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55.500 grammes. 0.884

Le culot d'acier fondu pesoit.....................

Les globules détachés.........

Poids total de l'acier obtenu.......... 56.384

Le fer et le diamant pesoient, avant l'opération, 58.707 gram., d'où il suit qu'il y a une perte de fer d'environ 2.323 grammes. Ce fer avoit donné au creuset de Hesse la couleur de la plombagine.

Signé CLOUET, WELTER et HACHETTE.

Le 7 septembre 1799, M. Guyton a communiqué à l'Institut le résultat d'une nouvelle expérience du diamant. On avoit fixé sur le fond d'une petite capsule de platine, un diamant brut, cristallisé et bien transparent; on l'avoit couvert d'un mélange de 5 grammes d'alumine précipitée de l'alun par l'ammoniaque, et 15 décigrammes de chaux. Malgré les édulcorations répétées du précipité d'alumine, il retenoit encore de l'acide sulfurique. Après avoir mis la capsule de platine dans un creuset d'argile, on tint le mêlange terreux et le diamant au feu d'une forge à trois vents, environ une demi-heure. M. Clouet, qui avoit proposé cette expérience, croyoit que le mêlange terreux se changeroit en un verre qui se combineroit avec le diamant. Au lieu d'une masse vitreuse on a obtenu un sulfure terreux gris opaque, qui exhaloit sensiblement l'odeur de soufre, et qui, soumis à différens essais, en a manifesté toutes les propriétés. Le diamant étoit devenu noir, et tranchoit ainsi avec le gris du sulfure. Avant l'opération il pesoit 158 milligrammes; il a perdu 58 milligrammes, plus du tiers de son poids. Il a été remis dans cet état, par M. Guyton, au cabinet de l'Ecole Polytechnique.

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Ces trois mémoires sont insérés dans les volumes 31 et 32 des Annales de Chimie, année 1799.

Le 31 juillet 1809, M. Guyton a lu à l'Institut un mémoire sur la décomposition de l'eau par le diamant incandescent. Ce mémoire est inséré dans la Correspondance, tom. 2, pag. 109. Un cinquième mémoire de M. Guyton, qu'on doit considérer comme la suite des quatre premiers, vient d'être inséré dans le volume 84 des Annales de Chimie, année 1812, il a pour titre : Nouvelles expériences sur la combustion du diamant et autres substances charbonneuses, en vaisseaux clos.

Des sept expériences dont M. Guyton rend compte dans ce dernier mémoire, les quatre premières ont pour objet la combustion du charbon de chêne, la plombagine de Keswik dans le Cumberland, la plombagine du Piémont, et l'anthracite. La

combustion du diamant est l'objet des trois dernières. Dans ces trois expériences on a brûlé 2,1650 grammes de diamant, dont 0,8665 grammes ont été donnés par M. d'Arcet. Nous allons extraire, de ce dernier mémoire, la description de l'appareil, tel que MM. Guyton et Clément l'ont disposé, et les conclusions M. Guyton a cru devoir tirer, tant de ses expériences que de celles qui ont été faites en Angleterre, sur le même sujet, par MM. Allen et Pepys.

que

Extrait du cinquième mémoire sur le Diamant ;

Par M. GUYTON.

Les conséquences que l'examen comparatif du pouvoir réfringent de diverses substances, avoit presentées à M. Biot sur la composition du diamant, ayant fait désirer de nouvelles expériences pour déterminer sa vraie nature, nous en avons été chargés, M. Hachette et moi, par l'administration (1) de l'Ecole impériale Potytechnique,qui a mis à notre disposition 15 diamans pesant ensemble 1536 milligrammes (28.9185 grains, ou 7 karats des joailliers), réservant seulement pour son cabinet ceux qui pouvoient servir à l'instruction, soit par la régularité de leur cristallisation, soit comme conservant des traces intéressantes des commencemens de combustion que je leur avois fait subir dans mes premières expériences. M. Clément a bien voulu partager avec nous ce travail, et l'intérêt qu'y a pris M. d'Arcet, nous a procuré l'avantage de l'avoir souvent pour coopérateur.

Dans l'extrait que je publiai dans le tome 65 des Annales de Chimie, du mémoire de MM. Allen et Pepys, sur la nature du diamant, j'ai déjà fait connoître l'appareil qui avoit servi à nos premières expériences, et qui étoit composé d'un tube(fig. a, pl.5) de platine dans lequel une pompe à cric servoit à faire pa ser le gaz oxigène, lorsqu'il avoit été chauffé au rouge-blanc. Ce tube que nous avions fait tirer à la manière des tubes des lunettes pour éviter les soudures, étoit nécessairement très-mince, et fut bientôt hors de service par l'affaissement qu'il subit dans une des opérations préliminaires et qui déterminà une fissure.

Obligés de faire construire un nouvel appareil, nous avons pensé que pour le mettre à l'abri de semblables accidens, il falloit donner beaucoup plus d'épaisseur au tube destiné à traverser le fourneau, et en augmenter en même-temps le calibre intérieur, afin de pouvoir y introduire des substances d'un plus

(1) Elle a aussi fourni les fonds nécessaires pour l'acquisition des appareils.

grand volume, ou même y placer un support approprié, dans les cas où il y auroit à craindre que les corps soumis à l'expérience ne fussent emportés par le courant, ou que le résidu de la combustion ne contractât quelqu'adhérence aux parois du tube,(1). Il n'y avoit d'autre moyen pour atteindre ce but, que de faire forger un cylindre massif de platine, pour le forer ensuite à la manière des canons : c'est le parti que nous avons pris, et qui nous a mis en possession d'un instrument que nous croyons le plus solide et le plus commode que l'on puisse employer pour ce genre de recherches.

Je crois devoir donner ici la description de l'appareil entier (2). de la manière de s'en servir, et des perfectionnemens que nous y avons successivement ajoutés, avant de présenter les résultats des expériences pour lesquelles il a été construit.

AB (fig. 1, pl. 5), est un tube de platine de 34 centimètres de longueur. La partie cd, est celle dont j'ai parlé plus haut, de 15 centimètres de longueur, de 24 millimètres de grosseur, qui a été forgée pleine, et ensuite forée pour lui donner un calibre intérieur de 15 millimètres; de sorte qu'on lui a conservé quatre millimètres d'épaisseur.

A chaque bout de cette pièce est ajusté et soudé à l'or pur, un autre tube de platine laminé à 2 millimètres seulement d'épaisseur, également soudé à l'or, et terminé par un collet renforcé, ouvert intérieurement en cône, et portant cinq filets de vis, pour recevoir les ajutages, comme on les voit représentés (fig. 2), sur une plus grande échelle.

Ce tube est placé dans les échancrures pratiquées dans le fourneau E, F (fig. 1), formé de deux creusets appelés de plomb noir, dont on a enlevé les fonds, de 11 centimètres de diamètre dans leur évasement (3). On voit en g la grille; h est le trou pratiqué pour recevoir la tuyère d'un soufflet à double vent, d'environ 29 décimètres cubes de capacité.

Les ajutages a,b, du tube de platine, communiquent, à 38 centimètres de distance, à l'une des branches des vases à-peu-près

(1) C'est ce qui nous étoit arrivé en traitant dans le premier appareil de la plombagine qui nous avoit été donnée comme venant de Keswill.

(2) MM. les Elèves peuvent voir cet appareil dans le cabinet de physique de l'Ecole Polytechnique.

(3) On sait que ces creusets de plomb noir, qui vous viennent d'Allemagne, se taillent très-facilement ; qu'ils ont la propriété de supporter le passage du chaud au froid sans se fendre; qu'ils sont très-réfractaires, et tiennent mieux que les autres la chaleur dans leur intérieur, à raison de la plombagine qui entre dans leur composition.

demi-circulaires I et K, contenant du muriate de chaux, que nous nommons par cette raison tubes desséchans, et qui sont environnés de glace dans les terrines L et M. L'autre branche de ces tubes reçoit un ajutage du même genre, qui la met en communication avec l'intérieur du gazomètre placé de son côté, lorsque le robinet est ouvert.

Lorsque nous eûmes connoissance de l'appareil de MM. Allen et Pepys, décrit dans les Transactions philosophiques de 1807 (part. 2), nous prîmes la résolution de construire nos gazomètres à leur exemple, pour en rendre la manipulation plus facile, en réduisant le mercure à un beaucoup plus petit volume. Mais pour en étendre l'usage, et pouvoir y traiter même les gaz acides, au lieu de les faire couler en fonte, nous arrêtâmes de les faire exécuter en porcelaine.

Cependant nous ne tardâmes pas à reconnoître que l'opacité de la matière seroit un grand obstacle à la détermination précise du niveau du mercure, tant dans l'intérieur de la cloche qu'à l'extérieur; que le volume des gaz ne pourroit être ainsi mesuré qu'en rétablissant l'équilibre des deux colonnes par la communication avec la pression du dehors; ce qui ne pouvoit manquer de multiplier les chances d'erreurs, par la quantité d'ajutages et de robinets destinés à opérer cette communication. Nous revînmes donc aux gazomètres de verre. Je vais donner la description de ceux que nous avons définitivement adoptés, après plusieurs essais qui nous ont donné la mesure des précautions à prendre pour en assurer la solidité.

OP (fig. 1 et 2) est un cylindre ou manchon de verre blanc, de 26.5 centimètres de hauteur, de 7 millimètres d'épaisseur et de 16 centimètres de diamètre intérieur. Les bords inférieurs sont dressés pour s'appliquer exactement sur une glace doucie, mastiquée bien horizontalement sur le pied de bois Q. Ce manchon est fixé sur la glace par le cercle de fer R, réuni au pied de bois par les branches de fer s, qui traversent le cercle et le tirent par leurs écrous.

T est une cloche de verre sans bouton, de 12.2 centimètres de diamètre extérieur, de 19.5 de hauteur, dont les bords inferieurs s'appliquent également sur la glace du fond, et qui y est fixée par la verge de fer U, percée dans toute sa longueur et taraudée en vis à l'extrémité supérieure, pour entrer dans la petite calotte de fer V, faisant fonction d'écrou.

Cette verge de fer est percée pour recevoir un tube de verre qui s'élève de 2 centimètres au-dessus de la calotte de fer V, et qui, arrivé au pied de bois, en traversant la glace, se courbe et se prolonge jusqu'au robinet d'acier X, auquel il est mastiqué.

Enfin est le récipient mobile, ou cloche de verre de 13 cen

timètres de diamètre intérieur, de 4 millimètres d'épaisseur, de 21.5 centimètres de hauteur. Cette cloche, dont la capacité est de près de 2 décimètres cubes, porte une échelle gravée au diamant en décilitres.

Il n'y a, comme l'on voit, aucune différence de l'un des gazometres à l'autre, étant tous les deux destinés à faire passer et repasser les gaz par le tube de platine. On a cru seulement devoir représenter dans l'un des deux', le récipient Y élevé, pour indiquer l'usage des branches de fer z, qui lui servent de conduite.

Une attention importante dans la construction de ses instrumens, est que les pièces de verre aient été parfaitement recuites, celles sur-tout qui en forment la partie extérieure, que nous avons vues plusieurs fois se fendre lorsqu'elles étoient vides et en repos. Ces ruptures spontanées, sans changement sensible de température, ne pouvant être occasionnées que par des vibrations, on prévient ces accidens en couvrant cette partie d'un vélin qui faisse assez de transparence pour juger les lignes de niveau du mercure, que l'on peut même enlever vis-à-vis l'échelle, sans qu'il cesse de produire son effet.

La figure 3 représente, de grandeur naturelle, le tube par lequel on fait passer les gaz que l'on veut introduire dans un gazomètre, pour qu'ils y laissent toute l'eau que le muriate de chaux peut leur enlever. A, B est un tube de verre pouvant contenir de 20 à 22 grammes de ce sel poussé à fusion sèche et casse en morceaux de la grosseur d'un pois. Ce tube, pris des deux bouts dans des viroles mastiquées, s'adapte à l'un des robinets X, par l'extrémité C, garnie comme toutes les jointures de l'appareil, d'un cône alaisé, qui, pressé par la boîte coulante à écrou E, empêche toute communication avec l'air du dehors. L'autre extremite D est terminée en vis pour recevoir le robinet d'un récipient, d'une vessie, ou d'une pompe à double ajutage.

C'est par le moyen d'un tube semblable, que M. Van-Marum desséchoit le gaz oxigène dans ses expériences sur la combustion du phosphore en vaisseaux fermés (1). L'un des objets les plus importans de celles que nous nous proposions, étant de saisir et de déterminer les moindres quantités d'eau qui pouvoient être portées par le gaz, ou qui auroient pu se, former dans l'opération, nous n'avons pas cru devoir nous borner à ce premier desséchement lors de l'introduction du gaz, et nous y avons ajouté les deux autres tubes desséchans dont j'ai parlé, qui, étant destinés par leur position à tamiser en quelque sorte les gaz, foutes les fois que nous les ferions passer et repasser dans le cylindre de

(1) Description de quelques appareils, etc., p. 36.

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