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s'être jamais occupées de mettre le bois de construction dans les conditions nécessaires à sa plus longue conservation possible. Cependant des expériences concluantes ont été faites aux EtatsUnis d'Amérique, desquelles il résulte que des bois coupés en juin et juillet durent beaucoup plus long-temps que des bois coupés en mars. POITEAU.

HORTICULTURE.

Multiplication de la Rose du Roi.

Il n'y a plus rien à dire sur l'origine de cette Rose, qui a été trouvée dans un semis fait au Fleuriste du Roi, à Sèvres, en 1816, ni sur sa beauté, qui lui donne un rang distingué parmi les roses dites perpétuelles, ni sur sa multiplication par la greffe sur Bengale, Quatre-Saisons, Églantier, etc.; mais nous croyons que peu de personnes savent encore qu'elle peut être multipliée franche de pied avec le plus grand succès, et que, culti vée de cette manière, on en obtient des touffes magnifiques, qui s'élèvent en peu de temps à la hauteur de 4 à 5 pieds, et se couvrent d'une bien plus grande quantité de fleurs que les individus greffés, dont le développement reste d'ailleurs toujours très-circonscrit. Il y a donc un grand avantage à cultiver ce Rosier franc de pied, et nous croyons faire plaisir aux amateurs en leur apprenant que M. Ragonot, habile jardinier-fleuristeorangiste, rue de Basfroid, no 33, à Paris, le cultive de cette manière depuis quatre ans, et qu'il peut leur en offrir, ainsi qu'au commerce, un très-grand nombre d'individus de force à fleurir abondamment, Ce Rosier franc de pied, vient parfaitement dans la terre ordinaire, et ne demande d'autres soins que ceux que l'on donne aux Quatre-Saisons.

Nous voudrions bien, dans l'intérêt de la science, expliquer ici le procédé employé par M. Ragonot pour multiplier le Rosier du Roi, franc de pied; mais la justice veut que cet estima

ble cultivateur recueille le fruit de ses expériences et de ses peines avant que la concurrence vienne partager et diminuer son bénéfice nous ajournons donc ce que nous pourrions dire sur ce procédé et sur ses rapports avec d'autres multiplications. POITEAU.

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Sur la multiplication des Rosiers.

Messieurs, en rendant compte du procédé que j'ai employé pour la multiplication des Rosiers, je ne prétends pas proposer un moyen nouveau, car je suis intimement persuadé qu'il a déjà été employé par quelques cultivateurs, quoique, cependant, je ne l'aie pas encore vu pratiquer, malgré les avantages qu'il pourrait procurer. Je vais donc le décrire, afin d'engager quelques-uns de nos collègues à l'employer, non-seulement sur le Rosier, mais encore sur d'autres arbres et arbustes, qu'on pourra avoir ainsi francs de pied après un an ou deux de greffe, comme cela est arrivé à un de mes Rosiers la même année de la multiplication.

>> Comme je viens de le dire, ce moyen n'est pas de nouvelle invention, puisque ce sont tout simplement des greffes en fente sur racines.

» A la fin du mois de mars 1831, j'ai fait arracher, avec toutes ses racines, un fort pied d'Eglantier; j'ai coupé celles de la grosseur d'une plume à celle du petit doigt, en tronçons longs de six à sept pouces ; à l'extrémité supérieure de chacun de ces tronçons, il a été greffé en fente, par la méthode ordinaire, des rameaux de Rosier mousseux, portant deux ou trois yeux ; douze de ces grefies ont été mises en pot, les racines enterrées d'environ un pouce au-dessus de la section supérieure, de manière qu'un seul œil de rameau fût hors de terre. Ce pot a ensuite été enterré dans le réchaud d'une couche, en plein air et sans cloche dessus. Au mois de mai suivant, j'ai vu avec plaisir plusieurs des greffes végéter avec assez de vigueur, pour qu'à la

fin de l'automne quelques-uns des scions eussent atteint 18 à 24 pouces de longueur, comme on peut s'en assurer par l'individu que j'ai l'honneur de déposer sur le bureau.

» Sur les douzes greffes, sept ont végété, les cinq autres ont péri; et ici, comme l'a fort judicieusement remarqué M. Soulange-Bodin, pour les pivoines, les tronçons des racines dont les greffes n'ont point pris n'ont émis aucune radicule, et seulement un bourrelet s'est formé à leur extrémité inférieure, tandis que les autres sont munies de bonnes racines chevelues, comme on peut le voir dans l'individu que je présente.

. On peut donc adapter ce mode à quelques autres espèces d'arbres ou arbustes, à ceux surtout difficiles à multiplier de marcottes, tels, par exemple, que les Chionantus, Mûrier de Constantinople (Morus constantinopolitana) et autres. Pour les Rosiers, et pour se procurer des mères, on a bien greffé trèsbas sur des Eglantiers, mais les rejets du sujet, partant du collet des racines, affament bientôt la greffe, et l'empêchent de végéter avec vigueur, au lieu que, par ce moyen, on n'aura pas cet inconvénient à craindre.

Pour affranchir les Rosiers, ou pour multiplier ceux francs de pied, on se sert de la marcotte ordinaire; mais plusieurs variétés sont assez dures à faire reprendre par cette méthode : telles sont, par exemple, les Mousseuses, Uniques, Vilmorin, Roses du roi, etc., qui souvent ne s'enracinent point dans une année. On peut cependant obtenir de bonnes marcottes en peu de temps, en employant le moyen dont s'est long-temps servi M. Souchet, au fleuriste de Saint-Cloud, et probablement quelques autres cultivateurs; le voici.

» Au mois de juin ou de juillet, lorsque les jeunes scions ont atteint de 15 à 24 pouces de long, on les approche de terre au moyen de petits crochets, et on couche dans terre l'extrémité tendre de chaque bourgeon, de manière qu'il n'y ait que les trois ou quatre dernières feuilles hors de terre. Huit ou dix jours après, on redresse l'extrémité de chaque rameau, et, quoique tendre, elle se tient naturellement coudée : alors on y

pratique une incision à mi-bois, et absolument comme pour les willets; on ameublit bien le terrain, et on recouche chaque bourgeon ainsi marcotté; on paille, on arrose quelquefois dans les sécheresses, et au mois d'octobre ou de novembre les marcottes sont bien enracinées: on peut alors les lever pour les mettre en pots, en pépinières ou en place.

Je pense qu'on pourrait employer ce moyen pour marcolter des arbres ou arbustes qui se multiplient difficilement par marcotte ordinaire, la réussite pourrait en être certaine, ayant déjà, il y a quelques années, multiplié ainsi le Jasmin de Virginie, Bignonia radicans. JACQUES.

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PRIX

PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE DE ST-QUENTIN.

DANS

ANS sa séance publique de 1833, la Société décernera une médaille d'or de 150 francs à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante :

Déterminer l'assolement qu'il conviendrait d'adopter dans le département de l'Aisne pour parvenir le plus tôt possible à la suppression des jachères?

L'assolement proposé devra pouvoir s'appliquer aux bonnes terres comme aux mauvaises, aux terres grasses comme aux terres maigres, et la rotation être combinée de telle sorte que les cultivateurs puissent continuer à semer en froment ou en méteil le tiers des terres qui sont susceptibles d'en produire.

L'auteur du mémoire pourra parler des plantes cultivées dans d'autres départemens et des engrais qu'on y emploie; mais il devra baser ses raisonnemens sur les plantes récoltées par les cultivateurs du département et les engrais dont ils se servent.

Les mémoires sur cette question devront parvenir pour le 15 juillet 1833.

Outre ce prix, la Société espère pouvoir offrir, dans la même séance, pour l'amélioration de la race bovine dans notre département, le même nombre de primes qu'en 1832.

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