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(Signe)

tranquilles. Ayez confiance au grand souverain dont dépe! votre sort: vous n'y pourrez éprouver que de l'amélioration E. MORTIEL Le prince de Hesse-Cassel, maréchal an service de Prusse et son fils, général au service de la même puissance, se s retirés: le prince de Hesse-Cassel, pour réponse à la note qu lui fut remise, demanda de marcher à la tête de ses troups avec l'armée française contre nos ennemis; le maréchal Mo tier répondit qu'il n'avait pas d'instructions sur cette propos tion; que ce prince ayant armé après la déclaration qui avat été faite à Paris à M. de Malsbourg, son ministre, que le mon dre armement serait considéré comme un acte d'hostilité, s territoire n'avait pas été seulement violé par les Prussiens, ma qu'ils y avaient été accueillis avec pompe par le prince here ditaire; que depuis, ils avaient évacué Cassel par suite de com binaisons militaires, et que ce ne fut qu'à la nouvelle de la be taille de Jena que les armemens discontinuèrent à Cassel; qu'i la vérité, le prince héréditaire avait eu le grand bonheur d marcher à la tête des troupes prussiennes et d'insulter les Fra çais par toutes sortes de provocations.

Il paiera cette frénésie par la perte de ses états. It n'y a pa en Allemagne une maison qui ait été plus coustammeut ense mie de la France. Depuis bien des années elle vendait le sang de ses sujets à l'Angleterre pour nous faire la guerre dans lä deux mondes, et c'est à ce trafic de ses troupes que le prince doit les trésors qu'il a amassés, dont une partie est, dit-on, enfermée à Magdebourg, et une autre a été transportée à l'é tranger. Cette avarice sordide a entraîné la catastrophe de s maison, dont l'existence sur nos frontières est incompatible avec la sûreté de la France. Il est tems enfin, qu'on ne se fasse plus un jeu d'inquiéter quarante millions d'habitans, et de porter chez eux le trouble et le désordre. Les Anglais pourront encore corrompre quelques souverains avec de l'or; mais la perte des trônes de ceux qui le recevront, sera la suite infaillible de la corruption. Les alliés de la France prospére ront et s'aggrandiront, ses ennemis seront confondus et dé trônés.

Les peuples de Hesse-Cassel seront plus heureux. Dé chargés de ces immenses corvées militaires, ils pourront se livrer paisiblement à la culture de leurs champs; déchargés d'une partie des impôts, ils serout aussi gouvernés par des principes généreux et libéraux, principes qui dirigent_l'admi nistration de la France et de ses alliés. Si les Français eussent été battus, on aurait envahi et distribué nos provia ces; il est juste que la guerre ait aussi des chances sérieuses pour les souverains qui la font, afin qu'ils réfléchissent plus mûrement dans leurs conseils avant de la commencer. Dans ce terrible jeu, les choses doivent être égales. L'empereur à ardouné que les forteresses de Hanau et de Marbourg soient:

détruites, tous les magazins et arsenaux transportés à Mayence, toutes les troupes désarmées, et les armes de Hesse-Cassel enlevées de toutes parts.

La suite prouvera que ce n'est point une ambition insatiable ni la soif des conquêtes qui a porté le cabinet des Thuilleries à prendre ce parti, mais bien la nécessité de terminer enfin cette lutte, et de faire succéder une longue paix à cette guerre insensée, provoquée par les misérables intrigues et les basses manœuvres d'agens tels que les lords Paget et Morpeth.

Cassel, le 17 Novembre, 1806.

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La plupart des troupes françaises qui étaient ici, sont parties successivement depuis trois jours; il n'est resté que quelques bataillons de grenadiers pour former la garnison. S. Exc. le maréchal Mortier est aussi parti hier, avec son état-major. On dit que la plus grande partie du corps sous ses ordres a une autre destination que l'occupation de notre pays.

Le général Lagrange, gouverneur-général de la Hesse, a publié, le 4, une proclamation ainsi conçue:

"Habitans de la Hesse,

"Vous connaissez maintenant les causes auxquelles vous pouvez attribuer les événemens qui se sont passés. Les circonstances, j'ose le croire, n'entraîneront point après elles les malheurs qui sont presque inévitables au milieu de tels changemens. !a guerre et ses désastres ne ravageront pas vos campagnes. Restez tranquilles, continuez vos travaux et vos spéculations de commerce; abandonnez-vous à votre industrie et á votre activité, et soyez sans crainte pour vos lois, vos usages/ votre religion, vos personnes et vos propriétés. Tout sera protégé. Nommé gouverneur-général de la Hesse par S. M. l'empereur des Français et roi d'Italie, je ferai tout ce qui dépendra de moi, pour maintenir l'ordre, et faire prospérer le pays. Tel est le but que je me suis proposé. Heureux, si je puis l'at teindre. Vo're devoir, habitans de la Hesse, est l'obéissance aux ordres et aux dispositions du gouvernement, et l'exécution' ponctuelle et absolue de tout ce qu'il vous prescrira. C'est tout ce que j'exige de vous pour atteindre un but, qui doit nous être commun, et dont votre bonheur et votre tranquillité sont iuséparables."

Le gouverneur-général arrête ce qui suit:

Art. Ter. La perception de tous les revenus de l'eléction de Hesse, et l'administration de la justice auront lieu, à l'avenir, au nom de S. M. l'empereur et roi.

2. Tout le pays sera désarmé. Ceux qui, après l'ordre donné pour le désarmement, conserveront encore des armes, se mettrout dans le cas d'être fusillés. Sont toutefois exceptés de cette mesure, tous les officiers à qui il est permis de conserver leurs armes, ainsi que les personnes qui ont le droit de porter l'épée.

3. La justice continuera d'être administrée, à l'avenir, par les mêmes juges, et il n'y sera fait aucun changement, pourva que ces derniers ne fassent rien de contraire à leurs devoirs.

4. Il en sera de même des autres branches de l'administre tion, et de tout ce qui concernera les finances et la police. Le employés actuels conserveront leurs places, fant qu'ils ne cesseront pas de mériter la confiance qu'on a mise en eux.

4.5. Il n'y aura aucune interruption dans la perception des impôts. Les recettes qui se trouvent déjà dans les caisses, et celles qui rentreront à l'avenir, devront être envoyées, comme auparavant, à Cassel; il en sera de même de celles de la chambre des finances de Hanau.

6. Tout administrateur, créancier ou receveur qui oserait soustraire une partie des revenus publics, sera aussitôt arrêté et remis à une commission militaire, pour être jugé par celleci suivant toute la rigueur des lois.

7. Quiconque recèlera des sommes on autres objets appar tenant à l'état, et n'en fera pas la déclaration dans les vingtquatre heures après la proclamation de la présente, sera également arrêté et puni conformément à la teneur de l'article précédent.

8. Le gouverneur se réserve seul le droit d'ordonner les dépenses et les paiemens pour les différens objets qui lui seront Boumis.

9. Le présent arrêté sera publié dans toutes l'étendue de la Hesse, et il est enjoint aux ministres de veiller à son exécution, chacun dans ce qui le concerne.

Fait et arrêté au palais du gouverneur à Cassel, le 4 Novembre, 1806.

(Signé) Le général et gouverneur LAGRANGE,

Berlin, le 17 Novembre, 1806.

La suspension d'armes ci-jointe a été signée hier å Charlottenburg. La saison se trouvant avancée, cette suspension d'armes asseoit les quartiers de l'armée. Partie de la Pologne prussienne se trouve ainsi occupée par l'armée française, et partie est neutre.

S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie, et sa majesté le roi de Prusse, en conséquence des négociations ouvertes depuis le 23 Octobre dernier pour le rétablissement de la paix si malheureusement altérée entre elles, ont jugé nécessaire de convenir d'une suspension d'armes, et à cet effet, elles ont nommé pour leurs plénipotentiaires, savoir: S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie, le général de division Michel Duroc, grand-cordon de la légion d'honneur, chevalier des ordres de Faigle-noir et de l'aigle rouge de Prusse, et de la fidelité de Bade, et grand-maréchal du palais impérial ; et S. M. le roi de Prusse, le marquis de Lucchesini, son ministre d'état;

chambellan, et chevalier des ordres de l'aigle-noir et de l'aigle-rouge de Prusse, et le général Frédérick-Guillaume de Zastrow, chef d'un régiment, et inspecteur-général d'infan tene, et chevalier des ordres de l'aigle-rouge et pour le mérite; lesquels, après avoir échangé leurs pletus-pouvoirs, sout con venus des articles suivans:

Art. Ier. Les troupes de S. M. le roi de Prusse, qui se trou vent aujourd'hui sur la rive droite de la Vistule, se réuniront à Koenigsberg et dans la Prusse royale depuis la rive droite de la Vistu e.

2. Les troupes de S. M. l'empereur des Français, roi d'Ita lie, occuperont la partie de la Prusse méridionale qui se trouve sur la rive droite de la Vistule jusqu'à l'embouchure du Bug. Thorn, la forteresse et la ville de Graudentz, la ville et la ci tadelle de Dantzick, les places de Colberg et de Lencyzc, qui leurs seront remises pour sûreté et en Silésie, les places de Glogau et de Breslau, avec la portion de cette province qui se trouve sur la rive droite de l'Oder, et la partie de celle si. tuée sur la rive gauche de la même rivière qui aura pour limite une ligne aupnyee à cette rivière, à cinq heues au-dessus de Br slau, passant à Ohlau, Zobsen, à trois lieues derrière Schweidnitz et sans le comprendre, et de là à Freyburg, Landshut et joignant la Bohême à Liébau.

3. Les autres parties de la Prusse orientale, ou nouvelle Pru-se orientale, ne seront occupées par aucune des armées, soit françaises, soit prussiennes ou russes, et si des troupes russes s'y trouvaient, S. M. le roi de Prusse s'engage à les faire ré trograder jusques sur leur territoire; comme aussi de ne pas recevoir de troupes de cette puissance dans ses états pendant tout le tems que durera la présente -uspension d'armes.

4. Les places de Hameln et Nieubourg, ainsi que celles désignées dans l'article 2, seront remises aux tronpes frauçaises avec les armemens et munitious, dout il sera dressé un inventaire dans les huit jours qui suivront l'échange des ratifica tion- de la présente -uspension d'armies. Les garnisons de ces places ne seront point prisonnières de guerre; elles seront dis rigées sur Koenigsburg, et on leur donnera à cet effet toutes les facilités necessaires.

5. Les négociatious seront continuées à Charlottenbourg, et si la paix ne devait pas s'ensuivre, les deux hautes parties contractantes s'engagent à ne reprendre les hostilités qu'après s'en être reciproquement prévenues dix jours d'avance.

6. La présente suspension d'arines sera ratifiée par les deux hautes puissance, contractantes, et l'échange des ratificatious aura lieu à Gravdeniz, au plus tard le 21 du présent mois. En foi de que, les plénipotentiaires soussignés ont signé le présent, et y ont apposé leurs sceaux respectifs. Fait à Charlottenbourg, ce 16 Novembre, 1806.

(Signés) DUROC, LUCCHESINI, Zastrow.

Paris, le 23 Novembre, 1806.

Déclaration de S. M. Britannique.

Les négociations dans lesquelles S. M. étant entrée avec la France, s'étant termiuees sans succès, le roi juge convenable de faire à ses sujets et à l'Europe entière, une déclaration publique des circonstances qui ont amené un résultat si atigeant pour S. M. Elle n'a rien plus à cœur que la conclusion d'une paix sûre et durable. Elle déplore la continuation d'une guerre qui trouble le bonheur de taut de nations, et qui, malgré tous les succès qui accompagnent ses arines, est si onéreuse à ses fileles et affectionnés sujets. Mais elle a la con fiance qu'il n'y a plus aujourd'hui, soit dans ses états, soit dans les autres parties de l'Europe, qu'un seul sentiment, celui d'une conviction encore plus intime que le rétablisse ment de la tranquillité générale n'est retardé que par l'injus tice et par l'ambition de l'ennemi.

Le gouvernemant français, non content des acquisitions immenses qu'il a faites sur le Continent, persévère encore dans un système destructif de l'indépendance de toutes les autres nations. La guerre se pour-uit, non pour obtenir de la séco. rité mais pour faire des conquêtes; et les négociations de paix paraissent n'avoir eu d'autre objet que d'inspirer aux puissances voisines une fausse sécurité, peodaut que la France préparait, combinait et exécutait ses projets continuels d'envahissement et d'aggression, Sa conduite, pendant les der nières discussions, n'a offert que trop de preuves de cette disposition.

La négociation commença par l'offre que fit le gouverne ment françois de traiter de la paix sur la base, d'une posses sion actuelle, qui fut présentée comme susceptible d'admettre une compensation mutuelle, et l'on y ajouta en outre l'assu rance que les états allemands de S. M. qui avaient été attaqués sans le plus léger prétexte d'hostilités, seraient restitués.

Une telle proposition parut à S. M. offrir un fondement équitable de négociations: elle fut en conséquence reçue avec la réserve que la négociation serait conduite par S. M. de concert avec ses alliés.

Cette base n'eut pas éte plutôt admise et consentie de part et d'autre que l'ennemi s'en écarta, et sur des points d'une si haute importance, que S. M. fut aussitôt obligée de déclarer qu'à moins que le principe propo-é par la France elle-même ne fût maintenu, les communications ouvertes entre les deux gouvernemens, allaient être à l'instant fermées.

Cette déclaration amena, de la part de la France, de nouvelles protestations sur la disposition où elle était de faire des sacrifices considérables pour arriver à la paix, si l'on voulait continuer les négociations; et en même tems ou élevait des difficultés sur l'insuffisance des pouvoirs de la personne que S. M. avait chargée de faire cette communication. En conséquence, des mesures furent prises par S. M. pour ouvrir une

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