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Notre argumentation sera, à cet égard, comme à tous les autres, la même.

Si Dieu existe, il est juste; s'il est juste, il est bon; s'il est bon, loin de laisser des erreurs invincibles, ou des injustices intolérables, il rend facile leur reconnaissance ou leur support. En admettant, après tout, des erreurs actuellement invincibles, ou des injustices intolérables, nous n'en serions guère plus avancés. Il faudrait dire que c'est par notre volonté, par nos fautes primitives qu'elles le seraient devenues, et nous en serions toujours responsables devant les hommes et surtout devant Dieu.

JUGEMENT

DE M. DE MONTLOSIER,

SUR LES QUATRE FLÉAUX

DÉNONCÉS PAR M. DE MONTLOSIER,

Pour servir d'Appendice aux chapitres xxIII et xxv
de cet ouvrage. 1.

"

I. Le clergé de France que M. de Montlosier a dénoncé comme le parti prêtre, comme l'ennemi du roi et de la France, comme l'envahisseur de tous les droits et de tous les pouvoirs, comme un foyer de conjuration, comme un fléau enfin pour la religion, le trône et la société; ce clergé, il faut qu'aux yeux de M. de Montlosier lui-même il soit bien innocent:

M. de Montlosier n'a pas osé l'accuser de crime!

Ce mot, qui est si naturel en matière criminelle, ne se trouve pas une fois dans le Mémoire à consulter et dans la Dénonciation.

M. de Montlosier emploie perpétuellement le mot infraction (p. 10, 303, 6, 14 du Mémoire à consulter).

Les mots infractions ou délits. (Préface de Dénonciation, et Dénonciation, pag. 14, 16, etc., et page 213, 4, 64, 6, 7, etc.)

Les mots délits, infractions ou fait grave. (Lettre à la Cour.)

M. de Montlosier emploie pour qualifier le plus grand des attentats, les dénominations légales et usuelles des plus petites atteintes de simple police.

C'est la calomnie reculant, à son insu, à l'aspect irrésistible de la vérité.

« O testimonium animæ naturaliter christiance! »

II. Ce n'est pas tout.

Il faut que les envahissemens que M. de Montlosier impute au clergé de France, et les attentats dont il l'accuse soient bien chimériques. Il n'a pas craint de nous dire, jusque dans sa Dénonciation, que « si la France a supporté si long-tems les attentats qui l'envahissent, c'est qu'ELLE NE LES PAERCEVAIT PAS (p. 23)!!! »

III. M. de Montlosier enfin nous a révélé le

sentiment profond où il était de l'innocence du clergé français.

Il nous a même révélé, d'une façon nouvelle, le sentiment où il était de la vertu du clergé. Seulement il a pris le soin de nous dire que « dans la ligne d'usurpation où les prêtres sont, s'ils font du mal, il faut les réprimer sévèrement, s'ils font du bien, il faut les réprimer de même (p. 6o ). »

Comme si le bien pouvait jamais être du

mal!

FIN.

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