notes et des notices littéraires, etc. Mais l'éditeur infatigable était aussi un bibliophile passionné. Dès son enfance il recueillait et découvrait avec une grande sagacitè les éditions les plus rares qu'il s'était appliqué à reconnaître sans autre guide que son goût et l'étude de quelques ouvrages descriptifs sur la matière. Il montrait avec vénération le petit livre qu'il avait acheté encore tout enfant et qui avait été le noyau de sa belle bibliothèque. Aujourd'hui ces précieux livres, dont il a joui jusqu'à son dernier jour, vont être dispersés entre les mains des amateurs qui en con voitent depuis longtemps le partage. Dire ce qu'il y a dans cette riche collection de livres et d'objets d'art d'un prix inestimable, d'autographes introuvables, de trésors merveilleux, n'est pas du ressort de cette notice; nous ne pouvons que renvoyer au Catalogue détaillé que M. A.-A. Renouard a rédigé en 1853, ne s'en rapportant qu'à lui du soin de présenter au public les ri chesses que sa position exceptionnelle, ses connaissances spéciales et ses relations étendues lui avaient permis de réunir.

Si M. A.-A. Renouard était un éditeur expérimenté et un bibliophile éclairé, il était aussi un écrivain judicieux et un bibliographe érudit. Parmi tous ses travaux littéraires, nous citerons de préférence deux Monographies qu'il a étudiées toute sa vie et décrites avec l'application minutieuse qu'il portait à toutes choses. Les Annales des Alde et les Annales des Estienne, sont deux livres qui ont été vantés comme des modèles et qui feront autorité parce que M. A.-A. Renouard avait pu voir et toucher la plupart des rares

éditions qu'il enregistrait pour la première fois dans les annales glorieuses de l'imprimerie italienne et de l'imprimerie française.

Voilà des jours nombreux bien employés au profit de la science et des lettres; cependant, loin d'être absorbé par ses travaux, M. A.-A. Renouard vivait de la vie de famille et de la vie du monde, entretenant jusqu'à un âge fort avancé une correspondance animée et spirituelle. Il trouvait encore le temps de sacrifier ses goûts et ses intérêts pour les intérêts généraux. Le libraire devint magistrat au tribunal de commerce, le bibliophile devint maire d'un arrondissement de Paris pendant les temps les plus difficiles.

Le commerce de la librairie dut autrefois, à la vivacité de ses réclamations, d'être exempté du droit de timbre sur les prospectus et annonces (voir la brochure: L'impôt du timbre sur les Catalogues de librairie, ruineux pour les libraires et arithmétiquement onéreux au trésor public. Paris 1816, in-8°). «Olez-lui ses liens et laissez-le aller. » C'est pour le commerce, disait M. A.-A. Renouard, la plus facile et la plus efficace de toutes les protections; l'effet que produisit à cette époque là suppression du timbre sur les catalogues et prospectus de librairie est une preuve de cette vérité souvent méconnue.

Ami du progrès et souvent promoteur des utiles réformes, il savait cependant s'élever avec force contre tous les excès; c'est peut-être à sa vigoureuse initiative que nous devons la conservation dans nos bibliothèques et musées des monuments de la littérature et de l'art ornés des emblèmes de la monarchie (voir: Observations de quelques patriotes sur la nécessité de conserver les monuments de la littérature et de l'art). Nous trouvons dans l'ancien catalogue de sa bibliothèque (Catalogue d'un amateur. Paris, 1819, 4 vol. in-80) le récit intéressant des dangers auxquels ont échappé par ses efforts les précieux dépôts de nos musées; nous reproduisons ces curieux détails :

<< Vers la fin d'octobre 1793, les comités du gouvernement réunis décident qu'on ne peut sans scandale permettre plus longtemps que les livres des bibliothèques publiques, à Paris et dans les départements, offensent les yeux des républicains par de honteuses marques de servitude, qu'il faut s'empresser de les faire disparaître, c'est-à-dire de changer les reliures de tous les livres portant des armes ou des fleurs de lis, enlever les pages armoriées, les préfaces ou dédicaces à des rois, des grands, etc. Sur l'objection de l'excès de la dépense, «une grande nation ne doit pas regarder à vingt millions, » s'écrie un des membres; et la motion est accueillie, et la proposition va en être portée à l'assemblée !.

«Le hasard fait que, le jour même, je suis informé de cet acte de démence. J'ose à l'instant concevoir l'idée de conjurer l'orage, dût-il retomber sur moi. A la hâte et d'indignation, je trace ce court écrit, un peu vif, mais qui ne devait pas être autrement. C'était le cas où, pour frapper juste, il fallait frapper fort. Dans les vingt-quatre heures, il est projeté et déjà livré à l'impression. M. Didot l'aîné, qui ne se dissimule pas plus que moi l'extrême danger d'une telle attaque, n'hésite pas un instant à le partager; il imprime, et veut de plus concourir à cette bonne œuvre, par le sacrifice d'une partie des frais d'impression. Deux personnes, M. Charlemagne et M. Chardin, (ce dernier depuis longtemps connu par un goût distingué pour les livres), veulent bien joindre leurs signatures à la mienne. La brochure est par moi adressée à tous les établissements publics et littéraires de Paris, à la Convention pour chacun de ses membres. Cet écrit pouvait, devait nous perdre, et par un hasard tout à fait inespéré, il ne fit que du bien. Dès le lendemain de la distribution, le 1er brumaire, une motion d'ordre de Thibaut et de Chenier appelle l'attention de l'assemblée sur les dégradations commises dans les établissements littéraires par un fanatisme souvent simulé; renvoi au comité d'instruction publique pour en faire un très-prompt rapport. Craignant un décret équivoque, plus funeste encore que ne l'aurait été un ordre du jour, j'adresse, le 2 brumaire (23 octobre 1793), au comité d'instruction publique, les quatre pages qui suivent le premier écrit ; et le 4 (25 octobre), sur le rapport de Romme,

rapport dont les motifs et beaucoup d'expressions sont pris dans ces deux pièces, est rendu le décret qui, au moins pour les objets inanimés, pour les productions des sciences et des arts, changea dès ce moment l'affreuse manie de détruire en une manie toute différente, celle de conserver et même d'accumuler.

« Une décision rigoureuse, une loi révolutionnaire aurait eu des ailes pour voler aux extrémités de la France; je craignis que ce décret conservateur ne circulât avec une lenteur perfide; sur-le-champ, chez Baudouin, à l'imprimerie des décrets, je le fais imprimer à mes frais en in-8°, et je l'envoie à toutes les bibliothèques publiques, à toutes les administrations départementales, à tous les établissements littéraires qui sont à ma connaissance. Dans les années qui suivirent, il me fut déclaré par plusieurs bibliothécaires, que cette pièce qu'ils reçurent par la poste, bien avant l'envoi officiel, et sans savoir de qui elle venait, avait été le préservatif, le sauveur du dépôt confié à leur garde, l'eau bénite avec laquelle ils avaient conjuré les démons révolutionnaires. >>

Doué d'une rare mémoire, qu'il a conservée jusqu'à son dernier jour, il racontait avec esprit, sans fatigue pour lui-même, encore moins pour ses heureux auditeurs, les anecdotes littéraires du dernier siècle. Que de souvenirs il emporte avec lui! car il avait connu tous les célèbres amateurs, il savait nonseulement ce qu'il avait sur chaque rayon de sa bibliothèque, mais aussi ce qui était conservé dans la plupart des dépôts publics et particuliers. On raconte que, dans la bibliothèque de ***, un employé lui assura n'avoir plus depuis longtemps un manuscrit précieux, qu'il lui importait de consulter pour une édition sous presse. «Si vous ne l'avez pas vu depuis longtemps, dit le bibliophile, il est peut-être à la même place, et bien que ma vue soit faible, et votre salle assez obscure, j'espère le reconnaître au toucher. » Puis, se faisant apporter une échelle, il mit, les yeux fermés, les volumes introuvables dans la main de l'employé plus surpris que satisfait.

Pour dire un dernier mot de ses nombreuses publications, nous remarquons qu'elles ont embrassé tous les genres; mais il recherchait surtout celles qui pouvaient servir les intérêts des lettres, des sciences et des arts, repoussant seulement celles qui n'auraient pas eu un caractère complet de droiture et de moralité, et prenant pour enseigne les noms les plus respectables.

L'homme dont la vie a été si bien remplie, conserve en général, dans sa vieillesse, une grande sérénité. Aussi, après avoir transmis, il y a déjà bien longtemps, à l'un de ses fils, la suite de ses affaires commerciales, M. Antoine-Augustin Renouard, retiré à la campagne, dans l'antique abbaye de Saint-Valerysur-Somme, au bord de la mer, entouré d'une partie de sa famille, s'occupait avec le même attrait de ses travaux littéraires et des travaux de ses champs. Au milieu des beaux livres, qui étaient ses anciens et inséparables compagnons, il jouissait avec recueillement des derniers jours que la Providence lui mesurait. Enfin, s'il nous est permis de raconter ici cette fin touchante, pendant ses derniers jours, sentant ses forces le trahir, il demanda que l'on mît dans ses mains affaiblies ceux de ses livres qui sont restés ses meilleurs amis, ses livres de prières, puis le flambeau vacillant de cette rare intelligence s'éteignit dans le sommeil.

Si l'expression d'une vive affection se laisse trop sentir dans ces lignes sincères, qu'on veuille bien l'excuser de la part de celui qui a été admis à passer sa vie dans l'intimité de cet homme éminent, et qui en conserve un profond et respectueux souvenir.

Paris, 30 décembre 1853.

ÉTAT DES VENTES.

JULES TARDIEU.

16 janvier, rue des Bons-Enfants, 28. Vente des livres qui composaient la bibliothèque de feu M. P.-L. Duclos. (Voyez no 7685 de 1853.)

Imprimerie de PILLET fils aîné, rue des Grands-Augustins, 5.

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