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luzerne, qui produit plus et dure plus long-temps. En supposant que la moitié de nos terres soit propre à la luzerne et que sa durée soit de 5 ans, nous ne la faisons reparaitre sur les mêmes terres que tous les 20 ans.

TREFLE COMMUN. Nous semons le trèfle au mois d'avril, dans le blé vert, après un hersage. Nous en semons également dans l'orge d'automne, quand nous n'y mettons pas de lupuline. Dans ce cas nos trèfles sont portés à 15 hectares et nos lupulines réduites à vingt.

LUZERNE-LUPULINE.

Nous mettons notre lupuline dans les féverolles et l'avoine, dans les féverolles aussitôt qu'elles sortent de terre ou avant; mais toujours avant le plombage de la terre au rouleau : dans l'avoine, quand elle a été regrattée. Nous en semons aussi dans l'orge d'hiver, quand la terre est blanche ou de médiocre qualité.

Nous avons essayé, comme fourrage en vert, la chicorée sauvage; la première récolte est très-belle, mais les subséquentes montent trop vite en tiges.

Le pastel présente à la fin de l'hiver un riche fourrage, que les bestiaux mangent plus volontiers au ratelier qu'en pâturage. Nous ne cultivons cette plante que depuis peu de temps; nous en avions fait venir la graine quand on a proposé d'en extraire l'indigo.

Racines.

Deux hectares de pommes de terre, deux de betteraves champêtres, un de carottes et un de topinambourgs suffisent à nos besoins. Ces quatre plantes sont placées sur des terres récoltées en blé. On les fume, excepté celles à carottes, et on les laboure avant l'hiver.

Pour la pomme de terre, du 15 au 20 avril, on donne un bon hersage et on les enterre à la charrue, à trois ou quatre pouces de profondeur. Quant elles commencent à

lever, et avec elles les herbes du champ, on herse de nouveau, pour détruire ces dernières et ameublir la terre. Quand elles ont six à huit pouces de hauteur, on les butte avec la charrue à deux oreilles.

Dans les premiers jours de mai nous semons nos betteraves et nos carottes sur un nouveau labour. On sarcle et on éclaircit à la houe à la fin de juin. Si on a semé par sillons, la houe à cheval, ou plutôt le ratissoir fera les trois quarts de l'ouvrage.

Les topinambourgs se plantent comme les pommes de terre, mais dès le mois de mars. Une terre profonde et un peu humide convient beaucoup à cette plante. Son produit en tiges vertes, coupées en juin, août et octobre, est au moins double de celui de la plus belle luzerne. On laboure le champ tous les ans au premier printemps; on herse, on enlève les plus gros tubercules. Tous les deux ans, avant l'hiver, on répand du fumier sur la terre. Nous avons des topinambourgs de cinq ans, qui sont encore beaux. Tous les bestiaux mangent les tiges et les feuilles avec avidité. Une autre ressource encore, comme pâturage et racines, que nous avons essayée et que nous allons agrandir, c'est la culture du rutabaga et du chou-navet de Laponie. Après une récolte de vesces coupées en vert ou pâturées fin de juillet, on laboure, on affine la terre, on sème la graine comme celle de navet, on éclaircit, s'il y a lieu, avant l'hiver. Au mois de mars au plus tard, les feuilles, qui résistent à tous les hivers, présentent un riche pâturage, qu'on peut alterner avec le pastel. Quand les feuilles sont consommées, on arrache les racines à la charrue, pour remplacer les pommes de terre et les betteraves. On parque, on laboure ensuite, et à la fin de juillet on y séme les graines oléagi

neuses.

Plantes oléagineuses.

Nous venons d'en indiquer la terre et la culture. Nous nous bornons au colzat et à la navette d'hiver. On sème environ un mois après la récolte des autres. Il arrive assez souvent que les premières feuilles séminales du colzat et de la navette sont dévorées par des myriades d'altises bleues, qui se reproduisent plusieurs fois par an. Aussitôt qu'on les aperçoit, il faut semer sur les jeunes plantes de la fine poussière de rue, des cendres blanches ou noires, de la chaux éteinte, ou toutes ces choses mêlées ensemble. Cette opération se pratique à la rosée, ou après la pluie. Si l'on s'y prend trop tard, il faut recommencer le semis, après s'être assuré que les ennemis ont disparu.

Produit des Récoltes. NOUVELLE CULTURE.

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Ce n'est pas assez de présenter un nouveau système de culture, il faut prouver qu'il est plus profitable que l'ancien et qu'il n'est pas plus dispendieux. Nous établissons le premier fait par l'exposé sincère de toutes nos récoltes, en prenant le terme moyen de dix années. Nous ferons ensuite la comparaison.

Grains.

1o. Trente-cinq hectares de froment en rappor

tent annuellement, terme moyen. 2o. Cinq hectares d'orge d'automne rapportent. 3o. Treize hectares d'avoine rendent au moins. 4. Dix hect. de féverolles donnent en grains. 5. Cinq hect. de plantes huileuses donnent.

Fourrages.

700 hectol.

120 500

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225

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120

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6°. Dix hect. d'hivernaches rendent en fourrage. 90,000 liv.

7. Quinze hectares de vesces et bisailles.

135,000

8. Trente hect. en luzerne et trèfle, au moins. 500,000 9. Luzerne-lupuline, déduction faite du pâturage. 120,000

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Nota. Nous ne parlons ni de nos racines de rutabaga, ni de celles de chou-navet de Laponie.

Produit des récoltes. CULTURE ANCIENNE.

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Dans 140 hectares de terre, divisés en trois soles, 93 seulement sont en rapport: les 47 autres sont en non-valeur.

Dans une exploitation de cette nature, on sème au plus 8 hectares de luzerne, ce qui réduit la sole en jachère à 44, et les deux autres à 88: quarante pour le blé et l'orge d'hiver, et autant pour les hivernaches, le trèfle et les marsages. Partageons en cinq portions les 44 hectares, nous aurons 9 hectares pour 4, et 8 pour l'autre ; ainsi :

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Dans l'ancienne culture, l'orge d'hiver est semée sur la portion de terre en blé. Mettons en 6 hectares, reste 38 pour le blé. Nous semons 35 hectares de froment d'automne, 2 hectares de blé marsais, après nos dravières en graine, non compris ce que nous mettons dans nos féverolles, les quantités resteront égales de part et d'autre.

Accordons, ce que nous ne croyons pas, aux partisans

des jachères, que le produit proportionnel de leurs terres, en blé et en mars, excepté l'avoine, est égal à celui des nôtres.

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Nous avons établi une différence entre le produit de l'avoine dans l'ancienne culture et celui de la nouvelle. Nous plaçons notre avoine après le trèfle, la plus améliorante des récoltes pour l'avoine; tandis que, dans l'autre culture, il faut la placer après le blé ou l'orge, par conséquent deux céréales de suite, ce qui occasione une diminution au moins d'un tiers dans le produit.

Nous avons aussi énoncé un doute sur l'égalité propor

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