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Il a dit que Pichegru, Georges et Moreau étaient les chefs de laconspiration.

C'est lui qui a déclaré que Lajolais, de retour à Londres, avait assuré que Moreau, mécontent du gouvernement du Premier Consul, désirait et voulait aider de tout son pouvoir à le renverser.

Il est du nombre de ceux qui ont attesté que Moreau avait vu Georges et Pichegru depuis leur arrivée à Paris.

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Il a persisté devant le magistrat chargé de l'instruction, et a ajouté que Moreau avait toujours été considéré, avant son départ de Londres, comme l'homme sur lequel on devait principalement compter.

Ses interrogatoires ne présentent pour défense que la fran chise de ses aveux.

ROCHELLE.

Après avoir fini ses études au collége des Grassins, il est entré en qualité de cadet, en 1787, dans le premier régiment des chasseurs.

Il quitta ce corps en 1788, pour s'attacher à l'étude du droit.

Il travaillait chez un procureur au Chatelet lorsque la révo lution commença.

Au moment où il fut question de faire des bataillons à Paris, il se présenta et fut nommé capitaine.

On sait que ces bataillons ont été à différentes époques fon dus dans d'autres.

Il était lieutenant au 102me. en l'an 3, lorsqu'il déserta pour passer à l'ennemi.

Une note portée sur le registre du corps établit ce fait, le ministre de la guerre par une lettre en date du 19 Germinal dernier, en a informé le magistrat chargé de l'instruction.

Prévenu d'avoir, après sa désertion, commandé des avantpostes de rebelles; d'avoir envoyé plusieurs fois à Paris des ordres de Louis XVIII., et enfin d'avoir formé un projet cri ́minel contre un membre du directoire. Le minitre de la police générale, instruit qu'il était à Paris, donna, au mois de Mes sidor, an 6, les ordres les plus précis de le chercher et de l'arrêter.

On découvrit qu'il logeait rue Xaintonge, chez la fille Le bault; la maison fut investre, il y fut saisi; on trouva sur lui des pistolets et un signe de ralliement.

Un ami qui se trouvait avec lui, et auquel il avait avoué qu'il avait fait des recrues pour l'armée de Condé, fut aussi arrêté.

Il était au Temple, lorsqu'une commission militaire fut formée pour le juger, averti qu'il allait être traduit devant elle, il se brisa une bouteille sur la tête, et s'ouvrit le crane. Une folie simulée le fit conduire à l'hôtel-dieu pour y être traité.

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*Des démarches déterminèrent à avoir pourlui les plus grands soins, on parvint, à l'aide d'une personne qu'on sut prendre par la friandise et le vin, à lai procurer des moyens d'évasion dont il s'empressa de profiter.

Après être resté quelque tems caché en France, il repasse en Allemagne, où probablement il porta encore les armes contre son pays.

A la paix il passa en Angleterre, où il savait qu'on formait des rassemblemens de rebelles de l'Ouest, et qu'on accueillait les émigrés et les ennemis de la France.

Il avait des titres évidens pour être bien reçu par les conspi→ rateurs, et pour avoir promptement de l'emploi.

Aussi voit-on dans un interrogatoire par lui subi le 25 Ventose qu'il fut envoyé de Londres à Paris vers le mois d'Août dernier, pour remettre à Lajolais qui s'y occupait de la conspiration, une lettre dont avait chargé Berthesier, français transfuge, et qui détermina sur le champ Lajolais à repasser à Londres avee fui,

Il a fait partie du troisième débarquement, avec Pichegru, Rusillion, Lajolais et autres.

Arrivé à Paris par l'une des lignes tracées pour les conjurés, il a vu babituellement les agens de la conspiration.

Il avait surtout des rendez-vous particuliers avec Lajolais, qui lui assurait, ainsi qu'il l'a déclaré, que le général Moreau était toujours dans les meilleures dispositions pour l'exécution du plan.

Arrêté le 15 Ventôse dans une maison où demeurait un de ses amis, rue du Murier Saint Victor, il n'a point dissimulé son nom, mais il s'est tu sur celui de Russillion, qui croyait pouvoir encore utilement ne pas dire le sien.

Il a été reconnu par ceux qui étaient du même débarquement que lai.

Il les a reconnus lui-même.

Il a aussi reconnu des personnes chez lesquelles il avait été dans les lignes des stations, et qui hésitaient de dire la vérité.

Il ne faut oublier la déclaration formelle qu'il a faite sur le but que se proposaient les conspirateurs, et sur l'enthousiasme qu'inspira en Angleterre le rapport de Lajolais aux ci-devant comte d'Artois et due de Berry.

La personne arrêtée avec lui en l'an 6. a rendu compte le 3 Germinal dernier, des faits dont il l'avait instruit en Suisse. La fille Lebault Dumesnil, sœur de celle qui l'a logé en l'an 6, est conventie qu'elle avait aussi logé les deux frères Polignac, dont elle n'avait surement fait la connoissance que par lui.

*Elle a rendu compte des circonstances de son évasion lors de son arrestation en l' an 6.

Confronté avec Lajolais, il a persisté dans les déclarations qu'il avait faites contre lui.

Comment pourrait-on ne pas le placer sur la ligne des con jurés, lorsqu'il est convenu lui-même qu'il appartenait à la conspiration, et que toutes les circonstances se réunissent pour démontrer qu'il lui appartient réellement ?

Accablé sous le poids des preuves, il a tâché de se faire considérer comme une victime de l'erreur dans laquelle La jolais l'avait plongé.

POLIGNAC (Armand).

Lors de son émigration avec ses parens, il avait environ 16 ans,

Il prétend être établi en Russie.

Il ne peut pas dissimuler son attachement aux ci-devant princes français, et notamment au ci-devant comte d'Artois, Il est venu en France, il y a environ un an,

Il était arrivé d'Angleterre par la Hollande.

Il a fait partie du second débarquement.

Il a logé à Paris, avec Georges, quai de Chaillot No. 6. Il a logé avec Georges, à Paris, rue Puits l'hermite près le Jardin des Plantes, chez Verdet.

Il a logé pendant huit jours avec Polignac (Jales)_son frère et l'ex-marquis de Rivière, chez Dubuisson, rue Jean Robert.

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Il a été arrété, rue Saint Denis, chez la fille Lebault dumesnil, ancienne connoissance de Rochelle.

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La Sœur de Rochelle s'est trouvée dans le même appartement.

Elle est convenue qu'elle connaissait les deux frères Polignac depuis environ 15 jours; que tous deux lui faisaient la cour; que tous deux avaient couché dans le dit appartement la nuit précédente,

Il a déclaré, qu'il avait couché quatre fois avec son frère, chez la fille Rochelle, rue Saint Germain des Prés,

On a trouvé sur lui un poignard à lame quarrée, un pistolet, deux ceintures en cuir, dans lesquelles se trouvaient, entre autres objets, huit cartouches à balle.

Interrogé le lendemain, au ministère de la police, il est convenu qu'il y avait près de deux ans qu'il etait en Angleterre.

Il est convenu de son voyage à Paris, il y a un an.

Il a avoué être arrivé, il y a environ quatre mois,
Il a dit qu'il avait été au-devant de son frère Jules;
Que ce frère logeait avec lui, rue Sant Denis.
Il a prétendu n'avoir vu Georges qu'une fois,

Il a dit, que si Georges et les siens étaient en France d'après les ordres du ci-devant comte d'Artois, ils n'auraient rien entrepris sans qu'il fût arrivé; qu'alors il y aurait eu un engage

ment personnel entre le prince soutenu de ses partisans, et lę Premier Consul.

Il a dit qu'il avait vu beaucoup Pichegru, chez le ci-devant comte d'Artois à Londres.

Qu'il imaginai d'après son retour à la famille des Bourbons qu'il aurait été avec le prince.

Que quant à Morean, il ne le connoissait pas, et qu'il n'avait pas ouï dire qu'il se fût déclaré positivement.

Devant le magistrat chargé de l'instruction, il est convenu que lorsqu'il était parti la dernière fois de Londres, il connaissait les projets du ci-devant comte d'Artois.

Que son plan était d'arriver en France, de proposer au Premier Consul d'abandonner les rênes du gouvernement, afin qu'il pût en saisir le prétendant.

Que si le Premier Consul eût rejeté cette proposition, il était decidé à engager une attaque de vive force, pour tâcher de reconquérir les droits qu'il regardait comme appartenant à sa famille.

Que c'était le ci-devant comte qui l'avait déterminé à passer sur le premier bâtiment.

Ia dit avoir vu trois fois Georges et trois fois Pichegru à Paris,

Avoir été chez Georges à Chaillot et dans une maison près le boulevard du Temple.

Il est couvenu avoir couché chez Georges à Chaillot. Avoir vu Pichegru et Georges ensemble chez Lajolais. Il a déclaré qu'il était sûr qu'ils s'étaient vus dans la maison No. 6, à Chaillot.

Il pouvoit l'affirmer, puisqu'il y avoit demeuré avec eux. Il pouvait également affirmer les avoir vus ensemble chez Verdet, puisqu'il y avait logé avec eux.

Il a déclaré qu'il y avoit eu une conférence trés-sérieuse à Chaillot entre Georges, Moreau et Pichegru.

Que Georges avait dit au général Moreau après différentes explications: si vous voulez je vous laisserai avec Pichegru et peut-être finirez-vous par vous entendre.

Que le résultat n'avait laissé que des incertitudes désagréables, attendu que Georges et Pichegru paraissaient bien fideles à la cause du prince, mais que Moreau restait indécis, et faisait paraître des vues d'intérêt particulier.

Que depuis, il avait su qu'il y avait eu d'autres conférences entre Moreau et Pichegru.

Confronté avec Pichegru, il a persisté, et Pichegru n'a rien

contesté.

Il a été reconuu par la femme Verdet, par Dubuisson et sa femme, par la fille Lebault, et par la fille Rochelle.

Il l'a été par Rivet et sa femme, chez lesquels il a logé ainsi que Rochelle, Rusillion, Lajolais et Polignac (Jules) son frère,

En réfléchissant sur tous les faits qui lui sont personnels, on ne peut douter qu'il ne fût du nombre des conjurés.

I prétend que ses intentions ont toujours été loyales; c'est une erreur qui tient au systême même qui l'a fait entrer dans la conspiration,

POLIGNAC (Jules).

Il fait partie du troisième débarquement.

Avant de partir d'Angleterre, il connoissait aussi bien que son frère, les projets, qui étaient formés contre la France.

Il savait quelles étaient les resolutions de ceux qui l'accom-. pagnaient,

Son frère a été au-devant de lui avec Georges.

- Il s'est arrêté aux lieux marqués par le crime pour servir de

stations.

C'est sous les auspices de deux chefs de brigands qu'il est arrivé à Paris.

Il les y a vus.

Il a vu une autre partie des agens de la conspiration.

Il a logé avec son frère chez Dubuisson, où l'on a trouvé Joyau, Burban et Dutry.

Ii a logé avec son frère chez la fille Rochelle, rue Saint Germain des Prés et rue Saint Denis.

Il a été arrêté dans la même maison que de Rivière.

Il était porteur d'un pistolet de poche chargé semblable à ceux de son frère.

Interrogé au ministère de la police, il a dit: qu'il ne pou vait dissimuler qu'il avait entendu transpirer quelque chose en Angleterre, relativement à un changement de gouvernement; mais qu'il ignorait quels moyens on devait employer;

Qu'il se rappelait que, deux ou trois mois avant son départ le comte d'Artois lui avait parlé vaguement de ce changement, sans aucun détail, même sur les moyens qui pourraient l'amener.

Il est convenu avoir vu deux fois Georges à Paris: une fois dans une rue près celle Saint Antoine, une autre fois dans une rue près Saint Pelagie.

Il est convenu qu'ils avaient parlé ensemble de la manière dont on pourrait rappeler le Roi.

Qu'il lui avait demandé quelle étoit leur position, et qu'il

lui avoit répondu qu'elle était toujours bonne.

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Il a dit que ce qu'on désirait faire ne paraissait pas à lui et à son frère, aussi noble qu'ils devaient naturellement l'espérer; ils avaient parlé, il y avait environ quinze jours de se retirer en Hollande,

Engagé à s'expliquer sur ce point, il a répondu qu'il soup çonnait ainsi que son frère, qu'au lieu de remplir une mission, quelconque relative à un changemement de gouvernement il s'agissait d'agir contre un seul individu,

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