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rogatives politiques que nous avions gagnées au prix de notre

sang.

Les quatre cents millions du domaine extraordinaire, sur lesquels étaient assignées nos dotations, qui étaient le patrimoine de l'armée et le prix de nos succès, ils se les ont appropriés.

» Soldats de la grande nation, soldats du grand Napoléon, consentirez-vous à l'être d'un prince qui vingt ans fut l'ennemi de la France, et qui se vante de devoir son trône à un prince régent d'Angleterre?

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Tout ce qui a été fait sans le consentement du peuple et le nôtre, et sans nous avoir consultés, est illégitime.

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Soldats, officiers en retraité, vétérans de nos armées, venez avec nous conquérir le trône palladium de nos droits, et que la postérité dise un jour : « Les étrangers, secondés par » des traîtres, avaient imposé un joug honteux à la France; » les braves se sont levés, et les ennemis du peuple, de l'ar»mée, ont disparu, et sont rentrés dans le néant! »

Soldats, la générale bat, nous marchons, courez aux armes! Venez, venez nous rejoindre, joindre notre empereur et nos aigles tricolores!

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(D.)

Signé CAMBRONNE, DRQUOT, etc., etc. >>

PROCLAMATION de l'empereur aux habitans des départemens des Hautes et Basses-Alpes. Gap, le 6 mars 1815.

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Citoyens, j'ai été vivement touché de tous les sentimens que vous m'avez montrés. Vos vœux seront exaucés; la cause de la nation triomphera encore ! Vous avez raison de m'appeler votre père; je ne vis que pour l'honneur et le bonheur de la France. Mon retour dissipe toutes vos inquiétudes; il garantit la conservation de toutes les propriétés. L'égalité entre toutes les classes, et les droits dont vous jouissiez depuis vingtcinq ans, et après lesquels nos pères ont tous soupiré, forment aujourd'hui une partie de votre existence.

>> Dans toutes les circonstances où je pourrai me trouver, je me rappellerai toujours avec un vif intérêt tout ce que j'ai vu en traversant votre pays.

» Signé NAPOLÉON. Par l'empereur, etc. »>

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« Nous avions, le 31 décembre dernier, ajourné les Chambres pour reprendre leurs séances au 1 er mai. Pendant ce temps nous nous attachions à préparer les objets dont elles devaient s'occuper. La marche du congrès de Vienne nous permettait de croire à l'établissement général d'une paix solide et durable, et nous nous livrions sans relâche à tous les travaux qui pouvaient assurer la tranquillité et le bonheur de nos peuples. Cette tranquillité est troublée; ce bonheur peut être compromis par la malveillance et la trahison: la promptitude et la sagesse des mesures que nous prenons en arrêtera les progrès. Plein de confiance dans le zèle et le dévouement dont les Chambres nous ont donné des preuves, nous nous empressons de les rappeler auprès de nous.

» Si les ennemis de la patrie ont fondé leur espoir sur les divisions qu'ils ont toujours cherché à fomenter, ses soutiens, ses défenseurs légaux renverseront ce criminel espoir par l'inattaquable force d'une union indestructible.

» A ces causes, ouï le rapport de notre amé et féal chevalier chancelier de France, le sieur Dambray, commandeur de nos ordres, et de l'avis de notre conseil, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

» Art. 1o. La Chambre des Pairs et celle des Députés des départemens sont convoquées extraordinairement au lieu ordinaire de leurs séances.

» 2. Les pairs et les députés des départemens absens de Paris s'y rendront aussitôt qu'ils auront connaissance de la présente proclamation.

» 3. La présente proclamation sera insérée au Bulletin des lois, etc.

» Donné au château des Tuileries, le 6 mars 1815, et de notre règne le vingtième. Signé Louis. Par le roi, le chancelier de France, signé DAMBRAY. »

(F.)

-

ORDONNAnce du roi.
générale.

-

Mesures de sûreté

« LOUIS, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut.

» L'article 12 de la Charte constitutionnelle nous charge spécialement de faire les réglemens et ordonnances nécessaires

pour la sûreté de l'Etat; elle serait essentiellement compromise si nous ne prenions pas des mesures promptes pour réprimer l'entreprise qui vient d'être formée sur un des points de notre royaume, et arrêter l'effet des complots et attentats tendans à exciter la guerre civile et détruire le gouvernement. » A ces causes et sur le rapport qui nous a été fait par notre amé et féal chevalier chancelier de France, le sieur Dambray, commandeur de nos ordres, sur l'avis de notre conseil, nous avons ordonné et ordonnons, déclaré et déclarons ce qui suit:

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» Art. 1. Napoléon Bonaparte est déclaré traître et rebelle, pour s'être introduit à main armée dans le département du Var. Il est enjoint à tous les gouverneurs, commandans de la force armée, gardes nationales, autorités civiles, et même aux simples citoyens, de lui courir sus, de l'arrêter, et de le traduire incontinent devant un conseil de guerre, qui, après avoir reconnu l'identité, provoquera contre lui l'application des peines prononcées par la loi.

» 2. Seront punis des mêmes peines, et comme coupables des mêmes crimes, les militaires et les employés de tout grade qui auraient accompagné ou suivi ledit Bonaparte dans son invasion du territoire français, à moins que dans le délai de huit jours, à compter de la publication de la présente ordonnance, ils ne viennent faire leur soumission entre les mains de nos gouverneurs, cominandans de divisions militaires, généraux, ou administrateurs civils.

» 3. Seront pareillement poursuivis, et punis comme fau teurs et complices de rébellion et d'attentat tendant à changer la forme du gouvernement et provoquer la guerre civile, tous administrateurs civils et militaires, chefs et employés dans lesdites administrations, payeurs et receveurs de deniers publics, même les simples cioyens qui prêteraient directe ment ou indirectement aide et assistance à Bonaparte.

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ou par

4. Seront punis des mêmes peines, conformément à l'article 102 du Code pénal, ceux qui, par des discours tenus dans des lieux ou réunions publiques, par des placards affichés des écrits imprimés, auraient pris part ou engagé les citoyens à prendre part à la révolte, ou à s'abstenir de la repousser. » 5. Notre chancelier, nos ministres secrétaires d'état et notre directeur général de la police, chacun en ce qui le concerne, sont chargés de l'exécution de la présente ordonnance, qui sera insérée au Bulletin des lois, etc.

» Donné au château des Tuileries, le 6 mars de l'an de grâce 1815, et de notre règne le vingtième. Signé Louis. Par le roi, le chancelier de France, signé DAMBRAY. »

(G.)-PROCLAMATION de l'empereur aux habitans du département de l'Isère. De Grenoble, le g

mars 1815.

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<< NAPOLÉON, etc.

Citoyens, lorsque dans mon exil j'appris tous les malheurs qui pesaient sur la nation, que tous les droits du peuple étaient méconnus, et qu'il me reprochait le repos dans lequel je vivais, je ne perdis pas un moment. Je m'embarquai sur un frêle navire; je traversai les mers au milieu des vaisseaux de guerre de différentes nations; je débarquai sur le sol de la patrie! Je n'eus en vue que d'arriver avec la rapidité de l'aigle dans cette bonne ville de Grenoble, dont le patriotisme et l'attachement à ma personne m'étaient particulièrement connus. Dauphinois, vous avez rempli mon attente!

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mais sans

» J'ai supporté, non sans déchirement de cœur, abattement, les malheurs auxquels j'ai été en proie il y a un an. Le spectacle que m'a offert le peuple sur mon passage m'a vivement ému. Si quelques nuages avaient pu arrêter la grande opinion que j'avais du peuple français, ce que j'ai vu m'a convaincu qu'il était toujours digne de ce nom de grand peuple dont je le saluai il y a plus de vingt ans.

Dauphinois, sur le point de quitter vos contrées pour me rendre dans ma bonne ville de Lyon, j'ai senti le besoin de vous exprimer toute l'estime que m'ont inspirée vos sentimens élevés. Mon cœur est tout plein des émotions fait naître ; j'en conserverai toujours le souvenir. Signé NAPOLÉON. Par l'empereur, etc. »>

que vous avez

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(H.) -MINISTÈRE de la guerre. Ordre du jour

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à l'arméer

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Soldats, cet homme qui naguère abdiqua aux yeux de toute l'Europe un pouvoir usurpe, dont il avait fait un si fatal usage, Bonaparte est descendu sur le sol français, qu'il ne devait plus revoir !

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Que veut-il? La guerre civile. Que cherche-t-il? Des traîtres. Où les trouverait-il? Serait-ce parmi ces soldats qu'il a trompés et sacrifiés tant de fois en égarant leur bravoure? Serait-ce au sein de ces familles que son nom seul remplit encore d'effroi ?

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Bonaparte nous méprise assez pour croire que nous pouvons abandonner un souverain légitime et bien aimé pour

partager le sort d'un homme qui n'est plus qu'un aventurier. Il le croit, l'insensé! et son dernier acte de démence achève de le faire connaître.

» Soldats, l'armée française est la plus brave armée de l'Europe; elle sera aussi la plus fidèle.

» Rallions-nous autour de la bannière des lis, à la voix de ce père du peuple, de ce digne héritier des vertus du grand Henri! Il vous a tracé lui-même les devoirs que vous avez à remplir: il met à votre tête ce prince modèle des chevaliers français, dont l'heureux retour dans notre patrie a déjà chassé l'usurpateur, et qui aujourd'hui va par sa présence détruire son seul et dernier espoir.

» Paris, le 8 mars 1815. Le ministre de la guerre, signé maréchal duc de DALMATIE. »

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(1.) ADRESSE de la Chambre des Pairs au roi, présentée par M. Dambray, à la tête d'une grande députation. Du 9 mars 1815.

Sire, les pairs de France apportent au pied de votre trône le nouvel hommage de leur respect et de leur amour.

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L'entreprise désespérée que vient de tenter cet homme qui fut longtemps l'effroi de l'Europe n'a pu troubler la grande âme de Votre Majesté; mais, Sire, vous avez dû prendre des mesures fermes et sages pour la tranquillité publique. Nous admirons à la fois votre courage et votre prévoyance. Vous assemblez autour de vous vos fidèles Chambres. La nation n'a point oublié qu'avant votre heureux retour l'orgueil en délire osait les dissoudre, et les forcer au silence dès qu'il craignait leur sincérité. Telle est la différence du pouvoir légitime et du pouvoir tyrannique.

» Sire, vos lumières vous ont appris que cette Charte constitutionnelle, monument de votre sagesse, assurait à jamais la force de votre trône et la sécurité de vos sujets. La nation, reconnaissante, se presse autour de vous. Nos braves armées et les chefs illustres qui les commandent vous répondent, sur leur gloire, qu'une tentative si folle et si criminelle sera sans danger. Les gardes nationales, qui maintiennent avec tant d'énergie l'ordre dans nos villes et nos campagnes, ne souffriront pas qu'il y soit troublé.

Celui qui fait de honteux calculs sur la perfidie pour nous apporter la guerre civile trouvera partout union et fidélité, et dévouement sans bornes à votre personne sacrée. Jusqu'ici une bonté paternelle a marqué tous les actes de

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