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A lui demandé combien il y a de tems qu'ils ont cet appartement.

A répondu depuis le mois de Brumaire dernier, et que son ami y demeurait avant.

A lui demandé si depuis ce tems-là il n'a pas quitté Paris. A répondu que non.

A lui demandé où il allait ce soir, et d'où il venait lorsqu'il a été arrêté.

A répondu qu'il se promenait et qu'il sortait de chez lui. A lui demandé pourquoi il courait si fort lorsqu'il fut arrêté par un bourgeois,

A répondu qu'il a été effrayé des coups de feu, étant trèsproche.

A lui demandé s'il n'a pas d'autres papiers que la passe trouvée sur lui.

A répondu que non.

A lui demandé s'il ne porte pas quelquefois le nom de Raoul.

A répondu qu'il défie personne de le connaître sous ce nom-là.

A lui demandé où et avec qui il a dîné aujourd'hui.

A répondu qu'il a dîné seul chez un restaurateur dans une rue qu'il croit la rue Baillif.

A lui demandé quelles sont les personnes qu'il voit le plus habituellement et plus particulièrement à Paris.

A répondu quil ne vit avec personne.

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Suite de l'interrogatoire du dit Léridan du 19 Ventose, an 12, Interpellé de dire ses noms, prénoms, âge, qualité et de

meure.

A répondu Louis Léridan, âgé de 26 ans, né à Vannes, département du Morbihan, commis-négociant, demeurant à Paris, cul de sac de la Corderie No. 41.

A lui demandé, comment avez-vous connu Georges Cadoudal ?

A répondu il a fait la guerre de l'Ouest, où il commandait,
C'est lors de la pacification que j'en ai fait connaissance.
A lui demandé avez-vous servi sous ses ordres !

A réponda, non, citoyen,

A lui demandé, avez-vous un cougé?

A repondu, j'en ai un chez moi à Paris.

A lui demandé combien y a-t-il de tems que vous avez vu Georges à Paris?

A répondu je le vois depuis trois mois environ trois fois par semaine.

A lui demandé, quels sont les endroits où vous vous rée unissiez avec lui,

A répondu dans une maison rue de Carême-prenant, faubourg du Temple.

A lui demandé, n'est-ce pas au No. 41.

A répondu je ne puis indiquer le numero; c'est une maison à trois étages, dont la façade était sur la rue, et ayant un jardin très-étendu.

A lui demandé, à quel étage se faisaient les réunions?
A répondu, c'est au premier.

A lui demandé, quelles étaient les personnes qui se trouvaient à ces réunions?

A répondu, j'y ai vu Joyant.

A lui demandé, quel est l'état de ce Joyaut?
A répondu, je ne lui en connais pas.

A lui demandé, l'y avez-vous vu souvent.

A répondu, chaque fois que j'y ai été.

A lui demandé, c'est donc là que vous voyiez environ deux fois par semaine Georges Cadouda! ?

A répondu, oui, citoyen.

A lui demandé pouvez-vous indiquer les noms des autres personnes qui s'y trouvaient?

A répondu, non, citoyen.

A lui demandé savez-vous quel est le domicile de Joyaut? A répondu, non, citoyen.

A lui demandé Georges Cadoudal ne vous a-t-il pas proposé d'entrer dans un parti?

A répondu, il ne m'a jamais dit ce qu'il venait faire à Paris.
A lui demandé a-t-il logé quelques fois chez vous?
A répondu jamais,

A lui demandé: couchez-vous habituellement au domicile que vous avez indiqué ?

-A répondu, je n'ai jamais découché.

A lui demandé, à quelle heure êtes-vous monté en voiture avec Georges?

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A répondu vers sept heures du soir.

A lui demandé, en quel endroit y êtes-vous monté ?

A répondu, dans une rue qui tient à la Montagne Sainte

Geneviève, mais que je ne connais pas.

A lui demandé, qu'alliez-vous faire dans cette rue?

A répondu, j'allais y prendre Georges?

A lui demandé, chez qui alliez-vous prendre Georges?

A répondu, il m'avait donné rendez-vous dans la rue que je l'ai trouvé; le cheval et la voiture avaient été loués pas moi.

A lui demandé, quelle était votre intention lorsque vous avez Joué la voiture et le cheval.

A répondu, de lui rendre service en le conduisant je ne gais où.

A lui observé, qu'on ne loue pas un cheval et une voiture

pour aller prendre et attendre un homme dans une rue que l'on ne connaît pas.

A répondu, j'ignorais le nom de la rue, mais je savais où elle était.

A lui observé, que tous les papiers publics, les affiches annonçaient urre conspiration à la tête de laquelle Georges Cadoudal était, et qu'il n'est pas présumable que, s'il n'eût pas trempé dans cette conspiration, il se fût hasardé d'aller chercher Georges, et s'exposer à des poursuites rigoureuses. A répondé, c'est faiblesse de ma part; j'ai été prié de le faire par Joyaut.

A lui demandé; où Joyaut vous a-t-il prié de faire ces démarches?

A répondu, avant-hier à sept heures ou huit heures du soir, sur le quai Pelletier.

A lui demandé, étes-vous en état de donner le signalement de Joyaut?

A répondu il a environ 30 ans, taille de 5 pieds, 5 pouces, cheveux noirs à la Titus, pâle de figure; il est très-effilé de corps.

A lui demandé, en quel endroit deviez-vous revoir Joyau. A répondu, Joyaut était avec Cadoudal lorsque j'ai été montagne Sainte Geneviève.

A lui demandé, savez-vous dans quelle maison Georges et Joyaut étaient à la montagne Sainte Geneviève ?

A répondu, tion, citoyen.

A lui demandé, qu'est devenu Joyau au moment où Georges est monté en voiture avec vous;

A répondu, il est resté dans la rue, je ne sais quelle route il a pa prendre.

Lecture faite de ses réponses au dit interrogatoire, a dit icelles contenir vérités, y a persisté et a signé avec nous et le Greffier.

Signé en cet endroit de la minute:

(Signé)

LÉRIDAN, THURIOT, ET BONNEMAIN.

Et le 21 Ventose, an 12 de la république française, nous juge susdit, assisté comme dessus, étant en la chambre d'instruction du Temple, avons fait extraire de la tour le nommé Léridan, ci-desus dénommé et qualifié.

Avons fait également extraire et amener devant nous Jacques Verdet, domicilié rue du Puits l'Hermite, division du Jardin des Plantes:

Avons demandé à Léridan s'il le reconnaissait.

A répondu, je le reconnais pour avoir été chez lui dans une maison près du Jardin des Plantes, où était logé Georges Ca doudal.

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J'y ai été plusieurs fois; c'est dans une salle en bas que je voyais le dit Cadoudal et causais avec lui.

J'ai vu dans la même maison le nommé Charles qui est le même que j'avais déjà vu à Chaillot chez Georges Cadoudal.

D'après ce que j'ai entendu depuis qu'il est question de conspiration, je crois que c'est Charles Pichegru.

Verdet interpellé de déclarer s'il reconnaissait le dit Léridan.

A répondu, après l'avoir examiné et l'avoir entendu. Je reconnais la voix du citoyen, et je crois qu'il est réellement venu chez moi pour voir Charles et Georges Cadoudal.

C'est dans une salle basse que l'on se réunissait comme il l'a déclaré.

Avons fait à l'instant extraire de la tour Charles Pichegru ex-général pour le représenter au dit Léridan, afin qu'il eût à déclarer s'il le reconnaissait pour être Charles par lui vu chez Verdet, lorsqu'il y allait voir Charles et Cadoudal; à Chaillot, No. 6, lorsqu'il y allait voir également Cadoudal.

A répondu, oui, citoyen, c'est lui que j'ai vu chez le citoyen Verdet, maison près le Jardin des Plantes, et qui était appélé Charles.

C'est également lui que j'ai vu à Chaillot, maison No. 6, où logeait Georges Cadoudal, et où il était également appelé Charles.

Lecture faite de ce que dessus, le dit Léridan a persisté dans sa déclaration, et a signé avec nous et le dit greffier.

Signé en cet endroit de la minute.

LÉRIDAN, THURIOT ET BARRÉ.

Et de suite Léridan nous a dit qu'il avait oublié dans les › interrogatoires de déclarer qu'il avait éte envoyé en Bretagne vers la fin de Brumaire dernier pour porter environ trois cents louis à Raoul, qui était à environ un quart de lieue de Rennes; que Raoul était là sous le nom de Doizon; qu'il y avait été conduit le soir par Burban Malabri, dit Barco; que la nuit était si épaisse, qu'il ne peut pas donner des renseigne mens sur la route qui conduisait à cette maison; que d'ail leurs ils avaient passé à travers champs et avaient été obligés de sauter beaucoup de fossés; qu'ils étaient venus à Rennes dans la même nuit; que Burban avait couché chez lui, étant en pension dans une maison, chez un particulier de cette ville;

Que lui avoit couché à l'hôtel de la Patrie; qu'il y étoit resté deux à trois jours, et que pendant ce temps il avoit va encore deux fois Raoul.

Que la maison où demeurait Raoul à la campagne était un espèce de chaumière, et qu'elle était couverte en paille,

Interpellé s'il connaissait le banquier de Georges Cadoudal. A répondu, non, citoyen. Je lui ai vu beaucoup d'effets sur Amsterdam ou Hambourg: les valeurs étant stipulées en sterlings et florins, autant que je puis m'en rappeler.

Je ne puis indiquer le montant des dits billets.

Interpellé de déclarer quels sont les lieux que Georges Cadoudal a habités depuis qu'il est sorti de la maison de Chaillot, No. 6.

A répondu : Qu'il ne pouvait indiquer d'autre que celle du citoyen Verdet, qui venait de lui être présenté.

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Interrogatoire de Léridan du 28 Ventose, an 12.

Nous, conseiller d'état, préfet de police, avons fait comparaître devant nous le ci-après nommé, et avons procédé à son interrogatoire ainsi qu'il suit.

D. Quels sont vos noms, âge, lieu de naissance, profession et domicile actuel ?

R. Je m'appelle Louis Léridan, âgé de 26 ans, natif de Vannes, département du Morbihan, commis-négociant, de-meurant cul de sac de la Corderie, No. 41 division de la Butte des Moulins.

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D. Depuis quand êtes-vous à Paris?

R. Depuis environ 4 ans.

D. N'avez-vous point quitté cette ville depuis ce tems?

R. Je ne l'ai quitté que l'année dernière, en Floréal, pour aller chez moi à cause de la mort de ma mère, et j'ai pris un passeport à la préfecture de police; depuis mon retour à Paris, je l'ai déposé pour une passe.

D. Avez-vous cette passe sur vous ?

R. Elle m'a été ôtée au moment de mon arrestation.
D. Chez quel négociant travaillez-vous à Paris ?

R. Chez personne; j'ai travaillé jusqu'en Brumaire dernier chez Longes Vilhermet, rue Michel Lepelletier, No. 227, ́c'est-à-dire jusqu'au moment de sa banqueroute.

D. Avec quel individu avez vous été ce soir dans un cabriolet portant le No. 53, lequel individu a tiré deux coups de pistolets, dont un a tué un homme, et l'autre en a blessé dangereusement un autre, lorsque ces deux hommes ont saisi le cheval du cabriolet par la bride?

R. J'étais avec Georges.

D. Où l'avez-vous pris?

R. Dans la rue en face du Panthéon.

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