Page images
PDF
EPUB

tiendra une séance à laquelle tous les membres seront tenus d'assister, et qu'il sera en outre convoqué toutes les fois que M. le préfet le jugera nécessaire.

Fait et arrêté en séance, le 2 mai 1833, sous la présidence de M. de Sainte-Suzanne, préfet, et en présence de MM. Belly de Bussy, Belin, Danré, Debrotonne, de Pompery et Fouquier-d'Hérouel, membres du comité central d'agriculture, et MM. de Galbois et Besson, correspondans de la Société royale et centrale d'agriculture.

INSTRUMENS ARATOIRES.

www

Rapport de M. Meunier, sur la HERSE A LOSANGE.

D'APRÈS la décision prise par le conseil central d'agriculture, le 29 février 1832, je devais faire l'essai de la herse tricycle, l'un des instrumens aratoires dont il avait demandé l'acquisition.

Mais, d'après l'avis de M. de Dombasle, la herse tricycle fut remplacée par celle dite à losange. Cette dernière a un mètre et demi de hauteur sur un mètre de largeur.

Quatre barres et trois traverses la composent les unes et les autres ont un peu moins de trois pouces d'épaisseur et de largeur; elles se tiennent au moyen d'écrous, ce qui la rend solide.

Dans chaque barre se trouvent six dents en fer à la file l'une de l'autre.

Les quatre barres sont placées à losange, et une chaîne de la longueur d'un mètre sert à l'atteler.

J'ai fait travailler cette herse dans une terre en gazon. Son travail ne fut pas mauvais, mais il ne répondit pas à

mon attente.

J'ai observé qu'elle a moitié moins de largeur que celles dont nous nous servons habituellement; que par conséquent elle donne moitié moins de travail; que les dents, comme je l'ai dit plus haut, se trouvant à la suite l'une de l'autre, ne forment qu'une raie, ce qui oblige à herser plusieurs fois et de différentes manières pour obtenir un résultat satisfaisant.

Si, au lieu de l'atteler au milieu, vous le faites plus à droite ou à gauche, la herse se retourne; les dents alors se trouvent en l'air, et il faut arrêter.

Je l'ai essayée dans une terre empouillée en luzerne, afin d'en extraire le gazon, je n'ai pu parvenir à la faire prendre de manière à faire un bon travail, même dans un pacage; elle ne me fut que médiocrement utile. Enfin, je pris l'avis de plusieurs de mes confrères, el tous pensent avec moi que, dans notre pays, elle ne peut atteindre le but désiré.

www

MEUNIER.

Rapport de M. Belin, sur le BUTTOIR.

J'ai l'honneur de vous rendre compte de l'essai que j'ai fait du buttoir, qui m'a été confié par le jury d'agriculture, dans le courant de l'année dernière.

J'ai choisi dans mon exploitation une pièce de terre d'environ deux hectares, dont moitié à peu près était un sol argileux, et l'autre moitié une terre légère et mêlée de craie. J'ai fait planter les deux parties ensemble à la charrue, en pommes de terre, dont les lignes étaient espacées de dix-huit pouces. Lorsque les tiges des pommes de terre ont été élevées de six à huit pouces, je les ai fait butter avec le buttoir, attelé d'un cheval seulement; je prenais environ quatre pouces de terre. J'ai remarqué que le buttoir agissait parfaitement bien dans le sol léger; mais il n'en a pas été de même dans le sol argileux où un seul cheval n'a pu travailler, ce qui m'a obligé d'en faire atteler un second. Le travail était encore pénible, mais le résultat très-satisfaisant. (Je crois devoir faire observer ici

que l'emploi d'un second cheval nécessite l'assistance d'un second domestique pour le diriger.)

Trois semaines environ après cette opération, voulant donner aux pommes de terre un dernier buttage très-énergique, je fis atteler le buttoir de deux chevaux de bonne force pour la terre légère, et de trois pour la terre argileuse; je faisais prendre alors dix pouces de profondeur. Le buttage que j'en obtins ne laissa rien à désirer, et la terre se releva parfaitement le long des lignes.

D'après ce résultat et celui des différentes expériences que j'ai faites pour l'emploi de cet instrument aratoire dans notre canton, je suis d'avis qu'il ne peut convenir avec avantage dans la culture des pommes de terre; en observant que, vu la pesanteur de ce buttoir, il faudra augmenter la force de l'attelage en raison de la compacité de la terre qu'on voudra travailler. On pourrait peut-être obvier à l'inconvénient du poids de l'instrument par l'addition d'un léger avant-train avec une seule rouelle, et je suis persuadé que ce changement de peu d'importance apporterait beaucoup d'allégement dans les fonctions de ce buttoir, que je trouve du reste très-bien confectionné.

Belin.

w

Rapport de M. Debrotonne, sur la HOUE A CHEVAL.

Je regrette que le conseil d'agriculture, en plaçant chez moi la herse à losange, ne m'ait fourni aucune instruction sur l'emploi à donner à cet instrument aratoire.

J'en ai fait l'essai en présence de MM. Carlier, membre du conseil d'arrondissement; Debrotonne, de Clermont;

Duflot, d'Agnicourt, et Potel, de Longpont, tous quatre agronomes distingués, appartenant à notre département.

La pièce de terre sur laquelle cette herse fonctionna pour la première fois, avait préalablement reçu deux cultures avec la charrue ordinaire : la terre, quoique friable et en bon état, n'était pas sans herbe; le troisième labour, donné avec nos charrues, eût suffi pour la nettoyer entièrement et la rendre propre à l'ensemencement.

Nous avons remarqué que cette herse ne détruisait l'herbe que très-imparfaitement, attendu que les quatre lames adaptées à cet instrument aratoire, qui sont appelées en même temps que le fer à donner une légère culture et à détruire les plantes nuisibles, ne pouvaient s'enfoncer dans la terre, et que les herbes et racines s'attachaient à ces lames, en sorte que l'herbe glissait sous les tranchans, et ne pouvait être coupée si le charretier n'avait la précaution de débarrasser à chaque instant ces lames engorgées de terre et de racines.

Cet instrument présente encore un grand inconvénient, celui de ne pas culbuter la terre, de ne pas sillonner, et de laisser les herbes coupées à la surface, auxquelles la moindre pluic suffirait pour rendre vie.

L'absence de rouelles rend cette herse, ou houe à che val, toujours vacillante, d'une direction difficile; pour que les lames puissent travailler, le charretier est obligé d'appuyer sur les mancherons, alors le fer remonte et cesse de fonctionner; si l'on veut que le fer travaille, les lames remontent et cessent à leur tour de travailler.

Un seul cheval peut conduire cet instrument aratoire, mais l'emploi de deux charretiers paraît indispensable, l'un pour faire suivre au cheval une ligne droite, puisque le sillon est faiblement tracé; l'autre, placé dans les mancherons pour diriger la herse.

« PreviousContinue »